dimanche 5 août 2018

Lecture de « Développer le lien parent-enfant par le jeu » : des pistes en or !!

L’été et sa relative déconnexion ne sont pas propices au blogging (m’enfin vous m’direz, ma bonne dame, que ces temps-ci pas grand-chose dans la vie de la Gwen n’est propice au blogging ; je blogue envers et contre tout – musique des Trois Mousquetaires en fond. Ou de Mission Impossible. Enfin, de n’importe quel film un peu mythique qui mette en valeur la Gwen pourfendant les éléments et un contexte défavorable pour, tout de même, de temps en temps, réussir à maltraiter suffisamment longtemps son clavier pour vous infliger un billet).

Bref (ou pas), l’été n’est pas propice au blogging, mais l’est à la lecture, quand même.

Et donc, j’ai enfin, enfin, pu lire un bouquin acheté déjà il y a de longs mois, et qui m’avait été conseillé par une fidèle lectrice du blog en commentaire de ce billet.

Youpi Tagada.

Il s’agit de 





De Aletha Solter (également auteur, notamment, d’un livre sur les pleurs des enfants et des bébés qui a lui aussi l’air de valoir son pesant de cacahuètes – mais je ne peux vous en dire plus puisque je dispose d’un stock limité de cacahuètes en ce moment)
Sous titre 
Le jeu d’attachement pour créer l’harmonie, gérer les conflits et résoudre les problèmes
Appétissant, non ?
Ceux qui n’ont pas besoin d’harmonie, et n’ont aucun conflit ni problème, vous pouvez sortir.

Il s’agit d’un bouquin très concret catégorisant les différents types de jeux favorisant la création / réparation du lien d’attachement entre un parent et son enfant, en première partie. En 2ème partie, on voit comment certains de ces jeux peuvent aider à venir résoudre des problèmes du quotidien. En 3ème partie, comment ils peuvent aider à guérir de certaines situations difficiles.

Parce que, à ce stade, deux petites photos vaudront mieux qu’un long discours, je vous dévoile tout de suite la table des matières 



  • C’est du coup, très opérationnel et très efficace, car on prend ainsi les problèmes par les deux bouts
    • en 2ème partie, on regarde le problème sous l’angle du symptôme, 
    • en 3ème partie, sous l’angle du mal qui cause le symptôme. 
Soit deux fois plus de chances de mettre la main sur quelque chose qui nous aide. 
A titre d’exemple, chez nous l’agressivité verbale de F. représente un vrai problème ces derniers temps, et j’ai lu avec beaucoup d’intérêt la partie 2.5 (les paroles grossières) mais aussi les parties 3.1 et 3.6 (naissance difficile et traumatisme de la séparation.


  • Le livre est très clair, donne un aperçu très concret des moyens à mettre en œuvre. 
Et ceux-ci sont illustrés systématiquement d’exemples vécus par l’auteur, soit en tant que mère, soit dans sa pratique professionnelle de psychologue spécialiste du développement de l’enfant.
Le passage de la théorie à la pratique s’en trouve facilité.

  • J’ai également apprécié la diversité des outils proposés : pour chaque problème, c’est plusieurs voies qui sont proposées. 
Je retrouve ainsi un point très important à mes yeux, et que j‘apprécie également dans mes chers Faber et Mazlish : le fait que pour chaque thématique de Parler pour que les enfants écoutent, plusieurs outils soient décrits, me semble bien plus favorable à leur application.  
Non, il n’y a pas UNE solution qui marche FORCEMENT, mais une palette, dans laquelle on peut piocher. C’est source de liberté car personnellement, je suis assez frustrée quand face à un problème que j’ai, on me donne une manière de faire mais que celle-ci ne m’attire pas / ne correspond pas à mes capacités (ou a déjà démontré son inefficacité chez nous).

Exemple : les jeux symboliques constituent une des 9 sortes de jeux répertoriées par l’auteur. Il s’agit de prendre des poupées, des figurines, des nounours, pour jouer et rejouer une scène difficile. Des copines à moi ont pris l’idée dans Qui veut jouer avec moi  de L. Cohen, et l’ont appliquée avec un brio et des résultats qui m’ont épatée. 
Mais moi… moi j’ai du mal. Mes faibles tentatives dans ce sens, en plus de se heurter à mon manque d’aisance, n’ont pas forcément rencontré de succès (« nan ! on joue à autre chose ! »), et donc il serait assez décourageant pour moi qu’on me présente ce mode de jeu comme le moyen ultime et unique de venir en aide à mon fiston. 
J’ai donc été bien contente de lire, à côté de cette proposition, d’autres suggestions beaucoup plus à ma portée. (et en plus, vous voulez que je vous dise ? En m’appropriant ces suggestions, et en parallèle, à force de lire des exemples concrets de jeux symboliques, lentement l’envie / l’inspiration pour refaire des tentatives dans ce sens fait surface ; parce que plus on joue avec son enfant, plus on progresse dans le jeu et donc on devient plus capable d’aborder des types de jeux qui nous sont spontanément moins naturels).

  • La diversité des exemples aide également à identifier des pistes très concrètes
Par exemple, je vous ai raconté comment suivre des ateliers Faber et Mazlish nous avait permis de découvrir les bienfaits de batailles sur le lit, favorisant le contact corporel et le défoulement. Mais nous faisions souvent cela en mode guilis. 
La lecture de L. Cohen avait commencé à me mettre le doute quant aux bienfaits des guilis, pouvant avoir des effets négatifs. Mais faute de solution valable de remplacement, je préférais tout de même y avoir recours. Là, hop, non seulement j’ai enfin compris pourquoi les guilis c’est moyen (l’enfant subit les guilis), mais j’ai de quoi les remplacer (l’enfant ME fait des guilis, l’enfant me tombe dessus, l’enfant doit essayer de me faire tomber, l’enfant m’assomme à coup d’oreillers, l’enfant monte sur mon dos et c’est lui qui me guide, moi, monture docile). Mais je viendrai ptet en reparler en temps utile...


Bref, un chouette bouquin, dont je vous conseille vivement la lecture (mais je crois qu’il est encore assez peu répandu dans les bibliothèques ; à vous d’y remédier 😉 ), et dont je viendrai vous partager quelques Petits Bouts comme j’ai pu le faire avec Qui veut jouer avec moi de L. Cohen.



Mais alors, justement, puisque nous parlons de L. Cohen : ces deux livres traitent à peu près du même thème : le jeu avec son enfant, et son intérêt éducatif. Alors, lequel privilégier ?

Hum, pas évident de répondre à cette question de manière fiable, car bien évidemment, ayant lu L Cohen avant de lire A. Solter, ma perception de la seconde a pu être biaisée par ma lecture du premier.

Néanmoins, j’aurais tendance à conseiller la lecture d’A. Solter en première instance.
  • Plus clair et plus synthétique que L. Cohen
  • Plus structuré, quand L. Cohen est plus fouillis : chez Développer le lien par le jeu, la table des matières par problème puis par source de problème est vraiment très précieuse
  • Du coup, plus immédiatement aidant face à un souci : en lisant L. Cohen, on trouve plein d’idées qu’on a envie de mettre en place chez soi, mais avant de trouver celle qui correspond à son urgence du moment, on est susceptible d’avoir à manger un certain nombre de pages. On peut aller à l’essentiel avec l’autre
  • L. Cohen contient plus de détails, et développe davantage certains thèmes : l'apaisement des disputes, le développement de l’estime de soi, de la sensibilité des garçons, de la force des filles. Idem, le point de vue sur les jeux de guerre, les jeux violents, est davantage développé.
Bref, les deux lectures se complètent bien ; pour une première approche, A. Solter est particulièrement susceptible d’apporter rapidement des clés à des parents soucieux, quand lire L. Cohen dans un deuxième temps sera sans doute plus long, mais viendra utilement compléter / enrichir.


A bientôt pour quelques petits bouts de d’Aletha Solter !

8 commentaires:

  1. Géniale cette analyse, avec comparatif intégré !
    Merci Gwen, je vais essayer de trouver ce bouquin (puisque depuis un an que je te l'ai conseillé, je n'ai toujours pas fini le Cohen, je suis maintenant en bonne position pour commencer par celui-là...).

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    1. Merci Coralie ! Et si tu ne le trouves pas, au pire je te le prête ;-)
      (Trop trop chouette de pouvoir dire un truc pareil maintenant !!!)

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  2. ça a l'air intéressant. Je ne suis pas fan de la pédagogie positive mais c'est vrai que le jeu et l'humour désamorcent bien des situations conflictuelles. Merci du partage!

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    1. Merci de ces mots tiphaine
      Hum oui je comprends bien que tout ne convienne pas : la pédagogie positive regroupe tellement de choses et différents courants ! J'ai mis du temps à faire la part des choses et réaliser que je n'étais pas obligée d'adhérer à tout ce qui s'en réclame 😉
      Et en effet, depuis que j'integre plus l'aspect jeu dans le quotidien, c'est bénéfique pour tout le monde

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  3. J'ai "lu" Cohen et j'ai adoré même si... je ne l'ai pas fini car comme tu le dis, tout est un peu mélangé et c'est dur de s'y retrouver ! C'est une belle prise de conscience pour utiliser le jeu plus souvent mais la structure du livre empêche d'en faire un outil. Du coup, tu me convaincs totalement de m'offrir celui là !

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    1. C'est exactement ça ! Bonne lecture alors, n'hésite pas à venir raconter si y a un truc qui y'a aidée / inspirée particulièrement

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  4. Roo...effectivement ça a l'air top ! encore un bouquin pour lequel je ne vais pas réussir à me résoudre longtemps à son l'absence dans la bibliothèque
    Dominique

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