Certains billets ici et là vous l'auront probablement appris : la Gwen et l'administratif, ce n'est pas franchement l'amour fou.
Certains billets l'ont évoqué : dans sa relation tumultueuse à l'administratif, la Gwen a réalisé
- l'existence d'un grand méchant tapi dans un coin : son TDA (trouble de l'attention), rendant l'administratif particulièrement teigneux et difficile à combattre
- l'existence d' une baguette presque magique : la méthode Flylady, ou comment découper l'Hydre
du Malde l'Administratif en rondelles digérables.
Hélas hélas, ces dernières années l'administratif a gagné du terrain :
- d'abord, le perso a cru (ben oui, plus une famille grandit, plus cela génère de papiers. On en parle, des dossiers d'inscription en école, collège, colo, camp scout, activités extra scolaires- rayez les mentions inutiles mais vous n'allez pas user votre stylo y a rien à rayer trois fois hélas - ? ). Et encore, j'ai du pot, Monsieur Bout en a récupéré peu à peu la part du lion.
- ensuite le pro a cru lui aussi : d'une petite micro-entreprise occupant la Gwen 2 j / semaine, l'activité d'indépendante de ladite Gwen est devenue une belle et grande SARL avec les beaucoup trop moult activités administratives associées (malgré l'aide d'un valeureux cabinet de comptable).
- L'Urssaf, la DGFIP, tout le monde me réclame des sous et des papiers,
- le volume de factures à envoyer a bien augmenté (bon ça c'est pas mal en théorie)
- et je me suis également mise à beaucoup me déplacer (ces temps-ci par exemple Lyon et Luxembourg m'accueillent régulièrement), ce qui engendre de fréquents frais de déplacement à comptabiliser avec soin et à refacturer avec non moins de soin (sous peine d'en être de ma poche).
- Pichenette n°1 : une copine vue pour le Nouvel An se posait de grandes questions sur son avenir pro
- rigueur absolue (je déteste l'administratif alors si je dois vérifier souvent... et trouver des erreurs, là, le stressomètre va encore plus s'envoler),
- et confidentialité à toute épreuve (je ne vends pas des pommes de terre).
- Pichenette n°2 : compte en banque dans le rouge
- Pichenette n°3 : mon superviseur
- Pichenette n°4 : mon procrastinomètre a explosé
- il était loin de le vivre comme aussi pénible et terrifiant que moi je le vis
- pouvoir le concentrer à un moment de la semaine, le faire régulièrement, et ne faire que ça serait beaucoup plus efficace et moins relou que mon mode de fonctionnement actuel (caser ça par ci par là quand je peux, soit un tout petit machin, soit pleeeein de machins à rattraper)
- il en avait marre de s'interroger sur ce qu'il voulait faire de sa vie pro et du coup là il aurait une vie pro officielle et moins de pression pour trouver enfin dans quelle voie s'engager : "rôle social" et trimestres de retraite = dans la poche ; il pourrait donc allègrement continuer ses activités annexes à côté sans se dire qu'il devrait investir son temps dans qqch de rentable
- ça le déstresserait d'avoir de la visibilité et de l'influence sur nos rentrées d'argent (jusqu'à présent je lui disais régulièrement quand je partais sur une nouvelle mission, quand ça se passait bien avec un client, etc, mais il n'avait pas droit à de belles présentations Corporate avec des graphiques, des tableaux excel et des échéanciers. Scandale)
- ça aurait beaucoup de sens de me soutenir et de contribuer encore de cette manière au développement de mon business, et que ça devienne plus clairement un business commun.
- j'en étais arrivée à une telle saturation qu'au fond je n'avais qu'une envie : lui jeter le bazar et partir très vite en courant pour ne plus jamais en entendre parler. Ce qui, paraît-il, n'est pas optimal pour une passation. J'ai donc du accepter de ne pas juste lui montrer en 5 minutes "dépatouille toi", mais d'investir du temps avec lui, de remettre le nez dedans une dernière fois avant de recueillir le fruit de mes efforts : de belles factures et formalités réalisées pas par moi....
- j'ai aussi du accepter qu'il ne fasse pas comme moi : il a commencé par passer du temps à créer des fichiers excel de suivi, très élaborés. (au lieu de, cf point précédent, se jeter sur ma pile de trucs en retard et la dézinguer !). Humpf. J'ai ensuite intégré que si je ne voulais plus le faire, il fallait que j'accepte que ce soit fait d'une autre manière, par ailleurs la mienne n'étant clairement pas optimale peut-être qu'un peu plus de structure ne serait pas superflu. Moralité les fichiers excel de Monsieur fonctionnent du feu de Dieu et lui permettant effectivement de suivre de près tout ce qui se passe et de tenir la baraque avec rigueur.
- nous avons aussi du, à plusieurs reprises déjà, clarifier ce qui rentrait ou pas dans ses attributions, notre vision des choses pouvant différer...
- que nous bossons avec quelqu'un dont fondamentalement les intentions sont bonnes,
- que nous visons la même chose,
- et que la plupart du temps, même si ça ne vient pas direct, nous finissons par trouver un moyen de nous comprendre.
- Ironie de la situation : ce n'est pas d'hier que Monsieur Bout contribue, par sa prise en charge de l'arrière-boutique familiale, au développement de mon business. De manière totalement invisible aux yeux du monde; mais là, parce qu'il va rajouter un poil d'administratif, il obtient enfin reconnaissance sociale et administrative de sa contribution. C'est-y-pas malheureux.
- Effet secondaire intéressant : du coup, notre mariage devient franchement indissoluble, en tous cas de mon côté, parce que moi, quelqu'un qui fait mes factures à ma place ...eh bien je l'avoue sans fard : il se pare d'une aura de sexytude infinie et éternelle !