lundi 21 octobre 2019

Astuces parentalité positive / Faber et Mazlish et cie, avec des petits zèbres / hypersensibles

Il y a un petit bout de temps déjà, quand j'avais évoqué la zébritude évidente d'E., une fidèle lectrice m'avait dit être intéressée par un billet spécifique sur les outils de parentalité positive appliqués à ces enfants au fonctionnement particulier.

Le voici, avec quelques précautions d'usage cependant.
  • 1. je ne prétends absoooolument pas être une spécialiste en la matière : autant je commence à avoir bien potassé Faber et Mazlish et un certain nombre d'autres références top en parentalité positive, autant j'en suis au stade de la découverte et de l'expérimental côté zébritude.
  • 2. L'étiquette zèbre en elle-même et ses spécificités : quand on creuse le sujet, on y retrouve un peu tout… et parfois n'importe quoi. Pas évident de savoir ce qui en relève : F. par exemple, est clairement hyper sensible. Est-il zèbre ? Aucune idée. Ses soucis émotionnels nuisaient jusque récemment à ses capacités d'apprentissage. Ceci semble être en train de disparaître, mais bon, de là à l'auto-proclamer zèbre... Autant le fonctionnement différent saute aux yeux chez E....
  • 3. Et dans tous les cas, avant d'être (ou pas) de petits zèbres, F. et E. sont 
    • a. des personnes avec leurs spécificités bien individuelles 
    • b. des enfants, comme tous les enfants. 
  • Donc les quelques points que je vais partager avec vous sont très susceptibles de 
    • a. ne pas coller du tout avec d'autres enfants zèbres / hypersensibles 
    • b. coller tout à fait à un tas d'autres enfants, zébritude ou pas.

Voilà, z'êtes prévenus. Je vois ce billet plus comme l'opportunité de partager encore quelques astuces / expériences pouvant être utiles ou non à un grand nombre de familles, que celles-ci aient des rayures, des pois, ou… des paillettes !


Voyons donc voir comment certains outils m'ont aidée à gérer...


1. Les couchers difficiles de l'enfant qui a du mal à éteindre son cerveau.

Autant F. s'endort maintenant en un temps record, autant le record… est facilement dans l'autre sens pour sa sœur. Elle n'éteint pas son cerveau, a beau tomber de sommeil, elle est très souvent reprise d'un regain d'énergie phénoménal une fois couchée. Perdre du temps à dormir quand elle peut inventer 10 histoires avec ses animaux Schleich, lire 1 ou 2 (ou 5) Babar, colorier, dessiner, aller faire des raids dans la chambre de son frère endormi pour y récupérer ses jouets et ses doudous ? Ce serait trop bête. J'avais eu un espoir fou quand elle s'est mise à suffisamment bien maîtriser la lecture pour pouvoir faire cela sans gros effort, dans son lit… elle s'est endormie pendant quelques jours, en lisant. Pendant quelques jours ... et depuis raté.


2 choses qui ont pu nous aider ces derniers temps
1. Accueil des sentiments et imaginaire : passer 2 minutes à la rassurer, en disant que nous serions là toute la nuit, que nous veillons sur elle, qu'elle est en sécurité. Rajouter un "dehors les mauvais rêves" et lui demander de quoi elle a envie de rêver cette nuit ("d'un gros gâteau... à la framboise !" #tellemèretellefille)
2. Aménager l'environnement en … lestant la Bébounette : elle qui dormait depuis longtemps avec des couvertures en laine tricotée, a récemment récupérée une lourde couette que nous avions en stock dans la chambre d'amis. Le poids de cette couette semble la rassurer, la calmer, la… "poser" physiquement.
2 astuces qui pourraient aller enrichir la liste d'astuces-dodo que vous retrouverez ici.


2. La sensibilité exacerbée sur certains points.

Une chouette salle d'escalade ouverte dès 4 ans a ouvert ses portes à 20 minutes de chez nous, j'y emmène régulièrement les enfants depuis ce printemps. Parmi toutes les pistes d'escalade proposées, il en existe une, très peu haute (sur celle-là les enfants ne s'assurent pas), en mode réalité virtuelle : des machins sont projetés sur la paroi. Les premières fois où nous sommes venus, il s'agissait de petites chauves-souris, qui apparaissent et volettent sur la paroi, et l'enfant est sensé se déplacer sur le mur d'escalade pour aller les taper : quand il y parvient, un gros PAF apparaît sur le mur, et la chauve-souris disparaît, remplacée par une autre à un autre emplacement.
E. a adoré.
F. … était en pleurs parce qu'on tapait la pauvre chauve-souris. J'étais assez démunie. Ce n'est que lors du trajet retour de la deuxième séance que j'ai réalisé que je pouvais avoir recours à l'imaginaire, quand F. s'est exclamé, en pleurs 
"Moi je l'ai caressée, et elle a quand même explosé !"
J'ai alors répondu 
"Ah, tu l'as caressée ? Tu aurais aimé qu'à chaque caresse on voie plein de cœurs sortir et qu'elle prenne une tête toute contente ?"
F. a renchéri, s'est rasséréné, et la fois suivante, a simplement regardé le jeu de loin.

L'accueil des sentiments c'est la base de tout en parentalité positive. Mais alors avec des zèbres, c'est juste, juste, juste une question de survie !


3. La dyssynchronie 

Pas évident de concilier les grandes capacités de nos enfants avec leur envie, parfois, de faire le bébé, voire le besoin affectif qui se cache derrière...
C'est assez fréquent chez E., et 
  • verbaliser / décrire la situation aide beaucoup "Ah aujourd'hui tu as envie d'être dorlotée et que ce soit moi qui t'habille." (le aujourd'hui est important. Il souligne que c'est un besoin momentané. Il permet aussi de laisser une porte ouverte, un autre jour, à l'expression d'un autre besoin momentané, le nôtre "le problème c'est qu'aujourd'hui, moi je n'ai pas envie / le temps, etc de t'aider". Prise en compte et respect des besoins et limites de chacun des 2 protagonistes)
  • Le recours au choix et à un entre-deux m'est très précieux : "Préfères-tu mettre des chaussettes sur le parquet ou veux-tu venir mettre tes chaussettes sur mes genoux / dans mes bras ?" : ça permet déjà une posture beaucoup plus maternante que l'enfilage de chausettes assise par terre, et en même temps ça ménage un espace à l'autonomie.


4. Le besoin de prévisibilité / la difficulté face à l'imprévu.


L'an dernier a été un peu acrobatique au niveau mode de garde / gestion des enfants / jonglage avec l'activité pro de la Gwen, notamment en raison de 
  • variations dans les personnes en charge : nous avons eu 3 mamies au pair différentes sur cette année-là (d'ailleurs, héhé, je vous dois aussi toujours un billet sur notre bilan mamie-au-pairesque pour 2018-2019, et notre fonctionnement sur ce point pour 2019-2020 ! Mais comme je vous dois aussi des révélations palpitantes concernant Monsieur Bout, hinhinhin...)
  • variations dans le planning de la Gwen : ma vie d'indépendante implique des semaines jamais identiques 
Des variations qui impactaient en particulier F., dont le comportement quand il était gardé s'en ressentait, hélas.
Nous avons vu un mieux énorme à partir du moment où nous avons systématisé le recours à l'écrit : tous les dimanches soirs, j'ai pris le temps, au moment du coucher, de lui dessiner le planning de sa semaine, avec qui s'occuperait de lui quand : 
  • qui le lèverait et l'amènerait à l'école, 
  • qui viendrait l'y chercher, 
  • qui serait là pour le dîner, 
  • qui le coucherait, etc. 
  • (+ assorti d'un petit dessin de mon cru à colorier). 
Un planning qu'il regardait avec grand soin, limite si il ne s'endormait pas avec. 


Encore une fois, comme pour d'autres outils tels la roue de la colère, faire un truc moche-home-made customisé et fabriqué AVEC l'enfant rend les choses plus efficaces qu'un joli support-acheté mais du coup que l'enfant s'approprie moins.
(évidemment, vous pouvez aussi faire un truc home-made joli, SI vous êtes plus doué(e)(s) que moi - ce qui est probable, ET que vous en avez le temps : car comme ça demande d'être refait toutes les semaines, économiser ses efforts pour tenir dans la durée, c'est important aussi...)
Signe des temps (et de l'apaisement considéraaaable de F. ) : depuis la rentrée, ce n'est plus nécessaire. Mais qu'est ce que ça nous a rendu service pendant au moins 4-5 mois !



Par ailleurs, 3 autres outils made in parentalité positive me servent beeeeaucoup


I. "juste un mot" : le "hum", le "ah", sont mes grands, grands amis quand mon enfant 
  • fait un truc dur pour lequel il a besoin d'un encouragement sans pression : par exemple, quand F. lit, je ponctue les phrases lues ainsi. Cela montre mon intérêt, ma présence, tout en restant, par la neutralité des mots et du ton employé, bien loin de toute évaluation.
  • se lance dans de graaaaandes explications plus ou moins tarabiscotées. Cela lui permet de suivre tout le fil de son raisonnement sans me coûter, à moi, trop d'efforts, ni risquer de venir interrompre ce raisonnement par une intervention intempestive.



II. Donner des renseignements 

Comprendre est un tel besoin que pour certaines limites, prendre le temps d'une explication un peu chiadée, scientifique, se révèle vraiment faire une différence énorme (ATTENTION à ne pas sombrer dans un grand réquisitoire ni dans la répétition de cette explication à chaque fois, hein, cf mon billet sur les explications)
  • Par exemple, à un moment où F. avait vraiment du mal à ne pas s'empiffrer de chocolat dès que nous avions le dos tourné, expliquer les mécanismes du plaisir et de l'addiction du cerveau, comment manger du sucre donne envie d'en manger encore plus, a vraiment aidé F. ... et de lui-même il a proposé de réduire la fréquence à laquelle les enfants avaient jusque là droit à une "petite douceur" (je ne m'y attendais pas, à celle-là ! ^^)
  • Et, sur le même schéma, les explications sur le fonctionnement de son cerveau et de ses émotions, glanées dans les livres de Daniel Siegel dont je vous faisais l'apologie cet été, ont beaucoup aidé les enfants en situations de crise. Pouvoir s'y référer d'un simple "ouh là, là c'est le cerveau du bas qui parle ! Trouvons l'échelle !" a été très, très utile de nombreuses fois.



III. La résolution de problèmes

Cet outil, testé et détaillé la première fois pour vous il y a maintenant… 3 ans !, a été remis au goût du jour à la maison ce printemps suite à ma lecture de Thomas Gordon, dont c'est un des concepts phares. Disons le clairement : je n'y ai / avais pas plus souvent recours parce que ça me demande toujours un effort psychologique important (= en fait j'ai la grosse flemme), mais 
  • 1. E. est clairement arrivée dans une phase où l'implication dans la recherche de solutions l'attire beaucoup 
  • 2. F., sous des dehors plus réticents, y est en fait très sensible, et ces séances ont un véritable impact sur sa responsabilisation / son comportement ensuite, pour peu qu'on passe assez de temps sur l'expression des sentiments au départ de la séance.
J'ai prévu de venir vous en reparler, mais sachez que chez nous, ça a notamment été utilisé avec un certain succès sur des points très agréables (2nd, 3ème et 4ème degré Inside) tels que le fait de cracher, ou les gros mots. (en complément des approches anti-gros-mots détaillées ici).


Voili voilou pour ce petit tour d'horizon rapide, en espérant qu'il puisse servir et inspirer !!
Bien évidemment, les commentaires sont graaaand ouverts au partage d'astuces / outils similaires. 
A bon entendeur… salut !

jeudi 17 octobre 2019

Touchée ! Prise en flag par Flylady : Petit Bout d' "Entretiens avec mon évier"

Flylady, rappelons-le, a révolutionné ma maison et m'a ouvert la voie hors du bordélisme dans lequel j'étais irrémédiablement (semblait-il) empêtrée.
Ca fait des années que j'ai découvert ce système… des années (mais moins...hum hum) que je m'y suis mise pour la première fois et que j'ai vu ma maison changer… mais je n'avais jamais lu le livre associé ! Ayant découvert le concept par le site internet dédié (et ensuite moi-même écrit d'excellents articles sur le sujet), je n'avais jamais pris le temps de regarder de ce côté. 
Jusqu'à ce que les Editions l'Instant Présent me l'offrent à l'occasion de la sortie de mon bouquin à moi.
Que je l'ouvre. 
Et que je me dise "gloups" en lisant cet extrait d'Entretiens avec mon évier, de Marla Cirley, la vraie, l'unique, Flylady.

Je retrouve dans ce bouquin un effet présent sur le site : déjà quand elle parlait du perfectionnisme à l'époque j'avais eu l'impression qu'elle parlait pour moi.
La lecture du bouquin est encore plus flippante sur ce point. 
Très souvent je me retourne en mode 
"Euh t'es chez moi là ? COMMENT tu sais tout ça ??! "
Cette histoire d'essence m'a tuée. 
BIEN ENTENDU non non tomber en panne sèche... ne m'est pas arrivé UNE SEULE FOIS ! (mais plusieurs  #oups)

Bref. 
Mardi j'ai fait le plein alors que la réserve affichait encore plus de 50km. 
  • Je n'ai pas stressé. 
  • Je n'ai pas eu la tentation de ne faire qu'un demi-plein puisque-dejà-trop-à-la-bourre-pour-mon-RDV-suivant. 
  • Je n'avais pas fait les derniers km en mode "40 km h et je maudis chaque feu qui me bouffe potentiellement mes derniers cl au démarrage." 
  • Je n'avais pas contracté les abdos (que je n'ai plus en ce moment) ni serré les fesses (que j'ai en surplus pour le coup) tout le long de l'interminable trajet jusqu'à la pompe, à l'affût d'un toussottement de moteur. 
  • Je me suis même aperçue que faire bêtement le plein sur le trajet du retour après avoir déposé F. à l'école c'était facile puisque pompe directement sur le chemin. Sans doute trop facile ?
C'était bon. 
C'était beau.

C'est vraiment le problème avec Flylady. Ça fait vivre des petits moments différents et après on n'a plus du tout envie de se retrouver englué(e) dans nos tracas habituels de bordélique.

Je ne m'attendais pas à trouver autant dans ce livre après avoir potassé longuement le site internet... Et je vous en reparlerai.

lundi 14 octobre 2019

Quand un ventre s'arrondit

Quand un enfant se fait attendre, longtemps
Quand c'est un 3ème alors cette attente se mêle d'une certaine ambivalence, car on sait trèèès bien à quoi s'attendre
Quand cette attente, du coup, laisse toute la place au doute 
"Nan mais est-ce qu'au fond ce n'est pas débile comme projet, comme si nous n'avions pas déjà laaaargement assez à gérer comme ça"
Quand cette attente vient réveiller tous les sentiments ressentis lors de la douloureuse attente du premier, et qu'on ne s'y attendait pas, puisque justement, c'est un 3ème, donc quand même, son arrivée (ou non) n'a pas le même impact existentiel que l'arrivée d'un numéro 1: ce n'est pas de lui que dépend le fait de devenir parents. Il va "juste" nous rendre parents de famille nombreuse. Oui mais quand même en fait.
Quand, du coup, on renoue avec les pincements au cœur aux annonces de grossesses dans l'entourage, pincements mêlés de joie, car on l'a vécue, cette joie, mais pincements quand même, car elle nous est à nouveau déniée.
Quand en plus cette attente n'a pas de cause évidente, contrairement à l'attente du premier, et que du coup se mêlent désir de rester dans l'Espérance en se disant que 
"tout est pour le mieux",
"les choses viendront quand ce sera le bon moment"
(comme ce fut d'ailleurs finalement le cas, en son temps, avec le numéro 1), avec la tentation de désespérer et de jeter l'éponge (qu'elle soit Jemako ou non).
Quand, du coup, on a arrêté depuis longtemps de prévoir sa vie en mode "+ 9 mois" 
"hum cet été je ne suis pas sûre de …;  
hoho niveau boulot telle mission risque de ne pas être jouable si…  
Oh la jolie robe mais ce n'est pas la peine d'investir car qui sait quelle taille je ferai après…."
et qu'on a recommencé à prévoir des trucs pas jouables avec un bébé, accepter des missions difficilement compatibles avec une grossesse, et s'offrir des tenues indépendamment d'un éventuel changement de taille.
Quand on a aussi arrêté de prendre de l'acide folique, parce que 2 ans sous acide folique "pour rien" ça suffit, quand même.
Quand on commence même à se demander si on n'est pas peu maso de garder toutes ses caisses d'habits de bébé ; mais qu'au fond on sent que la seule chose qui serait plus maso que de les garder, ce serait d'aller mettre le nez dedans pour en éliminer une partie.


********


Ça avait commencé par un effet gros bide.
Elle s'était dit que vraiment il allait falloir 
  • arrêter les folies, 
  • reprendre les abdos, 
  • se remettre à la piscine 
  • et bouffer plus de concombre.
Elle avait mis bien mal à l'aise un ancien voisin qui la félicitait sur l'arrivée d'un 3ème, et répondu un peu brusquement à la remarque impitoyablement observatrice d'une Bébounette 
"oh Maman, t'as un gros ventre, y a un bébé dedans ?"
NOOOOON.

Mais le bide ne diminuait pas.
Elle avait alors commencé à s'inquiéter. Dans son entourage, y a quelques années, une prise de bide suspecte de ce genre avait en fait révélé la croissance rapide d'une tumeur. Elle se promit de prendre RDV chez le médecin à son retour de vacances.

Mais à son retour de vacances, elle commença quand même par aller chercher un bon vieux test de grossesse à 10 centimes, issu d'un lot acheté avant la grossesse de la Bébounette, et donc périmé depuis 2 ou 3 ans.
Et elle tomba des nues quand elle vit 2 barres bien lisibles apparaître.
Hasard ? Coïncidence ?

Mais les autres tests tout aussi périmés, issus du même lot, ayant obstinément refusé d'afficher la moindre ébauche de 2ème ligne toutes les fois qu'elle avait voulu jouer les testeuses folles (ou tuer l'espoir dans l'œuf le plus tôt possible), elle en conclut que la péremption du test avait probablement peu de choses à voir avec l'apparition de cette 2ème ligne.

Prise de sang effectuée, elle attendit avec impatience l'écho de datation. Le ventre continuant à s'arrondir vitesse grand V, à 6 semaines on la complimentait déjà dans la rue.
Ce fut donc avec un certain soulagement qu'elle s'entendit dire que, non, certes son ventre était bien rond, mais qu'il n'abritait pas de colocation. Car comme le lui fit impitoyablement remarquer sa gynéco 
"Avec votre historique médical des jumeaux ce serait une très mauvaise idée, ça, vous le savez !"


Bref.
Après de fausses annonces, et les naissances d'une micro-entreprise puis d'un livre...
Voici la vraie. 
Une vraie annonce de vraie naissance à venir.
Naissance d'un bébé, un VRAI,  un seul, avec deux bras, deux jambes et une tête (énoooorme pour le moment) pour fin avril chez les Bout !

Quand je vous disais que l'année 2019-2020 allait être sous le signe du changement !

(oui, nous sommes très, très, très, trèèèès heureux)

et du coup, dans les mois qui viennent, j'aurai enfin l'occasion de pondre quelques billets plus bébéesques que j'ai en stock depuis des années dans ma tête : 1 sur les couches lavables, notamment, et 1 sur la prévention de l'éclampsie. Parce qu'évidemment, je repars pour une grossesse sous surveillance.

vendredi 11 octobre 2019

Vendredi chargé : du monde à voir ! (huhuhu - terrible teaser inside)

Le programme de ce vendredi 11 est bigrement chargé.

Etape 1 : Je commence par filer aux Editions l'Instant Présent : avec la clôture des précommandes pour nos "200 moments de parentalité positive", c'est à moi de jouer. Ma première "séance" de dédicaces, puisque j'avais promis une dédicace à toutes les précommandes qui le souhaiteraient (si vous n'avez rien précisé signalez-vous viiiiite : je ne veux quand même pas taguer un livre que vous aviez en fait prévu pour votre voisine … #oups). Je suis toute excitée.
Surtout que du coup, qui c'est qui va rentrer avec ses exemplaires bien à elle de son bouquin à elle ? C'est Bibi !
Et je rapporterai les siens à Claire (amie, voisine, et illustratrice de choc) par la même occasion.

Etape 2 : Après avoir récupéré les enfants à l'école, j'accueille ma plus jeune sœur : ce weekend, nous sommes de mariage, alors elle vient passer le weekend chez nous afin de gérer Bébou et Bébounette pendant que nous nous empiffrerons de petits fours et danserons jusqu'au bout de la nuit entourerons les mariés.

Etape 3 : Elle commence par me les garder direct une grosse heure pendant que j'ai un autre RDV.

Un autre RDV ?
Mais avec qui ?
A quel sujet ?

Ah, ah, ah….
Suspense.
J'dis ça, j'dis rien, mais j'ai ptet des choses à dire. 
Alors ça pourrait valoir le coup de venir lire ce que je publierai lundi (probablement. Moui. Ou pas). D'ici là, faîtes toutes les suppositions que vous voudrez (et faites moi bien rigoler avec)
(#saletraîtresse)


Etape 4 : Une fois ce myyyyystérieux RDV derrière moi, je file chez la nounou de Claire récupérer ses 2 mômes histoire de doubler mes effectifs. Le soutien entre mamans, y a que ça de vrai
Hop, les 4 mettent en bazar le salon jouent , les 4 sont mis en pjy, les 4 passent à table, les 4 rejouent ou ont le droit à du racontage d'histoires, puis vers 21h j'en expédie 2 au lit et 2 repartent chez Claire (Note perso: ne pas se tromper et rendre les bons. Ces temps-ci je suis un peu distraite).

Et ensuite, hop, étape 5 : 2 adultes supplémentaires débarquent (une autre petite sœur + fiancé) bicoz nous ne sommes pas les seuls membres de la famille invités à ce mariage, et notre chambre d'amis, momentanément vide de mamie-au-pair (ah ben tiens, il faut aussi que je vous parle de notre organisation 2019-2020 sur ce plan-là), servira donc de base arrière à certains.
Zou, dîner à 5 adultes qui ne se sont pas vus depuis trop longtemps.



Quelque part au milieu de tout ça il faudra que j'aie casé une ou deux heures de travail, quand même, ainsi qu'un récupérage de TooGoodToGo…. Faciiiiiile.

C'est pas encore ce vendredi qui va me reposer, mais … je me réjouis !!!



mardi 8 octobre 2019

Monde de Bisounours

Il y a plein de raisons de s'énerver sur ses voisins et de trouver que vraiment, "tous des cons".

Mais au fond, tellement aussi de jolis moments d'entraide et de soutien entre de parfaits inconnus.

Aujourd'hui, j'avais un RDV de boulot en milieu de matinée : 
  • j'ai déposé les enfants à l'école, 
  • je suis rentrée finir de me préparer, 
  • j'ai empoigné sac à main et sacoche à ordinateur, 
  • et zou je suis descendue prendre mon train de banlieue pour attraper ensuite un RER à la Défense. 
Trajet sans anicroche, je n'étais même pas en retard, et en plus j'avais un bon roman dans mon sac à main.
A ceci près qu'environ 1 minute après être descendue du train, j'ai réalisé que j'étais un peu légère.

J'avais tout simplement laissé ma sacoche à ordinateur dans le train. 
Mon ordinateur. 
Celui qui contient toute ma vie (= tout mon boulot d'indépendante). 
Celui qu'incidemment j'ai du racheter à neuf le mois dernier puisque (en plein bouclage du bouquin, et j'y avais fait allusion ici) j'avais réussi à le faire tomber et en casser le disque dur (mais là encore, intervention d'un ange gardien qui m'avait retrouvé toutes mes données)
Bref. 

En l'espace de quelques secondes, je me suis traitée d'un peu tous les noms, jusqu'à ce que le message automatique invitant à "ne pas laisser trainer ses affaires pour éviter des perturbations" vienne me narguer. 
J'ai cherché un endroit qui capte (un défi en soi, dans les couloirs de la gare de la Défense) pour appeler ce satané 3117 : si c'est à eux qu'il faut dire qu'on a repéré un colis suspect, on peut bien aller leur raconter qu'on a déposé bien malgré soi un de ces colis suspects ?! 

La mise en relation était sur le point de se faire quand j'ai un double appel, d'un numéro ne me disant rien. Je lâche le 3117 et prends l'appel.

C'était le contrôleur de mon train, à qui une personne prénommée Maud (si vous connaissez une Maud qui vous raconte ça à l'apéro, vous avez le droit de lui faire un très, très gros bisous de ma part) venait de rapporter ma sacoche, dans lequel il avait trouvé mon ordinateur… et mon stock de cartes de visite.
Grosse émotion, soulagement, bredouillements, larmes aux yeux "Tout va bien madame, calmez-vous, il est retrouvé, tout va bien". Ouiiii mais snif quand même.
Je suis donc montée fissa dans le train suivant, pour le rejoindre à Saint-Lazare où il m'attendait avec 2 de ses collègues. (dans ce train, je me suis fait gentiment dragouiller par un petit jeune homme expansif; visiblement, j'avais le sourire, et ça lui a plu)
Et j'ai retrouvé Harald.
(oui, mes ordinateurs portables ont une nette tendance à s'appeler Harald)

Voilà. C'était mon gros moment de gratitude à moi, de voir que des gens peuvent avoir l'honnêteté de ne pas empocher si facilement un ordinateur tout neuf, avoir la prévenance de prendre sur leur temps pour le remettre à quelqu'un de confiance, et que ce quelqu'un de confiance prenne directement le temps de me rassurer et de s'organiser pour que je puisse récupérer "l'Anneau".

Notre monde est plein de gens super gentils, hein, quand même.
Je vous embrasse et je vais me coucher dans mon monde de paillettes et de licornes.



(Je fais le serment, en signe de Paix et d'Amour, de ne pas insulter pas le premier qui me grillera la priorité sur la route demain. Le deuxième peut-être ?)


lundi 7 octobre 2019

Le mythe de l'école parfaite

Quels que soient les choix qu'on fait, en tant que parent, concernant nos enfants, on a toujours en tête une longue liste de choses très importantes, et le mythe de la perfection se dandine sous nos yeux.
Leur instruction n'y fait pas exception, bieeeen au contraire.
En plus, ça a souvent l'air parfait chez les autres...
  • Si on choisit l'école, on aimerait "une bonne école". 
Les critères de la bonne école vont varier, et dans la balance va peser la réalité : proximité géographique, possibilités financières, et puis, aussi, tout simplement, l'offre : y a t il une école correspondant à mes attentes dans le coin ? A-t-elle des places ou aurait-il fallu que j'inscrive mes enfants sur liste d'attente dès que j'ai rencontré leur père/mère ?

Chez nous, pour rappel, 

Nous avons fait nos choix avec beeeeaucoup de soin, et j'étais assez optimiste aux débuts scolaires de F. : une école 
  • Montessori, 
  • existant depuis plusieurs années, 
  • avec du personnel formé, 
  • testée sur les mercredis matins (et toute la semaine par ma nièce qui y va également), 
  • franco-allemande + anglais, 
  • proposant des ateliers Faber et Mazlish 
ça cochait pas mal de cases !

Ca n'a pas empêché la première année scolaire de F. de se révéler compliquée. Fort compliquée.
Parce que, eh oui, l'école parfaite, c'est un mythe. 
Et le mythe, ça se heurte à un certain nombre de réalités.

Regardons un peu ces réalités qui peuvent venir sérieusement écorner le mythe.


1. Les aspects pédagogiques : Montessori et/est la perfection ?


Un premier écueil, dans une école alternative, peut être le manque de formation sérieuse aux pédagogies employées. Faire attention aux exigences dans le recrutement du personnel enseignant est donc un premier point. 
Mais… ce n'est pas suffisant.

  • L'éducateur peut avoir été globalement bien formé, et faire un bon job avec la plupart de ses petits élèves… mais se retrouver un peu démuni face à certains élèves aux profils plus spécifiques. 
Est-ce un défaut de compétence de l'éducateur ? (accusation personnelle !) 
Est-ce la pédagogie Montessori qui peut être adaptée à certains enfants et moins à d'autres ? (hérésie !) 
Est-ce un peu des deux, avec un éducateur manquant de ressources pour adapter sa posture pédagogique à un profil plus particulier ? 
Difficile à dire, mais le constat reste : pour certains enfants, la mayonnaise ne prend pas.

  • L'éducateur peut avoir reçu une formation tout ce qu'il y a de plus sérieuse… mais ne pas respecter les principes de base de la pédagogie / oublier de s'en servir. 
L'an dernier, j'ai ainsi eu la surprise de voir F. débarquer avec des devoirs, autour du printemps, impliquant l'apprentissage de nombreux mots outils complexes et pas du tout indispensables dans l'immédiat (du style "pendant"), quand il ne déchiffrait encore que très laborieusement des phrases constituées de mots phonétiques. 
Et son premier devoir de lecture avait beau être issu d'une méthode présentée comme "syllabique", la première phrase était tout de même un truc du genre "voici le nounours". Pour un enfant n'ayant vu, ni le son "oi", ni le son "ou", ni le fait que "c" devant "i" fait "ssss".... 
De nombreux éléments du même acabit m'ont ainsi conduite à reprendre à mon compte l'apprentissage de la lecture avec F., quand j'ai constaté en avril qu'il en était à peu près resté au point où l'IEF et moi l'avions laissé en septembre… et que du coup, cerise sur le gâteau, E. l'avait rattrapé.

  • Enfin, le respect de ladite pédagogie peut également être compromis par les parents eux-mêmes. 
Montessori, à ce niveau, est clairement victime de son succès. J'ai été impressionnée de constater à quel point nombre de parents scolarisent leurs enfants en milieu Montessori sans avoir connaissance des principes pédagogiques auxquels ils sont pourtant censés adhérer : libre choix des activités, par exemple. 
Non, Montessori est trop souvent associé à "du bon niveau", on pense Steve Jobs, et on se retrouve…. à réclamer des devoirs à l'éducateur, par exemple, quand ceci est normalement contraire à la pédagogie. 
C'est là l'écueil d'une école Montessori, donc Hors Contrat (et de toute autre école alternative financée de la même manière) : les parents paient, ils ont donc, de facto, facilement une plus grosse influence (ou en tous cas, estiment légitime d'en avoir… ce qui se comprend aussi !), mais du coup, garder la cohérence du projet éducatif face à des parents aux attentes à la fois très diverses entre eux, et éventuellement à des km de la philosophie initiale de l'école : c'est compliqué !
Je l'ai vu dans la première école de F., et je l'ai retrouvé dans sa nouvelle école, à une différence près : son nouvel éducateur était tout soulagé quand je lui ai dit que, moi, je ne souhaitais pas que F. ait des devoirs.
(bon, après, je suis revenue un peu dessus : quand Monsieur Bout a protesté car lui et F. avaient pris plaisir ensemble à faire les quelques lignes d'écriture proposées ^^ - et PAF pour tes convictions la Gwen-. Un petit moment de qualité tous les deux, en fait ! Nous avons donc convenu ensemble qu'il en donnait un peu, et que ceux ci seraient faits si le temps et l'envie étaient au RDV).



2. Le rapport à l'enfant, par essence imparfait, et parfois plus


Il y a la "méthode Montessori", mais au-delà d'un ensemble de procédés pédagogiques, celle-ci sous-tend une certaine posture de la part de l'enseignant, un rapport à l'enfant qui, oh, ça tombe bien pour moi, est parfaitement en ligne avec la parentalité positive en général, et l'approche Faber et Mazlish en particulier.
Malheureusement, si Maria Montessori elle-même, dans ses écrits, met en garde contre le danger à dissocier les deux (outils pédagogiques et rapport bienveillant à l'enfant), dans les faits, il n'est pas rare que cette dissociation se produise. Car cette posture est tout de même sacrément plus compliquée à appréhender que les outils pédagogiques ! C'est très tentant de privilégier ces derniers et d'oublier un peu le gloubi-boulga philosophique autour.
Chez nous, indiscutablement, c'est ce qui s'est produit avec l'éducatrice francophone qui a suivi F. pendant la majeure partie de sa première année d'école. J'ai mis longtemps à le réaliser car le discours extérieur semblait en ligne… mais peu à peu des éléments contraires se sont accumulés et l'accompagnement d'une sortie scolaire, en mai, et l'observation "en direct" pendant toute une journée ont achevé de m'ouvrir les yeux, et m'ont permis de mieux comprendre certaines choses. Gloups.

Au delà des convictions concernant le rapport à l'enfant, il y a aussi la réalité : un enseignant, c'est comme un parent. Ca peut être convaincu d'un tas de bonnes choses, avoir lu, s'etre formé… N'empêche que, hein, parfois, la mise en pratique c'est dur ! Et des dérives peuvent facilement s'installer…. d'autant plus facilement qu'on gère une collectivité de petits élèves : j'imagine volontiers que parfois, une fois qu'on a employé une méthode pas top avec l'un, la logique de cohérence nous pousse à persévérer dans cette voie avec les autres au mépris de la petite voix intérieure qui nous dit "euh, là, c'était ptet pas top non ?".
Être un enseignant bienveillant, dans la durée, ch'est vachement dur. Le parent positif parfait n'existe pas (vous vous rappelez ?), l'enseignant bienveillant parfait non plus, et ça c'est important de le garder en tête quand on scolarise son enfant ! 

C'est précisément un point qui m'a éééénormement rassurée dans le projet pédagogique de la nouvelle école de F. : les enseignants ont été formés à la Discipline Positive (Jane Nelsen, dont je pense presque autant de bien que de Faber et Mazlish ^^) avant la rentrée mais en plus de cela, les classes vont bénéficier d'un accompagnement (proche de celui donné par Coralie à des classes proches de chez elle). Un accompagnement dans la durée pour mettre en place des outils de DP dans la classe… mais aussi, du coup, offrir du soutien sur cette voie aux enseignants. Cette démarche permet donc d'ancrer, d"approfondir les choses, et de bénéficier d'un œil extérieur pour rectifier quelques mauvaises habitudes de gestion de classe et identifier des mécanismes aux effets un peu pervers. Cela n'empêche donc pas quelques dérapages (comme pour un parent), mais évite à ceux-ci de perdurer dans le temps. 
J'y vois un intérêt ENORME (a priori, hein et d'après ce que m'en a raconté Coralie; les séances proprement dites vont commencer après la Toussaint), et quand j'ai appris cela je chantonnais toute seule après.


3. Une école, c'est une organisation / une petite entreprise … avec les imperfections du système


On l'a déjà vu, une école Hors Contrat a, même si elle s'efforce de ne pas trop en tenir compte, des clients.
Mais surtout, c'est une organisation humaine, avec des vraies personnes dedans, qu'il faut 1. recruter puis 2. manager (= dire ce qui va mais aussi ce qui ne va pas, et inviter à corriger). Ce qui ouvre la voie à des erreurs de recrutement et des problèmes de management. D'autant plus vite arrivés que, la plupart du temps, les personnes qui ont créé l'école ne sont outillées ni pour recruter, ni pour manager, puisque ce sont souvent eux-mêmes des enseignants.
Et ça, clairement, ça s'est vu pour F. l'an dernier : son éducatrice francophone venait d'être recrutée, et… c'était une grosse erreur de recrutement, de l'avis unanime de tous les parents avec qui j'ai pu en discuter plus tard. Et pour la directrice, difficile de manager une personne quand celle-ci se révèle parfois très loin de ses attentes. La fermeture pure et simple de la classe 6-9 aura finalement permis de régler le problème sans trop de vagues… mais au bout d'un an.


4. Une école, c'est rempli de petits élèves imparfaits aussi


Eh oui, c'est fou, hein, mais dans une école, il y a d'autres enfants que les nôtres. Et ils se côtoient ! (le scoop) Alors, dans une école Montessori, ou dite alternative en général, on peut espérer des styles d'éducation un minimum proches. 
On peut. 
Ou pas. 
Une très grande diversité demeure. 
Et puis style éducatif ou pas, certains enfants sont plus ou moins bien dans leurs baskets. F. ne l'était pas encore énormément. 
Et il s'est trouvé un petit copain qui ne l'était Pas.Du.Tout. 
J'en ai beaucoup entendu parler (par F.; par les éducatrices le soir) mais je n'ai réalisé l'ampleur du phénomène qu'en fin d'année, lors du goûter d'anniversaire de F.. J'ai alors été confrontée au pouvoir d'attraction phénoménal qu'exerçait ce petit copain sur F., et notamment sa capacité à l'entraîner dans une bêtise / transgression toutes les 5 minutes. Et c'est là où j'ai pris conscience de pourquoi je récupérais un petit garçon tendu comme une corde de violon le soir : il avait passé sa journée en mode sale gosse, incapable de faire grand chose de constructif. Jour après jour.
L'influence des petits camarades pèse lourd ! Et c'est totalement imprévisible.


5. Les aspects matériels sont plus ou moins proches de la perfection aussi


Dans une école, il y a aussi les locaux, le matériel, qui comptent énormément. Et ce n'est pas toujours évident de faire au mieux avec les contraintes locales ! En IDF, trouver un local correct à des prix corrects (huhuhu… pour l'IDF) c'est … une gageure !
Ceux de la nouvelle école de F. sont hyyyyper chouettes, avec l'espace vert (vraiment VERT : pas de béton, mais de l'herbe au sol, et des clôtures constituées de haies et de barrières en bois) qui manquait cruellement à son école précédente. 
Si E., cette année, se satisfait très bien de la sortie au parc qui constitue la récréation de midi dans l'ancienne école de son frère, je veux bien croire que F. y souffrait bien davantage qu'elle du manque de mouvement. Ca a été d'ailleurs sa première remarque suite à sa rentrée dans sa nouvelle école : 
"on a eu deux récrés à midi ! avant le repas ET après le repas" (dixit un F. rayonnant). 
Et quand je viens le chercher à16h30, c'est en train de jouer dehors que je le trouve, et ça aussi, ça lui fait du bien. (et ils ont des tables pour manger dehors ! et il les utilisent vraiment ! et ils ont un petit coin qu'ils cultivent en permaculture, et, et, et….!)
Mais encore une fois : tout est une question de possibilités… et dépendra aussi de l'enfant aussi : pour E. dont le besoin de mouvement a toujours été très inférieur à son frère, ça n'a pas du tout le même impact.



Moralité : 

La première année scolaire de F. avait été très compliquée, malgré toutes les précautions prises au départ. Je venais le chercher en me demandant ce qu'on allait encore me remonter comme problème et surtout en sachant que j'allais récupérer un enfant complètement à cran. Le bonheur ! 
Pendant l'été (que je dois encore vous raconter), nous avions vu F. se détendre peu à peu, et le changement était si évident ue je dois avouer que nous redoutions la rentrée. Avoir identifié certains des points posant problème (la combinaison, malheureuse au possible, entre un petit camarade perturbé et une éducatrice vraiment pas aidante) nous permettait d'avoir l'espoir que ça se passerait mieux dans un contexte différent, mais, quand même, j'étais déterminée à être vigilante et la détente observée pendant les deux mois d'été m'incitait à garder dans un coin de ma tête la possibilité d'un éventuel retour en IEF, si de nouveau, l'école s'avérait être plus nuisible que profitable à l'équilibre émotionnel de F.
Pour E., nous l'avions inscrite sans inquiétude dans la première école d'E. Nous savions avec quelles éducatrices elle allait tomber, et nous savions aussi qu'elle ne fonctionne pas comme F., et que tout roulerait. Et tout roule.

Mais là où je chante la vie, je danse la vie, c'est qu'en fait, pour F., non seulement le retour à l'école n'a pas ruiné toutes les améliorations observées durant l'été, mais les a amplifiées. F. est merveilleusement bien à l'école. F. va… de mieux en mieux, et même, j'oserais presque le dire : F. va bien (de l'avis, également, de la psy qui le suit depuis l'automne dernier, et avec qui nous discutons, du coup, fin de thérapie). 
Moi qui m'étais lamentée l'automne dernier sur le "pourquoaaaa" de la fermeture de la classe 6-9 de son ancienne école, je vois à quel point tout était en fait pour le mieux.
F. est lui même très conscient de la différence. Dès sa 2ème semaine, j'ai eu le droit au dialogue suivant
"Maman, pourquoi dans cette école je suis plus jamais puni ?
- hum, pourquoi à ton avis ?
- ben, parce que dans cette école je suis sage"

  • F. est "sage", et le soir ce sont des compliments que j'entends à son sujet
  • F. aime aller là bas, et ça se voit au fait que les soirs où il a du y rester à la garderie, il s'est réjoui (voire il réclame la garderie, maintenant), là où tout soir passé à la garderie était une demi-catastrophe l'an dernier
  • F. s'implique, et le soir il se met peu à peu à nous raconter ce qu'il a fait, ce qui était inexistant l'an dernier
  • F. apprend, et ce déblocage de son intelligence, la manière dont, équilibré émotionnellement, il peut s'ouvrir aux apprentissages, transparaît à travers mille petites choses au quotidien, les questions qu'il pose, les conversations qu'il mène, et la manière aussi, dont il s'ouvre à des choses nouvelles (les cours de tennis qu'il a eu la possibilité de faire en périscolaire le mardi soir, par exemple)
  • F. va bien, et franchement, à la maison, ça change beaucoup de choses...



Une école parfaite ou presque ?

Hum, hormis le mail reçu ce matin.


6. L'école, un milieu instable


Tout change...

La qualité d'une école dépend de nombreux facteurs et notamment des éducateurs. Or, une école hors contrat est particulièrement vulnérable aux changements sur ce plan (mais vous aurez pu remarquer que cette instabilité est également observable sur pas mal d'autres points : le bail des locaux peut ne pas être renouvelé, des élèves arrivent d'autres partent, etc).

Nous n'avons qu'à nous féliciter des deux éducateurs recrutés pour la classe de F. Ils ont tous les deux su créer une connexion affective avec F. et nous apprécions leur approche. 
Hélas, il semble que le binôme ait connu des difficultés à fonctionner ensemble, si bien que l'éducatrice anglophone démissionne. Aaaaaargh. 
J'avoue qu'en lisant le mail l'annonçant je me suis dit que quand même, hein, charité bien ordonnée commençant par soi-même, une bonne petite résolution de problèmes entre eux…? Hein, dites, hein ?

Ouuuuiiiiiiin, ne venez pas bousculer ma petite bubulle rorose !!

Bon, dans l'immédiat, la personne remplaçant le départ présente la plupart des garanties qui vont bien, et notamment celle d'être également très appréciée de F., ce qui limitera l'impact affectif pour lui.

Mais il est vrai que ce nouveau rebondissement est venu me rappeler la précarité de ce genre d'équilibres…. et je sais qu'au moins une famille avait changé ses enfants d'école pour y suivre l'éducatrice qui s'en va, j'imagine que pour eux, par exemple, le choc doit être dur. (et je m'interroge : est-ce que ça va aussi se traduire par des départs d'élèves ?).

Bref, oui, vraiment, la perfection c'est pas gagné.