lundi 26 février 2018

"laisser l'enfant dicter les règles" - Petit Bout de Lawrence COHEN, Qui veut jouer avec moi? #12

Je n'avais pas publié de petit bout de Lawrence Cohen depuis longtemps, et pourtant, j'ai tout de même (un peu) avancé dans ma lecture de son excellent "Qui veut jouer avec moi?". Mais bon, mes journées étant bien pleines... 

Or là, il FAUT que je vienne partager quelque chose, et le format réduit de ces billets où je débite mes lectures en petits bouts prêts à l'emploi s'y prête merveilleusement bien.
Car je mettais déjà depuis quelque temps en pratique le petit bout dont je viens vous parler aujourd'hui, et je trouvais les effets intéressants, mais c'était léger, c'était du long terme, etc. 
Or il m'a été incontestablement trèèèès utile pas plus tard que cette fin de semaine, lors d'une crise monumentale de F. . C'est donc, enfin, du testé et approuvé.

En revanche voyez-vous, je suis fort marrie: je n'arrive pas à mettre la main sur le passage exact que j'aurais aimé citer.  J'en ai retrouvé un, mais il me semblait qu'il en existait des plus explicites (oui, "des", je suis également persuadée d'avoir lu la recommandation du jour à plusieurs reprises dans le bouquin). Bref, si au détour d'une lecture de ce bouquin, vous tombez pile poil sur un passage qui correspond, s'iiiil-vous-plaît envoyez-moi la référence exacte parce que là, ça m'éneeeeerve.


Du coup, la citation du jour est:
"Certains parents craignent que laisser l'enfant dicter les règles ne le prépare pas au monde cruel de la vie en société [...]. Maîtriser le jeu lui donne en outre l'occasion d'évacuer la tension et les contrariétés liées au monde plein de confusion des jeux, des règles et de la compétition."

Issue du paragraphe suivant :
Lawrence COHEN, "Qui veut jouer avec moi ? - Jouer pour mieux communiquer avec nos enfants", pp282-283.

En d'autres termes, il s'agit, à certains moments de jeux avec l'enfant (pas à tous, hein), de le laisser définir des règles (y compris différentes de celles habituelles si il s'agit d'un jeu ayant des règles établies), et de s'y plier, soi adulte, avec plus ou moins de bonne grâce.

Plusieurs points intéressants dans cette démarche:
  • Renforcer en général la force des règles
    • rappelons que les "règles" sont bien souvent une manière positive de formuler une limite, et qu'à ce titre, leur respect est fondamental, à la fois pour la survie parentale (des règles adaptées contribuent à la protection des limites personnelles du parent), et l'intégration de l'enfant dans la société. 
    • Et à l'âge de F., la règle, le repère qu'elle représente, le fait que chacun y soit soumis, a quelque chose de fascinant. Le nombre de fois où je l'entends me dire, dire à sa sœur, se dire, proposer: "la règle c'est..."
  • Permettre à l'enfant d'être du côté "j'édicte les règles": lui qui souvent ne fait que les subir, ou, au mieux, contribue à leur définition.
  • Voir quelqu'un d'autre, et justement, son parent, obligé de respecter la règle, et du coup, aux prises ce que les règles provoquent habituellement chez lui : frustration, tentation de ne pas les suivre, efforts pour les respecter tout de même (il s'agit donc d'être très démonstratif sur ce point).

Chez nous, depuis quelque temps, il existe donc des règles spécifiques pour certaines fois où je sors dans notre impasse privée pour jouer avec les enfants. En effet, parfois, nous jouons à "attraper" : imaginez-vous la Gwen, à pied, en train de courir partout (en plus, ladite impasse est en pente) pour attraper ses rejetons qui zigzaguent dans tous les sens l'un juché sur son vélo, l'autre sur sa draisienne.
F. a corsé les choses d'une règle très relou : je n'ai pas le droit de les attraper tant qu'ils roulent sur des pavés : c'est-à-dire tout le bas de l'impasse, mais aussi la partie centrale de la voie, constituée d'un caniveau pavé. Ce qui arrange bien les affaires de ma progéniture car, où qu'elle soit, elle ne se prive pas, quand je ne suis plus très loin, de rejoindre cette partie centrale et de parcourir plusieurs mètres ainsi, tranquillement à l'abri, sous mon nez.

C'est terrible ! 

Je le montre, et j'en rajoute des tonnes
  • je m'essouffle - bruyamment, évidemment (pas besoin de beaucoup de talent théâtral pour cela, je suis une grande sportive ne l'oublions pas!)
  • je peste contre cette règle, 
  • je grogne 
    • "Aaaah mais j'ai teeellement envie de t'attraper !" 
    • "Ah, si il n'y avait pas cette règle, j'y arriverais bien mieux!" 
    • "Non, eh, c'est pas juste ! Va pas au milieu, j'allais t'attraper!" 
    • "Ouille ouille, j'aimerais bien ne pas respecter la règle, mais zut, je dois la respecter", 
  • je pousse des cris de rage au moment où F. rejoint les pavés, je tournoie comme un vautour en attendant qu'il quitte la zone de protection (avec force regards sournois), je me jette sur lui avec un sourire gourmand quand il en sort, pour prendre un air tout penaud quand il y retourne. Mes doigts le manquent alors de peu, mais se referment sur le vide d'une manière très démonstrative

F. (et E.) sont ravis, ils adorent, en redemandent, et aussi: m'observent avec intérêt tout au long du jeu. Les fois où je me prends à enfreindre la règle, ils me rappellent à l'ordre illico.
Déjà, je percevais bien que ce jeu était loin d'être anodin, mais qu'il venait au contraire combler un besoin. Il constituait une expérience, troublante, passionnante, qui venait remuer quelque chose.

Or la semaine dernière, au retour d'une grande promenade à vélo, F. est parti dans une grande colère, dont je ne me souviens plus exactement du déclencheur. Peu importe: ladite colère a fini par cristalliser autour de la question du casque : F. a prétendu ne pas vouloir le porter pour la fin du trajet, et est resté sourd aux rappels de règles ("le vélo, c'est avec un casque") et autres choix ("tu peux rouler sur ton vélo avec un casque, ou pousser ton vélo en marchant à côté, et ne pas porter de casque").
Grooosse colère en pleine rue, donc. M'enfin ça ne me gênait pas trop, il était tard, il faisait froid, en conséquence de quoi le public était restreint.

Il n'empêche qu'une colère, ce n'est jamais agréable, et que quand les températures sont proches de zéro, on est particulièrement content quand ça s'arrête et qu'on peut avancer vers une maison chauffée.
Or celle-ci a duré, duré, et n'a basculé qu'au moment où, à l'accueil des sentiments standard, j'ai rajouté 
- Ah oui, c'est une règle que tu n'as pas envie de respecter, ça, c'est vraiment énervant. Tiens, c'est comme la règle qui dit que je n'ai pas le droit de t'attraper sur les pavés. 
Que n'avais-je dit !?
Instantanément, j'ai perçu que F. se détendait, il a commencé à me regarder, et moi, j'ai poursuivi

- Oh, oui, cette règle, elle m'énerve, franchement parfois j'ai vraiment du mal à la respecter! J'aimerais vraiment ne pas devoir le faire, c'est énervant! Je pourrais t’attraper plus facilement, alors que je ne peux pas. C'est difficile pour moi de la respecter.
- Oui mais tu dois, a rétorqué F. (son expression en prononçant cette phrase ! Il était palpable qu'il se la disait autant à lui qu'à moi)
- Oui mais c'est vraiment difficile, franchement, c'est dur, je veux pas !
- Tu dois, c'est la règle ! 

Il s'est encore un peu tortillé, mais la conviction n'était plus là, et pendant que je continuais à raconter tout ce que je reprochais à cette %£$@ de règle, et tout ce que je pourrais faire si seulement elle n'existait pas, il m'a laissée lui rattacher son casque, et le trajet s'est terminé paisiblement.

J'ai vraiment été impressionnée de constater à quel point évoquer la manière dont, moi, je pouvais ne pas apprécier ses règles à lui, l'a aidé à accepter la situation inverse !

Décidément, oui, jouer à inverser les rôles, c'est un investissement rentable à plus d'un titre...


Petits Bouts de Lawrence Cohen précédents: 
Mettre un terme à un jeu violent
Difficiles retrouvailles avec un enfant
Une bonne manière de jouer à la guerre (?) 
Une alternative aux câlins 
Déclarations enflammées 
Transformer une situation tendue en jeu 
Les enfants qui tentent de s'humilier les uns les autres 
De l'importance de l'éducation émotionnelle des  garçons 
Entraînement à la maîtrise de ses impulsions
Les aînés face aux plus faibles 
Ne nous opposons pas trop vite

vendredi 23 février 2018

Vous reprendrez bien une tranche de vie pro?

La vie est décidément pleine de surprises. 

Il y a quelques mois tout juste, je considérais avec beaucoup de distance mes éventuelles perceptives professionnelles, et nourrissais peu d'illusions sur ma capacité à exercer, à court terme, une activité impliquant rémunération.
  • Je ne voyais aucune possibilité de concilier mon boulot d'une manière qui soit à la fois intéressante et impliquant une disponibilité suffisante pour mes enfants et compatible avec l'IEF: au mieux, je pensais un boulot "pas intéressant" possible, et ça, non merci, c'était trop frustrant
  • Je ne m'imaginais pas vraiment embrayer sur une autre voie avant un bout de temps : même si l'animation d'ateliers Faber & Mazlish m'attirait, c'était à plus long terme, et puis ça impliquait beaucoup d'inconnu ! Rien à voir avec la vie maîtrisée du salariat.
  • Et de toute manière, chacune de ces deux voies me semblait d'autant plus lointaine que pas compatible avec l'arrivée, souhaitée prochaine, d'un 3ème petit bout à la maison. Une troisième grossesse implique 1 an sans travail-de-Gwen, puisque, aux 6 mois de congé maternité, s'ajoute le fait que mes antécédants médicaux obligent à lever le pied très vite: alors, à quoi bon lancer quoi que ce soit de pro quand on sait qu'on va très vite disparaître du paysage pendant un an?
Bref, l'un dans l'autre, je pensais que les prochaines années tourneraient surtout autour de la gestion des enfants et de l'IEF. Cela m'allait.


Et puis, hein...
vint le déménagement, très inattendu.
Se retrouver en Île de France, cela comporte un certain nombre d'inconvénients, mais cela signifie aussi vivre dans un secteur très dynamique, aux possibilités incomparables

Triple effet
  • une possibilité de fous de travailler sur des missions intéressantes, bien payées, à temps très partiel, dans mon domaine d'expertise professionnelle : de superbes rencontres m'ont permis d'en devenir consciente, et je jubile d'avoir trouvé une voie que je pensais inexistante!
  • la possibilité de se former très facilement (du fait de la proximité immédiate avec Paris) à l'animation d'ateliers Faber et Mazlish: là encore, tout récemment de superbes rencontres au cours d'un merveilleux week-end m'ont donné une pêche d'enfer!
  • le déménagement n'est pas forcément fautif, mais une chose est sûre : bébé 3 refuse de s'installer pour le moment.

A quoi se sont ajoutés quelques points pas si annexes que ça, dont 
  • les très grosses difficultés connues avec F., qui m'ont donné envie d'aller respirer un peu ailleurs
  • le retour de certaines réflexions de Monsieur Bout (si, si. Ne riez pas. Pour ma part, je ris très jaune), qui m'ont incitée à réfléchir, sous un angle un peu plus pressant, à mes capacités à contribuer à l'équilibre de notre budget.
  • les très grosses difficultés connues avec F., bis, qui m'ont aussi poussée à examiner avec attention les possibilités de le scolariser en école Montessori l'an prochain. D'où incitation encore plus forte à contribuer à l'équilibre du budget, vu le coût de l'école très chouette qui est à 10 minutes de chez nous. (maintenant que ça va mieux, bieeen mieux, avec F., ce dernier point passe au second plan, mais tout de même)

Bref 
Tout ça pour dire que j'ai pas mal bougé mon charmant popotin.
En conséquence de quoi 
  • il est fort probable que je reprenne le chemin du boulot RH d'ici pas trop longtemps (à voir, rien n'est encore sûr, mais...), 1 jour, 1 jour et demie par semaine.
  • et je vais animer mes toutes premières sessions Faber et Mazlish dès la fin du mois de mars !
Et du coup, je vais probablement, à plus ou moins grosse échelle, réouvrir un chapitre de "conciliation vie pro / IEF".

Je n'en reviens pas, mais je suis toute excitée à cette double perspective, et ces deux projets me font un bien fou!
(bon, de toute manière, il faut aussi que je vous écrive un billet pour vous dire que je vais bien, maintenant :D)

Le truc c'est que lesdits projets n'allègent pas mon emploi du temps, ni ma to-do list, vous vous en doutez...


lundi 19 février 2018

Du soutien pour Maman #1 : financer quelques heures de garde par semaine sans se ruiner

Avoir des enfants, c'est super.
S'en occuper une grosse partie de la journée, c'est un bonheur pour beaucoup.
Il n'empêche : être parent, c'est usant !
J'ai dressé tout récemment la liste des points qui comptaient, en ce moment, dans mon équilibre personnel de mère, et parmi ces points figurent certaines formes de soutien.


Je compte donc consacrer quelques billets à des manières possibles, pour nous parents, de nous offrir ce soutien bien précieux.

Au menu d'aujourd'hui: un billet bien concret et pratique qui, je l'espère, permettra à plus d'une de mes lectrices de réaliser qu'elle a peut-être bien les moyens de s'offrir quelques heures de garde toutes les semaines, sans avoir besoin d'aller braquer une banque.

En quelques mots : parlons du CMG
Le Complément de Mode de Garde, versé par la CAF, pour la garde d'un enfant de moins de 6 ans, ailleurs que dans une structure collective. (les structures collectives étant, elles, directement subventionnées par la CAF pour l'accueil de nos enfants)

Eh, mais, me diront nombre d'entre vous: 
je n'y ai pas droit, je n'ai pas d'activité professionnelle !
FAUX!
  • Il n'est pas possible de cumuler allocation de congé parental à temps plein et CMG. On doit choisir entre les deux. (désolée!)
  • Mais si on ne perçoit pas ou plus ce congé parental (ce qui a d'autant plus de chances d'arriver vite maintenant qu'on nous en a raccourci la durée de versement...), si on est tout bêtement "sans activité", on y a droit !
Certes, sur la page de la CAF il est écrit en toutes lettres
- Vous devez avoir une activité professionnelle
Mais en fait, il suffit que l'un des deux membres du couple (au hasard, le conjoint) en exerce une...(sachant qu'être au chômage compte comme activité pro).

Voilà, c'est dit, déjà, car j'ai été impressionnée de voir, dans mon entourage, le nombre de personnes qui ne sont pas au courant de cela.


Concrètement, ce CMG, ça apporte quoi ?
Beaucoup ! D'autant qu'il va de pair, en plus de cela, avec une prise en charge totale (si ass mat) ou partielle (si garde à domicile) des charges salariales par la CAF, ce qui réduit encore le coût du mode de garde pour vous, l'employeur.
Et qu'à cela se rajoute l'avantage fiscal de 50%.

Pour bénéficier de ce fameux CMG, on a le choix entre passer par
  • une assistante maternelle : elle garde nos enfants chez elle, éventuellement avec d'autres enfants, et doit être titulaire d'un agrément délivré par le département
  • une nounou qui garde nos enfants à notre domicile et dont on est l'employeur direct: elle peut être n'importe qui, pas d'agrément ni de diplôme, à nous de fixer nos exigences. Cela peut donc être la fille de notre voisine de palier, ou l'adorable retraitée du bout de la rue.
  • une nounou qui garde nos enfants à notre domicile et qui est employée par un organisme (société, asso) qui nous refacture ses prestations. Ces organismes assurent la sélection de ces personnes et fixent leurs exigences quant à leur formation.

Chacune de ces trois possibilités engendre une structure de coûts différente, je vous invite à aller lire mon billet détaillant ces différences.

Ce qui  m'intéresse aujourd'hui, c'est donner un aperçu des possibilités financières que peut offrir cette aide. 
A chacune de voir ensuite les possibilités concrètes de mise en œuvre: 
  • super ass mat au coin de la rue, qui a des places libres certains jours de la semaine ? 
  • couple de retraités britanniques qui seront ravis de venir jouer avec les enfants (en anglais) régulièrement ? 
  • Étudiante dispo pour venir gérer à votre place la sortie au parc - bains - dîner deux fois par semaine, pendant que vous vous détendez ? (vous pouvez faire un peu comme moi: coup double, avec aspect linguistique, en prenant une étudiante Erasmus par exemple)
  • Grand ado sportif et motivé pour emmener vos 2, 3, 4 garçons /enfants pleins de vie se défouler au parc ? 
  • Autre maman contente de percevoir un petit complément de revenu pendant que ses propres enfants sont à l'école ? (ZE binôme idéal pour une famille IEF qui a justement des enfants à garder, elle, pendant les horaires "normaux" d'école!)
  • Un mix ? (c'est aussi possible. C'est sur le total des frais encourus que l'aide sera calculée)

C'est pourquoi je sors mon fichier Excel afin d'exposer ci-dessous, selon les revenus de la famille, à combien d'heures vraaaiment pas chères cette aide peut permettre de prétendre.

Par souci de simplicité (parce que sinon ce billet contiendrait 200 tableaux différents), les calculs ci-dessous se basent sur les données suivantes
  • garde à domicile avec emploi direct
    • je rajouterai juste une seule simu pour montrer ce que ça donne pour la garde par une entreprise. Pour une ass mat les tarifs varient tellement que ce ne serait pas du tout représentatif. Mon but n'est pas que ces calculs vous disent exactement combien cela va vous coûter, mais que vous ayez une idée concrète, tout de même, de ce que cela pourrait vous apporter
    • en partant d'un salaire horaire net de 10€ de l'heure (= à Paris ça pourrait être un peu plus, en province ça pourra se rapprocher du SMIC)

  • idem, je pars du principe que vous avez un enfant de moins de 3 ans à la maison. Car l'aide est la plus favorable. Si votre plus jeune enfant a entre 3 et 6 ans, le montant maximal de l'aide est divisé par 2, mais cela permet tout de même quelques heures de garde à moindre coût
 
  • je prendrai les plafonds de revenus valables pour les familles ayant 2 enfants au foyer. 
    • Si vous en avez davantage, les plafonds augmentent, donc vous pouvez vous retrouver avec le montant d'aide supérieur. 
    • Et, très logiquement, avec 1 seul enfant les plafonds baissent, donc à voir si cela vous fait changer de tranche
 
  • de la même manière, il y a une plus ou moins légère différence dans les plafonds, selon si l'enfant concerné (= le plus jeune à être gardé) est né avant ou après le 1er avril 2014. Je prends donc les plafonds les moins favorables, idem, vous pourrez regarder ensuite si en fait vous vous retrouvez avec des conditions plus favorables (n'hésitez pas à me faire un chèque dans ce cas-là. Ou même juste comme ça!)

La colonne en couleur présente la manière d'optimiser le plus l'aide: prendre le nombre d'heures qui permet de toucher toute l'aide à laquelle on a droit (85% du coût total).
Je compte les heures en mois, globalement il faut penser qu'un mois compte un peu plus de 4 semaines, donc compter 4 semaines et demie. Par exemple, 22h/mois, c'est à peu près 5h/semaine







Voilà pour cet aperçu.
J'espère bien fort que cela permettra à l'une ou l'autre d'entre vous un bol d'air bien mérité!

J'espère que c'est assez clair, n'hésitez pas à poser des questions si besoin d'une clarification.



vendredi 16 février 2018

Un chouette imagier Usborne pour l'apprentissage des langues

Un billet rapide (celui que je voulais vous livrer n'est pas prêt...) pour venir présenter un chouette support pour l'apprentissage des langues, pour nos petits !
Il s'agit, pour nous, de la version allemande d'un gros imagier Usborne.

Mein grosses Usborne Bildwörterbuch


Découvert à prix cassé lors de notre dernière excursion à Berlin (eh, mais ça remonte à loin.. retournons y vite!), c'était un achat peu réfléchi mais qui s'est avéré extrêmement bien tombé!







  • Dessins super mignons et explicites
  • beaucoup de vocabulaire, y compris des verbes, souvent présentés d'une manière un peu logique / associés à une mini histoire qui facilite la compréhension et la mémorisation
 
  • 34 pages, cartonnées donc très résistantes 
  • Du coup, je constate qu'il convient à la fois dès très jeune, mais continue à intéresser des enfants plus grands
  • Pour la version allemande, j'apprécie que le déterminant soit précisé, typiquement j'oublie souvent le genre des mots allemands donc cette antisèche est la bienvenue...
  • Les pages étant thématiques, il est très facile de le sortir pour 1 ou 2 pages simplement (j'use fourbement de cette possibilité quand je souhaite que l'histoire du soir aille vite).

Les enfants l'adorent, ils le réclament très souvent (y compris F. pourtant plus réfractaire à l'allemand... même si c'est en train de changer ;-) ), et leur petite cousine, élevée dans les deux langues, s'en est tellement entichée que ses parents ont également investi dedans.
C'est vraiment craquant de voir E. s'en emparer pour désigner l'un après l'autre tous les objets dont elle connaît les noms.
Chez nous,il constitue un super support bien utile pour accompagner les Bébous, qu'il soit lu par nous ou par nos baby-sitters germanophones, et il s'inscrit donc très bien dans notre politique de saupoudrage linguistique.


Comme dit, nous avons la version allemande, mais j'ai pu voir qu'elle existe également en anglais, et peut-être dans d'autres langues encore ?




dimanche 11 février 2018

"Maman ne me quitte pas": le livre à lire sur les angoisses de séparation

Comme évoqué, nous avons la chance d'avoir finalement mis le doigt sur la souffrance à l'origine de beaucoup des comportements inquiétants de notre F., et la main sur quelqu'un de formé à l'accompagnement de cette souffrance.

Or cette souffrance est plus répandue qu'il n'y paraît, et, ses répercussions étant multiples, je tiens à vous en parler, des fois que cela vous permette, comme à moi, de mettre enfin des mots sur des problèmes que vous rencontrez.

Il s'agit de l'angoisse de séparation, et le bouquin à lire sur le sujet s'intitule 

"Maman ne me quitte pas"

By Bernadette LEMOINE.

Thèse du bouquin : les séparations vécues par le très jeune enfant (mais aussi les émotions vécues par la mère durant sa vie in utero) le marquent particulièrement.
Mal vécues, elles peuvent alors provoquer des angoisses très profondes (le nourrisson laissé seul à l’hôpital peut être persuadé qu'il va mourir, ou que sa mère ne l'aime pas, par exemple). à la source de traumatismes venant impacter durablement la perception que l'enfant a de la vie, des autres, et sa confiance en eux.

Les symptômes peuvent en être nombreux, et apparaître immédiatement ou en différé: ainsi, par exemple, chez nous, l'un des symptômes de F. est une difficulté à se séparer, mais celle-ci n'est finalement apparue qu'à plus de 3 ans. Hormis une adaptation difficile chez une nouvelle nounou après notre emménagement à Strasbourg, jamais F. n'avait "fait de scène" quand nous le confiions à d'autres personnes. Jamais, jusqu'à l'an dernier, où nous commençâmes a avoir parfois droit à de véritables crises de terreur au moment de refermer la porte.
Par ailleurs, parfois les symptômes apparaissent ou s’intensifient suite à un évènement plus ou moins mineur, qui en fait n'est pas la cause de l'angoisse, mais la réactive.  Chez nous, cela a été le cas de notre récent déménagement, qui est venu ôter à F. bon nombre des repères qui lui permettaient de maintenir un minimum de sentiment de sécurité.



Le bouquin 

détaille donc de nombreuses situations de séparation, les facteurs pouvant contribuer à les rendre traumatisantes, mais également
  • Les mots et attitudes pour les accompagner
  • Les mots permettant après coup, d'aider l'enfant à les surmonter. Le principe étant de 
    • nommer les sentiments de l'enfant; 
      • Par exemple pour F., parmi les nombreux points abordés, il y a eu la césarienne en urgence à 36 semaines de grossesse:
D'un coup un médecin est venu te chercher dans le ventre de maman, tu as été séparé de ta maman, tu as cru mourir, tu as cru qu'elle ne t'aimait pas.
    • Et de nommer la réalité
Mais maintenant tu sais que si vous avez été séparés, ce n'était pas car elle ne t'aimait pas, non. Mais parce qu'elle t'aimait tellement qu'elle a accepté qu'on vienne te chercher pour que vous puissiez vivre tous les deux.
    • Puis d'ouvrir sur l'avenir
Maintenant que tu as 4 ans, tu es capable de comprendre que cette séparation ce n'était pas la mort, mais au contraire, c'était une séparation pour vous permettre de vivre. Et donc tu es capable de comprendre que tu peux te séparer de maman sans mourir.


Ce bouquin a donc une triple utilité
  • Préventive : éviter l'apparition de ces traumatismes en donnant des clés (attitudes et mots) pour gérer au mieux les séparations
  • Curative en mode DIY: donner les mots pour aider son enfant après coup
  • Curative en mode "chercher de l'aide" : avoir les billes nécessaires pour se mettre en quête de quelqu'un de formé sur le sujet, pour intervenir

Voici donc sa table des matières. Elle en dit déjà long!


Points forts du bouquin
  • Très clair
  • Très pratique : on a des mots, des phrases à utiliser
  • Illustré par de nombreux exemples concrets
  • Une approche très belle : reconnaître toute la douleur de ce qui a été vécu, mais ne pas enfermer l'enfant dedans / se résigner : lui donner de quoi dépasser cette douleur et renouer avec la vie!

Points faibles
  • Comme une angoisse de la séparation peut être à la source de nombreux maux, en lisant on peut s'interroger "est ce vraiment cela?". En parallèle du coup j'avoue avoir été à la fois remplie d'espoirs et de craintes en le lisant, alors que je ne savais plus trop quoi faire : et si c'était ça ? Et si ce n'était pas ça ?
  • La forme : c'est présenté sous la forme d'un long entretien, en mode questions/réponses. Ça a le mérite d'être clair et simplement formulé, mais parfois je trouve cela un peu artificiel.
  • Moi cela ne me gêne en rien, mais peut surprendre : l'auteur est chrétienne convaincue et n'en fait pas mystère, cet aspect est donc présent dans le livre. Pour ceux que cette dimension peut déranger, je précise toutefois qu'elle n'ôte rien à la validité de la thèse de base, et donc à l'intérêt de cette lecture. Mais j'imagine que du coup on pourra préférer passer très rapidement sur certains paragraphes...

En ce qui nous concerne, ce livre est tellement "tombé dans le mille" qu'il rejoint la liste très restreinte des bouquins que j'estime indispensables à lire, voire à offrir dès avant la naissance : mieux vaut prévenir que guérir...
Chez nous l'historique était particulièrement lourd, néanmoins peut-être aurions-nous pu aider F., et/ou aller chercher de l'aide plus tôt, si nous n'avions pas attendu aussi longtemps pour le lire.

Cherchez-le sur leboncoin au besoin, il existe depuis un moment (comme l'atteste la couverture assez vintage) donc vous avez de bonnes chances de le trouver. Idem chez l’Emmaüs le plus proche. En ce qui me concerne, après qu'on me l'eût prêté,  j'ai couru l'acheter d'occasion chez Gibert Joseph.

Si comme chez nous les choses en sont à un point où de l'aide extérieure est nécessaire


voici quelques informations supplémentaires

  • il est très (très très) important de passer par une personne formée à la méthodologie du bouquin. Celle-ci est très efficace mais aussi très particulière et, comme l'a montré notre expérience, des psy normaux peuvent ne pas réussir à "traiter". 
    • On peut demander le nom d'un professionnel sur le site dédié. Du temps où nous habitions Strasbourg je n'avais pas eu de réponse à ma demande, mais je suis sans doute mal tombée... 
    • En revanche les personnes formées étant trèèès inégalement réparties sur le territoire, il vous faudra peut-être vous montrer inventifs et profiter de vacances dans la belle-famille, par exemple.
    • Dans tous les cas, ne pas hésiter à faire marcher le bouche à oreille / les groupes Facebook locaux par exemple. Comme cette méthodo est pour le moment plus répandue dans les milieux cathos, c'est aussi le moment, si ce n'est pas un milieu que vous fréquentez habituellement, de vous faire une amie catho pour lui demander d'aller à la pêche aux infos.

  • Le principe des séances est que l'enfant est toujours vu en compagnie de ses parents. Au moins de l'un, voire des deux. Ainsi chez nous, les séances 3-4-5 ont été faites à 3 : Monsieur Bout était de la partie, ce qui était très important au vu de la place prépondérante qu'il a occupée à certains moments de la vie de F, et occupe toujours.

  • Globalement le fonctionnement est le suivant : 
    • dans un premier temps, le parent raconte l'histoire de vie de l'enfant à la psy en remontant même avant sa conception. C'est fait en présence de l'enfant, qui joue ou pas. Chez nous il était impressionnant de voir F jouer l'air de rien puis s'agiter brusquement dès qu'on abordait des moments sensibles : et que je manifeste une envie impérieuse d'aller aux WC - volontiers 3 fois de suite, et que je fasse subitement hurler "pinponpiiiiin" au camion de pompiers afin de couvrir la voix des adultes...
    • dans un deuxième temps, la psy reformule cela en s'adressant à l'enfant.

  • Résultats : 
    • ils peuvent être immédiats, c'est souvent le cas lorsque le motif de la consultation est un bébé plus ou moins grand qui ne fait pas ses nuits (motif fréquent de consultation)
    • dans le cas d'enfants plus grands, de problématiques plus ancrées, cela prend un peu plus de temps. J'avais eu plusieurs retours qui parlaient de la 3ème ou 4ème séance, et effectivement chez nous c'est suite à la 3ème séance que nous avons vu un mieux énorme. Ce qui n'empêchait pas de voir que les deux premières remuaient des choses, mais sur le plan du comportement / des symptômes, j'avais plutôt l'impression que ça allait presque en s'intensifiant...

  • Durée : 1 ou 2 séances peuvent donc suffire, ou le suivi peut être plus long. Nous en sommes à 7 ou 8 séances pour F., mais bon, chez nous, l'historique était particulièrement lourd:  nous n'avons toujours pas fini de passer sa courte vie en revue! Pour mémoire, chez nous il cumule entre autres, une arrivée inespérée après que nous ayons enterré l'espoir d'avoir des enfants biologiques, une grossesse mouvementée psychologiquement, une fin de grossesse en catastrophe pour cause d'éclampsie imminente, et une séparation de 3 jours due à ladite éclampsie. Mais il n'est pas nécessaire d'avoir un tel palmarès pour être concerné...

  • A cette démarche de mise en mots du vécu de l'enfant, sont souvent associés des conseils à destination des parents. Je vous préviens: autant la méthodologie de mise en mots est constante de praticien en praticien, et autant celle-ci est d'une grande bienveillance, autant les conseils varient selon les personnes, et certains peuvent être assez éloignés des convictions éducatives des parents. 
    • Je sais qu'un certain nombre des personnes formées conseillent ainsi, dans le cas d'enfants qui ne font pas leurs nuits, de laisser pleurer l'enfant: une fois qu'on lui a bien expliqué d'où venait son angoisse, et que le danger redouté n'existe pas, il s'agit de lui montrer qu'on a effectivement toute confiance dans le fait qu'il ne lui arrivera rien si il s'endort seul. 
    • Des retours que j'ai pu avoir autour de moi, 
      • certains parents adoptent la voie proposée car ils ont le sentiment que c'est effectivement adapté dans leur cas, 
      • d'autres envoient tout balader, 
      • d'autres encore décident de prendre, dans les conseils, ceux qui leur conviennent, et de laisser le reste. 
      • Et enfin, d'autres cherchent et trouvent une personne formée dont les convictions éducatives générales correspondent aux leurs (d'où l’intérêt du bouche à oreille. D'où le fait que j'avais finalement évité d'aller voir la personne formée habitant tout près de chez nous, dont les échos me montraient un fonctionnement vraiment trop éloigné du mien).

Voili voilou...
J'ai essayé de vous livrer une synthèse assez claire sur le sujet, et je vous invite vraiment, si vous avez des doutes sur la question, à lire le bouquin. Peut-être y reconnaitrez-vous votre enfant (ou vous-même, ou votre conjoint), peut-être pas, mais dans tous les cas: ça ne coûte pas bien cher, et ça peut rapporter gros.

Vous dit la maman d'un jeune homme qui, depuis quelques semaines, 
  • verbalise son angoisse au moment des séparations, et réussit à la gérer.
  • Retrouve le goût d'apprendre et de grandir. 
  • Réclame la reprise de l'IEF (le standy-by de notre école-maison a été trèèès prolongé par des travaux eux-mêmes trèèèès prolongés - soupir)
  • Ne se met plus en danger dans la rue ! 
  • Renoue avec la capacité à coopérer...
(euh, c'est pas tout rose non plus, hein ! Mais c'est clairement plus apaisé)

Et si vous avez des questions, z'hésitez pas, en commentaires ou par mail ;-)

lundi 5 février 2018

Comment tu fais pour passer tes journées avec tes enfants ?

Tout récemment lors d'un "entretien d'embauche" (je mets des guillemets car ce n'était pas vraiment ça. Et pourtant, oui, il y a visiblement des choses que je ne vous ai pas racontées. Par exemple, il n'est pas impossible que la Gwen ait de quoi réalimenter la catégorie "vie pro" du blog dans les prochains temps, contrairement à ce qu'elle pensait)...
Tout récemment, donc, parce que les sujets abordés m'avaient amenée à évoquer notre école-à-la-maison, mon interlocutrice m'a posé la question:
Bon, mais, eh, ça n'a rien à voir, mais COMMENT tu fais pour passer toutes tes journées avec tes enfants ? Je suis tellement contente quand c'est le moment de les mettre à l'école!! 
(question qui montre bien que ce n'était pas un entretien d'embauche typique)

Alors comme je sais que, chez les mamans, c'est une fréquente
  • question (pour celles ayant fait des choix différents)
  • crainte (pour celles attirées par ce choix)
  • ou difficulté (pour celles l'ayant fait, ce choix)
Eh oui! Certes, nos enfants nous les aimons, mais ces petits êtres si pleins de vie et d'émotions qu'elles jaillissent dans tous les sens sont d'éreintants colocataires!
Je me permets donc de tracer par écrit la conversation susmentionnée, et puis de la développer, parce que bon, comme toujours, dès que j'ai un clavier entre les doigts, mon cerveau s'active.

Voici donc 8 aspects qui (m') aident à survivre à un quotidien avec ses enfants.

   1. Des temps de respiration dans la journée

Un truc vital est que j'aie du temps tranquille durant la journée. Chez moi, il y en a de deux sortes: 
  • les siestes, 
  • les soirées.
Concernant les siestes, j'ai la chance d'avoir des enfants gros dormeurs, qui en ont besoin longtemps. A 4 ans et demie, F. est en cours de transition, il n'a plus systématiquement besoin de dormir. Mais après quelques ratés, le remplacement total ou partiel de la sieste par un "temps calme" (il joue à ce qu'il veut mais silencieusement, et dans sa chambre, sans me solliciter), commence à être opérationnel. Parfois il s'endort, parfois non, mais j'ai ma pause, qui me permet ensuite de gérer la fin de journée avec un regain d'énergie.
Concernant les soirées, le fait de les mettre au lit et d'être tranquille ensuite pour faire mes trucs est très important pour moi.
Ces deux moments constituent une respiration quotidienne indispensable (pour preuve, l'état dans lequel m'avait mise leur disparition dans les remous du déménagement).


    2. Des temps de respiration plus longs dans la semaine


Une condition indispensable à mon équilibre est d'avoir, à certains moments dans la semaine, mes enfants confiés à d'autres personnes : je ne vois pas comment je tiendrais sans ces créneaux de garde à domicile, qui me permettent de sortir de chez moi et de vivre ma vie d'adulte, sans enfant:
  • pas d'enfant pour faire la queue à La Poste, 
  • pas d'enfant à gérer pendant un café avec une copine, 
  • pas d'enfant pendant une séance de lecture à la bibliothèque. 
(je voudrais d'ailleurs faire un billet expliquant mieux la manière dont cela peut se financer un minimum sans nécessairement mettre tout le monde sur la paille; autant que le temps passé par votre humble servante sur le site de la CAF bénéficie à d'autres moins amusés par les simulations de coûts). 
Depuis notre arrivée en IDF, je fais même coup double en faisant garder les enfants par des personnes germanophones (et c'est un gros succès! Là aussi je reviendrai pour un petit bilan intermédiaire : ici)
Un point intéressant est que, incontestablement, ces temps de respiration hebdomadaires ne suffisent pas à remplacer les temps de respiration quotidiens: je l'ai bien vu cet automne, j'avais beau avoir ma routine de garde qui roulait, elle, cela ne suffisait pas à recharger mes batteries.


   3. Être à deux pour gérer les enfants


Passer toute la journée en étant responsable de ses enfants, c'est épuisant. Pouvoir compter sur le partage de la responsabilité passée une certaine heure, ça aide énormément! 
Je suis vraiment, vraiment pleine de sollicitude pour les mamans solos qui ne peuvent compter sur le délestage pratique et psychologique d'un conjoint le soir venu. Là encore, je viens de passer 3 mois en me sentant maman solo, et cela m'a bien permis d'évaluer à quel point la perspective d'une présence effective du conjoint le soir contribue à la santé mentale du parent au foyer. Depuis début janvier, Monsieur Bout s'efforce de rentrer à temps pour dîner en famille, et ça change tout. (= faut-il comprendre que j'ai récupéré ma santé mentale ? Cela supposerait que j'aie été, à un moment dans ma vie, saine d'esprit)


   4. Disposer d'un espace suffisant


Il y a une énorme différence entre passer ses journées avec ses enfants dans 50m², ou dans 150. De la même manière, la "cohabitation" est plus zen en présence d'un jardin. 
J'en fais l'expérience actuellement: depuis que nous avons quitté Strasbourg et notre voisine préférée, pour une maison dont nous sommes, certes,  propriétaires, mais où surtout nous sommes propriétaires de notre bruit (iiiiiiiiiiii), que la vie quotidienne me semble plus facile! 
Je ne crains plus les bruits des petits pieds, je souris quand j'entends sauter dans l'escalier, je peux même beugler suggérer "si vous avez absolument besoin de vous agiter à ce point, allez donc jouer dehoooooors!" (ou "allons donc jouer dehors", ce qui parfois fonctionne mieux...)
Bref: je ne passe plus mon temps à réfréner un besoin d'exercice physique dont la légitimité serait en conflit avec le besoin de calme d'autres personnes. Je n'ai plus que mes limites à faire respecter sur ce point, et non, en plus, les limites d'une charmante (pffrrttt) sexagénaire. Cela diminue les tensions intrafamiliales!


   5. Un état normal qui rend les enfants moins relous


Il y a une grosse différence entre le comportement d'un enfant habituellement sans sa mère, et qui la retrouve (soir, weekend, vacances scolaires) et celui du même enfant quand la présence de sa mère est habituelle: plus besoin de la coller H24 pour remplir/faire des stocks de présence maternelle!
Un constat fréquemment fait en IEF est que l'enfant devient davantage capable de faire sa vie, jouer dans son coin / avec ses frères et sœurs, etc, sans solliciter maman à tout bout de champ.


   6. Compter sur la routine


L'avantage d'être toujours avec ses enfants, c'est qu'on en a l'habitude. Donc, on sait quoi faire quand, où aller pour les faire ses défouler en cas de mauvais temps, par exemple, l'heure à laquelle faire des courses avec eux est une bonne idée, l'heure à laquelle c'est une très mauvaise idée, etc.
Et eux aussi savent comment les choses fonctionnent.
Or, comme nous l'avons vu dans d'autres catégories du blog, et notamment avec Flylady, la routine est notre amie car la routine diminue l'effort cérébral nécessitée par la gestion du quotidien.
Typiquement, le chamboulement des routines et des repères les soutenant a bien contribué à ma fatigue post-déménagement. Maintenant que j'ai recréé un certain nombre de repères, tout est plus fluide !


   7. Faire du collectivisme


Passer ses journées avec ses enfants ne signifie pas nécessairement passer ses journées rien qu'avec ses enfants. Un aspect que j'apprécie énormément avec l'IEF est justement la capacité que nous avons pour aller retrouver d'autres familles pour des temps en commun
En présence d'autres enfants, les nôtres nous oublient, le taux de conflictualité entre frères et sœurs chute... Nous, on a une copine à qui parler, mais on est également 2 adultes pour gérer tout ce petit monde, ce qui ouvre des possibilités extraordinaires : celle d'accompagner le petit dernier aux WC, par exemple, voire même, d'aller soi-même aux WC, sans devoir choisir entre le risque qu'un autre enfant ne déclenche une catastrophe nucléaire pendant qu'on a le dos tourné, ou le trimballage de 56 personnes (peut-être pas nombre réel, mais nombre ressenti à ce moment!) et leur casage dans une cabine de toilettes aux dimensions pas prévues pour.


   8. Faire du collectivisme, bis


J'y reviendrai également bientôt dans un billet dédié (enfin, "bientôt"... vu le rythme de publication actuellement observable sur le blog - très loin de mes habitudes ! - ce bientôt est tout relatif...), mais je fais de plus en plus souvent ce constat: inviter d'autres enfants que les miens, sans leurs parents, se révèle souvent (moyennant certaines conditions) une stratégie gagnante pour me faciliter la vie. Less is more... mais more is less, aussi!.


E. et sa cousine du même âge : calme total


Faut-il comprendre que, sans l'un de ces ingrédients, être maman au foyer et/ou maman IEF c'est risquer de se retrouver à faire les gros titres / pages de faits divers:  
"épuisée par ses enfants, elle les ligote avec des spaghettis avant de partir seule skier à Nantes" ?
Non.
Mais ce sont autant de questions à se poser, soit pour prendre une décision, soit pour améliorer une situation déjà existante: 
  • comment puis-je m'offrir des temps de respiration réguliers ? A quelle fréquence en ai-je besoin?
  • Sur quel soutien, notamment conjugal, puis-je compter ? 
  • De quelles ressources (amis, infrastructures, etc) suis-je entourée / puis-je m'entourer? 

Car mon expérience à moi, c'est que le simple fait de penser à la chance que j'ai d'avoir ces petits bouts remuant autour de moi (et pourtant, ce n'est pas faute d'en être consciente! F. ne nous est pas vraiment tombé tout cuit dans le bec.) et que leur présence me manquera dans 20 ans, ne suffit pas à recharger mes batteries à l'instant T: je ne suis pas capable de rester en apnée pendant 20 ans, j'ai besoin de stratégies plus concrètes pour maintenant

Je vous ai détaillé les miennes, si, de votre côté, vous en avez d'autres, ça m'intéresse (et pas que moi).

vendredi 2 février 2018

5 manières de valoriser les restes en cuisine

Rien que le fait d'écrire un billet avec un tel titre m'emplit de fierté
(jolie manière d'exprimer qu'en fait, je me la pète à fond!)

Moi, répandre ma sagesse sur le thème de la valorisation des restes !?!
WHARF WHARF WHARF.
Auparavant, j'avais plutôt développé une expertise susceptible de permettre de beaux billets sur
"comment transformer n'importe quoi en bouillon de culture
ou
"faire de son frigo un abri accueillant pour les pourritures et moisissures, en 3 leçons". 
Mais j'aurais peut-être eu plus de mal à trouver un public.

J'ai changé ((c) Sarko)

Avant, on pouvait dater au carbone 14 certains des machins croupissant au fond du frigo.
Si je vous écris ce billet aujourd'hui, c'est que j'ai réalisé tout récemment que, maintenant, on pourrait presque dater au carbone 14 la dernière fois que j'ai du jeter un reste à la poubelle.

Que fais-je donc de ces petits restes, céréales, légumes, sauces, etc?
Bien évidemment, j'ai fréquemment recours à la solution toujours disponible du réchauffage rapide au cuit-vapeur pour service tel quel.
Mais avec ce billet, je m'intéresse aux (5) manières de faire du neuf avec du vieux.

   1. des tartes / quiches

De nombreux restes de légumes se satisfont très bien d'être jetés sur une pâte à tarte (maison), nappés d'un œuf battu dans du lait de chèvre. Les restes de viande acceptent aussi.

   2. des gratins

Là encore, beaucoup de choses acceptent très bien d'être mis dans un plat à four et recouverts de gruyère ou de parmesan. Parfois, on peut même rajouter des pignons de pin, pour faire grande cuisine.
A noter: l'option gratin se prête très bien à la combinaison d'un reste de légumes et d'un reste de féculent.


   3. des crumbles

De nouveau, on dégaine le plat à four, et on y jette son / ses restes, augmentés ou pas d'un oignon et/ou d'ail.
Et puis par dessus, hop, une pâte à crumble constituée de quelques cuillers à soupe de flocons d'avoine (ou autres flocons de céréales) mélangés à du beurre ou de l'huile d'olive + sel + poivre + herbes diverses, et zou.
A noter: on peut aussi zapper tout ou partie des flocons d'avoine et faire son crumble à base de quinoa, si on a justement un reste de quinoa à refourguer. C'est alors encore mieux si on mêle un peu de gruyère râpé au mélange crumblisant.


   4. des cozachos

(Ceci est une recette héritée de la dame qui venait aider ma mère pour les semaines suivant les naissances)
  • 2 œufs
  • 2 c à s (bombées) de farine
  • 1 c à s d'huile d'olive
  • 1 grand verre de lait
  • sel, poivre
  • garniture au choix : reste, augmenté de ce qu'on a encore au frigo: dés de jambon, poulet froid, lardons revenus, gruyère, persil...

On mélange le tout au fouet, on beurre un plat en le faisant chauffer un peu au four, et on cuit 30 minutes à 180°C (approximativement, puisque la durée de cuisson dépendra évidemment du volume et du type d'ingrédients qu'on aura ajoutés). 
Si ça sort noir, c'est pas bon, si ça sort blanc et mou, c'est pas bon non plus, si c'est doré et un peu moelleux, ça devrait se manger.


   5. Last but not least: les galettes!

Trois exemples tout récents qui m'ont motivée à écrire ce billet
  • J1: reste de porridge refroidi + oignon
  • J2 : reste de riz + reste de sauce de sauté de veau + 10 petits pois surgelés restés seuls dans leur sac au congél + l'équivalent d'une échalotte en petits morceaux + aneth (et pour les dernières galettes, j'ai découpé en mini-dés et rajouté à la fin de la pâte l'équivalent de 20g de saumon cru, qui était en train de décongeler en vue du dîner)
  • J3 : gros reste de porridge refroidi (la fille qui a eu la main lourde dans la préparation, mais en fait tout le monde a décidé de manger autre chose au petit-déjeuner...) + gros reste de la sauce tomate aux poireaux préparée par notre babysitter pour le dîner des enfants
J2
ingrédients de base du J3
cuisson du J3


Exemple bonus de cette semaine
  • reste de riz + reste de quelques rondelles de poireau cuites à la vapeur + 2 gros champignons de Paris coupés en petits morceaux + ail + persil

Ce n'est qu'un aperçu des possibilités illimitées offertes par les galettes
Elles accueilleront également très bien votre reste de carottes râpées (ou de chou. D'ailleurs je me demande si, dans la recette servie le J1, je n'avais pas non plus recasé un reste de chou blanc cru).

  • à chaque fois, j'ai ajouté un œuf et 2 ou 3 cuillers de farine (pour le liant), sel et poivre
  • selon les cas, j'ai rajouté un oignon ou du gruyère, quelques ml de lait si la texture l'exigeait, et j'ai parfois complété (J1) d'un supplément de flocons d'avoine, bicoz le reste de porridge était petit.
On mélange le tout, et on aplatit de petits tas dans une poêle huilée.

Les enfants adorent, et le résultat du J2, notamment, était à se rouler par terre !


Enfin, en bonus, quand même : j'avoue que mon truc N°6, c'est tout simplement la conservation de mes restes dans des bocaux en verre. Mes progrès de gestion des restes ont démarré à leur arrivée dans mes placards, et je les aiiiiime.