lundi 30 septembre 2024

Habitica : 9 ressorts efficaces de cette appli de productivité + 1 offert !

Me revoici ! Le mois de septembre est intense et je suis au maximum. Ce qui constitue une incitation supplémentaire à venir vous écrire ce billet car je mesure d'autant plus le soutien que m'apporte ce trésor d'appli de productivité qu'est Habitica : je suis au maximum, certes, mais un maximum optimisé. Je n'arrive pas à tout faire, mais ce qui me console, c'est que cette fois-ci la petite voix si énergivore qui me susure "Tu as perdu du temps, tu as procrastiné, tu t'es laissée distraire", eh bien, la pauvrette, elle se la FERME. Elle peut pas. Je sais que j'ai absolument fait de mon mieux. 

Et je l'ai fait d'une manière la moins énergivore pour moi, parce que je l'ai fait sans me battre contre moi-même de manière frontale, mais en me prenant de biais.

Donc me revoici, puisque, je me cite moi-même/mon dernier billet, j'en ai encore, des choses à vous révéler sur ce petit bijou !

J'aurais encore mille choses à vous dire sur cette appli, mais je vais terminer sur 2, avant un 2ème billet où je vous promets notamment de 

  • présenter des fonctionnalités additionnelles du jeu augmentant son efficacité
  • décortiquer les mécanismes qui font que ça fonctionne si bien chez moi / la manière dont je m'en suis servie pour arriver à de si beaux résultats, avec exemples à l'appui (vous comprendrez comment j'en suis venue à réserver mes vacances de février !)
  • revenir sur le Bullet Journal / mon passage de l'un à l'autre
  • et répondre à vos questions si vous en avez, aussi !

Incontestablement, donc, je suis terriblement contente d'avoir trouvé un moyen efficace de hacker mon propre cerveau.


Décortiquons un peu les leviers de cette réussite :

1. La récompense à l'accomplissement

ça évidemment, c'est très bon. Les trucs gagnés, un petit jingle, tout cela me procure de la dopamine et me donne le petit coup de pouce nécessaire pour passer à l'action, me sortant des affres piégeuses la procrastination. 

Ca a boosté ma motivation sur le travail (allez, j'envoie encore ces 2 mails), aussi bien que sur les tâches quotidiennes.

Et par exemple, Habitica constitue une aide psychologique MONUMENTALE pour gérer le tunnel du soir : je le vis complètement différemment maintenant que cette longue liste de choses à faire de mon retour au boulot jusqu'au coucher des enfants se transforme en succession d'opportunités EN OR d'empocher des points. Je regarde mon score, je me dis "Ouh là, j'aimerais plus", et puis, je souris : j'ai devant moi 2h30 de scoring quasi non-stop. 

  • Préparer le repas, 
  • demander de mettre le couvert, 
  • ranger des choses, 
  • faire ranger des chambres, 
  • surveiller des bains, 
  • superviser du brossage de dents, 
  • lire des histoires, 
tout cela va me rendre RICHE et PUISSANTE. J'aurai un bonus si je leur coupe les ongles et des millions si je m'aventure à laver des cheveux. Le tunnel du soir devient une gigantesque machine à sous.

Et c'est d'autant plus puissant que cette récompense à l'accomplissement se combine avec

2. La récompense à l'écriture.

En effet, cela fait belle lurette que j'ai constaté que 

  • écrire ce que je dois faire m'aide à passer à l'action, et 
  • cocher ce que je fais m'aide à me récompenser. 
Avec un mais : pour bénéficier de cet effet et cocher, il faut... il faut... 

il faut noter, eh ben oui. 

Or, quand j'avais ma routine Bullet Journal bien établie, c'était bon, mais sinon, très souvent, c'est déjà là que le bât blesse; si avoir noté la chose à faire augmente de 50% les chances qu'elle soit faite, c'est bien dommage qu'en fait la fameuse FDN (Flemme De Noter) vienne entraver ce système en l'étouffant dans l'œuf.

Or, avec Habitica, l'incitation à noter est double

  • D'abord, je sais que si je n'ai pas noté la tâche, et que je la fais finalement, je n'aurai pas ma petite récompense. Ouin ouin ouin ! Donc au cas où, hein, ça m'incite à noter.
  • Mais surtout: à la création du profil, sont déjà présentes quelques "habits" (habitudes), qu'on est libre de supprimer ou modifier. Et parmi les 4 ou 5 qui étaient là, il y avait "Ajouté une tâche dans Habitica". J'ai trouvé ça curieux, mais ne l'ai pas supprimée tout de suite. 

Autant vous dire que je n'ai pas supprimée DU TOUT : c'est elle qui m'incite à noter. Puisque noter me rapporte des points immédiatement... je note. Et du coup, hop, j'ai déjà enclenché le mécanisme qui va m'entraîner à passer à l'action. Je suis poussée à mettre le doigt dans l'engrenage (qui me réussit si bien), et je me fais avoir, encore, et encore, et tous ces petits engrenages me mènent gentiment, avec le moins d'énergie possible, vers ce que je veux vraiment.


3. l'effet pense-bête : une remise sur rails facilitée

Comme j'ai été incité à mettre un max de choses dedans, eh bien, à tout moment, je me retrouve avec sous les yeux ce pense-bête hyper performant

"Ah tiens oui mes vitamines ! 
Ah mais oui je voulais ranger. 
Ah c'est vrai je voulais appeler Untel. 
Oh oh ne serait-il pas temps de couper les ongles des enfants ?". 

C'est beaucoup, beaucoup moins fatigant pour mon cerveau, et ça vient alléger énormément l'effet des sorties de route perpétuelles liées au TDA : autant de gentils rails qui me ramènent sur les voies avec un effort minimal de ma part. 

Cette notion d'effort minimal est vraiment appréciable : un peu comme si au lieu d'avoir à pousser un lourd caddie (celui avec les roues qui bloquent et une roue qui part toujours de travers), j'avais un wagonnet aux roulements à billes de compèt, sur des rails huilés, qu'une pichenette suffit à faire avancer. Pousser le caddie, souvent, c'est trop dur, ça demande de s'arcbouter, et à la longue ça épuise, puisque c'est de manière répétée. Donner une pichenette à un wagonnet, ça : j'arrive, et même plusieurs fois, plein de fois, autant de fois que nécessaire. Quel soulagement !

C'est aussi bien le cas pour les Habits / Dailies de mon quotidien, que pour la to-do list : je me mets subitement à penser à tout, ou en tous cas à bien plus de choses. Et quand un "Ouh mais y a ça" me traverse l'esprit, je sais dégainer instantanément mon téléphone, et la peur d'oublier disparaît. Charge mentale divisée par 100.

Cet effet-là, je l'avais en grande partie connu du temps de l'Âge d'Or de mon Bullet Journal. Et le constat que je fais est tout simplement une évolution de mes besoins depuis cet âge d'or: 


4. Zoom // Comparatif Bullet Journal

A l'époque de cet âge d'or, j'étais principalement à la maison, ou au boulot dans un endroit bien identifié. 

  • Notamment, mon logement n'est plus le même (je suis passée d'un appartement avec les pièces réparties plutôt en étoile autour de l'entrée, à une maison sur 3 niveaux) donc mon Bullet journal n'est plus tout le temps à 2 mètres de moi. C'est implacable : n'étant plus à portée de main immédiate, l'utiliser demande un effort supplémentaire, et c'est l'effort de trop. Au fil des ans, je l'ai moins utilisé, son usage avait évolué pour servir de to-do list professionnelle roulante : j'y avais une page par semaine pour tout ce que j'espérais réussir à faire dans la semaine. Ca m'aidait, mais c'était loin d'avoir cet effet incitatif ni l'envergure qu'avait le Bullet journal à mes débuts, ou qu'a Habitica maintenant. 
  • Mon téléphone, en revanche, est toujours avec moi (notamment depuis que je l'utilise pour compter mes pas - hors de question d'en louper eh !): puisqu'il est dans ma poche si j'en ai une, dans ma ceinture si je suis chez moi sans poche, dans mon sac à main si je suis hors de chez moi dans les 1000 lieux différents où m'amène mon activité pro.


Par ailleurs, Habitica a l'avantage de me permettre de gagner du temps sur le listage du récurrent : 

  • mes tâches récurrentes se réactualisent toutes seules sans que j'ai besoin de faire l'effort de les relister après avoir rempli la liste précédente (ou la page du mois précédent si je faisais un tableau)
  • et surtout comme on peut paramétrer finement les dailies, magie magie, le mercredi, aux tâches quotidiennes, se rajoutent les tâches spécifiques du mercredi : 
    • filer mes tickets de caisse et facture pro des 6 derniers jours à Monsieur Bout pour qu'il les intègre à la compta de notre entreprise, 
    • passer 5 minutes en tête à tête avec mon épilateur, 
    • faire les menus jusqu'au weekend, 
    • passer 1 de nos 3 WC au vinaigre blanc ou au bicarbonate, ... 
  • idem pour les tâches spécifiques au samedi, dimanche, etc.
  • Et je commence à utiliser cette fonctionnalité pour des échéances plus éloignées : les trucs à penser tous les trimestres, tous les 36 du mois... Je me suis déjà mis quelque chose pour notre départ en vacances de juillet 2025, je suis contente de savoir que ça ressortira pour venir me titiller le cerveau pile au moment opportun.


5. Un effet durable dans le temps ?

Comme dit dans le billet n°1, je me suis interrogée sur la fugacité ou non de l'effet. Est-ce que ça allait "fonctionner" pendant quelques semaines, et puis plus vraiment ? A l'époque je m'étais dit que ce serait toujours ce temps-là de pris et de bien employé. 

Mes constats après bientôt 4 mois d'utilisation

  • si le coup des récompenses et des animaux nous motive (c'est un peu la condition à ce que ça fonctionne; ce n'est pas le cas pour tout le monde, et je le vois bien quand j'en parle autour de moi : pour certains une lueur s'allume dans les yeux, pour d'autres, ça tombe à plat), on a de quoi voir venir, déjà, avec les animaux standards, et un ensemble de quêtes achetables avec des pièces d'or, qui titille l'intérêt.
  • si on prend un abonnement / a accès (par différents moyens cf plus bas) à moult quêtes, alors, on en a pour looongtemps avant d'avoir, par leur biais, rempli ses étables à ras-bord de caméléons, dauphins, jaguars et autres tricératops de différentes couleurs. Au pire, on peut même utiliser une fonctionnalité qui permet de libérer tous ses animaux et de recommencer l'élevage du début. J'avoue qu'à ce stade cette perspective me fait frémir : mes nanimaux chériiiiis. Mais peut-être que j'en serai ravie à un moment donné, fort lointain.
  • L'effet "économie d'énergie" d'Habitica est tel chez moi que je n'oserais plus m'en passer, donc je compte bien m'y accrocher si d'aventure j'avais une baisse de régime. Oui, ça me demande un peu de temps au quotidien, mais clairement, ce temps est un investissement indispensable au regard du temps et de l'énergie ainsi libérés. Ce cadre fonctionne merveilleusement bien pour moi, donc j'en arrive à une conclusion en ligne avec ce que je disais dans mon billet sur les astuces qui m'aident à gérer mon Trouble de l'Attention : il est crucial d'investir la petite énergie nécessaire à l'entretien de ce cadre, puisque c'est lui qui conditionne tout derrière.

Et tout récemment, j'ai pu confirmer que oui, j'en avais vraiment pour des années : ayant atteint le niveau Mage 144, certains trucs devenaient un peu trop faciles, et ça m'inquiétait; j'ai besoin d'un peu de challenge. Or, si je pouvais ratatiner des monstres trop rapidement :

  1. J'allais perdre un peu de ma motivation dans la journée : on ne peut ratatiner que 1 monstre par jour. Donc une fois qu'on l'a démoli, tout ce qu'on va faire en plus dans sa journée nous ramènera certes encore des points, mais ne causera plus de dommage à qui ce soit. Snif. (Là, à l'instant où je vous écris, j'ai un écureuil qui résiste, à qui il faut encore infliger un certain nombre de points de dommage pour réussir à l'exterminer avant le soir, et donc... et donc eh bien je viens de faire 2 trucs que j'avais à faire depuis plusieurs jours, histoire d'avoir toutes les chances de lui régler son compte avant de me coucher)
  2. Peut-être allais-je arriver au bout des quêtes existantes un peu vite / avoir tous les animaux associés au bout de 2-3 ans (quoique, il semble qu'après une pause ils aient recommencé à en créer)
J'ai donc testé la fonctionnalité qui permet le changement de classe : je suis "re-née" (farpaitement) et j'ai continué le jeu où je l'avais laissé, avec mes habitudes et tout, mais en Voleur (ouais, enfin, ma vraie identité!) de niveau 0. Ca a remis la dose de challenge nécessaire et j'ai réalisé que c'est ce que faisaient les "anciens" de l'appli : changer de classe régulièrement, pour garder un niveau de difficulté challengeant. Entretemps, me voici Voleuse de niveau 99, et je me réjouis à l'idée de, d'ici 1 ou 2 mois, aller peut-être repasser au niveau 0, et tester ce que ça donne quand on est une Guerrière. Après, je me reconvertirai en Guérisseuse, et puis plus tard, je verrai si je redeviens Mage ou si une autre Classe a ma préférence. La classe.

6. L'effet social 1 - Le soutien

Comme expliqué, il est possible de se mettre en groupe (avec des inconnus ou des copains) pour mener des quêtes. (NB : on peut aussi créer son groupe de 1). 

Quand on est en pleine quête, les tâches cochées, 

  • en plus de nous rapporter les bénéfices habituels (or, expérience, etc) 
  • viennent aussi taper sur un monstre (chaque tâche lui retire des points de vie jusqu'à ce que mort s'ensuive), 
    • monstre qu'on démolit à plusieurs, 
    • et qui finit par succomber en nous filant son trésor (la plupart, du temps, 3 œufs d'un animal rare). 

Rejoindre un groupe avec des inconnus allait à l'encontre de mon objectif (employer mon temps à ce qui est vraiment important pour moi) puisque rejoindre un tel groupe suppose un minimum d'interactions avec ses membres au quotidien. Et socialiser avec des inconnus par internet ne fait pas partie de mes objectifs actuels (euh... pourquoi j'écris ce blog alors ? on peut se poser la question).

En revanche, j'ai allègrement contaminé 2 de mes sœurs, si bien que nous avons notre petit groupe à toutes les 3 et nous nous y soutenons allègrement.  Sachant que personne ne voit les tâches précises qu'un autre membre du groupe s'est fixées, hein, cela reste confidentiel, mais on voit la personne monter en XP et donc on peut l'applaudir très fort, ou encore venir encourager "Eh les filles y a encore du taf pour tuer le monstre d'ici ce soir, z'auriez pas un truc à faire quelque part ? C'est le moment de se bouger mesdames".

Cet aspect social peut cependant se révéler précieux même sans fratrie à entraîner dans l'aventure : 

  • certains cherchent à créer des équipes d'inconnus avec des objectifs / contraintes communs (jeunes parents ; aspirants écrivains ; développeurs; TDAH) et dans l'espace de chat propre à l'équipe, ils s'encouragent, confient leur défi du moment, se boostent voire demandent, et reçoivent, les coups de pieds aux fesses demandés "Eh, t'en es où de tel objectif que tu nous avais confié?". 
  • De ce que je vois, pour pas mal d'anciens le soutien de l'équipe devient un facteur de persévérance et une incitation à l'effort supplémentaire. Ah oui, parce que j'ai oublié un détail : quand on fait partie d'une équipe et qu'on ne coche pas un de ses Daily (vous savez, les tâches qu'on a définies comme obligatoires), eh bien : chacun des membres de l'équipe perd les points de vie associés. Pour certains, "ne pas nuire à l'équipe" est l'aiguillon suprême, qui va les pousser à faire l'effort supplémentaire un jour de flemme.

Notons que ce fonctionnement en équipe constitue aussi une manière de bénéficier de fonctionnalités payantes du jeu sans débourser un radis : principalement, l'achat des quêtes (= combat contre un monstre) permettant de gagner des œufs d'animaux plus exotiques ( (les fameux caméléons, tricératops etc) que les animaux de base. Si on rejoint une équipe, il suffit qu'une seule personne ait des diamants (payants) pour lancer une quête et hop tout le reste de l'équipe participe à la quête (et en récolte les bénéfices) sans avoir rien à payer; ce que font mes sœurs à mes frais, par exemple.

 

7. L'effet social 2 - L'inspiration

Autre aspect social sympathique du jeu : la possibilité de créer et participer à des challenges.

N'importe qui peut créer un challenge avec une récompense (1 ou plusieurs diamants attribués selon des règles à déterminer) et des tâches à faire, à réaliser sur une certaine durée. Ces tâches viennent donc s'insérer dans notre liste à nous, et à l'issue du challenge un gagnant est désigné selon les règles annoncées à l'avance par l'organisateur du challenge : la plupart du temps, avoir coché un certain nombre ou un max de trucs, puis tirage au sort. C'est assez sympa, et ça tire vers le haut.

Par exemple, le premier auquel j'ai participé s'intitulait "Support your Current et Future Self".

Pendant un mois, tous les jours il fallait cocher deux choses (en Daily)

  • J'ai fait quelque chose qui est bon pour le moi d'aujourd'hui
  • J'ai fait quelque chose qui est bon pour mon moi futur.

Et en to-do, il fallait prendre des notes, au fur et à mesure, sur ce qu'on observait et découvrait ainsi.

Ca m'a 

  • fait pas mal réfléchir, 
  • poussée à me coocooner un peu, 
  • et à aussi faire des choses qui investissent dans mon avenir : par exemple, 
    • ENFIN prendre un RDV pour dans plusieurs mois, pour aller m'occuper de mes réflexes archaïques à moi ; 
    • ou décider, et mettre en œuvre la décision, d'arrêter de travailler avec un client qui ne colle plus avec mes objectifs et envies ; 
    • ou passer du temps à lire un bouquin pro que j'avais depuis longtemps et qui me servirait pour plus tard. Hasard, coïncidence, il m'a servi plus tôt que tard.
Que d'effets regrettables !

Là, je suis en plein challenge sur le sommeil. Il en existe plusieurs sur Habitica, il y en a pour tous les goûts, et celui que j'ai choisi est hyper bien fichu, 

  • avec des taches à accomplir la première semaine : une série de lectures d'articles très informatifs sur le sommeil, son fonctionnement, ce qui influe dessus, etc
  • puis au bout de cette première semaine de lecture, il fallait se créer une routine de pré-sommeil et une routine de réveil prenant en compte les informations qu'on estimait pertinentes par rapport à soi. 
  • Puis, la cocher fidèlement chaque jour. 
Moralité, sur ces 3 dernières semaines, je me suis couchée plus souvent à VINGT-TROIS HEURES (inimaginable!) que sur la totalité des 2 ans qui précèdent (et encore, 2 ans, je suis prudente, je pourrais facilement dire 3 ou 4 je le crains).


Le mois dernier, il y avait un challenge qui poussait à mieux utiliser le système de récompenses de l'appli : comme dit en réponse à un commentaire du billet 1, avec les pièces d'or gagnées, on peut acheter des récompenses virtuelles (une épée superpuissante par exemple), mais aussi prévoir des récompenses réelles: par exemple, 

  • déterminer soi-même qu'on s'offrira un ciné avec une copine contre, allez, disons 100 pièces, 
  • ou un rdv coiffeur avec 500 pièces, 
  • ou un épisode de série télé au bout de 125 pièces. 
A faire entièrement sur-mesure. Ca m'a bien fait réfléchir, et permis de voir que j'avais encore beaucoup de potentiel sur le sujet. 

Mais l'un des premiers fruits de cette réflexion a été de me donner la clé pour affronter le challenge sommeil susmentionné. En effet, me donner juste des points pour me coucher tôt avait eu un petit effet, largement insuffisant hélas. J'ai sorti l'artillerie lourde : 

  • j'ai relié chaque coucher réussi à 23h à l'achat d'un diamant supplémentaire (vous savez, la monnaie payante qui permet d'acheter des quêtes marrantes). 
  • Pendant que j'y étais, j'ai aussi tarifé de la même manière le fait d'emmener tout le monde à la messe du dimanche, un défi pour lequel mon niveau de fatigue a du mal à se montrer à la hauteur. 
  • Grâce à cela, j'ai empoché une quête à oeufs de raton laveur, une à écureuils, une à crabes et une à jaguars ces dernières semaines. (pour un budget total supplémentaire de 4€. Qqch me dit que des horaires de couchers sains valent largement cette somme).


En ce moment, j'ai aussi en cours un challenge qui m'encourage à continuer mes efforts Flylady en désencombrant un peu tous les jours.


Et cet été j'avais repéré un challenge "Décrasse ton frigo" qui tombait à pic et sur lequel je comptais allègrement m'appuyer pour attaquer la bête au retour des vacances : on gagnait des points par étagère nettoyée (brillant, de découper le frigo en morceaux !!). Si ce n'est que notre frigo est mort donc frigo tout neuf tout propre donc ... pas cette fois.

Il y en a pour tous les goûts, des challenges de lecture (démolir sa Pile A Lire), des challenges d'écriture, des challenges de prière, des challenges de crochet, des challenges Flylady ou Marie Kondo... ca vient stimuler, inspirer, tirer vers le haut, ça me plaît bien !


Au point que je vous avouerai que je réfléchis à lancer mon propre challenge sur l'appli : car tout récemment j'ai soudainement réalisé que ce système se prêterait magnifiquement à de la découverte ou reboostage Faber et Mazlish. M'imaginer gagner des points à chaque fois que j'ai "décrit un problème à la place de donner un ordre" ou "accueilli un sentiment" , en ajoutant peu à peu les différentes habiletés au rythme des chapitres, ... Ce serait une manière 

  • de rester connectée à mes objectifs profonds, 
  • de m'inciter à pratiquer, et à lire/relire
  • ça me motive bien, 
  • et ce serait l'occasion de soutenir et/ou faire découvrir à d'autres familles. 
Je me tâte encore car je pense que ça me fera du boulot, alors si c'est de nature à vous intéresser, faites-le moi savoir, ça peut peser dans la balance ! 


7. des petits trucs techniques sympas

Cette appli existe depuis longtemps en fait, donc elle a eu le temps d'être bien développée, et donc il existe tout plein de petits trucs sympas.

  • Comme dit dans le billet 1, j'ai mis du temps à aller explorer la version PC, alors qu'aujourd'hui j'apprécie beaucoup de pouvoir passer de mon téléphone au PC selon les moments
  • Notifs de rappel : quand on crée une daily ou une To-Do, on peut rajouter un ou plusieurs "reminder" : au moment choisi, pouf, une petite notif apparaîtra sur notre écran pour nous y faire penser. Très efficace; à cela près que je, alors que certains reminders apparaissent avec une fiabilité sans faille, pour certains, ce n'est pas le cas. Je me demande si j'ai fait une boulette en les paramétrant.
  • Dans les to-do et dans les daily, il est possible de créer des sous-listes : ça permet de découper un gros machin en plusieurs morceaux, on vient cocher les sous-tâches, puis à la fin, zou, on empoche tout. 
    • Effet top : le fait qu'il y ait plusieurs points de sous-tâches décuple la taille des récompenses associées. Miam ! 
    • Effet moins top : tant qu'on n'a pas tout coché, on n'a pas de récompense, ce qui peut être frustrant et pouvait me poser problème à certains moments. 
    • Dans ces cas, quand la difficulté à m'y mettre est particulièrement forte et que j'ai besoin d'avoir une carotte plus proche, j'ai pris l'habitude d'utiliser la double comptabilité mentionnée en point suivant.
  • J'ai tout récemment découvert l'existence de widgets, (vous savez, ces petits machins directement présents sur notre écran), donc j'utilise celui qui me permet d'avoir ma liste de Daily sous les yeux. J'y repère 3 bénéfices
    • L'effet prompteur est encore plus fort puisque paf cette liste me saute aux yeux dès que j'allume mon téléphone. 
    • Chaque point en devient encore plus facilement cochable, donc incitation encore plus forte / frein amoindri à l'utiliser
    • et ça diminue le temps nécessaire et le temps passé sur l'appli en tant que telle donc améliore encore le ratio "investissement sur l'appli / bénéfice retiré".
  • Il y a tellement d'astuces qu'un wiki spécial a été rédigé par les fans et je m'en sers régulièrement.
  • Le propre fondateur a écrit des trucs assez inspirants sur sa manière d'utiliser Habitica, avec par exemple des éléments pour déterminer quelle Classe (Voleur, Mage, Guerrier, Guérisseur) est la plus susceptible de nous convenir selon le fonctionnement de notre motivation. Je ne l'ai découvert qu'après plusieurs semaines, mais le petit test à réaliser est tombé parfaitement juste.  C'est ici.
  • Quand on crée une tâche elle se met automatiquement en haut de la liste, mais on peut ensuite la déplacer pour la mettre dans le bon ordre. Sur le wiki, pour aider à mieux ordonner ses Habits, ils conseillent de créer des Habits vides qui apparaissent en gris et font fonction d'intercalaires, ou encore d'utiliser des smileys, et effectivement ça aide beaucoup


8. Tricher avec l'appli ?

Alors, comme quelqu'un me l'a demandé "Mais, tu ne te retrouves pas à tout cocher pour empocher des points même si tu n'as rien fait ?". 

Dans les faits, non : ce n'est pas comme si les points ouvraient à qqch de tellement formidable que tu as envie de les avoir tout seuls, pour eux-mêmes. Les points sont tops justement parce qu'ils reflètent qqch de la vraie vie, c'est ça qui leur donne le sens. 

En revanche, tricher par ailleurs, c'est génial. Parfois des nouveaux s'interrogent : j'ai mis un truc à la fois en Daily et en Habit donc ça me rapporte doubles points quand c'est fait, est-ce tricher ?

Ben... oui et non. On s'en fiche, de gagner plus de points que le voisin, puisqu'il n'y a pas de compétition. En revanche, si les doubles points aident à faire la chose, eh bien, c'est précieux, c'est une "triche" qui va dans le bon sens. Il s'agit de tricher son propre cerveau !

Prenons deux exemples chez moi

  • Aller à la messe, c'est souvent qqch que je coche 3 fois : je le mets en To do, c'est dans ma liste de daily du dimanche, et c'est dans mes Habits. L'appli est à mon service, et je fais les règles qui m'aident dans mon quotidien, pas l'inverse. Et je les modifie quand mes besoins évoluent.
  • Pour le travail, sur des projets un peu de longue haleine, j'ai souvent recours à une double comptabilisation dans la to-do : je crée
    • une tâche liée au résultat en lui-même (ex : finir support séminaire Client X) et 
    • toute une série de tâches liées aux moyens nécessaires : 
      • Travailler 15 ou 25 minutes (selon mon degré de trainage de pieds) sur support client X - 1, travailler 15 minutes sur support client X - 2.
      •  Ces to-do minutées ont le même effet que le minuteur Flylady : la carotte est proche ! Et de carotte en carotte, je touche la carotte finale. 
      • Alors, oui, quand j'ai un gros truc à faire et vraiment du mal à m'y mettre, à la fin, je me retrouve avec plein de points : c'est logique, puisque la récompense est à la mesure de la difficulté du truc pour moi. Personne n'est lésé, et la personne qui en bénéficie, c'est moi : j'ai réussi à venir à bout d'un truc de la manière la plus simple et gratifiante pour moi.

Parfois même, c'est une triple comptabilisation

  • j'ai récemment rajouté une Habit "Pomodoro" = le système qui nous fait travailler par tranches de 25 minutes, j'en parlais déjà et l'ai redécouvert sur Habitica. Redécouverte opérée grâce à... un challenge où le but est d'arriver le plus vite possible à 9999 Pomodori collectivement. 
  • Je la coche quand j'ai bossé 25 minutes sur un truc. Parfois, je n'utilise que ça, sans créer de to-do spécifique. Parfois, je combine les 2, encore une fois, selon le degré de motivation qui me fait défaut. Je me retrouve donc, à avoir en perspective, pour 25 minutes de boulot sur l'intervention X :
    • les points liés à la pomodoro générique (= passer 25 minutes sur un truc)
    • les points liés à la tâche de to-do spécifique"passer 25 minutes sur Client X"
    • les points additionnels que procurera cette sous-tâche une fois la tâche globale "Préparer Intervention Client X" cochée. De manière intéressante, ce système m'a enfin permis de mieux visualiser le temps que je passe réellement sur la préparation de telle ou telle intervention.
    • Curieusement, avec ce système, des choses de longue haleine ont progressé étonnamment vite. 
  • Ca m'aide par exemple énormément à tirer le maximum de mes trajets en TGV. C'est tout ce que je leur demande, et si cette triple compta me permet de profiter à fond de mes enfants une fois de retour chez moi, grâce à la manière dont j'ai employé mes heures de transport pour ôter de mon chemin tout ce qui pourrait m'empêcher de leur consacrer du temps : vive la triple compta ! Longue vie à elle !!


9. Quelques exemples d'utilisation totâââlement inefficace

Je m'en sers pour 

  • me booster sur des choses que j'ai du mal à faire / n'aime pas faire et que je néglige.

Par exemple, j'ai mis une Habit "cirer des chaussures": depuis, j'en ai entretenu plusieurs paires; pas de contraintes, mais une incitation. Je n'hésite pas, cf point précédent, à cumuler avec une to-do spécifique.

Et, bien évidemment, une des premières choses que j'ai incluses dans Habitica, ça a été Flylady : ça s'y prête meeeerveilleusement bien puisqu'il s'agit de rajouter des petites choses quotidiennes dans sa liste. HotSpot quotidiens, le retour !  

  • tester de nouvelles choses. 

C'est ainsi que j'ai, enfin, enfin, commencé à utiliser du fil dentaire. Je n'avais jamais entendu parler de ce truc (ah, si, sauf dans une scène du film Pretty Woman restée longtemps assez cryptique pour moi, du coup^^) jusqu'à ce que la nana spécialisée en micro-nutrition que j'ai consultée il y a 2 ans au moment de ma mise au sport me suggère d'en utiliser. Recommandation soigneusement notée. Et jamais mise en œuvre. Là, elle m'est revenue et du coup, j'ai procédé en plusieurs étapes :

    • 1. en to-do : acheter du fil dentaire, en deux sous-tâches : 
      • regarder sur google ce que c'était (pour savoir quoi chercher dans mon supermarché), 
      • puis l'acheter lors des prochaines courses
    • 2. autre to-do : regarder sur Youtube comment s'en servir 
    • 3. nouvelle to-do : l'utiliser pour la première fois
    • 4. puis j'ai créé l'habit correspondante, en prenant l'habitude de découper / répartir le boulot : dents du bas, le matin dents du haut le soir
    • 5. puis après plusieurs semaines de ce régime, j'ai "upgradé" cette habit : l'un des 2 rdv "fil dentaire" est passé en daily. Donc, si je n'utilise pas de fil dentaire de la journée, je perds des points. 

  • mettre les priorités au bon endroit 

je reviendrai, dans un prochain billet, sur ce que j'ai récemment mis en place pour associer de mieux en mieux mes enfants à la gestion des tâches ménagères, avec, entre autres, toutes les manières dont je me suis appuyée et m'appuie sur Habitica pour cela, mais en voici déjà une : j'ai créé deux habits spécifiques : 

    • l'une : je la coche quand j'effectue une tâche ménagère
      • C'est une particularité de notre mode de vie actuel. Il y a quelques années, j'aurais probablement décomposé et créé des habits voire des dailies distinctes et spécifiques : vider le lave-vaiselle, gérer le linge. 
      • Dans notre configuration actuelle, ça n'a pas de sens : certains jours je ne fais absolument aucune tâche ménagère car je ne suis juste pas là, ou pas là de 7h à 22h, ou alors je ne fais que préparer le repas. D'autres, j'en fais davantage. Donc j'en ai juste une globalisée, que je coche dès que je fais un truc pour la maison
    • l'autre s'intitule "tâche ménagère enfant". Je la coche dès que je fais faire quelque chose à un enfant : faire mettre le couvert, faire vider le lave-vaisselle, faire ranger une chambre, etc.

et j'ai tarifé la 2nde plus cher que la 1ère, histoire de contrebalancer la tentation du "j'aurai plus vite fait de le faire moi-même" qui constitue un des pièges dans lequel on tombe si souvent sur le chemin de la responsabilisation de ses enfants. J'ai donc plus d'intérêt à m'embêter à rappeler un enfant pour ranger un truc qu'à soupirer et le faire à sa place.


  • anticiper des trucs au lieu de m'y prendre à la dernière minute, en jalonnant le chemin. 

Prenons l'exemple de cette fameuse réservation des vacances de février MI AOUT.

J'ai

  • 1. créé une to-do "avoir une conversation de planning des prochaines vacances", positionnée pendant les 6 jours en amoureux que Monsieur Bout et moi-même avons passés ensemble fin juillet. Et utilisé l'espace notes et sous-tâches pour y établir une check-list des points à vérifier au fur et à mesure qu'ils me venaient. J'ai donc eu des points pour le simple de démarrer cette discussion, nécessaire à toute la suite
  • 2. créé, au fil de ladite discussion, une to-do par vacances, avec en notes le programme décidé.
  • 3. Pour les vacances de février, du coup, créé une to-do avec des sous-tâches, contenant tout ce qu'il fallait réserver. 
  • 4. Et réservé chaque truc en empochant des points. Mi août.
  • 5. J'ai maintenant créé une 2ème check-list pour les petites choses qui restent à faire d'ici là.


10. faire des combo gagnants avec d'autres applis : StayFocused + Habitica = Gros gros cœur 

J'utilise Habitica pour m'inciter à corser de plus en plus les choses avec StayFocused / m'appuyer toujours plus dessus. Inclure des points pour "serrer la vis" ou encore utiliser ponctuellement la fonctionnalité de "blocage total", par exemple, m'a poussée à encore davantage explorer les fonctionnalités de l'appli afin d'en tirer encore davantage parti.

Les deux applis se marient donc merveilleusement bien : 

  • StayFocused empêche mon cerveau d'utiliser le smartphone pour vagabonder, et 
  • Habitica oriente mon cerveau ainsi libéré des tentations vers des trucs constructifs, y compris... encore mieux utiliser StayFocused.

Quelle dynamique pourrie !


C'est crétin, mais ça marche. Donc, je ne négocie pas, je fais ce qui marche. Pas plus tard que ce weekend, grosse flemme et envie de rester en pyjama à rien faire: ben je me suis douchée pour avoir mes points, et j'ai attaqué ma journée. Ce qui vous vaut ce billet, en fin de course, bicoz finalisation de sa rédaction = COCHE !


lundi 16 septembre 2024

Habitica : un bijou d'appli de productivité (pour TDAH et pas que)

Résumé des épisodes précédents : dans l'opération "contrôler mon Smartphone plutôt qu'être contrôlée par lui", j'avais énoncé la problématique suivante :

Comment, à la fois

  • 1. diminuer au maximum la 2ème partie = le temps et l'énergie volés par le smartphone
  • 2. tirer un maximum d'effets positifs dudit smartphone, tant qu'à faire = récupérer d'une main ce qu'il me vole quand même de l'autre. Voire plus pendant qu'on y est (parce que je suis gourmande).

Le tout en prenant en compte mon fonctionnement à moi, et en particulier les effets de mon TDA, qui

  • augmente la force d'attraction du téléphone : l'aspiration - enlisement dedans et 
  • multiplie le nombre de sorties de route possibles : le nombre de fois où, hop, distraction de 2s = hop, téléphone (pendant plus que 2s)

Je vous ai chanté les louanges de l'appli qui me permet d'obtenir des résultats significatifs sur le point 1, celui de la diminution du temps passé sur smartphone. Des résultats en augmentation constante car progressive, par le biais du blocage, de manière très ajustée, de mes accès à l'une ou l'autre sangsue numérique. Cette appli m'économise un pognon une énergie de dingue, m'évitant de longs débats avec moi-même.

Aujourd'hui, accrochez vos ceintures : voici une appli qui donne envie de faire des trucs utiles plutôt que de perdre son temps à scroller. Une appli qui aide formidablement à contrer les mécanismes de la procrastination (en tous cas, chez moi depuis plus de 3 mois, et chez pas mal d'autres utilisateurs, depuis les 9 ou 10 ans qu'elle existe), développés chez tout un chacun et particulièrement puissants en cas de TDA. 


Quelques symptômes, au hasard :

Dans les 8 jours qui ont suivi son installation, j'ai :

  • appelé, en l'espace d'un après-midi pourtant bien chargé, ma comptable et mon banquier, pour régler des détails administratifs (#relou). Tâches pour lesquelles Monsieur Bout, mon valeureux employé qui était dépendant de cela pour pouvoir avancer certaines choses, me tannait depuis 5 ou 6 semaines, pour un résultat nul. Jusqu'à ce que...
  • apporté HUIT paires de chaussures / bottes chez le cordonnier, dont certaines (ex : une paire de bottes que je n'avais du coup pas pu mettre de l'hiver)  qui attendaient cela depuis plus d'un an. (peut-être même 2, révèlerait une datation au carbone 14. Mais chuuutttt!). Ce qui a impliqué de 
    • 1. trouver un cordonnier de confiance, 
    • 2. rassembler toutes les paires concernées 
    • 3. les mettre dans la voiture 
    • 4. repérer un créneau compatible avec mes occupations et m'y tenir 
    • 5. me rendre à 15 minutes de voiture de chez nous, dans un endroit ingarable, donc revenir bredouille à la maison parce que je n'avais finalement pas prévu assez de temps avant ma contrainte suivante
    • 6. et donc m'y reprendre, en ayant donc prévu, cette fois, le temps de marche associé, entre voiture garée à perpét et petite échoppe de centre-ville. 
    • = L'organiser, le planifier, et l'effectuer. Tout-ça. Pour une Gwen, ça relève de la discipline olympique. Scandale, j'ai pas eu de médaille (quoique... en fait presque, justement, héhé)
  • recommencé à écrire régulièrement sur le blog : les articles que vous lisez depuis juin, et ceux que vous allez lire dans les prochains temps, sont directement dus à mon utilisation de ce machin.

Par la suite, j'ai

  • Terminé ma première semaine de boulot de juillet en ayant coché tous les points de ma to-do list de travail (hormis des trucs de beaucoup plus long terme comme les préparations des formations de septembre par exemple, hein, faut pas pousser) : constat que j'ai fait dans le bar d'hôtel où je venais de terminer une séance de coaching, et où j'avais encore une heure à rentabiliser avant de me rendre à une soirée organisée par une des start-up que j'accompagne.
  • réservé nos vacances de février MI-AOÛT. Mi août, oui, vous avez bien lu. (les seules vacances que j'aie jamais réservées si tôt ont été les billets pour la Thaïlande de l'an dernier; avec le succès qu'on sait, d'ailleurs: retournez rigoler si vous le souhaitez)


LA FOLIE.

Et : NON, ce n'est pas parce que j'aurais subitement gagné à l'Euromillions, donc plus besoin de travailler du tout, embauche d'une gouvernante, et tournage de pouces. (d'ailleurs j'aurais eu une gouvernante, c'est elle qui se serait chargée du cordonnier, par exemple. Ca aurait été vraiment pas mal.... Tenez, et si mon prochain article "organisation" s'intitulait "Comment je me libère de ma charge mentale et suis dispo pour mes enfants en employant une horde de domestiques payés rubis sur l'ongle, qui font tout à ma place" ? Vous adoreriez j'en suis sûre. Rha ça me démange).

Mais non mais non. C'est moi que j'ai tout fait, m'dame !

J'ai aussi pensé, à temps, à acheter un petit cadeau pour notre G5 chérie, pour que E. l'emporte dans ses bagages quand elle est allée passer sa semaine Cosette à Vienne. J'y ai pensé, et... Je. L'ai. Fait.


Alors... Ca vous intrigue ? 

Suivez-moi ! (#StéphaneBern)


Tous ces effets secondaires extrêmement regrettables sont donc dus à une seule et même coupable : la Gwen (nan j'vous jure j'y suis presque pour rien !) 

une appli nommée Habitica

(c'est comme un tramway nommé Désir mais en mieux)

dont la vocation est de centraliser tout ce qui pourrait se trouver sur une to-do-list, et pendant longtemps, s'est trouvé dans mon Bullet Journal (j'en reparlerai).

Pas n'importe quelle to-do list : il s'agit d'une to-do list gamifiée. C'est à dire que ma to-do list devient un jeu. (et moi, le jeu, vous l'avez peut-être compris, c'est ma came).

Habitica reprend les codes des jeux de rôles, nous file un petit personnage et chaque fois qu'on coche qqch sur sa to-do list, ça bénéficie à ce charmant petit personnage puisque cela nous ramène des récompenses :

  • sous forme de points d'XP, et on monte en niveau et en pouvoirs grâce à ça. A l'heure où je vous parle, j'ai été jusqu'au Mage de niveau 140, prosternez-vous devant tant de splendeur
  • sous forme de pièces d'or, avec lesquelles on peut notamment acheter de l'équipement (des épées, des capes, des chapeaux /casques, etc) nous rendant encore plus puissant
  • sous forme de Mana, qui nous permet d'activer des super pouvoirs
  • Mon profil actuel : je suis montée sur un
    serpent noir adulte et accompagnée d'un
    bébé panda dont vous voyez les
    différentes versions. KROmeugnon
    ET je porte notamment un chapeau d'amiral,
    il est bô mon chapeau
    hein qu'il est bô?!
    sous forme de points de dommage, qui permettent de peu à peu zigouiller des monstres en leur retirant l'équivalent en points de vie. "Crève, Charogne", vous exclamez-vous en faisant la vaisselle / gérant une formalité administrative.
  • et de manière aléatoire, sous forme d'objets divers : œufs d'animaux, potions d'éclosion, nourriture. 

Car l'un des principaux objectifs dans ce jeu, outre le fait de grimper en niveau et de parer son avatar de moult atours plus formidables les uns que les autres, c'est de se créer une immense ménagerie en

  • faisant éclore des œufs d'animaux (un œuf de licorne pourra être éclos avec une potion dorée, et ça donnera une licorne dorée; si vous la faites éclore avec une potion blanche, vous aurez....? Une licorne blanche, c'est bien vous suivez). Le principe étant qu'on veut collecter TOUS les animaux dans toutes les versions, hein, sinon c'est pas drôle. 
  • Nourrissant chaque bébé animal, une fois éclos, avec de la nourriture jusqu'à ce qu'il devienne un animal adulte (mais l'analogie avec les tamagotchi de notre enfance s'arrête là : les animaux ne crèvent pas si ils ne sont pas nourris, on peut donc aller à notre rythme merci).  
  • Fondamentalement, je retrouve là mes plaisirs d'enfants, à collecter élever passionnément tous les escargots que je trouvais (sauf que là, les animaux ne se font pas la malle toutes les nuits...)

Autant vous dire que y a du taf devant soi ! 

J'en profite pour préciser qu'avec Habitica, la zoologie en prend un coup : oubliez la classification des animaux, tous, peu importe leur famille, sortent d'œufs; l'occasion unique d'avoir des œufs d'ours ou de vache, oui mesdames et messieurs !



Bref, ce détour par le jeu augmente l'incitation et le bénéfice à faire les trucs de notre vraie vie.

C'est particulièrement bien fichu car on peut inclure une tâche de 3 manières différentes, reflétant sa place différente dans notre vie, selon qu'elle est récurrente ou non

  • en tant qu'Habitude : on coche quand on fait, et on gagne des points. Très utile pour les habitudes qu'on essaie de prendre peu à peu, à chaque fois qu'on le fait, hop, on est récompensé. 
  • en tant qu'obligation, nommée "Daily" : on doit faire ça, contrairement à ce que le nom indique, pas forcément tous les jours, mais à intervalles précis
    • qu'on définit soi-même : tous les jours ? tous les lundis et mardis ? tous les mois ? tous les 2 mois
    • et quand on le fait, on gagne des points. Mais si on le fait pas... on en perd. 
    • Ca, c'est pour les habitudes plus "solides", celles qui ne sont plus négociables.
  • en "To-Do" : c'est pour les trucs one-shot de la to-do list : passer chercher ses chaussures chez le cordonnier, par exemple. Ou préparer tel contrat de boulot. Ou appeler Machin. et Bidule. et Truc bien sûr, j'allais oublier Truc ! On gagne des points dès qu'on coche l'action concernée. Pas de bras, pas d'chocolat.
Même adaptabilité / nuances intelligentes autour de l'importance de la tâche : on lui attribue un degré d'importance / difficulté (il y en a 4 différents, de Trivial à Hard), et du coup, cela influe sur le nombre de points que nous rapportera le fait de la cocher. Je peux vous dire que "coucher à 23h" est en niveau 4 chez moi; idem "laver les cheveux des enfants"...


Attention, vous aurez compris qu'on ne fait pas que gagner des choses sur ce jeu. On peut aussi perdre des points de vie si on ne coche pas certaines choses qu'on a définies comme étant obligatoires, ou si on coche des habitudes négatives. Exemple : afin de rééquilibrer un peu un quotidien alimentaire trop riche en sucre, j'ai une habitude que j'ai paramétrée à double sens : "manger du sucre le soir / ou pas"

  • si je n'ai pas mangé de sucre le soir, hop, je coche le + et j'empoche des choses, 
  • si j'ai mangé du sucre, je coche le - et je perds des points de vie. 
En ce qui me concerne, je manie cela avec beaucoup de prudence : je déteste la contrainte et le bâton m'énerve facilement ! 

  • J'ai constaté, notamment à mes débuts, qu'il valait mieux me prévoir des raisons d'avoir des points positifs, plutôt que des menaces de points négatifs. 
  • Ceci dit, je trouve intéressant de noter une évolution à ce niveau. Maintenant que j'ai atteint un niveau où j'empoche facilement des points positifs, avoir recours aux points négatifs me hérisse moins et montre un potentiel de plus en plus intéressant : ça devient une manière de remettre du challenge, car si on n'a pas coché toutes ses obligations quotidiennes, par exemple, eh bien le lendemain on a perdu en pouvoirs et donc on doit fournir plus d'efforts pour réussir à terrasser un monstre. Terrible !

C'est du reste qqch que je remarque avec cette appli : sa force réside dans le fait qu'on concocte soi-même ses listes de tâches, c'est du sur-mesure. Et quand on grandit il faut changer de taille il est important de faire évoluer lesdites listes en fonction de ses enjeux, priorités, besoins, difficultés du moment. 

  • Par exemple, pendant les vacances, j'ai 
    • mis en pause certaines tâches : celles de rangement que j'ai incluses en rapport avec Flylady étaient peu pertinentes pendant les semaines loin de la maison
    • et rajouté d'autres : autour du temps passé avec les enfants ou à me reposer.
  • C'est adapté aux objectifs d'équilibre de vie aussi : 
    • j'ai ainsi inclus des tâches provisoires (ne pas regarder mes mails pro) pour faciliter la déconnexion. Ceci après avoir fait le constat que je n'avais pas réussi à déconnecter de toutes les vacances précédentes dans l'année, et même assez peu l'été dernier : là, je voulais mettre toutes les chances de mon côté ! (Verdict : réussite sur toute la ligne !)
  • certaines habitudes gagnent à être passées en obligation une fois mûres
  • réévaluer le niveau de difficulté de certaines tâches : 
    • certains points compliqués à accomplir peuvent bénéficier de voir leur "prix" augmenter ; 
    • à l'inverse, les choses bien acquises peuvent voir le leur revu à la baisse dans un second temps.

Conseils si il vous venait l'envie (saugrenue! Ne faites pas ça!) de vous y mettre, d'ailleurs :
  1. Au démarrage, notez-y 
    • une petite série de choses que vous faites plutôt déjà (ça va vous pousser à ouvrir l'appli régulièrement, et donc à avoir ces choses sous le nez) et
    • Rajoutez 1 ou 2 choses qui sont un peu plus compliquées 
    • Commencez par des choses que vous voulez autant que possible faire quasiment tous les jours, ça pousse à y aller tous les jours. Incorporer des choses à échéances plus espacées demande plus d'efforts à notre cerveau, la gratification liée à une répétition réussie est plus longue à venir, donc autant lui/se faciliter la tâche au début.
  2. puis faites grossir à partir de là : 
    • j'ai peu à peu rajouté, hop, 
      • une autre chose que je faisais quasiment systématiquement ("Tiens, ça m'aidera à y penser !" = réduira l'énergie que ça me prend). Par exemple me rappeler de prendre mes vitamines, 
      • et des choses qui étaient un effort : rajouter 5 minutes de stretching à la fin de mes séances de sport, quand c'est possible. Hasard? Coïncidence ? Le nombre de jours par semaine où je rajoute un peu de stretching a significativement augmenté depuis le mois de juin... 
    • Notez le "peu à peu", hein ! On reste chez Petit Bout par Petit Bout, progressivité gage de longévité, machin,...
Certains utilisateurs n'y incluent que peu de choses (par exemple j'en ai vu certains qui utilisent cela juste pour finir leur thèse, et n'y mettent que ce qui y a trait). Ce n'est pas mon cas, bien au contraire. Au vu de la manière dont je fonctionne, j'ai vite constaté l'énoooorme intérêt d'inclure un maximum de choses dans cet outil : 
  1. oui, ça me booste à faire les choses que je dois faire mais aussi ...
  2. ça me booste à ne pas perdre mon temps. Mécaniquement, mon temps "perdu" (vraiment perdu, hein, type RS ou vidéos de chatons) diminue car je vais plutôt être incitée à aller faire un truc qui va me rapporter des points. Puisque le combo douche-mettre mes lentilles me rapporte des points/animaux etc, je vais avoir hâte d'aller le faire plutôt que de passer "encore juste 5 minutes" sur FB. Car si je choisis la 2ème option, je diffère d'autant le moment de récupérer mes petits points, et moi, je veux tout, tout de suite ! 

D'où ce que je disais en introduction de ce billet : Habitica, chez moi, permet à la fois de 
  • tirer plus de mon smartphone en en faisant un outil au service de ma productivité, ET 
  • diminue aussi le temps que ledit smartphone me fait perdre, en me poussant sans relâche à délaisser le smartphone au profit d'occupations plus "bankables": terminer un truc de boulot, passer un coup de fil important ou juste sympa, faire mon lit, ou lire une histoire à l'un de mes enfants. Rha ce que c'est fort !


J'aurais encore mille choses à vous dire sur cette appli, mais je vais terminer sur 2, avant un 2ème billet où je vous promets notamment de 

  • présenter des fonctionnalités additionnelles du jeu augmentant son efficacité
  • décortiquer les mécanismes qui font que ça fonctionne si bien chez moi / la manière dont je m'en suis servie pour arriver à de si beaux résultats, avec exemples à l'appui (vous comprendrez comment j'en suis venue à réserver mes vacances de février !)
  • revenir sur le Bullet Journal / mon passage de l'un à l'autre
  • et répondre à vos questions si vous en avez, aussi !


Donc à ce stade, les 2 choses utiles à savoir c'est que

  • l'appli a une interface PC. Moi je n'ai découvert que l'appli au départ, puis vu l'interface PC bien après, vers la fin de l'été. Celle-ci (qui a vu le jour bien avant l'appli) est fichtrement bien fichue. Bien évidemment les 2 sont interfacées donc cela permet, si on le veut, de gérer sur les 2 supports simultanément. 
    • Au quotidien je gère beaucoup sur l'appli, 
    • mais avec ma reprise pro j'ai réalisé que gérer sur l'interface PC pendant les périodes de travail sur PC était particulièrement pertinent. Cette souplesse me va très bien !
Aperçu interface PC
  • elle est complètement gratuite à la base, on peut vraiment utiliser toutes les fonctionnalités pour 0 euros. En revanche, on peut payer (moins de 5€ / mois) et dans ce cas cela nous ouvre 
    • le doublement de la quantité max d'objets aléatoires perçus par jour + (très bon pour la dopamine de la Gwen, ça ! Plusss de surprises !!)
    • la possibilité d'acquérir des diamants (qui sont nos meilleurs amis mesdames, pour rappel), permettant de débloquer certaines fonctionnalités du jeu : la possibilité d'avoir accès à des œufs d'animaux plus exotiques que les animaux de base. (mais sur ce dernier point, on peut contourner, je vous en reparle dans le billet 2).

Bref, pas besoin de sortir un radis pour bénéficier des aspects positifs du jeu. 

J'ai donc allègrement commencé sans payer, et c'est l'envie, et non la nécessité, qui m'a fait basculer côté paiement: quand j'ai fait un premier bilan des effets du jeu au bout de 10 ou 15 jours d'utilisation, je n'ai pas hésité. 

  • Les petits trucs additionnels venant encore augmenter, chez moi, un effet déjà whaou, j'avais envie d'en profiter au maximum. Mise en regard de l'augmentation de productivité que cette appli facilite chez moi, la rentabilité de ces 5€/mois est indiscutable, et ma gratitude lui est acquise. L'effet avant-après m'amène à estimer que me délester de quelques euros au profit des gens qui la développent est une juste et sainte cause. 
  • A l'époque je m'étais dit "Au moins pour le temps que ça durera" c'est-à-dire marchera pour moi, en me disant que même si ça n'avait d'effet que pendant 6 mois ou 1 an, ce serait toujours ça de pris. Avec le recul additionnel d'un été entier passé avec Habitica, et d'une rentrée gérée en m'appuyant comme une dingue dessus, eh bien, je vous reparle de la projection long terme dans le billet numéro 2, hihihi.

On peut également, pour une tarification différente, acheter la possibilité d'utiliser cela en collectif = fonctionner en "Group Plan" (sa mise en place se fait sur la version PC, même si la gestion quotidienne peut ensuite se faire sur l'appli). Là, par exemple, en tant que famille / coloc / équipe de travail, on peut créer des tâches, 

  • soit communes - le 1er qui s'y colle a gagné (vider les poubelles), 
  • soit affectées à un membre (celui dont c'est le tour de vaisselle), 
  • et zou, quand le membre du groupe la coche ça lui fait des points. 
Cette fonctionnalité est sensée pouvoir intéresser tout type de collectif dont des entreprises, et dans tous les cas j'imagine que ça peut bien servir pour partager la charge ménagère et mentale au sein d'un couple ou d'une famille avec grands enfants. En revanche je n'ai pas testé, car Monsieur Bout ne montre pour le moment aucune velléité de me rejoindre dans mon délire, même si il me trouve mignonne à faire éclore avec tant d'application des œufs d'hippopotame. 

Moi, c'est pas tout, je publie cela, et vais aller récolter moult machins grâce à mes efforts d'alimentation du blog (parce que oui, bien entendu, écrire sur le blog me rapporte des points. Pourquoi croyez-vous que le blog est ressuscité ? Voussavétou).

Du coup, vous me reverrez d'ici peu hinhinhin.


jeudi 12 septembre 2024

Mon petit bonheur "matos organisationnel tout simple trop pratique" du moment

Hop, rapide billet au milieu de ceux de ma série en cours "domptage de smartphone".

Pour vous pousser dans des abîmes de dépenses. Ou pas.

Depuis quelques semaines, j'ai refait ma déco. Enfin, non, de toute manière, moi la déco c'est pas trop trop mon fort. Disons plutôt que j'ai acquis un matériel qui peut avoir des avantages décoratifs mais qui, surtout, a des avantages pratiques monstrueux pour noter et afficher tout ce qu'on peut avoir besoin d'avoir sur une/toute surface verticale

Au départ, tout a commencé avec le décès de notre frigo. Celui-ci, dans la joie de nous revoir au bout de 6 semaines de vacances, a rendu l'âme après moult années de loyaux services, et j'en ai profité pour changer de modèle afin d'en prendre un qui ait le compartiment congélateur en bas et non en haut. Parce que c'est tellement plus confortable, me l'avait rappelé l'appart en location dans lequel nous avons passé une semaine en Bavière cet été. Si ce n'est que comme la hauteur de frigo disponible est limitée par l'agencement de notre cuisine (il y a des placards au-dessus), le choix était restreint et donc LE modèle qui nous convenait n'existait qu'en gris alors que l'ensemble de notre cuisine est en blanc et bois.

Ca faisait tâche. J'ai pensé à chercher de la peinture blanche pour surface métallisée m'enfin, hein, nos chances de faire quelque chose de propre de nos petites mains étaient quand même assez faibles.... Mais c'est là qu'a germé une idée, ou plutôt: que je me suis souvenu de quelque chose que j'ai découvert en animation chez des clients, au départ, et qui allait pouvoir recouvrir le gris en un tournemain. Mais... pas que.

Car j'ai une confession à vous faire : quand dans le cadre de ma vie pro je suis en animation collective, je suis une fétichiste des paperboards. Selon le type d'intervention, j'en réclame parfois jusqu'à 4, de manière à pouvoir faire réfléchir les pauvres participants, noter des choses, faire des schémas, rebondir et faire des liens entre ce qui est noté sur l'un et ce qui est noté sur un deuxième, bref. Une fétichiste.

Du coup, l'un de mes clients a investi dans l'arme absolue : du papier électrostatique, qu'il sort à chaque fois que je viens.

C'est quoi du papier électrostatique ?

Ce sont de grandes feuilles blanches qui vont se coller toutes seules sur n'importe quelle surface lisse :

  • porte de frigo
  • mur / cloison (si il est assez lisse)
  • porte ou cloison de placard
  • fenêtre (trèèèès pratique chez ledit client)
  • porte tout court

Elles vont se coller toutes seules. Sans rien. on les caresse et boum. On les caresse un peu plus fort si on tient à ôter d'éventuels plis disgracieux. Elles tiennent super bien. Et se décollent tout aussi bien, puisque... y a pas de colle, c'est juste l'électrostatique, donc on chope un coin, on tire et zou, c'est fait. Puis on les recolle ailleurs si on veut. Et on les décolle. C'est absolument kiffant.

Que fait-on avec ces feuilles blanches ? Mais ce qu'on veut, ma bonne dame !

  • soit on utilise des feutres effaçables lambda (ou mes fameux Woody, mais il faudra appuyer davantage pour effacer), et c'est effaçable et réutilisable à gogo. La bonne nouvelle c'est que ça ne s'efface pas non plus trop facilement, il faut un minimum appuyer, donc si on l'a mis dans un lieu de passage et qu'on effleure de son épaule en passant, ça va :
    • on ne récupère pas de feutre sur sa robe de bal, 
    • ni n'efface le code secret de la bombe.
  • soit on utilise des feutres non effaçables et c'est très bien aussi, mais du coup, ben, la même feuille durera moins longtemps. Mais pas mal de temps quand même parce que l'effet électrostatique est valable des 2 côtés donc une fois que vous avez taggué tout un côté, hop, vous pouvez retourner la feuille et repartir à 0. C'est-y pas merveilleux.

Mais ce n'est pas tout ! Je ne l'avais pas réalisé en animation, mais je l'ai constaté par hasard lors de mes premières utilisations à la maison: l'effet électrostatique étant contagieux, tout papier que vous plaquerez sur votre feuille y tiendra sagement sans le moindre aimant (vous savez, ceux qui se font happer par votre houppelande au passage - celle que vous portez sur vos robes de bal -, qui tombent et glissent sous le frigo, ou disparaissent dans les poches du petit dernier), ni punaise, patafix, scotch. Sans effort, vous plaquerez vos papiers, sans le moindre geste superflu, vous les retirerez. C'est absolument magique.

Les feuilles sont très grandes, donc une seule a permis d'aller recouvrir la porte du frigo. Mais... elles se découpent, donc j'en ai mis ailleurs, en découpant 1 même feuille en supports de dimensions adaptées aux surfaces concernées. 

Du coup, voyez-vous, chez moi, nous avons :

  • sur la feuille qui transforme de facto notre frigo gris en frigo blanc, une liste avec, enfin, le contenu des tiroirs de congélateurs. Je n'en pouvais pluuuus de faire de la spéléo parce que je ne savais jamais où était quoi et ce que j'avais en stocks. 
    • L'espace restant sert pour des notes / rappels de courses, des petits graffitis des enfants, et un pan de la gestion des tâches ménagères des enfants. Sur ce dernier point, héhé, j'ai un billet en préparation (pour actualiser celui qui avait eu temps de succès), mais déjà, l'innovation, c'est, pour ne plus se demander à qui c'est le tour de vider le lave-vaisselle (c''est un jour sur 2 entre F et E, mais "euh... c'était qui hier ?") ben on a 2 cases, 1 notée F, 1 notée E, et on bouge un aimant de l'une à l'autre chaque jour. Efforts neuronaux divisés par 32000.
    • Vous noterez que nous l'avons subtilement combiné avec une porte-stylo aimanté acheté lors d'un voyage en Suède (la Suède qui est à 20 minutes de chez nous), very pratique.
  • sur la porte du congélateur en-dessous, le bout de feuille coupé sur mesure sert à faire adhérer 2-3 des feuilles A4 pré-imprimées dont je me sers pour planifier mes menus de la semaine. Ce petit stock d'avance encombrait généralement la corbeille à pain, jusque là. Maintenant, il attend à portée de main sans plus gêner personne.

Sur les feuilles plaquées sur la cloison de placard à côté, recoupé aux bonnes dimensions, nous avons

  • En haut, les plannings de menus des semaines en cours
  • En bas, 
    • la liste des dates à se rappeler pour les semaines à venir, mais qui ne rentrent pas encore sur le calendrier de la semaine en cours que nous utilisons depuis plusieurs années : réunions parents-profs, invitations aux anniversaires, RDV de coiffeur ou de garagistes, "penser à la cagnotte leetchi de bidule", horaires de tgv. 
    • Il reste de la place pour y plaquer 
      • la pub avec le code réduction picard, le ticket de caisse avec bon de réduction Super U, 
      • l'invitation à laquelle il faut répondre, 
      • sans oublier, à hauteur de yeux d'enfant, le papier sur lequel est écrit la "recette" de ce que E. a maintenant pour mission de préparer tous les soirs pour les petits déj du lendemain (ah mais je vous spoile presque mon futur billet sur les tâches ménagères des enfants !).


Je n'ai pas encore pris le temps de découper une autre feuille pour aller la coller sur le pan de mur à côté de mon bureau. Histoire d'y noter des trucs rapidos ET d'y coller le papier-que-je-vais-chercher-partout-après (vous savez ? le fameux !). Ca ne tardera plus, car c'est tellement l'éclate ce truc !


Voilà voilà, c'est tout simple mais c'est absolument magique et ça se prête à plein de détournements; évidemment que du temps où nos murs étaient régulièrement victimes des talents artistiques de la petite E., ça nous aurait épargnés bien des misères avec une facilité déconcertante. Si vous succombez, venez raconter tous les usages merveilleux que vous aurez trouvé à ces bijoux.

Voici celles que j'ai prises, elles arrivent sous forme d'un rouleau de 20 qui se glisse n'importe où dans un coin, amusez-vous bien, 20 feuilles, a priori, ça vous dure jusqu'à la retraite si vous utilisez de l'effaçable. 


Evidemment, si en fait de votre côté, vous utilisez ça depuis des lustres, vous avez tout à fait le droit de me toiser d'un air dédaigneux. 

M'en fiche, moi, j'ai un nouveau jouet.

Et puis j'ai sur
le feu 
le prochain billet, celui sur mon appli-de-malade n°2, alors rien ne peut m'atteindre.

lundi 9 septembre 2024

Reprendre le contrôle de son Smart Phone avec 1 appli : Stay Focused

Il est difficile de résister à cet espèce de gigantesque aimant qu'est un smartphone. Très difficile pour moi en tous cas. (si vous vous sentez concernés, hop, la suite est pour vous. Sinon, vous pouvez quand même la lire, parfois ça fait du bien de confortablement regarder d'autres se débattre dans un problème, que, pour une fois, on n'a pas).

Et j'ai fini par admettre que l'énergie que ça me prend 

  • soit d'y résister
  • soit de ne pas y résister (= temps perdu à rattraper)

gagnerait vraiment à être investie ailleurs. Vraiment. Vraiment vraiment. Au point qu'il devenait rentable de mettre de l'énergie dans une réflexion sur le comment.


Du coup, à un moment, je suis tombée sur l'idée des appli de blocage et ça m'a semblé pouvoir représenter une solution efficace. En effet, avec un bloqueur d'appli, à qui on dit quand et combien de temps nous donner (ou pas) accès à notre téléphone / certaines applis, on a recours à l'aménagement de notre environnement (ici, de notre smartphone), pour que celui-ci favorise ce qu'on veut faire / empêche ce qu'on veut limiter, sans utiliser notre volonté

Laquelle se retrouve donc disponible pour autre chose, tant mieux ! Les occasions ne manquent pas qui nécessitent de la volonté, et l'enjeu pour moi est d'en conserver des stocks, plutôt que de les épuiser à contrer les assauts répétés de mon smartphone.


Le souci, c'est que les premiers bloqueurs que j'ai testés n'ont pas forcément été efficaces.

  • trop mous : si un bouton "désactiver" ou encore "5 minutes en plus" est accessible, zut, là encore ça vient me demander de la volonté de ne pas appuyer dessus, et, hasard, coïncidence, ma volonté suffit pour une fois, pour deux... puis... bah raté, retour à la case départ.
  • trop durs
    • bloquer tout le téléphone pendant X temps, par exemple: j'ai fait. 
      • Eh mais zut comment je fais si j'ai un appel important à passer ? (quand je bosse par exemple). 
      • Limiter le temps max passé par jour sur le téléphone ? euh... ben oui, mais ça veut rien dire, si j'ai utilisé mon téléphone 2h en GPS un jour, c'est pas ça le souci ! Idem si c'est pour des appels pro. 
    • Et même pour les bloqueurs qui permettent de faire des réglages appli par appli (donc autoriser le GPS et le passage d'appels, mais limiter Facebook, au hasard), ça s'est révélé souvent trop rigide
      • il y a des moments où c'est en effet inutile voire nuisible pour moi d'avoir accès à tel truc, 
      • mais des fois où non. 
      • Et des fois où un peu mais pas trop quand même...
    • Le manque de souplesse/finesse de paramétrage des bloqueurs que j'ai rencontrés et testés faisait que du coup
      • oui, au départ ils m'aidaient, 
      • mais très vite l'effet s'estompait car leur côté tranchant / sans concession finissait par me frustrer tellement... que je les désactivais / n'y avais que très peu recours, ou plutôt, de moins en moins . 
      • Effet bonus : un cerveau très doué pour justifier cela, puisqu'il pouvait s'appuyer sur les manques de l'appli "Nan mais là ma pauv'Gwen c'est pas POSSIBLE, tu en as vraiment besoin pour [insérer truc légitime]". Retour à la case départ, again.
Jusqu'à ce que, au détour d'un article internet consacré à la question je crois (du style "les 5 meilleures applis pour gérer votre téléphone"), je tombe sur celui, Stay Focused, qui m'accompagne maintenant depuis au moins un an et demie, avec bonheur. 


Qu'est-ce que mon petit chéri a de si irrésistible ?

1. Il est FIN, très fin

Il propose une myriade de paramétrages différents, par exemple, pour une même appli (ou un site internet, on peut paramétrer les 2. on peut d'ailleurs aussi faire un blocage par mots-clés mais je n'ai jamais fait) je peux définir : 
  • Des intervalles no-go:  minuit à 8h du matin, 0 accès. De 8h du matin à 10h, accès. De 10h à 12h12 (oui, on peut programmer à la minute), 0 accès, 
  • Puis de 12h12 à 13h47, un temps maximum, disons, hop de 7 minutes par heure = quand j'ai fait 7 minutes sur l'heure entre 12h et 13h, pouf, plus accès à cette appli jusque 13h où je pourrai de nouveau y passer un maximum de 7 minutes. 
  • Je peux aussi dire : "au bout de [x] minutes passé sur l'appli, bloque là pendant [x temps]". Ces 2 manières de faire sont très efficaces contre le scrolling prolongé
  • On peut même conditionner l'accès à une appli par le fait d'avoir passé du temps sur une autre : j'ai ouï dire que c'est utilisé par exemple par des usagers de Duolingo. Par exemple, devoir d'abord faire 30 minutes de Duolingo pour avoir accès à ses réseaux sociaux. 
  • Une autre limite possible est de limiter le nombre d'ouvertures de l'appli / du site (par heure ou par jour). Je ne l'utilise pas en ce moment mais elle m'a été trèèès utile lors de la sortie en poche de mon bouquin : les premières semaines, je passais mon temps à aller surveiller le niveau des stocks sur amazon (qui ne bougeait pas siiii vite que ça, hein, mais ... cherchez pas la logique, elle est partie), ce qui me prenait fort peu de temps (donc une limite de temps n'aurait eu aucun sens), mais interrompait splendidement ma concentration donc impliquait une perte de temps monstre, derrière, pour me reconcentrer... jusqu'à ce que je ne limite le nombre de fois, par heure, où je pouvais ouvrir la page concernée. 
Notons que, dans les paramétrages, la notion de jour de la semaine est également présente : je peux mettre une règle valable tel jour de la semaine, une autre pour un autre jour, encore une autre pour les weekends. Finesse, je vous dis ! Assez utile pour moi : 
  • je n'ai pas forcément pris les mêmes réglages pour mes jours de boulot que pour mes mercredis, ou encore mes weekends.
  • ça permet de prendre en compte les cas les plus courants d'exception : par exemple, mes limites Instagram et Facebook sont un peu différentes les lundis, pour prendre en compte le temps nécessaire au partage d'un éventuel billet de blog, puisque le lundi est généralement le jour sur lequel je vais publier. Je peux donc limiter de manière différenciée, donc adaptée, donc... ça tient.

2. 2ème caractéristique extrêmement sympathique : il a différents niveaux de sévérité.

Dans le sens que, au premier niveau, 
  • hop, on peut régler tout ce qu'on veut joliment, 
  • mais on a aussi à tout moment la possibilité de retourner dans l'appli et de changer le paramètre qui nous gratouille au mauvais endroit, ou de mettre la limite sur pause "Là, juste, parce que hein franchement il faut ABSOLUMENT que je termine ce post VITAL sur Facebook, jeleferaipluspromisensuite". Moui moui moui. 
  • Dans un premier temps, effet lune de miel oblige, je ne suis pas allée triturer l'appli dans le mauvais sens (euh, serait-ce aussi voire même surtout parce que la fonctionnalité "pause" était assez bien cachée, que j'ai mis un peu de temps à la découvrir ? Ce n'est pas impossible...), puis, je l'ai fait une fois, puis un peu plus, puis zut.
Et c'est là que, à deux doigts de faire le constat "Flûte, cette appli était mieux que les autres car plus fine, mais raté elle ne me suffit quand même pas à me cadrer moi-même"... je suis allée recourir au 2ème niveau, nommé "Mode verrouillé" 

  • dans le 2ème niveau, le changement des paramètres de l'appli / l'activation du mode pause-limite est verrouillé par un mot de passe à 6 chiffres. Et moi, je suis tout simplement allée demander à Monsieur Bout de rentrer ledit mot de passe, que je ne connais donc pas. Et paf.
  • Alors, je suis une grande fille: Monsieur Bout n'est pas là pour contrôler ce que je fais, donc quand je lui demande de rentrer le mot de passe, il se saisit du téléphone que je lui tends et le fait sans me poser de question ni faire de commentaires, ce serait insupportable sinon. 
  • Mais dans les faits, c'est parfaitement suffisant : en cas de crise de smartphonîte aigüe, aller demander à Monsieur Bout constitue un obstacle adapté, je ne le fais pas. En effet ça complique juste suffisamment les choses (sur le plan pratique et psychologique) pour que céder à l'impulsion ne soit finalement pas la voie la plus facile. Je ne lui demande que quand vraiment c'est nécessaire :
    • quand oui, cette fois-ci, tel paramétrage m'empêche vraiment de faire qqch de légitime. Autant vous dire : tous les 36 du mois, et encore. 
    • ou quand je viens de mettre en place une nouvelle limite et qu'à l'usage, je vois que j'ai mal évalué un truc. Exemple, tout récemment j'ai introduit un mode sommeil, qui, de 23h à 6h du matin, ne me laisse accès qu'à une petite liste blanche d'applis et limite toutes les autres à un temps total combiné de 5 minutes par heure. Au bout de 3 jours (et avant de m'être retrouvée bloquée, heureusement), j'ai réalisé que j'avais oublié d'inclure, dans cette courte liste... Uber, dont je me sers à l'occasion quand je rentre très tard de déplacement pro (= après 23h justement, hum hum).
Ce niveau de difficulté constitue le coup de pouce de pile poil la bonne taille pour ma volonté chancelante. Keur sur lui.

Il existe un niveau 3, "mode strict", où on verrouille encore plus de choses, comme par exemple l'installation ou désinstallation d'applis, voire davantage encore, mais le niveau 2 suffisant amplement à mon bonheur, je ne saurais vous en dire plus.


Surtout que, en plus de ces 2 éléments de base qui font l'efficacité intrinsèque de l'appli, voici 
3 éléments annexes / manières dont je m'en sers qui contribuent / ont contribué à en tirer une puissance maximale

1. Monter progressivement l'exigence 

Quand j'ai démarré avec Stay Focused, je l'ai testé en bloquant certaines des appli les plus clairement chronophages pour moi, comme Facebook. 
  • D'abord la nuit, par exemple, pour m'empêcher d'y être, allons, entre 1h et 6h du matin ("Parce que tu comprends parfois je me lève très tôt et c'est pas mal de pouvoir scroller un peu en allant prendre un TGV aux aurores" - tout ceci, hein, ce sont les petites voix vicieuses et geignardes de la partie addict de la Gwen, expertes en trouvage de prétexte pour ne pas encadrer l'utilisation de son smartphone). 
  • Puis peu à peu, hop, j'ai ajouté d'autres créneaux ("Tiens, on va aussi bloquer les matins, entre 10h et 11h30" petit petit peeetit) 
  • puis élargi un créneau : 
    • le 1h-6h s'est mué en minuit 30-6h30, 
    • puis le 10h-11h30 en 10h-12h, 
    • puis augmenté la limite d'un quart d'heure par-ci, une demi-heure par là, 
  • puis décidé que le créneau entre 12h et 14h, resté libre, eh bien, dommage pour lui, il n'allait plus être open-bar, mais être soumis à une limite de temps ("maxi 30 minutes"), 
  • limite de temps que j'ai ensuite sournoisement rabotée : 30 minutes ? Passons à 20...-15... 
Et ainsi de suite. 
J'ai grignoté mon temps d'écran de manière subtile.

PRO-GRES-SI-VI-TE : les limites que je respecte maintenant sans problème, auraient provoqué une réaction de rejet / rébellion assez rapide si j'avais tenté de démarrer avec elles. Là, j'ai fait comme pour les fameuses grenouilles : j'ai fait chauffer l'eau tout doucement, pour m'habituer. Petit bout par petit bout, encore une fois ? Punaise, me suis de nouveau faite avoir.

Notons que là-dessus, la fonctionnalité "niveau 2" susmentionnée est admirablement bien fichue : je n'ai besoin de solliciter Monsieur Bout pour rentrer le fameux mot de passe que pour alléger un paramètre / faire sauter une limite. On me laisse en revanche tooooute liberté pour durcir un paramètre : par exemple, 
  • si j'ai une limite à 5 minutes / heure sur instagram, le compteur est bloqué, je ne peux pas la passer à 6 minutes par heure sans le fameux Sésame, 
  • en revanche réduire à 4 minutes, 3 minutes, 2 minutes ? Mais tout de suite ma bonne dame ! En revanche une fois que c'est descendu à 4 minutes, eh, c'est sur la nouvelle limite que le verrouillage s'applique désormais, hein, donc faudra le mot de passe pour remonter ! Bien attrapée. 
J'ai donc pu gérer cette progressivité tout à mon rythme, tranquillement, dès que je me sentais capable ou que le besoin s'en faisait sentir. Et je continue à le faire (soutenue en cela, d'ailleurs, par la 2ème appli annoncée - teasing)

2. Opérer un Blocus total 

Une de mes bêtes noires pendant un long moment a été un jeu au potentiel vidage de tête extrêmement puissant et particulièrement attirant aux périodes émotionnellement et intellectuellement très chargées qui ont émaillé mes 3 dernières années. 
  • J'avais notamment identifié que la force d'attraction de ce jeu était amplifiée par le fait qu'il ne me stressait pas du tout (parce que franchement les jeux où on a une contrainte de temps / un minuteur pour réussir à faire des choses ça me tue puisque ça me rajoute un stress dans une vie qui n'en manque pas, merci.) Ce jeu, lui, était tout gentil : il me laissait tout le temps du monde pour arriver à mes objectifs; et bien lui en faisait puisque du coup j'y passais effectivement tout le temps du monde. Flûte. 
  • 0 pression, 0 danger. Le paradis... artificiel, hélas.
Après moult tergiversations, j'avais finalement décidé la désinstallation du jeu, pour couper le mal à la racine. Solution extrêmement efficace.... jusqu'à ce que quelques mois plus tard, je me dise "Oh mais Gwen, tu t'es bien désintoxiquée, tu peux le réinstaller et avec l'aide de Stay Focused cette fois-ci ça ira très bien."  Ben non.
Volonté = 0 sur ce plan, Stay Focused aidait, mais c'était tout de même source de frustration énorme (car passer 10 minutes par jour sur ce jeu ne mène nulle part, mais passer plus mène à ma perdition).
Donc après plusieurs allers-retours en mode 
  1. j'installe avec limite Stay Focused, 
  2. je fais sauter la limite / l'élargis trop (oui, ce sont quasiment les seules fois où j'ai eu recours au mot de passe de Monsieur Bout), 
  3. je désinstalle, 
  4. et rebelote, 
j'ai changé mon fusil d'épaule. J'ai eu recours à une autre ruse : j'ai laissé le jeu installé, oh oui. Mais son blocage est paramétré ainsi : 7J/7, de 0h à 24h. Eh. Blocage total. 
  • Qu'il m'est plus facile de respecter qu'un blocage partiel (puisque désintox), 
  • et qu'il m'est plus difficile de faire sauter sur un coup de tête (puisque mot de passe) que ce que demanderait une réinstallation après désinstallation. Notez que je pourrais bloquer l'installation d'applis avec Stay Foused, mais c'est un paramètre auquel je n'ai pas recours car il m'empêcherait de faire des choses utiles, parfois. Par exemple, installer l'autre appli au sujet de laquelle je vous ai déjà annoncé monts et merveilles, et j'en rajoute une couche.
Libérée, délivrée !

3. Sexyfier un peu le truc.

Après pas mal de temps d'utilisation, j'ai fini par réaliser que je négligeais complètement  un paramètre de l'appli qui pouvait pourtant augmenter encore son efficacité : la possibilité de personnaliser l'écran qui s'affiche quand on se heurte à une limite, à la fois dans son aspect (couleurs, image), et dans le message qui s'inscrit (texte et recours aux emoji). Parce qu'en fait :
  • un écran sympa, ben ça m'aide, c'est joli, ça adoucit la limite
  • un message bien rédigé, c'est motivant : j'y inclus généralement deux éléments : 
    • un rappel du sens de la limite, 
    • et une redirection vers des activités à privilégier. Par exemple, mes limites du soir me rappellent que je serai mieux à dormir, d'autres limites vont plutôt me suggérer d'aller me promener, lire qqch, passer du temps avec mes enfants ou appeler une copine.

Je suis pleine de gratitude pour cette appli, qui m'a permis de reprendre le contrôle de mon téléphone, et me permet de le faire de mieux en mieux, puisque je continue à grignoter régulièrement. Amélioration continue, toussa.

  • J'en ai d'abord testé la version gratuite, qui permet de bloquer jusqu'à 5 applis, et m'a permis de vérifier qu'il était véritablement efficace sur les applis qu'il bloquait, 
  • puis j'ai investi dans la version payante.
Mais pour tant de bienfaits, me direz-vous, je casse probablement ma tirelire / démolis mon PEL ? 
Que nenni.
8,49 euros / an, vu 
  • le temps que ça me fait gagner
  • la charge mentale en moins (énergie mentale à m'empêcher de ...)
  • la culpabilité économisée ?
C'est une affaire de fous, y a pas à tortiller.

Je précise que cette appli que j'aime d'amour
  • fonctionne, il me semble, aussi sur PC, ce qui peut être très utile. Ma capacité à perdre du temps sur Internet est surtout favorisée par mon téléphone, donc je n'ai pas testé la version PC, mais je crois que ma plus jeune sœur y a recours.
  • fonctionne sous Android, donc, si vous avez une pépite équivalente pour Apple, les commentaires, et leurs lecteurs subjugués, accueilleront vos recommandations circonstanciées avec beaucoup de considération !
Et si vous utilisez ou vous mettez à utiliser ce petit bijou, je lirai vos retours avec intérêt ! (poke à une certaine E.)