jeudi 25 juillet 2024

Marcher à fond / 10 000 pas par jour

Mon public adoré (que je néglige mais qui m'adore quand même en retour) n'est pas sans savoir que la Gwen est devenue une grande sportive. Je me suis d'ailleurs préparée d'arrache-pied aux JO. Si si! (pour les éviter ; franchement, je n'ai jamais été aussi contente de me résolution d'indépendante prise il y a 2-3 ans de m'offrir 6 semaines de vacances chaque été!)

Cela demeure très vrai. Pour la première fois de ma vie, quand on appuie sur certains endroits de mon ventre, y a des endroits durs. (rectificatif : à 3 périodes dans ma vie, cela a été le cas : quand mon ventre était habité et qu'on appuyait sur le crane du bébé; je crois que ça ... compte pas du coup. Zut.), car pour la première fois, j'ai des abdos. Avec du gras autour, hein, je vous rassure; mais le gras n'est plus tout seul ! Il partage l'espace ! Il est même tenu par le muscle. Bigre.

Et je ne me suis pas arrêtée là. J'ai commencé à marcher plus. Au départ simplement pour soutenir ma perte de poids / remise en forme par des activités complémentaires au sport de compét'.

Puis... déclencheur externe toussa....

  1. une étude absolument époustouflante m'est tombée sous les yeux, mettant en valeur l'effet dopant de la marche sur tout le corps, et la santé, certes, à court moyen et long terme... mais aussi l'effet instantané que celle-ci a sur le cerveau.
  2. cet automne, je me suis équipée d'une nouvelle appli de comptage de pas. Car celle que j'avais initialement était bien sympa MAIS il y avait un mais : en une petite année j'avais fini par rafler toutes les récompenses / trophées / objectifs à atteindre dedans, du coup, plus de carotte virtuelle, or moi, je fonctionne beaucoup à la carotte, virtuelle ou non. 
Le jeu, le défi, c'est ma came.

Cette nouvelle appli s'est révélée parfaitement adaptée à mon mode d'action, et m'a bien poussée à l'action puisqu'elle 

  • distribue des points (nommés Wards, il s'agit de l'appli WeWards, je vous laisse apprécier le subtil jeu de mots ; nonobstant cette utilisation de l'anglais, l'appli en question est française, cocorico) en fonction des pas faits. Donc ça pousse tous les jours, à marcher le plus possible puisqu'on peut choper des points en plus
  • transforme ces points en sous. Si si ! 
    • Bon je casse le mythe tout de suite, le "taux de change" des Wards n'est pas mirobolant, n'abandonnez pas votre job pour partir sur les chemins ça va être compliqué. 
    • Mais c'est toujours de petites sommes au bout d'un long moment; sommes qu'on peut se faire virer, ou dont on peut faire don à une asso, soit dit en passant
  • on peut se relier, si on le veut, avec des copains / membres de la famille, du coup Monsieur Bout et certaines de mes sœurs sont dessus, on s'applaudit mutuellement. Ce côté social peut être un encouragement supplémentaire.
  • mais surtout, surtout, point le plus important pour la Gwen et son tempérament joueur : des challenges sont proposés
    • Certains sont tout le temps là jusqu'à ce qu'on les ait réussis, ils permettent de monter en niveau, par exemple : faites 10 000 pas en un jour. ou encore faites 100 000 pas en 15 jours; 
    • d'autres sont "éphémères" :ils sont dispos pendant une période donnée puis disparaissent et donc se renouvellent régulièrement : ça va être "faites 3000 pas avant 9h du matin", ou "faites 8000 pas / jours 8 jours de suite", idéal pour moi / renouveler mon intérêt, me pousser en permanence.
Et justement, par exemple, cet automne un des challenges éphémères m'a très efficacement boostée et permis de passer un cap pour vraiment mieux intégrer la marche à mon quotidien. Il s'agissait d'accumuler 480000 pas durant la coupe du monde de Rugby, ce qui était un challenge d'autant plus challengeant pour moi que la fin de la période coïncidant avec mon voyage en Thaïlande: il fallait que j'en ai fait le maximum avant de décoller car là-bas je ne savais pas trop ce qu'il me serait possible de faire. 
Je me suis donc retrouvée à me fixer un objectif de mini 12 000 pas / jour, c'était costaud.

Alors, cher public, voici mes astuces si vous voulez
  • devenir riches avec WeWard
  • et surtout : veiller sur votre santé mentale et physique au quotidien en marchant un maximum.



1. Lier la marche et le téléphone
Celle-ci a été un des points les plus efficaces, en mode : comment marcher plus dans un quotidien déjà très très rempli ? J'ai donc cherché en priorité à coupler la marche avec quelque chose d'autre. 
Et donc maintenant, téléphoner, c'est en marchant. Soit dans la maison soit dehors (je ne peux malheureusement pas faire de tours de pâté de maison au téléphone car les rues juste à côté ont un réseau pourri). 
Quand je travaille je distingue donc 
  • les appels où je vais devoir prendre des notes tout du long : je reste assise; 
  • ceux où il y a une probabilité de prise de note / consultation d'agendas : je fais les 100 pas à un étage de la maison, prête à rejoindre mon poste de travail et un bloc-notes au moment où la discussion l'exige, 
  • et ceux où c'est peu probable : je descends m'aérer en faisant les 100 pas dans la partie de la résidence où le réseau passe bien. Si c'est un appel What'sApp (ma sœur à l'autre bout du monde par exemple), je me cantonne aux abords immédiats de la maison de manière à bénéficier encore de notre wifi

Hyyyyper efficace. Tout à fait valable pour les appels non pro, du reste, et absolument génial pour les appels qui durent : parfois, après une looongue conversation téléphonique, j'étais un peu partagée en mode 

"Contente de cette longue discussion mais zut le temps a filé". 

Là, la balance penche plus facilement du côté "contente" car s'y rajoute le 

"Ha, le temps a filé mais le compteur de pas AUSSI !

Niark niark.

Tellement efficace que Monsieur Bout lui-même, qui se plaignait de ne pas réussir à caser d'activité physique dans son quotidien très rempli aussi, a fini par adopter ce combo. Et ne passe pas 3 jours sans me dire à quel point il est efficace et lui a changé la vie. 

D'autant que pour lui qui est d'un naturel moins sociable que moi, le lien téléphone-marche a des bénéfices dans les 2 sens : il passe beaucoup plus de temps qu'avant à parler à des gens ! (ce qui manque un peu, hein, dans son quotidien de papa au foyer. Ce n'est pas comme si sa reprise d'une activité pro s'était traduite par un boost de vie sociale...)

Ce mode d'intégration de la marche dans son quotidien lui fait un bien fou, et au bout de quelques semaines il a commencé à réaliser à quel point cet exercice physique doux quotidien lui était devenu nécessaire, son corps et son cerveau le réclament et il a a donc conquis le rang de top priorité dans ses journées bien chargées.


2ème combo-gagnant (puisque une des meilleures manières d'incorporer une nouvelle habitude dans son quotidien est de la lier subtilement à un autre truc du quotidien. 2-en1, parce que je le vaux bien, toussa).

Marcher avec les enfants. 

Eh ? 

Je m'explique : dans ce cas, j'ai subtilement lié la marche au "petit moment de qualité": le principe est que je vais marcher quelques minutes avec un enfant juste après le dîner, en tête à tête. Gros succès ! 

  • Ressortir après le dîner plaît énormément aux enfants, c'est l'occasion de parler, on se tient la main, on se tient la taille, c'est un gros moment de bien-être ET selon l'heure, la météo, et la motivation des parties prenantes je m'enfile 2000 à 4000 pas supplémentaires. 
    • Nous avons la chance de vivre dans un mignon petit centre-ville avec quelques petites rues quasi piétonnes très agréables à parcourir, donc ces juste quelques minutes à déambuler sont faciles à caser. 
    • Au besoin juste 1 tour de pâté de maison, petit vaut mieux que pas !
  • Je propose à un enfant alternativement chaque soir 
    • = si la fois d'avant je suis sortie avec F., alors le soir suivant c'est le tour de sa sœur. 
    • H. n'est pas encore vraiment intégré au système, je commence à le faire ponctuellement, mais alors plutôt en mode bonus : 
      • parfois avant le dîner si ça se présente (par exemple si tout est prêt, et que ne manquent que quelques minutes de cuisson pour lesquelles ma présence est superflue), 
      • ou dans l'après-midi des jours off (mercredi - weekend) quand ses frères et sœurs sont occupés autrement et que j'ai quelques minutes devant moi. 

Le système a super bien pris à l'automne; il a été suivi très en pointillés cet hiver

  • à la fois parce que quand la météo est moche c'est quand même moins incitatif (en revanche, le raccourcissement des jours rend le système limite encore plus attractif : se balader de nuit c'est encore plus sexy pour les enfants !), 
  • mais aussi en raison de mon rythme de boulot : si je rentre tard et que le diner a lieu tard, c'est pas évident (surtout conjugué avec l'effet météo : là en été, ressortir à 21h30 est agréable. En janvier, la différence entre une balade à 20h et une à 21h30 est nettement plus désagréable); et évidemment quand j'enchaîne les déplacements / sorties ou RDV le soir ça n'arrange rien ! 
  • Certaines semaines de cet hiver, je n'ai parfois pu caser qu'une seule de ces ballades nocturnes, mais j'ai remonté le rythme avec application dès le printemps. Et une ballade nocturne en tête à tête par semaine, c'est toujours mieux que 0, aussi bien pour la santé que pour les enfants.


3. Utiliser (mieux) mon temps off avec les enfants 

Avoir décidé de plus marcher, c'est aussi me motiver les week-ends et mercredis même si ils jouent tranquilles et que je pourrais m'affaler sur le canapé : 

  • plus de promenades, 
  • plus de visites à la bibliothèque (à pied).


4. Prévoir en fonction: anticiper ces temps off.

Comme je sais que je vais vouloir marcher, ça m'a obligée à plus structurer mes journées avec eux, en y pensant à l'avance.


5. Anticiper, bis : 

Avoir en tête un certain objectif de pas dans la journée m'a poussée à planifier différemment mes trajets: mes journées étant toutes différentes, j'ai pris l'habitude de regarder mes trajets à l'avance. Pour ceux que je vais faire en transports en commun, j'évalue si la somme des bouts de trajets à pied (aller prendre mon train de banlieue, faire un changement, marcher du métro jusqu'à mon lieu de rdv, etc) sera suffisante, et si nécessaire, je prends le soin, selon possibilité, de prévoir 

  • un détour ou une version plus marchante (aller prendre telle ligne plutôt que telle autre), 
  • ou encore descendre un arrêt avant, 
  • ou décider de ne pas faire le dernier changement.


6. Déambuler

Plutôt que d'attendre mes trains / métros / RER (je n'inclus pas le bus tout simplement parce que je ne le prends jamais) debout ou assise, à lire, pianoter sur mon téléphone ou mon ordinateur, j'ai pris l'habitude de faire les 100 pas sur le quai

OK, je passe peut-être pour quelqu'un de bizarre (je suggère, si le regard des autres vous intimide, de combiner alors cela avec l'astuce téléphone, ça semble beaucoup moins bizarre aux gens ; au besoin, j'imagine qu'il est même possible de faire semblant de téléphoner, huhuhu), mais ça permet de faire passer l'attente différemment

Constat marrant : j'ai observé que certains jours où je sais ne pas encore avoir atteint le quota visé pour la journée, rater un train de banlieue à 1 minute près n'est finalement pas si mal vécu : j'y vois tout de suite le côté positif. 10 minutes à déambuler sur un quai, ça va me faire au moins 1000 pas en plus, na !


7. Faire des pauses régulières quand je travaille à la maison 

Ultra puissant ! Et tellement efficace pour le cerveau.

J'ai pu tester un matin où j'étais particulièrement sous pression puisque je devais finir de préparer une intervention en visio pour l'après-midi même. M'arrêter toutes les heures pour aller marcher juste 5 minutes dehors était contre-intuitif, mais j'ai fait l'effort, et... j'ai vu l'effet sur mon cerveau ! J'ai pondu une très belle intervention, en étant en fait largement plus productive sur les tranches de 55 minutes de boulot que j'avais à dispo une fois mes mini-pauses déduites, que je ne l'aurais été sur l'heure entière. 

Astuce complémentaire : Se prévoir des prétextes vis à vis des voisins pour lesdites 5 minutes. Ca, c'est quand je ne veux pas m'aventurer hors de la résidence, ce qui est particulièrement le cas si 

  • j'ai vraiment maxi 5 minutes et/ou 
  • la météo est si maussade que la condition psychologique (= ce que je dois me promettre pour convaincre mon cerveau d'y aller) pour m'aventurer dehors est de pouvoir rentrer me mettre à l'abri illico, si le besoin s'en fait sentir. 

Pour ne pas faire d'aller-retours bêtes, j'ai recours à un alibi : j apporte nos déchets cartons dans le local poubelle de notre résidence.... mais, pour maximiser le nombre de pas, je fais cela quasi 1 à 1 : 1 aller retour avec une boîte d'œufs à chaque main, 1 autre avec 1 bouteille vide dans l'une 1 emballage dans l'autre... hop 400 pas.

Astuce complémentaire bis : se constituer des mini circuits autour de la maison : j'ai repéré que, quand je veux passer tant de minutes/ pas, je peux faire telle ou telle boucle, telle autre si j'ai 5 minutes de plus devant moi. 

Anodin ? Point du tout: cela me permet de calibrer mon effort

Et donc, de le faire vraiment, en faisant taire la partie de mon cerveau qui surévalue le temps que ça va me prendre. Ce crétin de cerveau serait bien content de souligner qu'il avait bien raison, si effectivement je me mettais en retard dans mon planning par une balade un chouilla plus longue que le temps que je lui avais annoncé (à mon cerveau. Qui est très relou, vous l'aurez compris, et notamment très compétent en "discours-multiples-me-poussant-à-l'immobilisme")


8. Me bouger dans la maison. 

Une autre conception de l'optimisation des déplacements ! Là où dans mes débuts Flylady, j'avais appris à optimiser mes déplacements en repérant l'objet qui avait besoin de sortir de la pièce et d'aller à ma destination, eh bien, maintenant, je fais volontiers le contraire : je le repère, oh ça oui, mais je le laisse à sa place pour pouvoir revenir ensuite le chercher 1 ou 10 minutes plus tard : je me crée à moi-même des obligations de déplacement.


9. Remplacer la voiture là où j'hésiterais 

Pour les déplacements de boulot, volontiers, déjà si je peux

  • m'épargner l'angoisse d'avoir à me garer #prodescréneaux
  • gagner un peu de temps de boulot puisque mes temps de trajet de transports en communs sont généramement rentabilisés et passés à travailler; ou à lire, "au pire".
alors merci les transports autres que la voiture, qui donc forcément se traduisent par plus de marche puisqu'il faut aller à la gare, etc.

Mais bien entendu, il y a les déplacements locaux : prévoir un peu plus de temps et laisser la voiture à la maison pour la remplacer par Très Beaux Pieds, modèle éprouvé, qui a survécu au contrôle technique. 

  • Et là on va dire MERCI les réunions de parents, de rentrée pour le kt, les scouts. 
  • Je me suis également mise à me rendre systématiquement à mes ateliers Faber et Mazlish à pied après pas mal d'ateliers animés en voiture. 

Remerciements spéciaux aux pénuries d'essence de l'an dernier qui m'ont fait franchir le pas : c'est le niveau très bas de notre niveau de carburant, un soir d'ateliers, et les doutes sur notre capacité à le remplir prochainement, qui m'a poussée à m'en passer un soir... et permis de constater qu'en fait me rendre sur le lieu où j'anime mes ateliers Faber et Mazlish se fait en fait en 18 minutes, donc assez bien, avec le bonus additionnel de m'épargner le stress d'avoir à me garer dans une zone où les places sont rares. Cet hiver, j'ai parfois coupé la poire en deux

  • j'y allais à pied, à 20h j'arrivais plus facilement à me motiver, 
  • mais une gentille participante se trouvait toujours ok pour faire un léger détour et me ramener, quand passées 23h la promenade dans le froid et la nuit perdait de son sex-appeal.


Au quotidien, je mixe allègrement toutes ces astuces, pour atteindre autant que possible un minimum de 7000 pas / jour (qui est la recommandation scientifique, même si les études montrent que déjà, des paliers à 3000, puis 5000 pas au quotidien, font déjà une grande différence sur la santé). Cependant l'essentiel du temps j'essaie de franchir les 10000, et je me drape avec plaisir dans ma gloire quand j'ai l'occasion de dépasser, plus ou moins largement, ce chiffre. 

Lors d'un weekend en amoureux avec Monsieur Bout en février, j'ai réussi le challenge des 30 000 pas sur un jour, vous auriez vu mes chevilles !


Chevilles qui, soit dit en passant, vont beaucoup mieux

Moi qui, avant de me mettre au sport il y a deux ans, avais de plus en plus de problèmes de circulation / rétention d'eau à leur niveau (depuis mes grossesses, merci l'éclampsie), je n'ai plus les chevilles de Tatie Germaine en fin de journée; elles ont retrouvé un diamètre normal la plupart du temps (sauf évidemment quand je me vante dans un billet de blog - ou ailleurs), ou ne gonflent plus que très légèrement. 

C'est bien agréable, car avoir des chevilles démentant mon jeune âge (25 ans, n'est-il-pas), ça me chagrinait ! Le combi sport - marche - alimentation revue a clairement eu des effets très appréciés sur ce plan. 

(je réalise, du reste, que je ne vous ai pas encore parlé du volet alimentation; 

n'ayez crainte, mes biquets, c'est en préparation)


lundi 15 juillet 2024

Le retour de l'Allemand, round 2 - Mamie au pair : le revival !

Ce blog a retracé nos sublimes (et parfois pas sublimes, mais cocasses a posteriori) aventures avec nos mamies au pair, qui nous ont permis de tisser des liens géniaux avec des femmes géniales venues nous soutenir et soutenir l'imprégnation d'allemand de nos enfants.

Et puis, nous pensions avoir clos ce chapitre de nos vies avec le décès de notre regrettée G4, cf. ce billet.

Mais ... le temps a fait son œuvre, et surtout, Duolingo aussi : en voyant F. se remettre à l'allemand, faire des progrès, l'envie de le soutenir encore davantage m'est peu à peu venue.

Nous en avons discuté avec Monsieur Bout, avons acté que, moui, peut-être, ....et j'ai commencé quelques prospections Facebook et envisagé de réactiver mon compte sur le site internet spécialisé par lequel nous avions notamment rencontré notre G4.

J'étais encore tiède, je l'avoue. Jusqu'à ce qu'une conversation Facebook avec une potentielle candidate me fasse complètement basculer. 

Bascule qui tenait en un seule mot : mon interlocutrice était, de métier, menuisière.

ME-NUI-SIERE !!! 

C'était un signe : si il y avait bien un genre de personnes susceptible de pouvoir intéresser F. et le pousser à dialoguer avec elle, c'était ELLE ! Mon F., féru de bricolage, et tristement tombé entre 2 parents équipés de mains gauches et d'une phobie avancée à l'égard de de tous travaux manuels. 

2ème énorme avantage : G5 ne parle pas un mot de Français (enfin, si, mais vraiment très peu. Elle déplore d'être nulle en langues malgré les efforts qu'elle déploie), si bien que les enfants ne peuvent faire autrement qu'interagir en allemand avec elle. Ca aurait pu être un souci quand ils étaient petits, ça ne pose aucun problème maintenant :

  • E. parle très bien allemand, et peut au besoin jouer les interprètes pour ses frères
  • ils sont plus grands donc moins vulnérables / moins susceptibles d'être dépassés par une situation et paniqués par la barrière linguistique
  • nos besoins ne sont plus les mêmes donc ne requièrent plus les mêmes choses : il ne s'agit plus de garder les enfants des journées entières en notre absence, puisque le quotidien est déjà pleinement géré par Monsieur Bout.

Ca tombait fort bien, car de son côté notre G5 a 0 besoin financier, donc l'échange "gite + couvert contre services" lui suffisait parfaitement. Dans le cas contraire, nous aurions tout à fait été prêt à gonfler notre besoin pour lui donner une rémunération, mais c'est le cadet des soucis de G5.

Nous sommes donc partis sur un accord comportant les modalités suivantes

  • 1 à 2 soirs de babysitting par semaine (nous sommes sortis, super tranquilles ! nous avons même eu une vie sociale !)
  • G5 libre de ses journées en semaines, mais s'efforçant sauf exception (en cas de projet de super excursion) d'être à la maison pour le retour des grands à 18h (et parfois dès 17h pour le retour de H.) : au retour de Monsieur Bout et des enfants, hop, petits moments individuels avec chacun : histoire et playmobils avec H., soutien aux devoirs d'allemand et activités avec E., bricolage avec F.
  • les mercredis, qui sont mes jours off, journée avec moi : courses et moments avec enfants
  • le weekend, au moins 1 jour off, et souvent un peu de temps avec nous l'autre jour.
Nous avions utilisé l'expérience réussie de G4 et donc reproduit le principe du "weekend de faisage de connaissance" en novembre (spoiler : la prise de contact a été bonne) après quoi G5 est venue passer un mois entier à la maison en mars.

Succès total. Je me suis applaudie de mon génie car la complémentarité de G5 avec notre famille s'est effectivement avérée excellente. 
  • L'astuce "menuiserie" a marché, ah mais elle a marché, que dis-je, elle a couru ! sur le mois de présence de G5, F. et elle ont construit une caisse à savon qui roule merveilleusement et fait les délices des enfants de la résidence. Accessoirement, sa construction a poussé F. à blablater de son mieux avec G5, et a encouragé ses progrès.
  • G5 étant méga douée au niveau manuel, elle a également appris le crochet à E.
  • quant à H., c'est lui qui s'est montré le plus circonspect concernant cette personne ne parlant pas français. 
    • Il s'est laissé lire des livres en allemand et lui a consciencieusement parlé français pendant 3 semaines et demie. 
    • 3 jours avant le départ de G5, il s'est mis à lui parler allemand, à nous parler allemand (2-3 mots, hein, ne nous emballons pas), à demander "comment on dit ça en allemand" 
    • une dynamique sur laquelle nous avons du coup pu surfer depuis : il est beaucoup plus facile d'émailler nos journées de petites conversations en allemand, on a passé un cap, clairement !
  • Autre effet secondaire absolument génial de la douitude manuelle de G5 : elle a employé celle-ci au service d'une maison en ayant bien besoin : elle a retapé nos chaises de cuisine en bois, réparé une lunette de WC (cassée depuis plusieurs mois... peut-être même un an!), recousu des boutons, réparé des coutures qui avaient lâché. Le piiiiieeeed ! Depuis son départ, à sa demande je me fais une liste des choses à faire de ce style que je remarque en vue de la prochaine fois qu'elle viendra, parce que là, comme c'était la surprise, certaines idées sont venues au fur et à mesure... voire au dernier moment.
  • Autre point de complémentarité : autant G5 est douée en travaux manuels que nous détestons, autant elle aime manger mais déteste cuisiner alors que ça, je sais et j'aime faire. Elle était donc ravie de se mettre les pieds sous la table, et moi ravie de la régaler. Cerise sur le gâteau, nos styles alimentaires se retrouvaient bien : chercher à manger sain l'essentiel du temps, et être gourmands quand même.
  • Les enfants l'ont adorée, elle les a adorés, et trouvés très bien élevés (c'est là où je me suis dit que nous avons bien avancé par rapport à il y a quelques années; et en même temps, j'avais aussi vérifié que nous étions assez sur la même longueur d'ondes niveau éducation, donc ses critères "bien élevés" étaient proches des miens : respectueux, aidant à la maison, autonomes, curieux).
  • Elle-même a le sens de l'humour, fait preuve de finesse aussi bien relationnelle qu'intellectuelle, a su profiter à fond de son séjour en mixant temps "à rien faire dans sa chambre", temps avec nous, temps d'exploration, bref, au bout d'un mois ni Monsieur Bout ni moi n'aurions trouvé à redire à ce qu'elle prolonge son séjour aussi longtemps qu'elle le voudrait. Elle fait vraiment partie de la famille et nous avons retrouvé ce que nous avons pu expérimenter avec nos meilleures mamies-au-pair : une fluidité de fonctionnement qui fait que cette personne supplémentaire passe comme une lettre à la poste, et allège le quotidien sans aucunement l'alourdir par ailleurs.
Hélas, G5 a une vie bien remplie et trépidante, la suite de son programme l'attendait.

Mais, mais mais mais
  • nous ne l'avons pas laissée repartir sans caler avec elle un créneau pour un 2ème séjour; elle nous rejoindra pour quelques semaines 4 au minimum peut-être plus, peu de temps après la rentrée de septembre. Et les perspectives actuelles seraient d'environ 2 séjours de ce type par an chez nous. Le pied !
  • en plus de cela, elle a proposé d'accueillir nos enfants (et nous aussi si nous le souhaitons) chez elle. Le voyage familial à Vienne attendra probablement l'été 2025, mais E. est tout juste de retour d'une semaine de vacances chez elle à se faire dorloter un max. Elle y a vécu sa meilleure vie et ne voulait plus de ses parents à son retour. Nous allons voir quand envoyer F., qui bénéficierait lui aussi grandement d'une semaine de cocooning absolu et germanophone.

Bref, je m'applaudis d'avoir sauté le pas car il aurait été difficile de mieux tomber ! 
Au point que ... nous n'allons pas recommencer
  • au départ, avant que G5 ne vienne, je m'étais dit "si ça se passe bien, je chercherai une 2ème personne ce qui nous permettrait d'augmenter la fréquence à laquelle nous aurions quelqu'un à la maison, ce serait bien sympa, de tisser dans la durée 2 relations solides avec des personnes que les enfants et nous serions contents de revoir à intervalles réguliers." 
  • Une fois G5 venue puis repartie... le bilan est trop excellent, et notre expérience trop grande :  je suis consciente que le "fit" n'est pas toujours aussi bon, et je crois que là, après nos G1, G4, G5... la barre est haut, très haut ! Il serait difficile de faire mieux et nous risquerions d'être déçus car la comparaison avec toute potentielle G6 se ferait probablement en sa défaveur. Nous ne sommes au fond plus très ouverts à découvrir une nouvelle personne, et espérerions juste une G5bis... Ce ne serait juste pour personne, mon goût du risque est limité, alors, nous allons accueillir G5 le plus souvent possible, profiter un max de ses venues, espérer que G1 revienne nous faire coucou, et puis, ce sera très bien comme ça. 

Mais quel géniiiiiiie !

jeudi 4 juillet 2024

Hotline du Désencombrement #3

C'était pas prévu, mais voici inopinément une nouvelle édition d'une mini-série qui avait connu un certain succès il y a... longtemps ! La célèbre Hotline du désencombrement, dont le principe est :

  je désencombre avec Flylady

mais avant de jeter tel objet, y a-t-il en fait une 2ème utilisation formidable qui m'échappe mais qui vous saute aux yeux

vous, mon public adoré dont l'acuité est renforcée par une saine distance de mon bazar ?


Eh oui, car  la nouveauté à laquelle je fais allusion dans mon plus récent billet se traduit aussi par ça : un retour flamboyant de Flylady, pas intégralement, mais quand même, avec du déminage de HotSpot quotidien, augmenté de Room Rescue quand mon planning de ministre (eh oui, c'est moi qu'on va nommer à la fin de ces élections pâssionnantes) le permet.


Du coup, en rangeant ma chambre, j'avais mis de côté 

1.mon étui plein de cartes de visites, pour les jeter: elles n'ont plus aucune utilité puisqu'elles

  • ont très peu d'utilité de base maintenant vu que je ne les ai jamais sur moi, perds facilement celles qu'on me donne, et donc préfère mille fois échanger une mise en contact LinkedIn, moins encombrante et moins susceptible d'aller se perdre au fond d'un sac/poche ou au milieu d'un cahier/livre
  • et ce d'autant moins qu'elles datent du début de mon activité d'indépendante donc arborent un logo et mentionnent une activité qui n'ont plus grand chose à voir avec ma choucroute actuelle

Or ce matin, au moment de les jeter, j'ai finalement eu une illumination suite à une remarque de Monsieur Bout : "Ah bon, tu les files pas aux enfants ?". 

Je me suis dit "Je ne vais pas les filer aux enfants, non, ils ont déjà de quoi rivaliser avec Rembrandt, Vermeer, et tous les peintres du Louvre réunis pour dessiner leurs œuvres d'art sur les moult feuilles de brouillon produites par le désencombrement actuellement en cours". 

Mais je vais les utiliser POUR les enfants : je venais de découvrir un adorable petit mot écrit par E., à nous, et déposé sur notre lit hier soir. J'ai chopé une carte et écrit mon mot de réponse au verso. Moi qui aime bien leur laisser des petits mots à chacun au moment de partir en déplacement, mais le fais trop peu souvent faute d'avoir le matos sous la main au moment où j'y pense alors que je suis déjà à la bourre, ces cartes sont PARFAITES ! Zou, dans le meuble de l'entrée, prêtes à servir au moment opportun.


Réaliser cela m'a remis la Hotline du Désencombrement en mémoire, et donc, non seulement je désencombre mais en plus je dépoussière : la Hotline !


Donc, aujourd'hui, en complément de l'objet "carte de visite" pour lequel j'ai trouvé seule une utilisation, mais au sujet duquel je reste également ouverte à d'autres suggestions lumineuses, je mets aussi sur le tapis :

2. les boîtes à bijoux

J'en ai pas mal, qui n'accueillent jamais leur contenu initial puisque celui-ci dort soit en vrac sur mon étagère car je le porte souvent, soit dans la grande boite à bijoux offerte il y a longtemps par Monsieur Bout. L'option 1 prévalait jusqu'à présent sur l'option 2, mais le désencombrement en cours va permettre de remédier à cela. En déplaçant la boite à bijoux à un endroit propice à son utilisation, par exemple.

Mais du coup, avant de les balancer, je fais appel à vous ? Utilité cachée ? Laquelle ?

Zeçuitoutoui.







lundi 1 juillet 2024

Le retour de l'Allemand, round 1 - Duolingo

Non seulement c'est le retour de l'Allemand (et là : vous imaginez un cowboy aux longs cheveux blonds filasses, se découpant dans le soleil couchant; aux pieds, des sandales avec des chaussettes remplacent les trop traditionnelles bottes poussiéreuses), mais c'est aussi le retour du blog ! Après quelques mois de folies, une ou quelques nouveautés dans ma vie me permettent de m'y recoller, probablement assez durablement de surcroît. Nouveauté(s) que je viendrai vous présenter en temps utile, car ça pourra vous inspirer, peut-être ...


L'Allemand, donc. Il n'est jamais vraiment parti, mais franchement, autant tout ce que nous avons fait pour transmettre leur langue grand-maternelle aux enfants a porté un max de fruits pour E., maintenant en section allemande d'une école internationale, autant F. avait fini par faire un rejet assez caractérisé, notamment à partir du moment où il est devenu manifeste qu'E. l'avait largement dépassé : il avait préféré lâcher l'affaire.

Nous avions fait de notre mieux, essayé notamment de profiter de sa période école à la maison en CE1 et CE2 pour booster d'une manière ou d'une autre (notamment avec des demis-journées régulières chez une ancienne baby-sitter autrichienne), mais succès quasi nul. 

Tant pis, nous ne souhaitions pas mettre trop de pression non plus ce qui aurait probablement braqué F. Nous avons donc laissé le sujet Allemand en sommeil et focalisé notre attention sur un retour réussi à l'école.

Et puis, quelques mois plus tard, durant les vacances de Noel et notre visite chez les parents de Monsieur Bout, j'ai eu la surprise d'entendre F. verbaliser 

"pfff, c'est nul, je parle pas allemand, j'aimerais bien savoir".

Là, devant un appel du pied pareil, le lâcher-prise n'était plus de mise. Je l'ai donc prestement rangé au placard et à la place j'ai sorti les grands moyens: à savoir, le recours aux écrans. Ca faisait longtemps que j'avais entendu parler de l'appli de langues Duolingo, très répandue dans les milieux IEF, mais je n'avais jamais sauté le pas, cherchant à garder le plus possible nos enfants loin des écrans. Foin de mes principes, là, j'ai décidé que tout était bon pour soutenir F. dans ce souhait.

Réussite sur toute la ligne.

Cela fait 18 mois (depuis début janvier 2023) que F. fait, quasiment tous les jours sauf exceptions (la plupart desdites exceptions étant dues à des absences à moi), a minima quelques minutes d'allemand sur Duolingo

  • c'est fait sur mon téléphone
  • c'est la plupart du temps fait le soir
  • c'est fait avec moi : c'est à dire que ça fait partie du précieux "petit moment" de F., au moment du coucher le soir, et que donc il ne fait pas ça loin de moi, mais collé à moi, en mode câlin - remplissage du réservoir d'amour. Combo gagnant apprentissage + affectif !
  • la séance est plus ou moins longue, selon la motivation du jeune homme, celle de sa mère, l'heure qu'il est et la force du vent (entre autres facteurs). Parfois juste 2 minutes, parfois jusqu'à une trentaine. L'été dernier notamment F. était au taquet car il y avait une espèce de compétition en ligne, et donc, c'était facilement une demi-heure, voire 1 petite séance en plus à un autre moment de la journée.

Ce n'est pas avec Duolingo qu'on va devenir bilingue. Les phrases sont basiques, le rythme de progression lent (heureusement, ça permet à F. 1. d'être fier de lui 2. de consolider ses acquis car ses debuts d'anglais à l'école confirment que les langues ne sont pas un domaine dans lequel il a beaucoup d'aisance.)

Mais il est incontestable que c'est 
  • bigrement ludique : la gamification joue à plein, on gagne des gemmes, on fait des quêtes, on ... et ça F. y est très sensible, les chiens ne font pas des chats ! (et encore, justement, je ne vous ai pas encore raconté ma dernière découverte en date sur ce plan huhuhu)
  • très incitatif : c'est mignon, ça donne envie de continuer, il y a le souhait de garder sa "série" (nombre de jours sans interruption), il y a des petits personnages trognons notamment un dans lequel F. a tout de suite reconnu son petit frère et donc il jubile à chaque fois que c'est celui-ci qui l'applaudit à la fin d'un exercice. C'est F. qui réclame sa séance,  pas moi qui pousse !
  • et surtout bigrement efficace. F. a d'abord fait des progrès sur l'appli, et peu à peu mémorisé pas mal de choses. Et surtout, point capital, les progrès constatés sur l'appli se sont effectivement vus hors appli : il a été plus facile pour lui de parler à ses arrières-grands parents lors de notre habituelle semaine à Berlin durant les vacances d'été par exemple. La construction de petites phrases notamment a été un progrès visible : là où F. préférait la plupart du temps communiquer par mots ou, au mieux, groupes de mots, il s'est mis à oser faire des phrases complètes.
Pour info, nous avons fini par prendre la version payante de l'appli, mais nous avions fait les 6 premiers mois avec la version gratuite et ça aurait tout à fait suffi. (aveu : j'ai profité de leur "semaine de test de la version payante offerte" et pis, hein, ben j'ai oublié de résilier à la fin de la semaine; et je me suis dit que vu l'utilité que nous trouvions à l'application - et la gratitude que je leur voue pour leur efficacité - j'étais OK pour leur filer quelques euros)
  • La version payante permet d'avoir accès à toute une série d'entraînements personnalisés et de faire des séances aussi longues que l'on veut malgré les erreurs 
  • dans la version gratuite, les erreurs font perdre des vies (qu'on récupère à raison d'1 toutes les 20 ou 30 minutes, je ne sais plus); 
  • d'un autre côté avoir cette petite pression du nombre de vies était aussi un aiguillon intéressant pour F., donc franchement, les avantages des 2 s'équilibrent assez bien.
(en revanche je crois qu'il faut la version payante pour pouvoir cumuler l'apprentissage de plusieurs langues... mais je n'en suis pas sûre !)

Bref, de réels progrès, et je me suis amplement applaudie d'avoir sauté le pas !
D'autant que ça a préparé le terrain pour une 2ème étape Germanisante, comme le sous-entend le titre de ce billet.
Je reviens vous en parler prestement hihihi. 
(oui, ces billets visent avant tout à m'autocongratuler de mon génie - parce que sur cette 2ème étape, je me suis encore plus applaudie bien fort de ma rouerie sans nom, mon ingéniosité sans bornes, ainsi que  ma finesse de spaghetti)

Bien à vous,

Gwen-la-Stratège