lundi 27 août 2018

Les fameux gros mots : 6 moyens "made in parentalité positive" afin d'éviter leur usage

Être parent, c’est connaître des bonheurs minuscules et délicieux, et de très grandes joies. 
C’est aussi connaître de gros, gros moments de solitude.

Parmi ces moments de solitude, il y a ces instants auréolés d’une aura particulière, ceux où notre progéniture choisit d’employer un vocabulaire pas très, euh… les Allemands ont un terme très parlant : « salonsfähig », c’est-à-dire en gros, qui soit utilisable dans un salon. Disons, nous, « fleuri ».

Et justement, parmi les grands moments de solitude que je n’ai jamais pris le temps de partager sur le blog, malgré mon intention de faire (je me doutais bien qu’une bonne partie de mon lectorat se sentirait moins seul …), il y a ainsi, les premiers mots de la Bébounette. Rappelons-le, la Bébounette a marché assez tôt, et parlé franchement tôt, tout en conservant un gabarit plutôt minus.

Parlé tôt, moui… C’est plein d’avantages.

Ou pas, quand une minuscule petite fille lâche, du haut de ses 16 mois, et au milieu d’un square bien fréquenté, un « P**ain ! » tellement bien prononcé qu’il n’y a même pas moyen de prétendre qu’elle a essayé de dire autre chose 
« En ce moment, on lui lit des extraits d’une biographie de Pétain le soir » nan ça marche pas, 
« elle cherche à échanger des potins, en fait » ouais…

Eh oui, c’est la joie, quand notre Seize-Mois-qui-en-paraît-tout-juste-Douze inclut, dans la première vingtaine de mots qu’elle maîtrise, l’un ou l’autre de ces fameux GROS MOTS. 
C’est le moment, généralement, où on a très envie de prétendre n’avoir aucune idée d’à qui est cet enfant, ou alors, qu’on nous l’a juste prêtée. Hélas, un « Mamaaaan » tout aussi sonore que le « P… ! » qui l'a précédé démolit notre couverture en un rien de temps.


Bref, les gros mots, c’est quand même la loose. C’est le truc qui, en privé, peut facilement nous hérisser, et en public, nous couvrir de honte / nous exposer à des remarques et jugements fort désagréables / être source de conflits avec pas mal de monde, voire conduire à l’isolation sociale de notre bavard rejeton (rayez les mentions inutiles… mais vous n’allez pas rayer grand-chose).
Sans compter, bien entendu, que l'usage de ces mots a un excellent potentiel de transformation immédiate de notre modeste personne, assez cool pourtant en théorie, en harpie rageuse reniant la parentalité positive et ses principes.

Nous n’avons pas été épargnés, donc, d’autant que, vous vous en doutez bien, si E. a su si vite inclure un charmant mot à 6 lettres dans son vocabulaire, c’était (quelle joie d’avoir des enfants rapprochés), sous l’influence et la tutelle patiente de son frère aîné. 



Petit tour d’horizon des outils à la disposition d’un parent positif (ou essayant de l’être) pour gérer la grosmotitude.
(glanés au hasard de diverses lectures, et tous testés par votre servante, pour le bienfait et l'éclairage des foules composant son lectorat)

1. Ignorer

Oh voui ! 
Ignorer ! 
Très franchement, quand un jeune enfant en pleine découverte du langage arrive avec ce genre de mot tout frais, une réaction un peu marquée de notre part ne conduit généralement qu’à une chose : l’intriguer, donc l’inciter à répéter
Eh oui, nos enfants sont de grands scientifiques. Confrontés à un phénomène étonnant (« Quand je dis ce mot particulier, ça énerve, inquiète, fait crier maman ou papa, etc »), ils n’auront de cesse d’expérimenter pour vérifier si cela se reproduit. Ils vérifieront leur expérience auprès de nous, puis étendront aussi le champ d’expérience à d’autres personnes, pour notre plus grand bonheur.

Donc, oui, ignorer c’est vraiment la meilleure solution au départ, quand on peut.

D’ailleurs du temps où le Bébou avait commencé à élargir son vocabulaire dans une direction un peu embêtante (c’était vers 2 ans et demie, je crois), j’avais assez bien réussi à garder mon calme (enfin, passée une première réaction un peu vive qui m’avait justement permis de constater l’intérêt scientifique que celle-ci avait suscité). 
J’avais réussi, passé l’effet de surprise, à gainer mes nerfs d’acier, et à accueillir les mots fleuris avec une indifférence digne d’un maître zen. Et en effet, hop, je dirais qu’en une dizaine de jours c’était réglé. Les gros mots avaient disparu, remplacés par d’autres acquisitions langagières bien plus intéressantes.

Youpi ! Pour cette fois.

Hélas, hélas, quand le deuxième épisode grosmotesque survint, la Bébounette était en mesure de s’y intéresser, et alors là....
C’est bien plus dur de rester zen quand DEUX enfants s’amusent à manier ce genre de mots, et que dans le tas, y a une demoiselle de SEIZE mois, cf plus haut.
Chacun des deux est un public tout trouvé pour l’autre, et l’un remet cent balles dans la machine pile au moment où l’intérêt de l’autre pourrait commencer à s’émousser

Donc, ignorer devient à la fois au dessus des forces du parent, et inefficace.

C’est le moment de s’amuser avec sa boîte à outils (Youpi !)


2. Montrer les sentiments, expliquer l’impact


Il s'agit de partir du principe que l'enfant est en plein apprentissage, et parmi cela, il y a l'apprentissage à la fois des codes sociaux, et de la prise en compte de ses propres émotions, et de celles d'autrui. Et la première personne pour dispenser cet enseignement, c'est nous ! (encore youpi). Donc à nous d'expliciter ces codes sociaux obscurs.
J’aimais bien l’image des « mots cailloux » : ce sont des mots qui peuvent faire mal, que les gens n’aiment pas entendre, cela peut les mettre en colère ; quand on dit ce genre de mots, les personnes n’ont généralement pas envie de parler avec nous…



3. Accueillir les sentiments et montrer d’autres manières de les exprimer


Passée la joie de la découverte (et on peut toujours exprimer cela avec eux « Ah tu trouves cela drôle n’est-ce pas ces nouveaux mots ? Le souci c’est que… » et hop, on embraye sur le point 2.), l’enfant va généralement utiliser ces mots pour exprimer des émotions un peu difficiles à vivre : frustration, colère, peur… (un peu comme nous, tiens. Bizarre, vous avez dit bizarre ?).

De la même manière que face à un enfant qui tape, il ne s’agit pas d’interdire purement et simplement ce comportement : ce serait donner le choix à notre enfant entre persister dans ce comportement OU nier, réprimer son émotion, laquelle a besoin de sortir, pourtant.

Eh non, là encore, rappelons-nous ce mantra de Haïm Ginott, un père fondateur de la parentalité positive : 
"Tous les sentiments sont acceptables, tous les comportements ne le sont pas."

A nouveau, notre rôle est d’accueillir l’émotion de l’enfant ET de de lui apprendre à l’exprimer d’une manière socialement acceptable. Bien évidemment, c’est ça qui est drôle, c’est un long apprentissage…
« Ah, tu te sens frustré de …. 
Ça te met en colère que…. 
Hum, quand on se sent en colère, on peut dire « je suis en colère » ! / On peut froisser une boule de papier !
Dessine moi ta colère » 
(avec, selon les cas, un peu du numéro 2. Mais il vaut mieux rester bref, rappelons nous que plus c’est bref mieux ça a des chances d’atteindre le cerveau un peu surmené de notre enfant).


4. Rediriger en remplaçant par d’autres mots drôles ou en circonscrivant



Quand décidément l’attrait des gros mots est trop fort, y couper court ne fonctionne pas.

En revanche, réorienter légèrement peut porter des fruits.

Soit, réorienter sur d’autres mots drôles
  • on peut proposer (ou proposer d’inventer) d’autres mots drôles à la place : y a pas à dire, en pleine aire de jeux on est beaucoup plus à l’aise avec un « saperlipopette » ou encore « corneguidouille » qu’avec le fameux P*** (et c’est l’occasion de redécouvrir les trésors linguistiques des temps passés…) ; 
  • L. Cohen, dans son fameux « Qui veut jouer avec moi », conseille même de réagit aux insultes par une interdiction factice : « Tu peux me traiter de tous les noms, mais surtout, ne m’appelle pas ‘chou-fleur à roulettes’ ! » (avec bouchages d’oreilles et colère feinte mais très démonstrative si, comme c’est bien évidemment le cas, on se fait traiter de chou-fleur à roulettes dans la seconde)

Ou on peut réorienter sur un lieu, en circonscrivant : « Ce sont des mots qu’on a parfois très envie de dire, dans ce cas là, on peut les dire aux WC ». Ce qui permet, ensuite, d’énoncer une simple règle « Les gros mots, c’est dans les WC », ou même « Les gros mots, c’est dans les … ? » ou encore d’emmener l’enfant par la main aux WC, en prenant un air très affairé et pressé (un peu comme quand ledit enfant a un besoin pressant, quoi ; là c’est un besoin pressant d’évacuer des gros mots). La règle sera d’autant plus forte qu’on se l’appliquera à soi-même : « Oooh j’ai très envie de dire un gros mot, je file aux WC ! » et hop on en balance quelques uns bien sonores (déjà connus des enfants, hein : pas la peine d’élargir leur vocabulaire).

On peut aussi réorienter sur le destinataire
  • « Quand nous sommes avec d’autres personnes et que tu as très envie de dire un gros mot, tu peux venir me le chuchoter tout doucement à l’oreille ». Hop, reconnexion : d’une pierre deux coups ! 
  • Encore faut-il être à l’aise avec cela. Une alternative qui peut fonctionner est de proposer « Hum, quand tu as très envie de dire un gros mot, tu pourrais me faire un signe secret comme ça je saurais. Quel signe secret pourrions-nous utiliser ? »



5. Passer à l’action en se protégeant / protégeant les autres


Une fois qu’on a expliqué qu’il s’agissait de mots désagréables, contraires au respect de la personne, il peut être nécessaire de passer à l’action pour faire passer le message. Jane Nelsen appelle ça « se respecter soi-même ».
On se protègera d’un comportement irrespectueux en soulignant qu’on n’a plus envie de jouer / qu’on préfère changer de pièce mais qu’on est dispo pour reprendre la discussion / le jeu dès que cela pourra se faire avec respect.

Et en ce qui me concerne, quand les gros mots ont lieu à l’extérieur / en présence de tiers, je demande à F. si telle ou telle chose peut l’aider à utiliser des mots respectueux ou si il vaut mieux que nous nous éloignions des autres pour le moment. Je ne répète pas cela 32 fois (auquel cas je risque de flirter très vite avec la menace), et n’hésite pas à rentrer mon petit monde / m’isoler avec mon fils au besoin.



Voici un panel d’outils déjà à même de bien aider face à la période « gros mots » que traverse tout enfant.

Néanmoins, parfois, cela ne suffit pas
. Rhaaaaaa.
  • Explication 1 : dynamique d’apprentissage, rappelons nous que souvent la répétition est fréquente et nécessaire avant que la leçon ne porte du fruit
  • Explication 2 : il y a quelque chose derrière

Oui, si rien ne marche, il s’agit d’aller creuser plus loin : que révèlent ces gros mots ? L’agressivité, qu’elle soit verbale et physique, est le plus souvent un message
Dire des gros mots peut être un simple signe de curiosité, et dans ce cas, les 5 outils détaillés ci-dessus devraient suffire, mais l’usage répété de gros mots, une agressivité verbale prononcée sont probablement davantage liés à un besoin de se sentir puissant, à un besoin de maîtrise, à des peurs, des problèmes non résolus, une colère durable et non exprimée.

C’est une piste que j’ai trouvée très intéressante dans « Développer le lien parent-enfant par le jeu » dont je vous parlais tout récemment, et qui consacre un chapitre à ce point-là. 


6. Identifier et combler le besoin bien caché derrière l’usage de gros mots

Si c’est un besoin de pouvoir, A. Solter propose 
  • des jeux donnant un sentiment de pouvoir à l’enfant, comme le fait de le prendre sur le dos et de se laisser guider : tape sur l’épaule droite, on va à droite, tape à gauche, on va à gauche.
  • Ou encore, des jeux permettant à la colère de l’enfant de sortir : bataille d’oreillers (dans lequel le parent se fait impérativement mettre la pâtée), 
  • ou tout simplement des moments régulier de jeu libre et exclusif permettant à l'enfant d'exprimer ce qu'il ressent et, aussi et surtout, de se reconnecter à son parent. (on retrouve le fameux temps dédié présent chez Jane Nelsen mais aussi fort logiquement, chez de nombreux autres auteurs en parentalité positive);

Il s’agit d’avoir recours à ces jeux quotidiennement et de miser un maximum sur leur effet restaurateur, à la fois du lien parent-enfant, et de l’intégrité émotionnelle de l’enfant, pour que notre grossier charmant enfant n’ait plus besoin d’avoir recours à l’agressivité verbale.

Cette dernière approche m’a fait un bien fou et je note des progrès dans le bon sens depuis que je l’ai rajoutée à ma boîte à outils !!

Évidemment, elle prend du temps et agit sur le long terme, mais…  

Aux gros mots, les grands remèdes

vendredi 24 août 2018

Eté 2018 : en diagonale

Snif, les vacances sont finies. Chez nous, elles ont duré un mois entier !!
Eh ben : c’est quand même trop court.


Elles ont pris la forme d’une jolie diagonale dans le sens Sud Ouest – Nord Est, le point le plus bas étant la Dordogne où vivent les parents de Monsieur Bout, le point le plus haut étant Berlin, où nous n’étions pas retournés depuis la Toussaint 2016. Entre, un certain nombre d’étapes.


Alors, les vacances des Bouts, ce fut

2 semaines dans le sud ouest : vacances en famille « côté Gwen », avec plage, bouffe à gogo, puis vacances en famille « côté Monsieur Bout ». Au cours de ces deux semaines, nous noterons

  • Le premier vrai zoo des enfants (après une première expérience à celui de Karlsruhe, peu après la naissance de la Bébounette : expérience moyennement concluante puisque F. n’avait pas vraiment montré d’intérêt pour les animaux du zoo, mais beaucoup plus pour les fleurs et les pigeons, denrées facilement procurables par ailleurs, merci). Là, c’était chouette, c’était en compagnie des petits cousins-cousines, nous avons nourri des girafes, des éléphants, assisté à un spectacle d’otaries, bref, c’était une visite de zoo dans les règles de l’art.
  • Une brocante pas comme les autres : ma grand-mère ayant rejoint une chouette maison de retraite, nous sommes passés la voir, et nous sommes également allés faire un tour dans son ancienne maison où étaient classées toutes les affaires qu’elle n’avait pas emportées. Comme tous mes cousins, j’étais priée d’y faire mon choix avant que le reste ne soit donné. 
    • Fouiller ainsi dans tous ces trésors a eu une saveur particulière. D’un côté le souci de ne pas m’encombrer inutilement (pas la peine d'emporter de quoi alimenter ensuite un billet de ce genre !), de l’autre une certaine mélancolie. 
    • Finalement, nous sommes repartis avec un peu de linge de table, un peu de vaisselle (des bols, notamment, nous qui en manquions), et quelques livres marqués de la main de mon grand-père. Joindre l’utile à l’agréable, la praticité des objets emportés avec leur valeur sentimentale : check !

  • Un peu de boulot sous les pins parasol : mon premier client RH ayant besoin de moi, j’ai réussi à lui réserver quelques heures par-ci, par-là. Cela ne m’a guère pesé, au contraire : ma reprise est tellement fraîche que je suis toute contente de pouvoir consacrer quelques neurones à mon métier « de base ».

  • Plein de lecture : non seulement j’ai pu enfin lire un chouette bouquin éducation positive (et pondre le billet correspondant), mais j’ai passé ces vacances en compagnie d’Angélique, marquise des Anges (mais en traduction allemande parce que 1. Les formulations lyrico-tartes passent mieux ainsi 2. Bonne conscience, toussa 3. Autant je m’efforce de lire les bouquins dans leur langue originale quand j’en ai la possibilité, autant là, bon, je ne perds pas tellement en valeur littéraire, cf point 1). Un peu moins de 500 pages par tome, je suis en train d’attaquer le 7ème : ça va, vacances rentables.

  • L’occasion de se dire que franchement, ne pas avoir de télé est une bénédiction. Entre le niveau abyssal des journaux télévisés français (quand on compare avec leurs équivalents allemands) et celui des pubs… Je réalise que les pubs (télé comme radio) me hérissent physiquement, maintenant. Les messages qu’elles contiennent, la conception de la vie qu’elles sous-tendent, les moyens dont elles se servent pour faire passer tout ça, brrrrrr. Ca me donne envie de mordre.



Après quelques jours tranquilles à la maison, zou, repartis dans l’autre direction : Nord-Est avec

  • Quelques jours formidables à Strasbourg. Là encore, entre le plaisir de retrouver cette ville magnifique dans laquelle nous avons tant de bons souvenirs, l’enthousiasme manifesté par F., et la joie de revoir des amis chers… Cela m’a fait réfléchir et suscité l’envie de m’organiser pour y retourner régulièrement. Y consacrer au minimum 1 semaine, voire, 2 fois une semaine, prélevée(s) sur les petites vacances scolaires ? Puisque je compte, autant que possible, m’organiser pour ne pas bosser, ou très peu, durant les vacances scolaires…

  • Des retrouvailles, justement, avec des copines, avec le Vaisseau, et avec des copines au Vaisseau… Comme au bon vieux temps !

  • Sur la route de Berlin, une étape dans la petite ville allemande dans laquelle j’ai vécu enfant. Avec un constat : ça a rétréci au lavage ! Nous avons fait le chemin de mon ancienne école jusqu’à notre ancienne maison et … c’était beaucoup plus court que dans mon souvenir 😉

A Berlin, nous avons

  • Bouffé des tas de glaces (bouffe à gogo, bis) et profité à mort des aires de jeux. Y a pas à dire, entre une aire de jeux allemandes et son équivalent francilien, euh, comment dire : ne serait-ce qu'oser utiliser le mot "équivalent" est un scandale.

  • Découvert que l’appli TooGoodToGo était également valable de ce côté de la frontière ! (par hasard : elle s’est ouverte toute seule sur mon téléphone) Mais je n’ai pas réussi à en profiter, nous ne logions pas dans le centre de Berlin, or pour le moment la périphérie de Berlin y est très peu représentée.
  • Passé une après-midi vraiment chouette dans un Eltern-Kind-Kaffee : l’équivalent d’un café-poussette. Au départ il m’a semblé plutôt adapté à de très jeunes enfants, mais en fait F. s’y est fait un copain et personne ne voulait partir. Espace et service agréables, excellents gâteaux… Je vous conseille le Café Milchbart si vous passez par là ! Il est moins loin que d’autres du centre de Berlin ; si vous désirez d’autres adresses de ce type allez donc regarder ici.

  • Palpé de gros billets

  • Assisté à un magnifique pic d’allemand pour F. : on récolte le fruit des efforts investis cette année !! 
    • C’est au café Milchbart que j’ai remarqué qu’il s’adressait à moi en allemand, qu’il formulait des phrases de 3 mots minimum, et sur le chemin du retour du café qu’il a passé le trajet à me demander comment on disait tel mot, tel mot, etc, pour réinvestir cela aussitôt. 
    • Encore plus youpi : ce palier dure, et je m’en réjouis (cela tombe à pic, avec l’arrivée de notre prochaine mamie-au-pair dans... pas longtemps du tout !) 
    • Je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu'amour. Un déclic a eu lieu et franchement, ....

  • Croisé pas mal de personnes avec des chaussettes dans leurs sandales, comme de juste en Allemagne. Mais, ce qui est plus rare, j’ai également pu en admirer la version féminine.
  • Acheté des bouquins pour les enfants (je viendrai vous en parler) dans une de nos librairies préférées. Je suis également retournée là où, il y a deux ans, j’avais commis un craquage Usborne. Cette fois-ci, pas de solderie Usborne intéressante mais une solderie Ravensburger. Merci à F. d’avoir pété un petit câble au moment où je me dirigeais vers la caisse pour acheter deux bouquins pas tout à fait raisonnables : la seule réaction envisageable étant de reposer les bouquins et de quitter la boutique au plus vite en trainant mon fils hurlant derrière moi, j’ai fait des économies !

  • Dans tout cela, vécu un miracle : à l’aller comme au retour, nous avons traversé Paris (enfin, le périphérique Sud) d’ouest en est sans connaître le moindre ralentissement. Quel dommage que « dans la vraie vie de tous les jours » il n’en soit jamais ainsi…

  • Sur la partie allemande du trajet, rigolé comme des ânes parce que parfois, le nom est mal choisi... mais le slogan collait bien !
le slogan pourrait être traduit en "une performance en béton"
 
  • Terminé en utilisant le Bullet Journal : Monsieur Bout et moi avons pris le temps, sur le trajet du retour, de tirer un petit bilan de nos vacances, et de noter les leçons et résolutions que nous en tirions pour les prochaines (refaire ci, ne surtout pas refaire ça ; penser à planifier une visite de la coupole du Bundestag ; etc). Parce que, parfois, nous avons le temps d’oublier ce que nous avions dit l’an d’avant.


Et puis, finir les vacances en planifiant les suivantes, ça aide.

(surtout que l'année s'annonce de tout repos. Ou presque.)

dimanche 19 août 2018

Faire la paix avec l'école [un billet de Maman'dala]

Petit mot d'introduction : Maman'dala fait partie des mamans blogueuses que j'ai adoré lire... et que j'ai adoré rencontrer, aussi. Et que j'ai adoré retrouver pendant les quelques jours qu'elle est venue passer à la maison avec sa progéniture au mois de mai.
Mais Maman'dala est une grande criminelle : elle a osé mettre fin aux jours de son chouette blog, sur lequel elle avait développé tant de réflexions méga inspirantes, autour de l'école, de l'école à la maison, de l'éducation, du rapport à l'enfant, du rapport à soi, des difficultés qu'il y a à concilier les deux (tiens donc, des thèmes que l'on retrouve ici aussi... Comme il est ÉTRANGE que nous ayons tant sympathisé !), et ne plus alimenter le blog qu'elle co-tenait avec une autre blogueuse (mais sans le tuer, celui-là, donc n'hésitez pas à y faire un tour).
Alors, quand elle m'a dit qu'au fond, elle aurait un ou deux trucs à écrire, et que, si par hasard, je voulais bien les héberger, ces trucs... J'ai dit VOUI !
Cerise sur le gâteau, ces trucs en question résonnent particulièrement en moi, qui m'apprête à vivre ma première année de maman mi-IEF mi scolarisante, avec F. sur le point de vivre sa première rentrée, et E. sa première vraie non-rentrée.
Bref, la parole est à l'accusée Maman'dala. Comme elle continue à lire mon blog, faudra pas hésiter à commenter, elle sera en mesure de répondre.


Faire la paix avec l'école

(rhooo, le joli titre
- Ta gueule Gwen : maintenant c'est Maman'dala qui cause
- ...OK)




Et voilà, la maternelle, c’est fini. Et avec, la fin d’un cycle d’instruction qui me laisse sur un sentiment de gratitude.


Moi, c’est Hëlëne, ex-alias Maman’dala. J’ai blogué pendant 5 ans pour partager mon parcours et mon vécu de jeune maman en chemin sur l’éducation bienveillante. Pendant tout ce chemin (que je continue de parcourir même si je ne blogue plus!), j’ai croisé la question de l’instruction et avec elle, une énorme remise en question du système scolaire dans lequel nous mettons nos enfants et dans lequel nous avons, pour la plupart, été mis.

Pendant trois ans, une idée m’a habitée profondément : je voulais autre chose pour mes enfants. Pendant ces années, je me suis passionnée pour un domaine qui ne m’avait jamais franchement intéressée auparavant : la pédagogie. Et surtout, j’ai cherché comment faire pour offrir autre chose à mes enfants que l’école 
  • qui leur demanderait de nier leur rythme, s’asseoir pendant des heures entre les 4 mêmes murs pour apprendre des choses qui ne les intéressent pas forcément, 
  • qui ne ferait appel qu’à leur esprit (et encore, une partie seulement !) en éteignant leurs corps -comme si les deux n’étaient pas intimement liés- 
  • et qui hiérarchiserait tous les aspects de leurs savoirs, leur faisant croire qu’on apprend pour autre chose que pour soi-même.


Et puis... j’ai pas réussi.

Et aujourd’hui, ma fille s’apprête après deux mois de vacances, à entrer dans un CP classique, avec, au vu de ma première approche de l’établissement, un format de pensée… classique.

Et bizarrement… Je le vis bien.


Pourquoi ?


1) Parce que j’assume enfin que mes enfants soient scolarisés à l'école classique parce que nous l’avons choisi.

J’ai souvent eu l’impression de subir cette situation, tout simplement parce qu’il n’est pas aisé de choisir une voie différente que celle de l’école dans notre beau pays. Et puis j’ai changé mon regard. J’ai réalisé qu'en fait, oui, c'était un choix. 
Un choix qui se fait dans un contexte difficile, certes, mais si c'était une priorité pour nous, je sais que nous aurions trouvé des solutions. C'est simplement qu'aujourd'hui, nous mettons énormément d'énergie dans d'autres projets et dans notre quotidien et que faire en plus ce qu'il faudrait pour changer le mode d’instruction de nos enfants ne nous paraît pas envisageable aujourd'hui dans de bonnes conditions.


donc 2) Je sais que ce n'est pas irrémédiable.

Puisque si un jour cela devenait une priorité, je sais que nous ferions ce qu'il faut pour changer la situation. Il n'est d'ailleurs pas exclu que certains des projets que nous menons aujourd'hui, s'ils aboutissent, nous permettent un jour d'offrir le choix de leur instruction à nos enfants.


3) Ils n'en expriment pas du tout le besoin.


Raoudi est ravi d'aller en maternelle et Minimog est tellement enthousiaste à l'idée d'aller au CP qu'elle se promène dans la maison avec son cartable tout neuf. Certes, Minimog me dit régulièrement qu'elle préférait rester à la maison avec maman au lieu d'aller à l'école. Mais c'est surtout.... Pour rester avec maman : une motivation que j’entends bien mais qui ne me fait pas tirer la sonnette d'alarme.


4) Nous avons fait l'expérience d'une école "classique" géniale   

Et oui, ça existe. 
Une école "de la République" où les maitresses s'inspirent de Montessori et Freinet, où les enfants sont encouragés dans leur autonomie, profondément compris et traités avec bienveillance. Une école qui n'aime pas les notes, qui pensent que tous les enfants doivent apprendre à leur rythme, sans pression ni jugement. Toussa.

J'ai donc pour constater que l'école n'est pas nécessairement un ramassis de négativité.

Je sais que l'école qui attend Minimog n'aura pas cette mentalité.
Pour vous donner un exemple que j'ai trouvé très parlant, voici un extrait d'un échange lors d'un désaccord entre l'école maternelle et celle du primaire concernant la porte qui joint les deux cours de récré :
"pour moi une porte ça doit rester fermé (primaire)
- et bien pour moi une porte c'est fait pour être ouvert (maternelle)".
Voilà...

MAIS, malgré tout, cette expérience et d'autres m'ont laissée voir l'enseignant comme quelqu'un qui n'est pas là pour faire de la vie de votre bambin un enfer. C'est une personne, qui a sa propre lumière. Après tout, si ce fut possible ici, alors c'est possible partout.


5) Je peux être actrice du bien être de mes enfants à l'école - travailler la coopération.

Puisque j'ai décidé d'arrêter de subir la situation, j'ai donc chois d'être actrice.

A commencer par l'envie d'instaurer un climat de confiance.

Je me suis même surprise à dire à la directrice de la future école de ma fille qui s'étalait sur tous les problèmes qui pourraient survenir (angoissée la dame on dirait bien...) : "Mais ne vous inquiétez pas, [...] on vous fais confiance". (J'peux vous dire qu'il y a encore trois mois, j'aurais jamais pu sortir une phrase pareille).

Puisque c'est un choix, je l'assume et puisque je l'assume, alors que je dois insuffler une dynamique PO.SI.TI.VE.
Plutôt que de me dire "Ohlala, celle-là elle a rien compris !", je préfère me dire "Qu'est-ce qui l'empêche de voir les choses sous le même angle que moi ?" et savoir entendre les blocages.
Dialoguer, s'engager, rester ouvert à l'autre, entendre, et défendre aussi si besoin. Je peux agir d'un tas de façons.


6) J'ai réalisé que la pédagogie c'était pas mon dada

Ahah ! Bien oui ! 
Je me suis passionnée pour Montessori et consorts pendant trois ans pour réaliser que sur le terrain... Si j'avais pas choisi la voix de l'enseignement c'était pas pour rien en fait !

On peut trouver le sujet passionnant (et c'est toujours mon cas) sans pour autant vouloir y passer ses journées, son énergie, ses pensées.

C'est d'ailleurs la raison numéro 1 qui m'a empêché d'essayer jusqu'à présent d'ouvrir une alter-école : l'absence d'envie pour moi d'y enseigner et donc d'avoir à trouver une ou plusieurs autres personnes prêtent à pratiquer leur métier dans des conditions assez borderlines et incertaines et aussi de dépenser une énergie et un temps fous dans un projet pour lequel je n'aurais pas de rémunération.

Du coup


7) Je suis ravie de laisser aux autres le soin d'apprendre des choses à mes enfants

... Des choses qui m'ennuient profondément : la grammaire, la conjugaison pour ne citer qu'elles. Sincèrement, j'admire les mamans qui ont l'air hyper enthousiastes à l'idée "d'entrer en grammaire" comme si c'était un kiff ultime genre 
"Yeah, aujourd’hui on travaille la grammaire avec les symboles Montessori. Youhou, c'est génial ! Mon fils adÔre !" 
- Moi : "Ouais, trop bien ... Rrrrrrron Pschiiiiiiii, Rrrrrrrrrron Pschiiiiii......".

Non y a rien à faire, je suis ravie de refiler ça à d'autres.

Et aussi de permettre à mes enfants d'apprendre d'une autre façon que ce que moi j'aurais proposé. Parce que, oui, quand même, à la base, l'enseignant est formé pour apprendre aux enfants. Alors des fois on a le sentiment qu'ils sont plutôt déformés mais quand même... Il se pourrait qu'il/elle ait dans sa besace quelques compétences dont perso je ne dispose pas...

C'est d'ailleurs un des (nombreux) freins au non-sco chez moi : pas question de garder mes enfants à la maison et d'être leur source majeure d'enseignement ! Si un jour ils arrêtent l'école, je veux être certaine de pouvoir les mettre au contact de personnes ressources.


8) Mon parcours en pédago alternative m'a enrichie

Déjà, je porte aujourd'hui sur l'école un regard conscient. Et cela fera surement une grande différence dans ma façon d'accompagner mes enfants.

Et puis il n'est pas dit que mon bagage pratique ne serve jamais ! Qui sait si un jour on n'ira pas piocher dans une table de Seguin ou un disque de multiplication Steiner-Waldorf si un des enfants a des difficultés à comprendre un concept transmis par l'enseignant (ou des symboles de grammaire ! Dieu me garde...).

Je vous invite à (re)-découvrir le concept de co-schooling, qui ouvre plein de portes en ce sens.
Et de visiter le lumineux blog d'Elsa "Coquelipop" si ce n'est déjà fait.


9) L'école laisse laaargement assez de place pour apprendre un tas d'autres choses à la maison !

Par expérience, il existe un paquet de bienfaits de l'instruction bienveillante que l'on peut appliquer à la maison sans forcément pratiquer le non-sco ou l'alter-sco.

Que ce soit dans les domaines d'apprentissage : mes enfants apprendront-ils à l'école a reconnaitre la faune et la flore de notre jardin, à construire des cabanes, à grimper aux arbres, à faire le cochon pendu, à connaitre un cycle menstruel et à repérer un clitoris, à connaitre les grands noms de la musique metal ou du reggae, quels sont les différents fonctionnement démocratiques, quels sont les plats typiques des pays du monde, etc ?
Il est fort probable que non. 
Eh bien à la maison : oui!

Que dans la façon de transmettre : en voyageant, en expérimentant, en observant sur place, en choisissant ses sujets d’intérêts, en utilisant tous ses sens, en ayant le droit de se planter, en rencontrant des personnes. 


10) Je n'idéalise plus le non sco ni les écoles alternatives.

D'une part, parce que comme dit plus haut, il y a finalement un tas de possibilités à intégrer dans nos vies sans recourir forcément à des changements radicaux.
Ensuite parce que depuis 5 ans, je suis témoin de pas mal d’expériences dans le domaine à travers un écran ou non.
Quand je dis que je "n'idéalise plus", ça ne veut aucunement dire que je trouve ça inutile ou inintéressant. J'ai simplement cessé de voir tout cela comme un idéal de perfection au pays des licornes qui pètent des paillettes mais comme une situation qui a de très nombreux aspects positifs MAIS également ses revers de médaille, ses difficultés, ses lacunes qui seront d'ailleurs très différents d'une famille à l'autre.
C'est d'ailleurs une des caractéristique de ce blog qui me plaît le plus : celui de montrer tous les aspects de ce type d’expériences avec lucidité et honnêteté et de n'être pas qu'on miroir aux alouettes.
Enfin parce que nous avons fait l'expérience de "l'école idéale" et c'était chouette. Mais nous n'avons pas été endeuillés de la quitter. Ma fille a trouvé son bonheur dans les deux écoles qu'elle a fréquentées.


10 - bis) J'ai confiance en mes enfants... en moi... Et en la vie

Tout simplement.



Bien sûr, tout cela n'a pas pour but de dénigrer l'alter-sco ou le non-sco. Comprenons-nous bien, si les choses étaient plus simples dans notre beau pays, c'est un choix que j'aimerais pouvoir offrir à mes enfants : là, maintenant. C'est également un objectif qui reste ancré chez nous (disons qu'il a été un peu repoussé), et qui resurgira peut-être plus tôt que prévu.

Mais j'ai réalisé que j'avais passé les trois -géniales- années de maternelle de ma fille à angoisser pour son avenir scolaire et que, bizarrement, c'est au moment où elle s'apprête à intégrer une école beaucoup moins inspirante pour moi que je me découvrais habitée d'un optimisme et même d'un enthousiasme à toutes épreuves.

J'ai cherché à comprendre pourquoi et je me suis dit que je n'étais sûrement pas le seul parent à rêver d'autre chose sans pouvoir le concrétiser et que ça pourrait peut-être t'aider, toi, ou toi, à voir les choses sous un angle plus positif.

Alors on fait quoi ? On se dit à dans un an pour voir si ma positive -attitude a tenu le coup ? ^_^. 

dimanche 5 août 2018

Lecture de « Développer le lien parent-enfant par le jeu » : des pistes en or !!

L’été et sa relative déconnexion ne sont pas propices au blogging (m’enfin vous m’direz, ma bonne dame, que ces temps-ci pas grand-chose dans la vie de la Gwen n’est propice au blogging ; je blogue envers et contre tout – musique des Trois Mousquetaires en fond. Ou de Mission Impossible. Enfin, de n’importe quel film un peu mythique qui mette en valeur la Gwen pourfendant les éléments et un contexte défavorable pour, tout de même, de temps en temps, réussir à maltraiter suffisamment longtemps son clavier pour vous infliger un billet).

Bref (ou pas), l’été n’est pas propice au blogging, mais l’est à la lecture, quand même.

Et donc, j’ai enfin, enfin, pu lire un bouquin acheté déjà il y a de longs mois, et qui m’avait été conseillé par une fidèle lectrice du blog en commentaire de ce billet.

Youpi Tagada.

Il s’agit de 





De Aletha Solter (également auteur, notamment, d’un livre sur les pleurs des enfants et des bébés qui a lui aussi l’air de valoir son pesant de cacahuètes – mais je ne peux vous en dire plus puisque je dispose d’un stock limité de cacahuètes en ce moment)
Sous titre 
Le jeu d’attachement pour créer l’harmonie, gérer les conflits et résoudre les problèmes
Appétissant, non ?
Ceux qui n’ont pas besoin d’harmonie, et n’ont aucun conflit ni problème, vous pouvez sortir.

Il s’agit d’un bouquin très concret catégorisant les différents types de jeux favorisant la création / réparation du lien d’attachement entre un parent et son enfant, en première partie. En 2ème partie, on voit comment certains de ces jeux peuvent aider à venir résoudre des problèmes du quotidien. En 3ème partie, comment ils peuvent aider à guérir de certaines situations difficiles.

Parce que, à ce stade, deux petites photos vaudront mieux qu’un long discours, je vous dévoile tout de suite la table des matières 



  • C’est du coup, très opérationnel et très efficace, car on prend ainsi les problèmes par les deux bouts
    • en 2ème partie, on regarde le problème sous l’angle du symptôme, 
    • en 3ème partie, sous l’angle du mal qui cause le symptôme. 
Soit deux fois plus de chances de mettre la main sur quelque chose qui nous aide. 
A titre d’exemple, chez nous l’agressivité verbale de F. représente un vrai problème ces derniers temps, et j’ai lu avec beaucoup d’intérêt la partie 2.5 (les paroles grossières) mais aussi les parties 3.1 et 3.6 (naissance difficile et traumatisme de la séparation.


  • Le livre est très clair, donne un aperçu très concret des moyens à mettre en œuvre. 
Et ceux-ci sont illustrés systématiquement d’exemples vécus par l’auteur, soit en tant que mère, soit dans sa pratique professionnelle de psychologue spécialiste du développement de l’enfant.
Le passage de la théorie à la pratique s’en trouve facilité.

  • J’ai également apprécié la diversité des outils proposés : pour chaque problème, c’est plusieurs voies qui sont proposées. 
Je retrouve ainsi un point très important à mes yeux, et que j‘apprécie également dans mes chers Faber et Mazlish : le fait que pour chaque thématique de Parler pour que les enfants écoutent, plusieurs outils soient décrits, me semble bien plus favorable à leur application.  
Non, il n’y a pas UNE solution qui marche FORCEMENT, mais une palette, dans laquelle on peut piocher. C’est source de liberté car personnellement, je suis assez frustrée quand face à un problème que j’ai, on me donne une manière de faire mais que celle-ci ne m’attire pas / ne correspond pas à mes capacités (ou a déjà démontré son inefficacité chez nous).

Exemple : les jeux symboliques constituent une des 9 sortes de jeux répertoriées par l’auteur. Il s’agit de prendre des poupées, des figurines, des nounours, pour jouer et rejouer une scène difficile. Des copines à moi ont pris l’idée dans Qui veut jouer avec moi  de L. Cohen, et l’ont appliquée avec un brio et des résultats qui m’ont épatée. 
Mais moi… moi j’ai du mal. Mes faibles tentatives dans ce sens, en plus de se heurter à mon manque d’aisance, n’ont pas forcément rencontré de succès (« nan ! on joue à autre chose ! »), et donc il serait assez décourageant pour moi qu’on me présente ce mode de jeu comme le moyen ultime et unique de venir en aide à mon fiston. 
J’ai donc été bien contente de lire, à côté de cette proposition, d’autres suggestions beaucoup plus à ma portée. (et en plus, vous voulez que je vous dise ? En m’appropriant ces suggestions, et en parallèle, à force de lire des exemples concrets de jeux symboliques, lentement l’envie / l’inspiration pour refaire des tentatives dans ce sens fait surface ; parce que plus on joue avec son enfant, plus on progresse dans le jeu et donc on devient plus capable d’aborder des types de jeux qui nous sont spontanément moins naturels).

  • La diversité des exemples aide également à identifier des pistes très concrètes
Par exemple, je vous ai raconté comment suivre des ateliers Faber et Mazlish nous avait permis de découvrir les bienfaits de batailles sur le lit, favorisant le contact corporel et le défoulement. Mais nous faisions souvent cela en mode guilis. 
La lecture de L. Cohen avait commencé à me mettre le doute quant aux bienfaits des guilis, pouvant avoir des effets négatifs. Mais faute de solution valable de remplacement, je préférais tout de même y avoir recours. Là, hop, non seulement j’ai enfin compris pourquoi les guilis c’est moyen (l’enfant subit les guilis), mais j’ai de quoi les remplacer (l’enfant ME fait des guilis, l’enfant me tombe dessus, l’enfant doit essayer de me faire tomber, l’enfant m’assomme à coup d’oreillers, l’enfant monte sur mon dos et c’est lui qui me guide, moi, monture docile). Mais je viendrai ptet en reparler en temps utile...


Bref, un chouette bouquin, dont je vous conseille vivement la lecture (mais je crois qu’il est encore assez peu répandu dans les bibliothèques ; à vous d’y remédier 😉 ), et dont je viendrai vous partager quelques Petits Bouts comme j’ai pu le faire avec Qui veut jouer avec moi de L. Cohen.



Mais alors, justement, puisque nous parlons de L. Cohen : ces deux livres traitent à peu près du même thème : le jeu avec son enfant, et son intérêt éducatif. Alors, lequel privilégier ?

Hum, pas évident de répondre à cette question de manière fiable, car bien évidemment, ayant lu L Cohen avant de lire A. Solter, ma perception de la seconde a pu être biaisée par ma lecture du premier.

Néanmoins, j’aurais tendance à conseiller la lecture d’A. Solter en première instance.
  • Plus clair et plus synthétique que L. Cohen
  • Plus structuré, quand L. Cohen est plus fouillis : chez Développer le lien par le jeu, la table des matières par problème puis par source de problème est vraiment très précieuse
  • Du coup, plus immédiatement aidant face à un souci : en lisant L. Cohen, on trouve plein d’idées qu’on a envie de mettre en place chez soi, mais avant de trouver celle qui correspond à son urgence du moment, on est susceptible d’avoir à manger un certain nombre de pages. On peut aller à l’essentiel avec l’autre
  • L. Cohen contient plus de détails, et développe davantage certains thèmes : l'apaisement des disputes, le développement de l’estime de soi, de la sensibilité des garçons, de la force des filles. Idem, le point de vue sur les jeux de guerre, les jeux violents, est davantage développé.
Bref, les deux lectures se complètent bien ; pour une première approche, A. Solter est particulièrement susceptible d’apporter rapidement des clés à des parents soucieux, quand lire L. Cohen dans un deuxième temps sera sans doute plus long, mais viendra utilement compléter / enrichir.


A bientôt pour quelques petits bouts de d’Aletha Solter !