jeudi 19 juillet 2018

Recycler son pain sec (Voire rassis. Voire en béton armé) : les Semmelknoedel, boulettes germaniques

Le pain sec a toujours été un de mes grands copains. En tous cas, à en juger par la manière dont il revenait sans cesse chez moi !
C'était d'ailleurs un des points qui me plaisait bien dans les petits-déjeuners porridge : exit le gaspillage de pain devenu rassis. Le pain ayant à ce moment plus ou moins disparu de chez nous (car nous en mangeons très peu sinon, tout au plus avec le fromage, et encore !): pas de pain, pas de pain sec.
Bon, mais, la conjonction TooGoodToGo + une certaine lassitude de certains membres de la famille vis-à-vis du porridge a fait que le pain a regagné du terrain chez nous, et son co-pain-sec (CLAPCLAPCLAP applaudissez le jeu de mots laid !) avec lui.

Qu'à cela ne tienne, j'ai ressorti une recette chermanique dont je vous avais déjà parlé, mais sans jamais vous la donner (hooooouuuuuuu !!!)

Les Semmelknödel
(prononciation phonétique : Zémeulkneudeul)

Grâce à cela, quand divers quignons de pain commencent à s'accumuler dans la panière à pain, je peux victorieusement repousser la culpabilité qui m'envahit, en sachant que, d'ici pas longtemps, je viendrai transformer ces machins en trucs bons à manger.

Cette recette se marie particulièrement bien avec des viandes en sauces, ou, surtout, des crèmes de légumes telles que celles suggérées dans mon billet sur les plats sans viande : champignons à la crème, poireaux à la crème, salsifis à la crème... mais surtout, surtout, une bonne crème aux champignons, par exemple aux pleurotes 
Hummm... les Semmelknödel se gorgent de sauce et nous, on s'empiffre.

Bon, maintenant qu'on a dit ça, je vais quand même vous la donner, cette recette.

pour faire des Semmelknödel, vous aurez besoin de
  • pain sec, réduit en morceaux, si possible assez petits (genre croutons pour soupe); je vous donne les proportions en partant du principe que vous avez un gros bol de croutons à "transformer", à vous d'adapter si en fait vous avez hold-upé une boulangerie entière / vous allez recevoir 40 personnes à manger (à vous de voir; des Knödel pour 40 personnes, c'est un challenge. Du riz, ce serait pas mal non ?)
  • 1 œuf
  • 1 tasse de lait (si on souhaite faire cela sans lait animal,  on peut utiliser du lait de riz. Dans ce cas, rajouter 1 œuf. Si on souhaite faire sans œuf, eh ben... je sais pas)
  • 50 g de beurre
  • 1 ou 2 oignons
  • du persil et/ ou de la ciboulette
  • 1 pincée de noix de muscade
  • sel, poivre
  • un peu de farine

Une fois le pain sec réduit en morceaux, verser dessus le lait bien chaud dans lequel on aura fait fondre la moitié du beurre. 
  • Remuer puis couvrir et laisser reposer au moins 15 minutes pour que le pain s'imbibe.
  • Pendant ce temps, faire bièvement suer les oignons détaillés en petits morceaux dans le beurre, rajouter sel et poivre
  • rajouter l’œuf au mélange pain + lait, puis rajouter les oignons, herbes, muscade, et une ou 2 cuillères à soupe de farine (pour la tenue: ça fait ciment)
  • A ce stade, ça donne une patouille engageante, et c'est le moment de régresser totalement : on y met les mains ! Donc, avec les mains qu'on a saupoudrées de farine, on se saisit de la pâte et on forme (en mode boule de neige) des boules d'une taille approximative (grosse balle de ping-pong / petite balle de tennis).

Deux options ensuite :
  • pour manger les Knödel tout de suite, on jette les boules ainsi obtenues dans de l'eau bouillante légèrement salée, on descend tout de suite le feu, on laisse cuire à tout petits bouillons pendant 2 minutes puis on descend le feu au max et on laisse cuire doucement pendant 10 minutes. On égoutte avec une écumoire, et on sert chaud en le recouvrant de la sauce. (comptez 2 boules pour un adulte)
  • pour manger les Knödel un autre jour, on les congèle crus (on les jettera directement dans l'eau bouillante en prévoyant 2-3 minutes de cuisson supplémentaires). Pour cela, la seule solution que j'aie pour le moment est d'envelopper chaque boule dans un morceau de papier cellophane, puis hop, au congél direct. Ce n'est pas du tout dans la lignée ZD, ça, et pour tout vous dire, depuis que j'ai mené ma guerre anti-papier-cellophane, la préparation de Knödel est demeurée l'unique moment où j'ai recours à ce suppôt de Satan au papier cellophane. Si vous avez une idée alternative, je suis toute ouïe. Petite précision : on ôte le papier cellophane AVANT de jeter le machin dans l'eau bouillante.


















Bon appétit !!
(ouais je sais, ça fait plutôt plat d'hiver. Mais... Winter's coming ! Je suis à l'avance sur mon temps, c'est tout)

DISCLAIMER. 
Veillez à ne pas faire cette recette pour la première fois devant des gens que vous voulez épater : 
si vous avez fait une pâte trop molle / pas assez compacté vos boules, il y a le risque que vos Knödel partent en cacahuètes dans la casserole pendant la cuisson.
Ce sera toujours bon, mais beaucoup moins esthétique. 
Laissez-vous donc un peu de temps pour ajuster...

Petit Bout par Petit Bout décline toute responsabilité pour radiation de l'émission Top Chef et autres dommages à votre réputation culinaire

samedi 14 juillet 2018

Du soutien pour Maman #3 : 7 critères pour s'assurer une VRAIE détente quand les enfants sont gardés

Avoir des enfants c'est chouette.
S'en occuper, aussi.
Mais pour tenir la distance, pour gérer nos besoins d'adultes afin d'être en mesure de gérer leurs besoins d'enfants, il est souvent vital de s'aménager des créneaux sans enfants.

Chez moi, depuis plus de deux ans maintenant, c'est par le biais de la garde à domicile que je récupère de précieux moments "bien à moi". Je vous invite à aller relire ce billet sur le montage financier qui permet de limiter sérieusement les coûts.
Mais ces deux années ont été très différentes, à bien des égards, et notamment sur la manière dont faire garder mes enfants m'a aidée (ou pas) à conserver un semblant d'équilibre personnel (pour ne pas dire : mental).
Comme c'est une problématique d'utilité publique, je viens vous partager le fruit de mes observations sur le sujet : en effet, j'ai fait l'expérience d'à quel point l'efficacité de ces créneaux de garde sur le rechargement des batteries maternelles peut être variable.

Plus on passe de temps avec ses enfants, plus on a intérêt à s'organiser pour que les moments sans eux soient efficaces.
Voici donc 7 points à prendre en compte pour "faire garder ses enfants utile", c'est-à-dire, que le ressourcement soit bien au RDV.


1. Durée des créneaux

On fait évidemment avec les possibilités que l'on a, mais autant que possible, il est bon de veiller à ce qu'un de nos créneaux réguliers au moins soit "assez long" : n'oublions pas qu'en tant que maman, on met toujours un peu de temps à se déconnecter (au moins partiellement) de nos responsabilités de maman. Peu importe la manière dont on a prévu de passer le créneau, si on le fait dès le départ avec une horloge en tête / la perspective de retrouver nos mômes, ou si on est déjà en train de planifier ce qu'on va faire quand on les retrouvera, l'effet coupure en prend un sacré coup.
Quelle durée minimale ? 
Cela fluctue évidemment en fonction des contraintes (si on doit systématiquement prévoir 1/2h de route pour le moindre truc par exemple. Ou si à l'inverse on a un bébé allaité à gérer), mais en ce qui me concerne, j'ai vu qu'il me fallait au minimum 1 créneau / semaine d'au moins 4-5h. Si j'en ai 6, c'est encore mieux.
Bien entendu, c'est personnel, ça dépend des possibilités, mais c'est un point à avoir en tête / une variable à ajuster si on remarque que quelque chose cloche !


2. Stabilité et prévisibilité des créneaux

Oh punaise, là, typiquement, ça a été la différence énorme entre année IEF 1 et année IEF 2 chez nous :
  • L'an dernier, j'avais un seul mode de garde (hormis les petits babysittings du soir):  une personne, fournie par O2, avec des créneaux très fiables, réguliers dans le temps (mardi, jeudi).
  • Cette année j'ai jonglé entre différentes personnes, des personnes extérieures, des personnes au pair arrivant, repartant (certaines plus vite que prévu), des dépannages d'amis / famille, j'ai alterné des moments où j'avais plusieurs personnes à dispo, d'autres ou je n'avais persoooooooonne, bref, je n'ai pas eu de routine de garde. Une semaine c'était tels jours à tels horaires, celle d'après c'était différent, la suivante encore.
Dur dur !
  • beaucoup plus difficile de planifier son temps, et donc d'en profiter
    • à Strasbourg, je pouvais prévoir mes créneaux des semaines à l'avance, prendre des RDV en étant sûre d'être disponible (ou à l'inverse, prévoir une sortie avec les enfants sans me demander si, en fait ça n'allait pas tomber sur ZE jour où j'aurais pu les faire garder), et si j'avais envie de voir une copine overbookée je savais ce que je pouvais lui proposer, et nous finissions toujours par trouver une possibilité, avec 6 semaines de délais au besoin. 
    • Cette année... ben vous reprenez ma phrase précédente et vous rajoutez des "ne pas". Du coup il m'a été bien plus difficile de faire les choses auxquelles je tenais
  • charge mentale x10 puisque j'ai passé mon temps à envoyer des sms tous azimuts pour prévoir la semaine suivante; d'autant que, rappelons-le, la routine, c'est reposant...
  • stress constant : allais-je réussir à me trouver le temps nécessaire pour ce que j'avais à faire / pour moi ? Du coup, l'effet "je suis bien avec mes enfants car je sais que j'aurai des moments pour être bien sans eux" était beaucoup moins présent, une épée de Damoclès pesant en permanence sur ces moments "bien sans eux".

Bref, le critère de la stabilité est trèèès important dans le choix du mode de garde; et typiquement, si c'est votre maman qui doit faire partie de la solution, mais qu'elle craint d'avoir trop de contraintes, il vaut mieux insister pour un créneau régulier, même moins fréquent (une matinée tous les 15 jours ), que pour du "on voit spontanément", même potentiellement plus fréquent. Ou alors, compter sur quelqu'un d'autre pour assurer le minimum stable.


3. Une vraie séparation physique, notamment auditive

Celle-ci est automatiquement présente si on fait garder son enfant à l'extérieur : crèche, garderie, centre aéré, assistante maternelle, chez une copine ou un membre de la famille.
En revanche, c'est plus compliqué si on a recours à une babysitter / nounou à domicile.

En ce qui me concerne, je m'étais réjouie de ce que notre nouvelle maison, avec ses 3 niveaux, allait me le permettre facilement. J'ai vite changé d'avis : non, être tout en haut de sa maison, en train de se reposer / bosser / peu importe, mais avec les enfants "quelque part" tout près, ce n'est pas un bon plan pour déconnecter
Il ne s'agit même pas du fait qu'ils pourraient venir nous déranger / solliciter. Les miens ne le faisaient pas. Mais rien que les entendre, entendre leurs protestations, la manière dont la babysitter gère ou ne gère pas, etc : l'effet déconnexion est complètement perdu.

Une seule solution (enfin, en fait, 2. Mais la seconde fera l'objet du point suivant, donc 1. un peu de patience 2. un peu d'égards pour la structure de ce billet, merci)
Donc une seule solution-même-si-en-fait-deux : émigrer
  • Aller se poser à la bibliothèque, dans un Starbucks ou un salon de thé sympa, 
  • se faire inviter par une copine... 
Notre déménagement m'a, à ce niveau, ouvert des possibilités absolument extra. 
Non seulement j'ai la possibilité, avec le réseau commercial que j'ai rejoint pour la partie RH, de me rendre dans leurs locaux, en mode co-working, mais surtout, notre résidence s'est révélé être un espace riche en possibilités ! 
Je vais régulièrement passer la journée chez une de mes voisines : nous nous installons sur sa table de salle à manger, l'une en face de l'autre, elle gère ses trucs, moi les miens. Nos moments "studieux" sont régulièrement interrompus par des pauses papote, notamment au moment du déjeuner. Et celui-ci est soit concocté par elle (miammmm), soit j'y contribue en arrivant avec, sous mon bras, un tupperware (en verre, hein) de langue de bœuf faite-maison tout droit sorti de mon congélateur. 
  • Temps de trajet : 30 secondes. 
  • Difficulté à me garer : énooorme !
  • Cumul vie sociale et temps au calme pour avancer sur mes sujets : +1000.
Je faisais la même chose avec une autre de mes voisines pendant son congé maternité un peu prolongé. Depuis qu'elle a repris, j'ai les clés de sa maison, et l'autorisation de venir m'y réfugier quand je veux, mon PC et mon pique-nique sous le bras. Comme je le lui écrivais dans un SMS récemment : "j'ai fait 50m, je suis chez toi, y a pas mes enfants, c'est calme, c'est le bonheur".

Réciproquement, j'ai volontiers accordé asile à une copine-voisine ayant commencé à s'offrir quelques créneaux de garde sur ses fins de journée, mais ne sachant comment se reposer quand ses enfants étaient juste de l'autre côté de la porte de sa chambre (voire, y tambourinaient). 
Consciente de l'importance de cette séparation physique, je l'ai mise à l'aise : elle pouvait venir chez moi, et choisir entre causer avec moi, ou filer tout en haut s'isoler dans ma chambre et lire, passer des coups de fil, faire une sieste, n'importe ! (sans que je m'offusque ni ne dise du mal d'elle sur le blog, évidemment. C'est pour cela que j'écris si peu sur le blog en ce moment, en fait : j'ai plein de choses à dire mais comme c'est du mal au sujet de gens sur lesquels j'ai promis de ne pas médire, je me retrouve à court d'inspiration. Si si. J'vous jure. C'est l'explication)



4. La possibilité d'être tranquille, chez soi !

Eh oui, quand même, ça aussi, c'est un souci qu'on a quand on fait garder ses enfants à domicile : pouvoir passer du temps tranquille, seule, et chez soi. Car les solutions citées au point 3 impliquent toutes de laisser le terrain aux fauves, et ce n'est pas toujours propice à la détente :
  • Pour des raisons financières, d'abord : c'était ce qui me manquait l'an dernier, c'était chouette de retrouver des copines au resto, mais bon, pas très économique à la longue
  • pour des raisons logistiques, ensuite : y a des moments, on aimerait bien ne pas avoir ses gosses dans les pattes pour RANGER. (par exemple) Ranger TRANQUILLE!
  • pour des raisons de détente, enfin :  être seule chez soi; pouvoir, même, s'allonger sur son lit; faire une sieste, peut-être ?
  • Accessoirement, on pourrait aussi avoir envie d'inviter une copine à boire un café ou déjeuner, au lieu d'être l'éternelle squatteuse.

Donc, dans le choix du mode de garde, des horaires, et dans les réflexions logistiques, il est bon d'inclure la possibilité, au moins de temps à autre, d'expédier tout ce joli monde DEHORS, pour se retrouver seul maître chez soi
Au moins sur une partie du créneau : 
  • grande balade au parc ou dans les rues de la ville, 
  • à Strasbourg il y avait eu des journées au Vaisseau, il m'était même arrivé d'aller y déposer nounou et enfants le matin, pour aller les y chercher en fin de journée, quand le trajet s'annonçait trop compliqué pour leur permettre de le gérer de manière autonome.
  • ici ma grande amie est notre ludothèque chérie : à condition d'avoir une babysitter assez mature pour gérer le quart d'heure de trajet à pied dans les rues, hop, c'est plusieurs heures de calme chez moi.

Inclure la possibilité donc... et l'utiliser !


5. Le bon mix entre l'utile et l'agréable

Faire garder ses enfants, c'est très précieux, à la fois pour
  • se déstresser en faisant des choses sympa, qui nous détendent, des trucs qu'on aime
  • se déstresser en faisant des choses utiles, que le fait de pouvoir cocher sur notre to-do list contribue à notre détente / le maintien de notre stressomètre à un niveau acceptable, mais qui sont nettement plus compliquées à accomplir avec des enfants dans les pattes : administratifs, RDV relous, ménage, rangement,...

Bref, faire garder ses enfants utile, cela suppose de réussir à mixer les choses qui nous font nous sentir bien "pour nous", et les choses qui nous font nous sentir bien "dans notre vie", en nous aidant à avoir le sentiment de la maîtriser.

Quel est le mix idéal ? Haha, ne comptez pas sur moi pour vous donner la recette, hein : évidemment, il n'y en a pas, ça dépend, du vent, de l'âge du capitaine, de la personne en question, du moment, bref. 
Mais c'est juste à avoir en tête, histoire, de temps en temps, d'opérer un petit recentrage : 
  • "laisse béton le ménage, poulette, et offre toi une heure en tête à tête avec un roman" (et, par extension, communiquer cela au conjoint parce que si avoir agi ainsi expose à un "ben dis donc c'est crade ici" au retour du héros le soir, bonjour le moral. Une petite remise au point sur le pourquoi de ces heures de garde s'impose alors) 
  • ou à l'inverse "bon, quel est le truc sur ta to-do list qui te stresse sournoisement depuis longtemps, et que tu vas pulvériser lors de ton prochain créneau de libre"


6. Le refilage éhonté des moments relous

Dans la vie de parent, il y a des moments potentiellement plus conflictuels, donc plus usants que d'autre. Citons (liste non exhaustive...)
  • les couchers : coucheeeez-vous, reeeeestez couchés et ennnnndormez-vous bon sang
  • les repas :  restez assis, parlez moins fort, non pas par terre l'assiette, il te reste du yaourt,oui y a que ça à manger, la glace ce sera au goûter,  non postillonner la bouche pleine de purée n'est pas une bonne idée, étaler la purée dans les cheveux du frère non pluuuus, 
  • les bains, 
  • les sorties au parc... 
Chaque parent a ses moments "préférés". 

De mon expérience, il est particulièrement bénéfique à tout le monde de s'arranger pour que, dans le lot des heures où l'on confie son enfant à quelqu'un d'autre, figure l'un ou l'autre des moments un peu plus usants à gérer. Il est beaucoup, beaucoup plus facile de rester patient face à un repas un peu compliqué, quand on n'a pas la charge de 100% des repas. Beaucoup beaucoup plus facile de rester zen face à un coucher compliqué, quand ce n'est pas le centième coucher compliqué qu'on assume d'affilée. 
Pour la personne à qui on confie l'enfant, bon, eh bien, au pire, ça fait un moment un peu relou. Et encore : 
  • n'oublions pas qu'il y a bien des chances que ça se passe différemment avec cette personne, puisque nos enfants ont une sacrée tendance à nous réserver la majorité de leurs comportements agaçants (merci la figure d'attachement). 
  • Dans tous les cas, faisons-le sans scrupule : un diner un peu énervant, ça n'a pas du tout le même impact que la répétition des mêmes dîners un peu énervants chaque jour de la semaine. La babysitter / nounou, etc, elle, quand elle rentre chez elle, elle laisse nos enfants derrière elle. Sa journée avec eux est finie. La nôtre : jamais.
C'est ce que je disais récemment à une copine voisine dont nous avons gardé les enfants pour une soirée. Elle craignait de m'infliger le coucher compliqué de son Pas-encore-un-an : moui, ben, au pire, ça allait nous faire une soirée un peu égayée par un bébé en pleine forme nettoyant notre parquet en rampant dessus dans son Babygros. 
Ça n'allait pas nous faire grand mal, et surtout le désagrément éventuellement causé n'aurait rien à voir avec l'agrément d'une soirée, pour les parents-heureux-mais-un-peu-fatigués-quand-même, SANS ce même bébé Duracell. 
Accessoirement, Bébé Duracell s'est finalement endormi à 20h45 au bout d'un accompagnement au sommeil de maxi 10 minutes. 
Y a pas de justice je vous dis.

Donc voilà, il peut être bon de faire commencer le créneau de l'après-midi par le déjeuner, ou terminer celui du matin par un déjeuner. Ou faire un créneau 10h30-14h30 qui permet d'arriver à une heure où les enfants sont déjà à la sieste. N'importe quoi, pourvu qu'on puisse effectivement compter, dans sa semaine, sur quelqu'un d'autre pour nous décharger d'au moins un épisode un peu délicat. Ce n'est pas de la lâcheté, c'est de l'auto-conservation.

Pour ceux qui ont des enfants plus grands et scolarisés,  bien entendu, le refilage du créneau devoirs figure aussi parmi les priorités à envisager : imaginez, une fois par semaine, que ce soit quelqu'un d'autre qui s'y colle.  Ça fait rêver, hein ? Just do it.


7. La confiance dans le fait que ça se passe bien, et le lâcher-prise sur le fait que ce sera le cas

Eh oui. Pas toujours facile de trouver quelqu'un envers qui on aura assez confiance pour lui confier ses enfants pendant plusieurs heures, et pouvoir le faire le cœur tranquille.

J'en ai récemment fait l'expérience avec mes déboires mamie-au-pairesques : confier ses enfants quand on se demande avec angoisse commeeeeeent ça va se passer, c'est pas super détendant. 
A l'inverse, ma petite sœur vient de repartir après être venue me dépanner pendant 15 jours, et voir à quel point elle prenait soin des enfants, et veillait à rester en ligne avec notre fonctionnement éducatif, m'a permis de passer des temps "sans enfants" particulièrement efficaces à tous points de vue.

Il s'agit donc d'investir du temps dans la sélection, et d'oser être un peu difficile (je lisais récemment le témoignage d'une fille dont la belle-sœur insistait pour garder les enfants, mais prévenait bien qu'elle n'en ferait qu'à sa tête avec eux, c'est-à-dire en complète contradiction avec le mode de fonctionnement de la fille en question. ) : si c'est tellement loin de ce qu'on souhaite pour son enfant qu'on ne pourra pas profiter sereinement des heures de garde, on est légitime pour les refuser / chercher une autre solution ! 
A ce niveau, faire marcher le bouche-à-oreilles est très précieux : une des babysitters qui m'ont dépannée ces dernières semaines m'a été recommandée par une de mes voisines (oui, je sais, je fais que parler de mes voisines; mais elles sont chouettes, que voulez-vous que j'y fasse ? Pour vous aider à vous y retrouver, je pourrais ptet leur donner des numéros.... mais V1, V2, ça fait un peu missile...). Ladite voisine connaissant bien mes enfants, elle avait pu m'assurer que le courant passerait bien entre cette fille d'amis et mes rejetons, et elle ne s'est pas trompée !
Par ailleurs, oui, un peu de lâcher-prise : certaines choses peuvent ne pas se passer exactement comme on le souhaiterait, mais est-ce si embêtant au regard de ce que ces heures de liberté nous apportent / apportent aussi à nos enfants ? 
Il s'agit de peser le pour et le contre, en pensant bien, tout de même, que le contact avec un parent détendu aux batteries pas-trop-vides est un besoin de l'enfant aussi. Si être adulte, c'est être au bout du rouleau, est-ce que grandir vaut la peine ?



lundi 9 juillet 2018

Point - progression en mai - juin 2018

Allez, c'est la fin de l'année ! Je la termine sur les rotules, les dernières semaines ayant été particulièrement éprouvantes, avec beaucoup, beaucoup de choses à gérer et mes cafouillages mamie-au-pairesques pour fluidifier le tout.

Les enfants, en plus de souffler, l'une 3 bougies, l'autre 5, ont quand même réussi à apprendre des trucs. Étonnant, non ?;-)


Concernant la Bébounette, je note surtout 
  • de longues séances avec les lettres rugueuses
    • elle en maîtrise une bonne quinzaine au minimum, et gère les associations avec les images fournies dans notre coffret
    • Elle est à fond, se concentre volontiers, et j'avoue que je me dis que les séances d'IEF juste avec elle, l'an prochain, vont être bien faciles. (Vais-je déchanter ? Je m'en fous. Peut-être même auriez-vous une expérience de Numéro-2-super-simple-à-gérer-en-IEF-jusqu'à-la-scolarisation-de-l'aînê-et-là-ce-fut-l'enfer à partager ? Grand bien vous en fasse, mais surtout, surtout : gardez-la pour vous ! Pour le moment, j'ai besoin d'avoir des illusions)
  • été = sandales = la Bébounette sait désormais faire et défaire ses boucles de chaussures (c'est bien pratique). Notons que le Bébou ne sait pas en faire autant, mais que ses boucles à lui sont un poil plus dures et plus difficiles à atteindre.
  • Pour ses 3 ans, nous lui avons acheté un vélo-de-grande pour prendre la suite de la draisienne, mais pour le moment les progrès sont discrets. C'est aussi du au fait que l'environnement est moins favorable que du temps où nous entraînions son frère : exit les longues allées plates de notre parc strasbourgeois, notre impasse privée est en pente et cela complique les choses... (à la fois pour elle, et pour moi, parce que franchement, c'est crevant)


Concernant le Bébou
  • le plus remarquable est sans conteste : d'énormes progrès en motricité fine (qui ne se sont pas produits par hasard : je vous dois un billet sur les réflexes archaïques et leur intégration)
  • du coup, nous avons un F. qui, enfin, essaie et réussit à colorier "sans dépasser", qui a plus dessiné (et non gribouilllé) en 2 mois que les 2 années précédentes, et qui, même, a fait ses premières tentatives réelles d'écriture, et ce à plusieurs reprises : plusieurs proches ont ainsi reçu du courrier de sa part, avec leurs noms écrits (parfois en mode Picasso : des lettres en plusieurs exemplaires, un peu dans tous les sens)
  • en parallèle, nous avons avancé en lecture, sur la série rose.
  • lui que j'avais déjà remarqué très sensible aux couleurs, a fait preuve aussi d'une énorme persévérance pour trier l'intégralité d'un lot de boutons dans des teintes variables, acheté chez Action il y a longtemps. C'est une activité qu'il a fait à plusieurs reprises, et, moi qui au départ n'avait sorti qu'un petit tiers du sac, j'ai du, à sa demande, mettre à disposition la totalité ! 
  • Ah, et puis, si, au niveau spi : nous avons eu la surprise de constater, au cours d'une prière familiale du soir, que F. connaissait en fait déjà par cœur la prière du Notre Père (que nous sommes pourtant très loin de dire régulièrement).
Nous avons aussi fait quelques autres machins mais je vous avouerai qu'au fur et à mesure que les semaines ont passé les créneaux IEF ont décru : entre la perspective de sa scolarisation prochaine, et mon niveau de fatigue / sollicitation encore en hausse, j'ai souvent fait l'école buissonnière...



Concernant la Gwen :
elle est à demi morte, mais tant que c'est qu'à demi, c'est bon.
Beaucoup, beaucoup de sollicitations, beaucoup de stress sur de nombreux plans, mais, tout de même, un gros soulagement : elle a "rentré" son premier client RH à la fin du mois de juin !
Évidemment, ça n'a pas allégé ses semaines, mais au moins, cela allège le poids des interrogations financières: y aura de quoi payer les vacances et le jardinier (une condition posée par Monsieur Bout à l'achat de la maison) et puis du coup, elle investit du temps dans le service à ce fameux client plutôt que dans la chasse au client, justement.
Et honnêtement, ce retour au boulot lui fait du bien ! Le seul souci est que les autres pans de sa vie refusent obstinément de prendre moins de place...


lundi 2 juillet 2018

10 points à discuter en couple au moment de s'embarquer dans l'instruction en famille

Allez, zou, aujourd'hui, une tranche de courrier des lecteurs !

"maintenant que ma 2e fille est née et que je suis en congé de maternité, on se lance dans la grande aventure de l'IEF. On en parle depuis 2 ans avec mon homme (depuis que j'ai découvert que ça existait en fait), et on est dans une optique d'essayer et, comme vous en fait, de réévaluer chaque année si chaque membre de la famille y trouve son compte.
Bref, ma question est: quels sont les points à bien discuter en couple avant de se lancer. Genre une liste des sujets à aborder pour vérifier qu'on est bien sur la même longueur d'onde et qu'il n'y a pas de malentendu. Que ce soit niveau pécunier, niveau éducation, niveau instruction proprement dite, niveau vie sociale/relationnelle, etc."
Ch'est une bonne question, cha, car le choix d'instruire soi-même ses enfants (=Instruction En Famille = IEF pour les intimes) étant loin d'être un choix conventionnel, il peut être source d'un certain nombre d'angoisses : que vont devenir nos poussins sur ce chemin non balisé ???
Or, l'angoisse activant les zones de notre cerveau les plus archaïques, tout sujet angoissant se prête particulièrement bien aux prises de bec, notamment conjugales.

Voici donc un aperçu (vu de ma fenêtre), des points qu'il vaut mieux aborder de manière un peu détaillée avec son conjoint, au fur et à mesure que le projet d'IEF se dessine.




I. Autour de l'instruction en elle-même

  • 1. Le mode d'instruction 
Cela suppose de parler des raisons du choix de l'IEF, qui orienteront la manière dont on fait IEF. S'agit-il de laisser l'enfant suivre son rythme ? De lui éviter une collectivité violente ? D'éviter l'école du coin au niveau affligeant ? (à noter, on peut avoir des raisons très différentes de son conjoint pour choisir l'IEF. Ce n'est pas un problème en soi. Mais quelque chose qu'il faut avoir en tête car du coup, le "succès" de l'IEF ne se mesurera pas de la même manière pour l'un ou pour l'autre, et donc cela demandera plus de communication)
Du coup, quels objectifs se donne-t-on, que doit apprendre l'enfant ? Comment ? Quelles méthodes ? Typiquement, si une maman pratique le unschooling avec ses enfants et se retrouve dans le cas d'un enfant qui n'entre pas dans la lecture tôt, mais plutôt plus tard, y a intérêt à en avoir discuté avec le papa car cela peut générer pas mal d'angoisses et de tensions : "Euh, mais, euh, il apprend des choses ?"
A ce niveau, il peut être bon d'avoir discuté un peu de la manière dont on imagine une journée-type se dérouler. D'ailleurs, discuter de la manière dont une journée type dans l'éducation nationale se déroule, ainsi que des attendus de fin d'année / de cycle, peut aussi être utile pour permettre de mettre les deux en regard. (n'oublions pas que même si nous sommes tous plus ou moins passés par le système, nous avons quand même oublié l'essentiel de ce qui s'y passait, surtout pour les premières classes !)

  • 2. L'éducation 
Bon, de toute manière, c'est une discussion à laquelle on ne coupe pas, IEF ou pas. Mais, pour l'avoir vécu, à certains moments, l'IEF peut venir en rajouter une couche. Entendre le papa dire "mouais, à l'école, quand même, au moins il apprendrait le respect des règles", ça peut être un poil énervant.
En effet, avec l'IEF, on décuple le poids de notre style d'éducation sur nos enfants, au détriment de celui d'influences extérieures. Il faut donc être bien conscient que l'IEF/notre style d'éducation peut vite se retrouver dans la ligne de mire si l'enfant manifeste des soucis de comportement.


  • 3. Les alternatives à l'IEF
Quelles seraient, à vue de nez, les points qui nous feraient envisager une scolarisation ? Les conditions pour que cela soit envisageable ? C'est important, parce que cela conditionne aussi une partie des efforts / de ce qu'on est prêt à prendre sur soi. 
Ainsi, chez nous, tant que nous étions à Strasbourg aucune école ne me semblait pouvoir convenir à F., donc il aurait fallu beaucoup beaucoup de soucis avec l'IEF pour me faire lâcher le morceau.


  • 4. L'implication de l'autre parent 
Va t il prendre certains trucs en charge ? 
Quel degré d'information voudra t il avoir ? 
Quel soutien logistique lui sera demandé ? Par exemple, moi, je sollicite Monsieur Bout pour imprimer ce que j'ai à imprimer. Parfois, c'est un bon nombre de pages... 
Quelle liberté pédagogique /  respect des méthodes du parent instructeur ? 
"Naaan faut pas lui parler du Moyen age, j'ai prévu qu'il découvre tout ça par lui meme la semaine prochaine tu gâches tooooout" ou inversement "euh, t'amuses pas à lui donner le nom des lettres surtout, faut dire leur son ! C'est pas 'pé', c'est 'pppp'
  • 5. La place dans l'espace
Quel impact sur l'organisation du logement, la répartition des pièces ? 
Si le salon devient le lieu d'instruction, la "visibilité" de l'IEF est à discuter : tout le monde n'apprécie pas la déco "planisphère et poster de tables de multiplication".
Idem, si ce qui était la chambre d'amis / l'atelier bricolage / le bureau est transformé en salle de classe, l'impact est à discuter ensemble.
L'IEF a une certaine tendance à coloniser l'espace de manière rampante...



II. Autour des effets secondaires de l'IEF


  • 6. La fameuse sociabilisation 
Ah, ça, c'est un vrai sujet, une inquiétude, une question qui revient partout, et sur laquelle on ne peut pas faire l'impasse.
Donc, il s'agit de parler de l'impact sur la vie sociale de l'enfant : quelles rencontres, quelles sorties possibles, à quel prix.
Mais du coup, question annexe, car cette vie sociale peut notamment être reliée à la question du mode de locomotion. Si il n'y a qu'un seul véhicule dans la famille, et qu'il est nécessaire pour envisager un certain nombre de ces sorties, comment peut-on faire ? Se répartir la semaine de manière à ce que les sorties nécessitant un véhicule puisse se faire sur les jours où le conjoint se débrouille pour se rendre au boulot d'une autre manière ? 
Mais il faut également parler de l'impact sur la vie sociale de la maman : je l'ai vu chez nous, déjà que je suis, au départ, plus sociable que Monsieur, mais là, mon envie à moi de voir du monde, de faire voir du monde aux enfants, m'incite à vouloir également profiter des weekends pour cela, et cela a pu rentrer en friction avec l'envie de calme de Monsieur Bout. 


  • 7. L'organisation de l'année. 
Veut-on en profiter pour partir en dehors des vacances scolaires ? Faire de méga voyages ? Bosser en été mais partir hors saison au ski ? Passer 3 mois dans la ferme du voisin / cousin au moment des récoltes ? 
Le rythme de l'IEF étant potentiellement très déconnecté de celui de Monsieur et Madame Tout le Monde, il est bon d'y réfléchir: en effet, la déconnexion peut aussi se faire avec le conjoint, qui devient le seul à avoir des lundis, ou avoir un calendrier de congés qui n'a rien à voir avec le calendrier choisi pour l'IEF. 
Ce point là est sembler moins important en tant que tel, mais il ne faut pas sous-estimer le risque qu'il peut y avoir de creuser un fossé dans la famille.
Par ailleurs, discuter ce point permet de débusquer des aprioris, mais aussi, de découvrir des possibilités : quelles sont les choses, même un peu folles, que l'IEF nous permet d'envisager ? C'est alors aussi l'occasion, pou nous parents, de rêver un peu ensemble, même si on peut très bien décider, après avoir déliré pendant 1h sur le tour du monde en bateau, qu'on se contentera d'offrir aux enfants des stages de voile en début de saison, donc à un prix abordable. Rappelons-le, rêver ensemble, c'est bon pour le moral.
  • 8. L' équilibre de la maman / du parent instructeur
Trèèèèèès important !
Il s'agit que chacun soit conscient que l'IEF est une responsabilité supplémentaire, pas légère, et donc de discuter de la manière dont on va s'y prendre pour éviter que le parent instructeur ne croule sous la charge : avec deux aspects, notamment : 
    • répartition des autres tâches. Déjà qu'être parent au foyer, non, ce n'est pas passer sa journée peinard devant la télé, il est important que le conjoint réalise que parent IEF au foyer, c'est encore moins peinard, et que donc si on doit privilégier certaines choses (l'instruction de notre enfant) ça pourra être au détriment d'autres choses ("mais c'est le bazar ici !" "Rho mais tu aurais pu passer à la Poste quand même, non ?". Ben parfois, non.) 
    • L'IEF signifie passer beaucoup de temps avec son enfant, et ça peut vite devenir du 24h/24... donc réflexion à avoir sur les moyens de s'arranger pour donner du temps "off, kid-free", au parent-IEF : 
      • aménagement des horaires de l'autre parent ?  (et engagement à vraiment consacrer le temps libéré à la gestion des enfants, bien entendu...) 
      • Recours à une aide extérieure ? 
      • Inscription au centre aéré ?
Un point qui nous amène au suivant
  • 9. l'impact financier de l'IEF

Cela suppose de travailler sérieusement sur le budget
    • impact de la perte de salaire due à la disponibilité demandée par l'IEF, 
    • impact de l'éventuel mode de garde destiné à soulager le parent instructeur, 
    • impact du mode d'instruction choisi (Cours par correspondance ?), impact de l'achat de matériel (si Montessori, par exemple)
    • Coût des sorties, des activités
Le choix de l'IEF va peser sur le budget, et donc, impliquer des sacrifices, ou au moins, des choix. Il est donc crucial que chacun soit OK avec les choix faits, afin d'éviter le "ah ben dis donc pourquoi il aurait droit à un globe terrestre et moi pas à une nouvelle paire de chaussures?", ou l'inquiétude devant l'invasion de la maison par de nouveaux supports, de nouveaux supers jeux hyper éducatifs. Quand on est parent IEF, on peut vite être tenté tous azimuts, et cela peut inquiéter (notre conjoint, mais aussi nous-même)
Un autre aspect à discuter est le poids psychologique pour le conjoint ramenant les sous. J'en avais parlé plus généralement dans ce billet, mais en effet, du coup, non seulement le conjoint peut se retrouver seul à porter toute la famille, mais en plus, de sa capacité à ramener le bacon dépend dorénavant un choix de vie important en plus.
Personnellement, quand en janvier nous avons eu certaines discussions un peu houleuses avec Monsieur Bout autour de ce point, j'ai mesuré à quel point l'IEF grossissait l'enjeu : si Monsieur Bout faisait un choix ayant de lourdes implications financières, c'était tout un mode de vie qui était remis en cause. Difficile de garder la tête froide quand on voit son univers menacé !


  • 10. Last, but not least : le discours vis à vis de l'entourage

L'entourage posera un max de questions, et ne nous leurrons pas, les "Whaou, super, vous avez bien raison" risquent de ne pas compter dans les réactions majoritaires. Yep, l'IEF contient un super potentiel de prise de becs avec l'entourage, qui ne se privera pas d'essayer de repérer si, au sein du couple, il n'y aurait pas un "maillon faible" sur la question.
Donc : que voulez-vous dire ? Pourquoi ? Comment communiquez vous sur le sujet, et qui communique ? Car l'un peut ne pas aimer la manière dont l'autre défend les choix ("nan mais là tu tends le bâton pour te faire battre / tu cherches le conflit"), ou l'autre ne pas aimer la manière dont l'un ne défend pas les choix faits : hum, cette impression d'être seul face à la belle-famille un peu hostile au projet, par exemple..



Voilà de quoi occuper quelques soirées! Ceci dit, hein, disons le tout de suite :  le propos d'un tel billet, et le but de toutes les conversations qui pourraient avoir lieu en conséquence, ne peut être d'éviter toute friction au sujet de l'IEF avec le conjoint. Il y aura de toute manière des moments un peu tendus, car chacun évoluant, il y aura un besoin de réajustement régulier. Mais le fait d'avoir déjà abordé ces points pourra toujours aider à ce que les points de vue de départ de l'un et l'autre protagonistes soient tout de même moins éloignés.
Parmi les sujets qu'il ne sert à mon sens pas grand chose d'aborder, c'est l'avenir long terme. Bon, si, on peut toujours tâter le terrain et avoir la surprise de s'apercevoir qu'on est tous les deux partants pour faire cela jusqu'au bac. Mais globalement, vouloir faire des projets long-terme en IEF, c'est vraiment tracer des plans sur la comète.

Bon, et vous, voyez vous des points qui devraient venir compléter cette liste ? Y en a-t-il qui ont particulièrement pesé / posé de soucis entre vous ?