Voici un billet commencé il y a... 4 ans (je pouffe)
Le but de ce billet est d'analyser un peu ce qui peut aider un bébé à dormir.
Sujet épineux, polémique, même ! Alors je précise tout de suite qu'il s'agit de MON expérience avec MES bébés à moi. D'où il s'ensuit
- Que ce billet retrace un cheminement pas parfait (je ne suis pas parfaite ! Oh my God ! J'ai fait des
grosses bourdes trucs pas optimaux avec mes enfants ! Et j'en ferai d'autres) - Le but n'est pas de dire "faites les mêmes erreurs que moi"
- le but n'est même pas de dire "ne faites surtout pas les mêmes erreurs que moi",
- le but est juste de témoigner d'un chemin possible.
- Que ce billet ne doit SURTOUT PAS viser à culpabiliser, à dire que faire autrement signifie être une mauvaise mère, ni même à dire à quel point je suis une mère excellente. Ce billet est comme le reste du blog : c'est un retour d'expérience, qui peut ouvrir des perspectives à une lectrice, et ne pas parler du tout à son voisin.
Il peut inciter à se poser des questions, et le truc cool dans une vraie question, c'est qu'on a le choix de la réponse.
Donc si ce billet vous incite à vous poser la question de "Et si je testais tel truc qu'a l'air de bien fonctionner chez Gwen ?", c'est cool ! A une seule condition : que vous vous autorisiez à répondre à cette question par OUI... ou par NON. Voire aussi par NON à un moment, et OUI à un autre moment, ou l'inverse, parce que dans la vie, bien peu de questions méritent qu'on ne change jamais de réponse à leur sujet.
Voilà, c'était la petite précaution oratoire.
Pour mémoire, avec nos deux premiers, nous avons été des vernis du sommeil bébéesque.
- F. a fait ses nuits à 6 semaines (alors qu'il était né prématuré d'un mois);
- E. a fait sa première nuit à 4 jours de vie (j'ai frôlé l'engorgement, merci), et à 15 jours faisait déjà 1 nuit sur 2 ou 1 nuit sur 3.
Nous pensions qu'il en serait de même avec un numéro 3.
Spoiler : ben non.
Alors, qu'est-ce qui aide un bébé à acquérir le sommeil ?
Rien que cette question sent le soufre.
Car oui, je sais que le sommeil de bébé est un sujet qui divise,
- qu'il existe énormément de points de vue sur le sujet, et que parfois, prétendre vouloir dormir, pour un parent, est taxé de VEO par d'autres parents. (VEO = Violences Educatives Ordinaires pour les intimes; un terme avec lequel je prends certaines distances, puisque du constat extrêmement éclairant et juste du "un tas de choses sont faites aux enfants qui sont socialement complètement acceptées, mais en fait violentes", j'observe et déplore que s'opère souvent une bascule vers le "tout ce que l'adulte fait dans le but de veiller sur lui-même et qui est contraire à la volonté, supposée ou avérée, de l'enfant" )
- Que la seule réponse donnée à un parent épuisé est parfois "Oh mais le sommeil ne s'acquiert que vers 6 ans" - Débrouille-toi avec ça.
Je vous le dis tout de suite : je ne suis pas de cette école. Et je le suis encore moins après avoir fait l'expérience de numéro trois et donc du bébé qui ne dort pas. On ne peut pas forcer un bébé à dormir / à dormir seul, en revanche, on peut le favoriser si on le souhaite. L'accent étant sur le "si on le souhaite".
Et franchement, si on le souhaite, ça vaut le coup, ce n'est pas une ignoble manipulation de notre bébé ni le faire aller contre sa nature, mais quelque chose qui peut être bénéfique à tout le monde. J'y reviendrai.
Enseignement numéro 1 : un tout jeune bébé a une super capacité à dormir selon ses propres besoins, pour peu que rien ne l'en empêche.
Pour peu....
C'est en tous cas ce qui s'est vérifié pour chacun de mes enfants.
Le premier point à gérer, là dessus, c'est d'assurer le bien-être physique de notre bébé. Sacré paire de manches, puisque ces petits êtres ont le culot de naître sans jauge visible (ce ne sont pas des Siiiiiims) ni écran de bord high-tech signalant un réservoir vide ou une couche pleine. Ils n'ont que leurs pleurs pour communiquer, et ces pleurs ont le don de nous mettre facilement dans tous nos états, brouillant potentiellement encore davantage notre capacité à comprendre notre bébé et ses besoins.
Chez mes bébés à moi, comme chez pas mal d'autres bébés, l'ennemi numéro 1 : les douleurs gastriques de tous ordres. Chez nous, il a fallu donc veiller à
- éviter des repas trop rapprochés
J'en parle dans ce
billet sur les bébés à 3 tétées par jour, mais effectivement F. comme E. se sont avérés totalement imperméables à ce qui est généralement présenté sous le nom d'allaitement à la demande. Des tétées trop rapprochées les faisaient hurler de douleur (et se jeter sur le sein pour se soulager, alimentant ainsi un cercle vicieux parfait), pour cause d'estomacs ayant besoin de temps entre chaque repas. Par ailleurs les micro-repas ne leur remplissaient qu'à moitié le bide et renforçaient du coup ce
cercle vicieux.
Nous avons mis du temps pour le comprendre pour F. mis nous avons décidé de tester, "juste 24h" ce que ça donnerait si nous respections un délai de minimum 3h entre chaque tétée (en continuant à répondre à ses pleurs, hein, mais autrement qu'avec le sein : câlin, promenade, portage, bain,...), tout en le stimulant un peu si il venait à s'endormir au milieu de ce repas (hop, change au milieu, ou guilis sur les pieds). Alors, la radicalité du changement observé sur ces 24h ne nous a pas laissé beaucoup de doutes sur le fait que nous avions mis le doigt sur son vrai besoin, même si celui-ci ne cadrait pas avec la littérature que nous avions lue sur le sujet. Nous avons choisi d'écouter notre fils.
Nous avons suivi le même principe pour E.
Dans les 2 cas, nous avons constaté un effet merveilleux : dès que l'estomac n'était plus perturbé par des tétées trop rapprochées, non seulement la dose de pleurs journalière baissait énormément, mais les tétées s'allongeaient, se faisaient plus nourricières, et donc notre bébé espaçait de lui-même encore davantage ses repas : de 3h entre chaque on passait assez vite à 4, voire plus. Or la capacité à espacer des repas aide bien évidemment puissamment à la capacité à dormir longuement sans interruption. Merci et cœur sur elle.
- détecter des douleurs pas normales et agir promptement pour y remédier.
Dans le cas de nos 3 enfants, nous avons eu droit à un RGO (reflux gastro-œsophagien). Quel bonheur ! Le RGO est bien évidemment l'ennemi absolu du bien-être de l'enfant, et donc du sommeil de toute la famille.
Un bébé RGO a notamment cela de fabuleux qu'on peut en confondre certains symptômes avec ses besoins affectifs de nourrisson tout fraichement éclos : évidemment qu'un bébé tout frais adore dormir au contact de ses parents, et que ça lui est bénéfique. Mais un bébé RGO ne va dormir quasiment que comme ça, en position plutôt verticale, souvent en écharpe, et va se réveiller dès qu'on aura voulu le déposer dans son lit, puisque les acides digestifs seront venus chatouiller son œsophage sitôt remis en position horizontale. Le top. (d'ailleurs quand je vois sur certains groupes FB des mamans parler de leur bébé "BABI", bébé à besoins intenses, je me demande, à la lecture de ce qu'elles décrivent, si sous cette appellation ne se cache pas en fait un bébé qui souffre de maux non détectés. En tous cas ça ressemble).
Nous avons observé ce schéma fooormidaaable pour chacun des 3 Bébous.
- Pour F., nous étions novices, nous avons donc mis au moins 15 jours à comprendre le truc. Heureusement notre médecin nous a écoutés, orientés, et nous sommes devenus potes avec le Gaviscon.
- E. a bénéficié de sa place de numéro 2 : 48h d'observation des mêmes symptômes m'ont permis de débarquer direct chez le pédiatre en sachant ce que je voulais.
- Pour H., même problème, même action, j'étais toute fière en mode "héhé, je gère".
Si ce n'est que : pas du tout. Les sources de douleur d'un nourrisson sont de diverses natures, et pour H., nous avons pu explorer le monde merveilleux de l'intolérance aux protéines de lait de vache. Un autre niveau de douleur physique, et de complexité des solutions pour la soulager.
La leçon que je tire en tous cas de ces 3 maternités c'est que c'est une chance de pouvoir compter sur un entourage et un corps médical informés et à l'écoute.
Que de jeunes parents de mon entourage entendent leurs plaintes balayées d'un "Oh mais c'est normal un bébé ça pleure beaucoup", que ce soit en mode vieille école "C'est pour te manipuler / ne le gâte pas / laisse le pleurer ça lui fera les poumons", ou dans sa version plus moderne "C'est normal un bébé ça doit rester collé à son parent H24 pour bien se développer".
Chacune de ces 2 attitudes peut alors empêcher le parent de percevoir que non, ce n'est pas normal, qu'il y a un problème, et du coup, c'est parti pour des mois de galère avant que finalement, un test de Gaviscon ou d'autre chose n'aboutisse subitement à un bébé apaisé et qui dooooort.
A noter : les "vieux" du corps médical sous-estiment très souvent les possibilités du RGO, tout simplement parce que celui-ci était moins répandu "dans leur jeune temps" : du temps où on faisait dormir les bébés sur le ventre. C'est une des raisons pour lesquelles un bébé RGO dormira souvent bien mieux sur le ventre...
2. un bébé peut apprendre assez naturellement à dormir dans son lit, si on l'accompagne
Le cododo, parfois, c'est la vie.
Révélation / Scandale : j'ai failli tuer la nana qui a déboulé dans ma chambre d'hôpital, ma 2è nuit avec H, juste après 2h du matin, alors que ledit minuscule H m'avait tenue éveillée de ses pleurs depuis 22h, tétouillant sans arrêt (ben oui, il avait une montée de lait à stimuler, hein, et il prenait les choses au sérieux), et que du coup c'est finalement en le couchant à côté de moi sur notre lit d'hôpital que nous venions EEEEENFFFFFIIIIIIIN de trouver le sommeil tous les 2.
"Ah mais non madame ce n'est pas autorisé c'est beaucoup trop dangereux !". Graou. (je l'ai repris dans mon lit dès qu'elle a eu le dos tourné. Nanméoh)
Le cododo, parfois, c'est la vie, mais parfois, ça ne nous correspond pas, ou plus, ou ça nuit à la qualité de notre sommeil à nous, ou à celui du bébé.
Idem le portage. Qu'est ce que c'est précieux pour satisfaire le besoin de contact de notre bébé tout en faisant fonctionner la maisonnée en même temps ! Mais devoir systématiquement endormir et/ou faire dormir son bébé en écharpe devient vite lourd (au sens propre comme au figuré).
Avec mes bébés en tous cas, j'ai expérimenté que m'efforcer de les faire dormir, chaque fois que possible, dans leur lit, avait un effet de malade : ils s'habituaient à leur lit comme à un endroit sûr, connu, où on peut dormir tranquillement. Il ne s'agit pas de prétendre qu'on va donner des mauvaises habitudes à son bébé en dormant avec lui au tout début, en l'endormant en écharpe, ou en le faisant plus tard quand c'est nécessaire. Mais en ce qui me concerne j'ai trouvé que veiller à ce que bébé dorme régulièrement dans son lit permettait cet apprivoisement bien utile sur le long terme. Pour E., par exemple, nous avons veillé à la coucher toujours dans son berceau le soir, tout en étant parfaitement open à la reprendre avec nous en cours de nuit si c'était nécessaire.
Apprivoiser son lit en dormant la majorité du temps dedans, c'est ce que F. et E. ont pu faire et c'était cool.
C'est ce que H. faisait jusqu'à ce que son intolérance se déclare et que le poser devienne impossible pendant une longue période, suffisante pour qu'il désaprenne et ait perdu cette habitude une fois la douleur soulagée.
3. Un bébé peut apprendre à dormir de longs moments, pour peu qu'on respecte son rythme
Les cycles du sommeil d'un bébé sont différents de ceux d'un adulte, et un bébé a besoin d'apprendre à s'endormir mais aussi à enchainer les cycles de sommeil : rester endormi, ou en tous cas qu'un micro-réveil ne vienne pas signaler un vrai réveil.
Là- dessus j'ai trouvé que si l'écharpe et la poussette pouvaient être de vrais copains pour pouvoir faire un max de trucs avec le bébé, faire un max de trucs avec le jeune bébé pouvait être bien agréable et facile sur le coup, mais synonyme d'un bon gros tirage de balle dans le pied pour l'avenir.
Pour F., puis pour E. j'ai préféré, les 3 premières mois, m'arranger autant que possible pour ne pas avoir à interrompre leur sommeil, et, si possible, pour que ce sommeil ait lieu chez nous. Ca m'a notamment amenée à refuser de partir en vacances avec eux. Ainsi, l'été qui a suivi chacune de ces deux naissances, nous avons eu un discours clairs vis-à-vis de nos familles : nous ne ferions pas les plusieurs centaines de km qui nous séparent d'eux , mais resterions chez nous, en mode "nous intégrons le nouvel arrivant au calme", car
- au niveau respect du rythme du bébé, un long trajet, c'est la mort
- être "chez les autres" ne permet pas cette même attention à ce rythme : c'est par exemple assez délicat de décaler au dernier moment le déjeuner de toute une maisonnée si bébé manifeste soudain l'envie de manger (et qu'il se laisserait distraire si la tétée avait lieu en public), ou de décider au dernier moment que là c'est le bon moment pour lui pour une sortie, pas avant, pas après.
Pour F., comme pour E., nous n'avons assoupli cette discipline qu'une fois leurs 3 mois passés : à 3 mois, ils faisaient leurs nuits, avaient acquis un rythme stable de sommeil et de tétées. Du coup, à la fois, ils toléraient mieux de petites entorses, mais surtout, comme c'était prévisible, c'était plus facile de prévoir plein de trucs mais de manière compatible avec un rythme identifié et stable.
Procéder ainsi pour E. a été facilité par le fait que F. avait à peine 2 ans à sa naissance : un rythme calme de bébé n'était pas encore trop en décalage avec ses besoins de bambin (il faisait encore de grosses siestes par exemple), et, Monsieur Bout étant au chômage à cette époque, nous pouvions au besoin nous séparer pour que l'un aille au parc avec le grand frère pendant que l'autre veillerait sur le sommeil de la petite sœur.
Bref, vraiment, pour F et E., faire attention à ces 3 points avait vraiment été la clé, et avait permis à tout le monde de passer des premiers mois agréables : nous avons pu les observer
- réguler peu à peu leur sommeil,
- allonger d'eux-mêmes leur plages de dodo sans que nous ayons à intervenir pour cela,
- et profiter de l'énergie de ce sommeil réparateur pour se montrer pleins de vie et sereins dans leurs plages d'éveil.
Nous, parents, reposés à la fois par des nuits plutôt vite bonnes, et par un rythme de journée prévisible, étions à même de bien rester à l'écoute des besoins de nos nourrissons : nous remplissions à fond leurs réservoirs d'amour sur leurs temps d'éveil, et ça permettait un sommeil serein pour tout le monde. Top.
C'est pourquoi... nous n'avons pas suivi tout ceci pour H. :
- non seulement nous nous sommes pris l'intolérance aux protéines de lait de vache qui a pulvérisé le point 1,
- mais la fatigue et les pleurs liés au point 1 nous ont compliqué la prise en compte du point 2,
- et en plus, nous avons complètement zigouillé le point 3 : parents de 2 enfants plus grands, le rythme de bébé est passé un peu derrière pas mal de choses :
- les horaires d'école, de sorties, obligeant à trimballer un bébé à droite à gauche;
- idem nous n'avons pas souhaité nous/les priver de plein de choses pendant les vacances, et donc, en termes de "rester à la maison", haha, nous sommes partis QUATRE fois durant les 2 mois d'été, vu plein de gens, avec des ruptures de rythme perpétuelles, et avec un max de km ne permettant pas toujours de réaliser les tétées au moment le plus opportun pour H, ni de le câliner autant qu'il aurait fallu.
- Hasard, coïncidence ? H., qui manifestait, juste avant le premier de ces départs, de très fortes velléités de faire ses nuits (il en avait même fait 2 complètes, d'affilée, début juillet, espoir espoir), s'est promptement ravisé.
Ouin ouin ouin.
Ce qui nous amène, justement (Admirez la transition !!!), à un 4ème point crucial : la gestion des pleurs.
(vous avez vu le lien, hein. J'ai dit "ouin ouin". A ce niveau de subtilité je m'attends à ce que vous vous prosterniez. Au moins. C'est drôle hein).
Sur le point de la gestion des pleurs, nous avons pas mal tâtonné.
Nous étions clairs dès le début sur le fait que les pleurs de bébé n'étaient pas d'immondes tentatives pour dominer le monde / manipuler le parent, et signes d'un tempérament dominateur qui nous en ferait voir de belles à l'adolescence si nous ne montrions pas tout de suite qui était le plus fort.
Nous avions lu, et vite vérifié, que certains pleurs peuvent être mal interprétés : typiquement, les pleurs d'un bébé qu'on vient de déposer dans son berceau ne signifient pas forcément qu'il faut à tout prix l'en sortir.
Ce sont bien souvent des pleurs de transition, "eh, ça change, c'est bizarre", vite remplacés par un soupir de contentement, et un sommeil détendu et réparateur. Ayant assez tôt repéré qu'en réalité parfois nous intervenions trop vite auprès de F., et qu'en fait attendre 1 minute ou 2 lui permettait de terminer tranquillement de s'ajuster à la nouvelle situation, sans lui demander de ressources qu'il n'avait pas, mais justement en lui laissant le temps de les mobiliser, hop, ça ça a été simple, passé les premiers couacs. (je crois que c'est une fois où j'étais bloquée aux WC - confidence glamour bonjour - qui m'a permis de constater vraiment par moi-même que le bébé sur lequel je voulais me jeter pour le sauver de son berceau avait en fait juste besoin d'un délai de 2 minutes pour s'endormir)
Là où nous avons plus tâtonné, c'est sur la gestion des pleurs du soir
- Au départ nous avions lu qqch sur le fait qu'ils étaient des décharges émotionnelles.
Mais du coup, nous avions interprété ça comme le fait que nous n'y pouvions rien : nous croyions donc bien faire en laissant F. pleurer dans son berceau quand c'était l'heure des pleurs du soir (là où, sinon, le reste du temps nous intervenions), et en venant juste régulièrement lui prodiguer quelques caresses. Avec le recul, c'est quelque chose que nous avons beaucoup regretté, car ca n'a probablement pas aidé à la stabilisation affective d'un F. ayant quand même vécu des
tout premiers jours sur Terre difficiles, difficulté qui expliquait probablement au moins en partie la vigueur de ces pleurs du soir.
- Pour E., nous avions déjà un peu évolué : la laisser pleurer longuement à ce moment nous gênait déjà plus.
En même temps, les premiers jours de pleurs du soir, nous avions constaté que si nous calmions ces pleurs en la mettant directement dans le Mei Tai dès leur démarrage vers 18h, c'était ultra efficace... stop immédiat... si ce n'est que ces mêmes pleurs revenaient alors à 1h du matin, en mode incalmable, et en plus, évidemment à une heure où nous étions beaucoup moins d'attaque pour les gérer (et les voisins, potentiellement moins indulgents).
Nous avons donc trouvé une solution intermédiaire : lors des pleurs de 18h, la déposer dans son lit pendant 10 minutes, en venant régulièrement la voir, puis au bout de ces 10 minutes de pleurs, hop, Mei Tai. Visiblement ces 10 minutes lui permettaient la décharge dont elle avait besoin, et assuraient une soirée/nuit paisible. Nous n'étions pas encore complètement certains de nous, mais c'était une solution qui fonctionnait faute de mieux, et que nous n'avons pas eue à appliquer fréquemment, E. ayant une période de pleurs du soirs beaucoup plus courte et beaucoup moins systématique que son frère.
Pour H., nous avons commencé tranquillement... Nous avons vite appris à identifier ses petits pleurs d'endormissement et à ne pas venir perturber le process qu'ils signalaient, et les premières semaines ont été cools.
Puis l'intolérance aux PLV s'est manifestée, et avec elle les pleurs ont pris une toute autre dimension. Et nous, ça a été la cata : nous sommes bien logiquement devenus ultra sensibles au moindre pleur puisque celui-ci était potentiellement le signe d'une souffrance physique vicieuse que nous ne savions trop comment combattre. Au pire du pire, H. a ainsi passé 36h d'affilée dans nos bras / le Mei Tai (heureusement que nous étions 2 parents à la maison, à pouvoir nous relayer !). Ayant identifié que la meilleure manière de l'endormir était de faire du step dans l'escalier, nous n'avons plus tenté de l'endormir autrement, puisque ça fonctionnait si bien, et sommes devenus des adeptes de step. (Vraiment top, en combinaison avec l'éviction des PLV, pour retrouver la ligne après la grossesse...cf ce billet si drôle)
Les premiers mois, ça ne nous posait pas trop de problèmes. D'autant qu'une fois l'intolérance aux PLV à peu près sous contrôle, nous observions tout de même quelques progrès dans la manière dont H. gérait son sommeil : des plages de sommeil qui s'allongeaient, par exemple. Seulement 1 réveil par nuit... Nous pouvions voir le processus d'apprentissage du sommeil se faire...
Sauf que nos différents déplacements de l'été sabordaient le truc, et qu'une réintroduction trop précoce des PLV conseillée par la première allergo vue (C'est bizarre mais figurez-vous que j'ai changé d'allergo ensuite) n'a pas aidé non plus.
Et du coup... autour des 4 mois, ces progrès ont disparu et la situation a peu à peu empiré : de plus en plus de temps nécessaire pour endormir bébé, un sommeil de plus en plus fragile (que de réveils sitôt déposé), des nuits de plus en plus hâchées,... avec un cercle vicieux puisque moins H. dormait dans son berceau moins il y dormait : pour Monsieur Bout par exemple, il était plus simple de gérer l'IEF de F., ou ses propres études, avec un bébé endormi contre lui dans le Mei-Tai, que de se risquer à aller le déposer et à le voir se réveiller.
Moralité :
- un bébé de plus en plus grognon : que de fois on voyait qu'il était fatigué, mais ne savait comment trouver le sommeil / avait dormi trop peu longtemps avant qu'un micro-réveil ne sonne la fin prématurée d'une pause régénératrice.
- des parents de plus en plus fatigués et grognons
- des grands frères et sœurs trouvant ça vraiment pesant (y compris nos exclamations "chuuttttttt bon sang il dooooooort / dormaaaaait") d'autant que les parents fatigués n'étaient évidemment pas au mieux de leur forme pour passer du temps de qualité avec eux, ni ... pour puiser dans la caisse à outils du parent positif.
Une nuit, vers 6 mois, j'ai soudain réalisé que je n'étais plus prête à allaiter H. la nuit
Et quelques jours plus tard, j'ai investi dans le bouquin "Pleurs et colères des enfants et des bébés" d'Aletha Solter (yes, celle qui a aussi écrit l'excellent "Développer le lien parent-enfant par le jeu", dont je vous ai dit le plus grand bien).
Mais ces 2 points, je vous les raconterai ... dans un autre billet, celui-là est déjà largement assez long.
(ouais c'est moche)