Il y a quelques semaines, j'accouchais, un peu dans la douleur, d'un billet sur la gestion de la colère parentale. Je ne m'attendais pas au succès instantané qu'il connut, mais je m'en félicite.
- D'abord, parce que c'est chouette de savoir qu'à ma maigre mesure, je peux venir en aide à d'autres mamans, en particulier sur ce sujet ô combien épineux.
- Ensuite, parce que moi-même ça m'aide de savoir que je ne suis pas seule dans ce combat.
- Et puis enfin, parce que du coup, ce billet m'aura en fait permis de continuer à progresser, par un effet d'entraînement du groupe :
- encouragée par le sentiment de ne pas être seule, titillée par les commentaires, stimulée par la motivation à s'y remettre témoignée par lesdits commentaires, et animée de l'envie de contribuer, par mes progrès personnels, à entretenir cette flamme.
- Sur cette voie, tout est bon à prendre, et de même que pour mes Babysteps Flylady, dont certains n'ont été "tenus" que pour pouvoir vous l'annoncer fièrement, je ne vais pas non plus, dans le domaine de la colère parentale, cracher sur le booster donné par l'envie de venir raconter un succès. Je fais feu de tout bois !
Ainsi, le commentaire d'Hélène qui, suite à ma recommandation, avait "perdu" sa soirée sur le blog S comme C, m'a incitée à l'imiter. Sous couvert d'aller juste y relire le billet sur la carte de fidélité, je me suis perdue (pas l'sens de l'orientation, vous savez), y ai finalement effectué une nocturne (ouais, Decent Hour, toujours...) et ça m'a fait un bien fou.
J'ai relu des trucs que j'avais déjà lus, mais en les comprenant mieux ou différemment. Et j'en ai découvert d'autres qui ont encore enrichi ma perception des choses et ainsi apporté leur pierre à l'édifice que j'essaie de construire.
Du coup, mon billet + vos commentaires + ces billets = quelques Babysteps colériens en plus.
Au nombre de 4, pour être plus précise.
1. Le rapport de force mène à la colère
Point capital, j'ai ainsi pu faire un bon gros pas en avant sur la question du rapport de force.
En effet, au fond, pourquoi nous, adultes, nous braquons-nous sur la notion d'obéissance ?
- Pourquoi ai-je tendance à m'obstiner à vouloir que F. aille s'habiller pile quand je lui dis "va t'habiller"
- ou "c'est l'heure de s'habiller";
- ou même en mode plus F&M: "ton slip et ton pantalon attendent que tu les mettes" et/ou "je vois un slip" et/ou "slip!" puis "pantalon!".
- Pourquoi le peu de hâte avec lequel il obtempère / le fait qu'il ne saute pas aussi sec dans ses vêtements me met-il en colère (signe d'angoisse face à mon impuissance) ?
Angoissée je suis, parce que je suis responsable de cet individu.
Angoissée je suis, parce que "le diable se cache dans les détails", et qui sait si avec mon laxisme sur ce point, je ne pave pas son chemin vers l'enfer ou tout avatar moderne de celui-ci ?
Angoissée je suis, parce que mon cerveau me serine que "si mon enfant n'obéit pas aujourd'hui, il sera délinquant / antisocial plus tard".
La lecture de ce billet est venue à point pour me permettre de faire un grand pas sur ce point. Un grand pas.... en arrière ! Et oui, puisque pour le coup, il m'a permis de prendre du recul.
De me poser un moment, et de me rappeler l'objectif formulé par Haïm Ginott et que nous nous sommes appropriés... mais de manière encore bien incomplète, justement :
- élever non pas des enfants sages, mais des adultes bien dans leurs pompes (et capables de cotoyer les pompes des voisins sans marcher dessus, voire en faisant de jolis bouts de chemin à leurs côtés).
- Le tout en prenant en compte nos limites en tant que parents (point au regard duquel la sagitude garde quand même une certaine importance... mais devient toute relative : relative à nos limites à un instant T, non liée à un standard immuable).
Dans ce cadre, savoir obéir "en général" n'est pas une compétence qui lui sera utile.
Savoir coopérer, savoir faire preuve d'empathie, savoir prendre en compte des contraintes dans ses choix, savoir faire des efforts, savoir persévérer, savoir reconnaître ses torts, savoir apprendre de ses erreurs, savoir les réparer... oui.
Savoir obéir ? Non.
Donc investir un max d'énergie à apprendre à un enfant quelque chose qui ne lui servira pas du tout adulte (voire lui nuira... initiative ? savoir dire non ?...) : pas rentable. Il ne s'agit plus alors d'investir, d'ailleurs : mais de gaspiller...
Or, entrer en conflit avec son enfant, même de manière douce, est inévitable. Mais tant qu'à faire, je veux du conflit rentable.
Me le remettre en mémoire avec ce billet m'a permis de reconsidérer déjà plusieurs sources de conflits dans le quotidien avec le Bébou.
En voici deux exemples.
S'habiller :
A moins de choisir une carrière militaire (et dans ce cas ce sera son choix bien à lui, et donc à lui d'en porter les conséquences), jamais rien n'imposera à l'adulte que deviendra F. de s'habiller pile poil à un moment précis décrété par autrui.
Il devra s'arranger pour être prêt à un certain moment, sous peine de conséquences désagréables (n'avoir plus le temps de manger et/ou se pointer en pyj et/ou en retard au boulot par exemple). Mais il aura le choix du moment où il le fait.
D'où il découle que consacrer un max d'efforts / créer du conflit autour de ce point ne sert en rien l'adulte qu'il sera plus tard.
Dans notre vie actuelle, demeurent alors tout de même deux aspects à prendre en compte :
- le rythme familial à respecter, par exemple le petit-déjeuner est un moment passé ensemble ;
- et trop de lambineries à s'habiller met tout le monde en retard / empêche la famille de faire des choses / l'empêche, lui, de faire des choses utiles à la famille ou à son propre développement.
Une fois ces choses posées, cela permet d'arriver à des orientations plus concrètes
- accorder à F. une certaine liberté dans son planning, notamment à l'aide d'outils F&M
- "veux-tu t'habiller avant ou après t'être lavé les dents?"
- "veux-tu faire faire encore un, ou deux tours de circuit à ton train avant d'aller t'habiller ?" (le gros truc en ce moment, son circuit en bois connaît un regain d'intérêt considérable)
- tout en le responsabilisant sur le résultat
- "je change ta soeur, quand ce sera fait il faudra que tu sois habillé"
- assorti de rappels (en mode toujours F&M : 'donner des renseignements' du style "dans 2 minutes j'aurai fini de changer ta soeur")
- et en le sensibilisant aux conséquences
- "dès que tu seras prêt, nous pourrons aller au parc"
- "plus vite tu seras habillé, plus de temps tu auras pour jouer au parc"
- "quand tu tardes à t'habiller, nous avons moins de temps au parc"
- avec, bien entendu, application : "ah, c'est dommage, nous avons mis du temps à nous préparer, du coup nous aurons moins de temps au parc".
- Point n'est besoin d'en rajouter après cela, d'ailleurs, car quand j'annonce le moment de rentrer, si F. proteste il suffit d'accueillir ses sentiments avec un "tu es déçu que nous n'ayons pas pu passer plus de temps au parc" et généralement il fait le lien tout seul...
La tenue à table; et notamment, le bruit :
Je m'explique, le truc méga-cool avec des enfants rapprochés (peut-être aussi avec des enfants moins rapprochés, mais je me réfère à mes échantillons à moi), c'est l'émulation.
Ca marche en positif, ça marche en négatif.
Et surtout, ça marche dans les deux sens. La Bébounette a ainsi appris de chouettes mots de vocabulaire par l'entremise de son frère (il faut que je vienne vous pondre un billet sur le sujet un de ces 4. J'en conseille par avance à la lecture à toute maman vivant régulièrement de lourds moments de solitude), et l'imite en tout. Mais le Bébou aussi imite sa soeur dès qu'elle fait le moindre truc. Par exemple, taper sa cuiller contre la table. Sauf qu'elle le fait avec la légèreté d'une miss de 17 mois, lui avec l'obstination et la force d'un jeune homme de 3 ans bien tassés....
- Manger en communauté, respecter les conventions sociales, respecter le bien-être des gens avec qui on mange, ça, ce sont des points qui serviront en tant qu'adulte à F.
- Et ce vacarme piétine sérieusement mes limites.
D'où il découle que recadrer F. sur son tapage est effectivement nécessaire.
Ce qui nous amène au 2ème Babysteps de ce billet / 2ème billet de chez S comme C.
2. Casser la spirale de la colère en écoutant les sentiments.
En effet, les tentatives de recadrage de F. sur le point précédemment cité ne sont pas toujours couronnées de succès.
La conséquence appliquée est généralement le retrait de la cuiller ou de l'assiette puisque "la cuiller, ce n'est pas pour taper, c'est pour manger", et "taper la cuiller me donne mal aux oreilles ; manger, c'est dans le calme".
Parfois cela suffit.
Mais selon l'humeur de F., cela occasionne parfois un ballet de cuiller et d'assiette assez usant
- qui m'amène à me poser, d'une part, la question d'une conséquence plus claire encore : si "manger, c'est dans le calme", alors sortie de table et le repas est terminé ?
- Mais justement, d'autre part, il y a le "selon l'humeur de F." : ce billet m'a rappelé très utilement une autre chouette maxime de Haïm Ginott, que dans le feu de l'action, trop occupée à recadrer, j'oublie trop souvent...
"si on veut améliorer le comportement, il faut d'abord s'occuper des sentiments"
Du coup j'ai davantage travaillé, dans les moments d'escalade du conflit, à rompre la spirale négative en me replaçant sur le plan des sentiments :
"ouh, je te sens agité / tu sembles ne pas bien te sentir /..."
Je peine encore à trouver les mots (si vous avez des suggestions concrètes, des exemples de trucs qui ont fait tilt chez vos mômes, j'écouuuute) mais plus d'une fois cette approche, toute maladroite qu'elle fût, s'est révélée plus adaptée à la situation qu'un recadrage tout nu. (d'autant, illustration toute bête, que la tendance du F.-qui-a-envie-d"aller-aux -toilettes à multiplier les c****trucs relous est incontestable; que de fois, quand il commence à les enchaîner, suffit-il que cela me revienne à l'esprit pour que sa réaction à ma question "mais dis donc, t'as pas envie d'aller aux toilettes toi ?" ne me le confirme dans la seconde !)
J'ai eu la chance d'en vivre un exemple éclatant quelques jours à peine après que mes lectures m'aient remis ce point en mémoire (ou plutôt, en haut de mémoire... comme on met un truc en haut de la pile, vous voyez ?).
Un samedi matin, en théorie Monsieur Bout et moi-même avions prévu d'aller nager ensemble et donc booké notre nounou à domicile pour 2h; mais une proposition intéressante pour Monsieur Bout tombe en dernière minute, si bien que je change mon fusil d'épaule. La nounou étant bookée donc l'argent déjà dépensé (toute annulation doit être communiquée minimum 15 jours avant) hop, je décide de remplacer le père par le fils en emmenant F. à la piscine (il me le demandait régulièrement depuis l'été) pendant qu'E. reste sous la garde de la nounou. Il est prévu qu'ensuite nous irons en famille au marché.
Monsieur finalement pas de retour à temps, je fais un saut au marché avec les 2 enfants, E. dans le Mei-Tai, F. sur sa draisienne. Tout se passe bien jusqu'au chemin du retour, au milieu duquel, pour traverser l'unique route à traverser, F. se met à vouloir traverser n'importe comment, rouler sur la route, retourner en arrière, bref, disjoncte. Ca se mue instantanément en colère phénoménale et en trainage d'un enfant hurlant de rage jusqu'au domicile histoire de le mettre au plus vite à l'abri (d'ailleurs, petit moment sympa quand la porte de l'immeuble m'est ouverte par... la voisine du dessous, à peine quelques jours après qu'elle ne m'ait quasiment prédit la maison de correction pour mes enfants. Soupir. Elle a eu le bon goût - ou la présence d'esprit, instinct de conservation, toussa - de ne rien dire du tout pendant que je trainais mon gosse hurlant et se débattant).
Rage qui perdure une fois en sécurité chez nous. Je mets la Bébounette au chaud dans son parc, et hop, j'attrape le fiston qui se débat quand d'un seul coup, illumination :"tu es déçu parce que papa n'est pas allé au marché avec nous ?".
J'étais contente de tenir le Bébou dans mes bras à ce moment-là, car non seulement l'arrêt des cris a confirmé mon intuition, mais surtout, j'ai vraiment pu ressentir la détente musculaire qui a instantanément suivi ma question, et celle-ci dans toute son intensité. Il a arrêté de se raidir immédiatement, et s'est transformé en petite chose molle fondue contre moi.
C'était impressionnant.
Silence.
Puis un tout petit, tout faible "Oui....".
Ceci dit, pas facile, hein, de se remettre à l'écoute des sentiments de l'enfant quand les nôtres sont un peu titillés... J'ai encore du taf... Et je vous prévois par ailleurs un petit billet people avec une astuce sur le sujet (si si ! Du people ! Ici ! Nan mais on aura tout vu !! Petit Bout Match ! edit: c'est par ici)
3. La colère, fruit de l'obstination
Le 3ème point repose sur encore un autre billet de S comme C, et... j'offre un sourire éclatant à la personne qui saura me le retrouver, le titre doit être obscur because je ne retrouve pas le billet précis qui en traite (et ça m'éneeeeerve)
Mais en gros, ça dit : si on fait ce qu'il faut, dit ce qu'il faut, mais que l'enfant persiste à agir de la manière dont il le fait, c'est qu'il a ses raisons. (c'est le point sur "il a ses raisons" que je ne retrouve nulle part. Avis à la populaschtroumpf!) - Ha ha ha, serait-ce celui-ci ? Hum, pas tout à fait sûr. C'est l'inconvénient des nocturnes, ça crée des noeuds dans le cerveau ! Bref, l'avis de recherche court toujours, mais allez donc lire l'article que j'ai retrouvé, ça ne peut pas faire de mal.
Quoiqu'il en soit, ce point me permet de pousser encore plus loin les 2 points abordés précédemment : quand ça foire,
- plutôt que de s'obstiner à attendre que "sur un malentendu, ça marche" (un autre chouette article contient d'ailleurs une autre chouette maxime "il n'y a pas de bonne manière de faire quelque chose qui ne marche pas"),
- il vaut mieux reculer un peu et changer de manière de faire, ou, faute d'inspiration, commencer par arrêter de faire ce qui ne marche pas. L'urgence est d'abord à la dédramatisation, et ensuite on verra pour une autre solution.
Typiquement, chez nous, les couchers des enfants sont redevenus hyper compliqués et relous difficiles à vivre ces dernières semaines, nous avons essayé plusieurs manières de faire, en vain.
Avec le résultat annexe qu'à force de cumuler des soirées pourries,
- nous étions énervés et usés,
- que F. était crevé par son manque de sommeil, donc plus relou dans la journée,
- générant ainsi une atmosphère dont la conflictualité amplifiée n'aidait évidemment pas à la sérénité des couchers...
Du coup, l'urgence étant de sortir du truc, nous avons arrêté de faire quoi que ce soit, mais avons déjà ôté un facteur compliquant : le partage de chambre. Enième retour en arrière, mais re-séparer les enfants a permis de diminuer la complexité des couchers, et de réinstaurer une situation vivable.
En attendant de trouver une solution qui apaise vraiment le truc, voire nous permette d'envisager de nouveau qu'ils partagent leur sommeil.
4. Courage, fuyons !
Le 4ème point, lui, s'inspire directement du titre de l'excellent "Fuir ou Taper" d'S comme C.
Il s'agit de reconnaître l'engrenage dans lequel on est en train de se prendre, et de partir en courant avant qu'il ne nous broie.
Comme j'en parlais dans mon premier billet, mon isolement ou l'isolement du Bébou sont des possibilités qui permettent de fuir le conflit le temps de mettre un peu d'ordre dans le magma d'émotions dans lequel je me débats. Pas forcément toujours parfait, mais la solution du moindre mal.
Mais comme le souligne si bien l'article Fuir ou Taper, pour fuir, il est nécessaire de savoir reconnaître à temps qu'on part dans une mauvaise direction, quand on est encore suffisamment en possession de ses moyens pour se carapater.
C'est valable dans une situation précise, mais cela l'est aussi face à des dynamiques plus globales.
Ladite lucidité m'a ainsi sauvé, il y a une dizaine de jours, un vendredi qui avait fort mal commencé, avec une nuit difficile, des "bêtises" découvertes au lever...
Je commençais ma journée avec un niveau d'exaspération déjà au plus haut, à 8h30 je bouillais déjà, et F. aussi semblait bien parti pour foncer sur la première occasion de conflit. J'ai flairé la journée de la loose, qui allait nous balloter de frustrations en conflits, pour nous laisser épuisés et furieux l'un contre l'autre. J'ai clairement vu tout ce que cette journée "mère-fils-fille" recelait de potentiel nuisible à notre relation.
Et j'ai fui.
J'ai fui la zone de guerre, en laissant tout en plan pour décréter que nous allions passer la journée au Vaisseau. Lieu pacifique par excellence : F. adore, il s'y éclate, les possibilités de conflits y sont réduites quasi à néant du fait qu'il n'y a tout simplement pas grand chose à interdire là-bas, et pour les adultes l'atmosphère est méga-détendante, travail de surveillance réduit au minimum = possibilité de me reposer. Tout le monde y trouvait son compte, j'ai sauté sur cette bouée de sauvetage.
Annonce immédiate, détente immédiate: m'étant contentée de lister au Bébou les choses que je devais faire avant que nous puissions nous mettre en route (ranger la cuisine, habiller les enfants, étendre la lessive), je me suis retrouvée avec un Bébou devenu ultra-coopératif, mettant la main à la pâte pour que les 3 choses en questions soient faites le plus vite possible. Ce qui fut fait, et dans la bonne humeur...
Puis, journée (enfin, retour vers 15h) au Vaisseau, bonheur absolu, joie dans les chaumières, remplissage de réservoir affectif, détente, entente cordiale, cuicui les petits oiseaux, coucher de sieste facile tout plein au retour...
...nous avons eu ça. |
En lieu et place de ça... |
Me voici à vous avoir encore gratifié(e)s d'une sacrée tartine, que j'espère pas trop indigeste toutefois.
Mais comme vous le voyez, que ça fuite, que ça fasse des pas en arrière, ou des entrechats...
la gestion de la colère, ici, ça bouge. Et c'est pas fini !
Pour les enfants qui remuent à table, je dis "oh je vois qu'il y a beaucoup de bazar dans tes jambes" ...
RépondreSupprimer("veux tu aller le faire sortir maintenant dans le jardin / ta chambre, ou est-ce que ça peut attendre la fin du repas ?)
J'ai eu aussi plusieurs fois des crises déclenchées par l'annulation des activités avec Papa ... qui sont souvent résolues par "on va lui envoyer un texto pour lui dire".
Supprimeret ma fuite est à la plage : rien à faire, ils jouent tout seul !
Ah merci Clotilde, j'aime bien tes petits trucs ;-)
Supprimerpour la table : du coup elles vont courir un coup et reviennent ? Mon inquiétude serait que F. n'en profite pour s'absorber dans une activité du style circuit de train ...
et pas mal l'histoire du texto ! Bon sur mon exemple précis je n'ai compris qu'après coup le potentiel explosif, mais... pour l'avenir, c'est très bon ça : Du beau préventif : ça lui apprend à exprimer sa déception dès que celle-ci est provoquée, et de manière claire, plutôt que de l'exprimer ensuite de manière retardée et détournée.
Très souvent (toujours ?) elles choisissent de rester à table...
SupprimerLa consigne chez nous est : si tu sors de la cuisine, c'est que tu n'as plus faim, je range ton assiette...
qui est en train de se transformer en "reste sur ta chaise" parce que, vu la taille de la cuisine, on se marche dessus...
Supprimer(mais ça dépend de l'âge et du potentiel de remuage (si si)...)
ah oui je vois... alors nous les sorties de cuisine sont autorisées pour aller aux toilettes... Mais peut-être devrions nous clarifier que c'est THE exception à la règle.
SupprimerEt oui en effet ça varie avec l'âge ;-)
Oui, pour les toilettes c'est permis aussi ... P est une spécialiste ! (malgré mes encouragements à y aller avt les repas "juste pour être sûre")
Supprimercoucou Gwen et merci pour ton article qui donne matière à réfléchir !
RépondreSupprimerDéjà, je rumine ton point 1. Effectivement, c'est plus motivant de se dire que le but final du schmilblick n'est pas de lui apprendre à obéir au doigt et à l'oeil. Ceci dit, j'ai encore des scrupules à jeter à l'eau le bébé-objectif de "apprendre à obéir" : est-ce que ce n'est jamais une bonne raison ? En apprenant à obéir, est-ce qu'on n'apprend pas à faire confiance ? à suivre une règle / une routine qu'on sera ensuite capable de se donner à soi-même un peu plus tard ? à faire plaisir à autrui au prix d'un petit effort sur soi ?
Enfin bref, mon commentaire vise surtout à satisfaire mon esprit de contradiction et aussi pour relever ta phrase "jamais rien n'imposera à l'adulte que deviendra F. de s'habiller pile poil à un moment précis décrété par autrui" qui m'a fait penser à la suite logique "mais pourquoi FlyLady se permet-elle de me dire quand préparer mes habits et quand m'habiller de la tête aux pieds ? - mais pourquoi ne le ferais-je pas ? - ah oui tiens c'est plutôt utile comme routine ..". De l'intérêt de suivre les conseils de ceux que l'on estime...
Et ça me permet aussi de parler d'un autre objectif d'éducation que je retourne dans tous les sens depuis quelque temps sans encore avoir réussi à l'apprivoiser : c'est la sacro-sainte autonomie. Oui, je suis archi d'accord, notre but ultime c'est qu'ils arrivent enfin à se débrouiller tout seul et à acquérir cette autonomie qui est innée chez les bébés tortues et qui fait défaut aux pauvres bébés humain (quelle injustice, je voudrais être une maman tortue parfois..). Mais est-ce que parfois ce ne serait pas bien d'enseigner la dépendance ? à accepter de ne pas vouloir tout contrôler dans sa vie et à en être heureux quand même ? à accepter de ne pas tout pouvoir porter, tout pouvoir résoudre tout seul ? Par quel biais transmettre ces aptitudes là qui manquent parfois à bien des adultes ?
.. sur ce la nuit portant conseil, Décent Hour et cie .. à plus tard crocodile.
merci anne-laure pour cet intéressant commentaire !
Supprimerhum, je crois qu'une distinction qui m'a été utile est : obéir à une personne / suivre des règles : nous devons tous suivre des règles en effet !
Et un point que j'ai bien aimé chez F&M est justement comment ils soulignent que formuler une règle est bien mieux vécu et accepté qu'intimer un ordre : "après le déjeuner, on débarrasse son assiette" n'implique pas du tout le rapport de force du "débarrasse ton assiette maintenant" (je ne sais pas si tu vois ?)
D'ailleurs une règle laisse plus de latitude à l'individu, en général : à ce propos ton point sur Flylady est très pertinent ! Par exemple Flylady énonce bien différents points de routine... mais elle nous laisse le soin de trouver l'ordre dans lequel ils vont le mieux fonctionner. Certes, elle nous invite fortement à commencer par "s'habiller de la tête aux pieds"... mais cela n'empêche aucunement une maman de nourrisson, par exemple, de commencer par foncer donner la têtée, et de se contenter de chercher à s'habiller "à la première occasion".
"donner des renseignements" à la F&M rentre aussi dans ta problématique confiance / intérêt de suivre les conseils : "quand on marche dans une flaque sans bottes, on a les pieds mouillés": ah ben oui en effet !
et faire plaisir à autrui au prix d'un effort sur soi, à fond ! d'où l'importance pour l'adulte d'énoncer ses limites / besoins : "je suis fatigué, j'ai besoin de calme, le bruit de ton jeu me fait mal aux oreilles, tu peux continuer à jouer calmement près de moi, ou aller jouer dans ta chambre"
Quant à ton interrogation sur l'autonomie, eh, c'est tout un sujet ça ;-)
J'avais trouvé une chouette définition de l'autonomie qui montrait bien la distinction avec l'indépendantisme, et mettait bien en lumière à quel point être autonome, c'est aussi savoir s'appuyer sur autrui.
rapidement comme ça, j'ai l'impression que beaucoup des points que tu soulèves à ce sujet relèvent de l'éducation émotionnelle / respect et verbalisation des émotions : "ah oui, il est frustrant de ne pas pouvoir faire tel ou tel truc, on aimerait tellement et quand ce n'est pas possible, on a besoin de temps pour l'accepter" / "aie, faire ce bidule est vraiment compliqué, vers qui pourrions-nous nous tourner pour nous aider ?"
Que penses-tu de ces embryons de réponses ?
bises ;-)
Anne-Laure je me suis fait aussi parfois ces réflexions :-)
SupprimerAu sujet de la dépendance, ne pensez-vous pas que les enfants voient souvent que les parents n'ont pas des super-pouvoirs, ne savent pas tout (faire) ? Il arrive souvent que les enfants me posent des questions, à laquelle je n'ai pas de réponse... On se renseigne ensemble, dans des livres, auprès d'autres personnes.
Comme Gwen, je pense que cela relève de l'apprentissage d'une frustration bien vécue.
Oui tout à fait Clotilde, d'ailleurs ça me fait penser à l'évolution de mon positionnement par rapport à ma hiérarchie.
SupprimerMa dernière chef normande avait eu besoin de me dire "Gwen, tu as plein de bonnes idées ou d'objections, quand je te dis non, n'accepte pas comme ça. quand je dis "non", ça veut dire 'argumente' ".
Avec mon chef précédent, le problème ne s'était pas posé car il formulait les choses de manière plus ouverte, donc je n'avais pas besoin d'aller contre lui.
Mon chef encore avant était pervers narcissique donc pas fou, proposer le moindre truc c'était risquer la cata.
Avec ma chef encore précédente, à Paris, j'osais en revanche aller contre ses "non"... mais parce qu'elle n'avait aucune légitimité à mes yeux. Il s'agissait juste pour moi de formuler les choses de manière à ce que ça prenne son égo dans le bon sens.
Alors que, justement, avec la chef dont je parlais au tout début, justement, ce côté "confiance / obéissance" m'empêchait d'apporter ce que j'avais à apporter.
Ceci dit, remettre en cause cette "valeur" de l'obéissance est difficile, tant c'est ancré chez nous, j'y ai beaucoup réfléchi cet été notamment en creusant la pédagogie Charlotte Mason qui en fait un des trucs de base à transmettre à l'enfant (et reprend d'ailleurs des points que tu soulèves, Anne-Laure). Mais non. Ca mériterait un tas d'articles dédiés, et ça tombe bien, je n'ai pas besoin de les écrire : Hélène vient de ressortir une très inspirante trilogie sur le sujet, dont voici le premier volet : http://famillesenharmonie.blogspot.fr/2016/11/obeissance-et-responsabilite-partie-1.html
Ah merci encore Gwen pour cet article qui une fois encore résonne intensément chez moi !
RépondreSupprimerJe vis exactement les mêmes situations : combien de fois ai-je trainé d'une main un adorable bambin hurlant et gesticulant, pendant que l'autre main porte un vélo (pourquoi les vélos d'enfant sont-ils si lourds ?) avec la petite sœur dans l'écharpe qui rêve de s'échapper pour gesticuler au côté de son frère ! Combien de fois l'habillage du matin s'est achevé en nage pour tout le monde, en pleurs et en cris ? idem et rebelote pour la mise en pyjama. Et comment fait-on pour manger dans le calme ? Comment fait-on pour échanger quelques mots entre conjoints quand les enfants occupent en permanence l'espace sonore ?
J'ai lu et relu F&M, Gordon, Filliozat mais même si je comprends intellectuellement les choses j'ai du mal dans la pratique. Exemple je ne veux en effet pas que mon enfant devienne un adulte soumis et obéissant les yeux fermés aux ordres qui lui seront donnés, mais franchement, quand je lui demande de s'habiller j'aimerais bien qu'il le fasse !
Anne-Laure, ta remarque sur l'autonomie m'a donné à réfléchir. Et je suis d'accord avec toi, une fois adulte, on ne sait pas demander de l'aide. Je pense que c'est important de savoir le faire quand on en a besoin et j'aimerais instaurer un climat dans la maison où on s'autorise à demander et où chacun rend service à tout le monde. Mais ça n'est pas incompatible avec l'apprentissage de l'autonomie pour moi. Ce qui veut dire que j'essaie de mettre en place des choses pour favoriser l'autonomie de mes enfants (en privilégiant par ex les pantalons à élastique facile à enfiler) mais tant que mon fils me demandera de l'aider parce qu'il en a besoin (pour différentes raisons : parce que c'est encore difficile de repérer l'endroit et l'envers, parce qu'il a besoin de savoir que même s'il sait le faire sa maman peut s'occuper de lui...) et bien je l'aide...Ici c'est un mauvais exemple parce qu'il ne me demande absolument pas de l'aider : il ne veut pas s'habiller !
Pour revenir aux moutons de la colère parentale, de mon côté faute de mieux, pour l'instant je fuis ! Et sinon j'essaie d'appliquer à moi, ce que j'ai essayé de faire avec mon fils (avec un certain succès je dois dire) pour juguler ses accès de colère, à savoir :
- observer (qu'est-ce qui me met véritablement en colère, quel sentiment se cache derrière cette colère ? a quel moment de la journée suis-je la plus susceptible de monter dans les tours ?...)
- tenter de mettre des mots sur cette colère, nommer mes sentiments
- si besoin de décharger : trouver un moyen acceptable.
- demander de l'aide pour trouver une issue favorable.
En général je réagis un poil trop tard, la colère est déjà là, donc je fuis avec force monstration : "Puisque c'est comme ça, je m'en vais, parce que là, la moutarde commence sérieusement à me piquer le nez !"
Y a du boulot...
Merci Capucine pour ce commentaire qui, déjà, me fait réaliser que j'ai eu une grande chance : jusque là (touchons du bois), les colères-d'extérieur n'ont jamais eu lieu alors que nous étions de sortie sur le grand vélo, mais uniquement avec la draisienne (petit modèle de Puky, très léger. Merciiii Puky)
SupprimerEt oui, la différence entre théorie et pratique est souvent bien douloureuse... Mais je réalise que par exemple, ne pas "me contenter" de lire les F&M, mais réfléchir à froid à des situations habituelles en me disant, hum, si j'essayais d'utiliser tel ou tel outil dessus, comment pourrais-je m'y prendre, me permet de progresser un tout petit peu pour le moment.
En tous cas j'aime bien tes steps à toi pour gérer ta colère et celle de ton fils, ils me parlent tous. Concernant le dernier, concrètement, ça prend quelle forme chez toi ?
Ouais, y a du boulot.
Comment je demande de l'aide concrètement ?
SupprimerEt bien soit le conjoint est dans le coin et je lui demande s'il pourrait se rendre disponible quelques instants parce que l'ambiance est franchement électrique. Mais le plus souvent c'est quand le papa n'est pas là que l'ambiance peut devenir très tendue. Alors je demande aux enfants de m'accorder 30 secondes de répit (je compte alors jusqu'à 30 et chacun essaie de ne pas gesticuler, de ne pas crier et éventuellement de regarder la trotteuse pour s'occuper...), soit je dis que j'ai un nœud de colère dans le ventre qui va bientôt sortir et qu'il faudrait vite, vite le démêler : pouvez-vous m'aider à tirer sur le fil ? peux-tu ouvrir la fenêtre pour que je jette ma colère dehors ?... ça, ça marche assez bien. J'ai même le droit à des gentils "ça va mieux maintenant maman ?" tout tendres...
Quand les deux premières étapes ont été faites avec application, la demande vient d'elle-même. Ex j'ai observé que le matin je me sens très vite agressée par le bruit et que ça va mieux dès que j'ai pris mon petit-déjeuner. Alors je le dis : "C'est le matin, mes oreilles ne sont pas bien réveillées encore, est-ce que tu pourrais attendre la fin de mon petit-déjeuner avant de jouer du tambour ? ou bien est-ce que tu pourrais jouer du tambour loin de mes oreilles ? ou encore est-ce que tu penses pouvoir jouer très très doucement ? ..."
Attention, tout ceci est un travail en cours, je suis loin de parvenir à tout coup à mettre en place ces jolies situations...
Nan mais tu sais que t'as bien mérité ta couche toi ?
SupprimerA mon tour de te remercier pour ce commentaire plein de trucs qui te semblent peut-être bien peu mais qui moi me parlent énormément.
Compter jusqu'à 30, le noeud de colère... des petits trucs bien concrets que je vais tâcher de m'approprier bien vite.
Merci encore !
J'aime beaucoup tes articles et celui-ci est aussi hautement intéressant!
RépondreSupprimerAlors pour ma part, je vais garder toutes ces reflexions bien au chaud pour plus tard car ma petite poulette n'a qu'un an et on n'a donc pas encore eu le "plaisir" des situations décrites dans ce post.
J'avoue ne pas trop me stresser a l'avance, peut-être a tord, car je suis d'un naturel plutôt patient et je ne m'enerve que très rarement. Mais peut-être que vous etes toutes comme cela a la base et que les enfants arrivent a mettre nos nerfs a rude épreuve!
Mais comme on ne sait jamais, et que je pense qu'on réagit toujours mieux a une situation si on n'y a deja reflechi en amont, je viens de commencer la lecture de F&M (après Isabelle Filliozat), mais je note aussi dans mon interminable to-read list les livres de Haim Ginott!
Oui tu fais bien de lire à l'avance en effet !
SupprimerNous sommes toutes différentes, en ce qui me concerne je suis plutôt pas du tout du genre à m'énerver (récemment je suis arrivée en jurant comme un charretier dans mon open space, et mes collègues ont ouvert des yeux ronds de me voir de mauvaise humeur), et effectivement je n'aurais jamais pensé avoir un problème avec ça un jour !
Mais personnellement, si tous les points "énervants" d'un bébé de 12-18 mois ne m'ont jamais atteinte, je trouve les enjeux très différents à 3 ans ;-) Et j'aurais aimé disposer de certains outils avant de me retrouver en plein dedans, car je vois bien qu'il est plus facile de s'habituer à les utiliser quand les situations où ils sont nécessaires augmentent très graduellement, que quand il s'agit de se les approprier quand la bataille fait déjà rage.
donc : bonnes lectures !! Mais dans tous les cas, pas la peine de te stresser en effet. Juste t'outiller ,-)
Pour avoir le droit à ton sourire éclatant, j'ai fait quelques recherches et je me demande si l'article que tu cherches n'est pas celui-ci : http://blog.scommc.fr/il-faut-bien-quil-comprenne-faire-plier-lenfant-rebelle-pour-son-bien/ ... ou bien celui-ci : http://blog.scommc.fr/je-vais-te-tuer-tes-quune-conne-gerer-la-violence-dun-enfant-sans-senerver/ ou encore celui-ci : http://blog.scommc.fr/comment-fonctionnent-les-enfants/ (non promis, je ne remets pas tout le blog ici :-D). Merci pour cet article en tout cas !
RépondreSupprimerEt nous tenons aussi la grande gagnante du sourire éclatant !!!
SupprimerMerci Sandrine de ton passage ici, j'ai l'honneur et la joie de te faire part du fait que c'est ta troisième proposition ( http://blog.scommc.fr/comment-fonctionnent-les-enfants/ ) qui a remporté le gros lot.
Merci encore, pour cet article et pour tous les autres !