jeudi 28 janvier 2016

Du peu d'esprit des Lois

Il y a quelques semaines, j'avais eu l'occasion, l'espace d'une matinée, d'expérimenter une des pistes conçues par mon génial cerveau (si si) pour
  • conserver une activité professionnelle l'an prochain, 
  • me dégager la disponibilité nécessaire pour mener nos projets d'IEF en parallèle 
J'ai nommé : donner des cours dans mon domaine d'expertise pro, dans l'enseignement supérieur.
Test doublement concluant, puisque cette première expérience m'avait permis de confirmer à la fois mon intérêt pour ce genre d'activité, et l'intérêt de mon public pour ce que j'ai à proposer.

Ils m'intéressent, je les intéresse, 
tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...



Ce serait compter sans les subtilités de la loi française, ou plutôt de ses décrets, puisqu'il s'agit d'un décret : le n°87-889, pour être précis.
Celui-ci interdit notamment à une personne au chômage d'assurer des vacations dans l'Enseignement Supérieur.

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Quelle loi bien pensée, quel trésor de finesse législative, quel intelligence des situations!






Chouettes conséquences, en général, de ce sublime décret :
  • Amplifier la grande précarité des vacataires : car cette disposition est liée au fait qu'on ne cotise pas au chômage sur son salaire de vacation. Donc un vacataire n'accumule pas de droits au chômage. Au passage, mes propres interrogations m'auront ainsi permis de découvrir la précarité de la situation d'une énorme proportion des personnes enseignant dans l'Enseignement Supérieur, et cela fait froid dans le dos (vous pouvez aussi lire ici). Encore typique de la manière dont l’État présente le Privé comme le grand Méchant, quand il se permet de traiter ses employés de manière bien pire, et notamment de passer outre toutes les limites qu'il fixe au même Privé. Faites c'que j'dis, pas c'que j'fais....
  • Empêcher l'université de profiter de l'expérience de personnes ayant roulé leur bosse, mais momentanément disponibles : qu'il est judicieux de se priver des compétences de professionnels la plupart du temps trop overbookés dans leur quotidien pour venir apporter leur vécu à des étudiants! Les aléas des carrières des pro auraient justement pu représenter l'opportunité de rendre plus perméable la frontière entre université et monde du travail, en ne réservant pas l'enseignement à des professionnels, de l'enseignement, certes, mais pas de la pratique quotidienne de ce qu'ils enseignent. Bref, mieux allier théorique et pratique, des trucs inutiles, quoi. (je m'arrête là car je pourrais encore écrire des kilomètres rien que sur l'aspect "créer - ou pas - des ponts entre étudiants et professionnels"; ça me démange, mais zut, je garde de mes propres études la hantise du hors-sujet)
  • Priver lesdits professionnels au chômage, non seulement d'un revenu d'appoint, mais aussi d'une occasion précieuse de 
    • sortir de chez eux, 
    • réfléchir à leur pratique professionnelle et l'améliorer (transmettre son savoir constitue en effet une manière très efficace de l'approfondir pour soi ! Cela incite au retour sur soi, à l'analyse des facteurs de succès et de réussite, etc)
    • s'impliquer dans une activité valorisante et valorisable sur un CV, 
    • élargir leur réseau, se faire de nouveaux contacts...
    • autant d'éléments pourtant bien intéressants dans une logique de réinsertion professionnelle.

Non moins chouettes conséquences pour votre humble servante :
  • Techniquement, si je n'avais pas retrouvé du travail juste avant l'intervention réalisée en novembre, je ne sais pas trop si celle-ci aurait été possible/légale (alors qu'on me l'avait proposée avant que je n'aie retrouvé un emploi, cherchez l'erreur)....
  • Cumuler, pendant un temps, chômage + quelques heures de cours par-ci par-là, une organisation provisoire visant à me permettre de tester l'IEF, la vie de femme au foyer / à activité pro très réduite, etc, sans brûler mes vaisseaux si cela devait finalement ne pas me convenir? Cette voie semble fermée.
  • A plus long terme, si je souhaitais persévérer, et me spécialiser dans ce genre d'interventions, m'assurant ainsi un revenu et une activité minimum conciliables avec la disponibilité nécessitée par l'éducation des enfants et l'IEF? Non plus.

Options encore ouvertes
  • cumuler des interventions avec une éventuelle activité à 40 ou 50% si la possibilité dont je vous parlais ici se concrétise. Mais ça alourdit le planning.... Et encore, techniquement, si ils se montrent regardants et s'amusent à convertir en heures mon activité (alors que je suis cadre au forfait-jours), à 50% je serais en dessous du seuil de 900h/an exigé pour être autorisé(e) à vacater...
  • m'installer en tant qu'auto-entrepreneur (il semble que ce soit une manière courante de contourner ce décret); je vais creuser cet aspect, mais cela implique un risque pour moi : renoncer aux revenus du chômage pour tout miser sur ceux de l'auto-entreprenariat. Par ailleurs il faut que je vérifie que ça ne me fait pas perdre les droits chômage acquis, ainsi que l'impact éventuel sur les aides de la CAF. Perdre de l'argent à en gagner ?....si d'aucunes s'y connaissent avec ce statut, je suis toute ouïe !
  • rester au chômage sans rien pouvoir faire
    • Ce qui, dans l'éventualité où nous déciderions d'agrandir la famille prochainement, serait financièrement plus sûr car, grossesse patho oblige, je serai très très vite en arrêt maladie. L'impossibilité de cumuler avec des heures de cours se traduirait donc par un trou important dans le CV : le chômage jusqu'à l'arrêt maladie, puis l'arrêt, le congé mat' - long car 3ème enfant, etc.
    • Alors que, si je donnais juste quelques cours, cela me laisserait suffisamment de repos encore pour reculer un peu le début du congé maladie. Si ce décret m'en empêche, je serai donc moins bien positionnée pour vendre mes cours ensuite, et j'aurai aussi un peu perdu le bénéfice de ma première expérience
  • profiter d'un délai de un an qui permet, si on a été vacataire dans l'année avant son chômage, de continuer à exercer une activité similaire la première année de chômage; ce serait toujours ça !
  • me rabattre, non pas sur un statut de vacataire ou assimilé, mais sur celui de conférencier, non soumis au mêmes règles.... mais à une limite de 12h / an. Donc activité tout à fait anecdotique.... (je me pose tout de même la question de savoir si c'est 12h/an, en tout, ou par école.... car comme j'ai plusieurs écoles en ligne de mire....)
Et enfin, last but not least
  • y aller au culot et tester jusqu'à quel point mon futur Pôle Emploi, ainsi que les écoles que je vise, appliquent ce fichu décret, car visiblement il existe de sacrées différences à ce niveau, et certains se montrent plus coulant que d'autres. 


De la lisibilité des lois, et de l'égalité de tous devant elles....


mardi 26 janvier 2016

Deux enfants dans la même chambre

Au départ je projetais un article détaillé sur comment nous avons sorti F. de son lit à barreaux : 
  • c’était actuel, 
  • c’était ENFIN acquis, 
  • ça allait bien vous faire rigoler, ou au moins vous permettre de vous sentir moins seules, voire, peut-être, supérieures (et franchement à ce stade tout boost à l’égo est bon à prendre, non?), 
  • bref. 
Cet article est toujours dans mes brouillons, et il sortira prochainement (edit: ou un peu plus tard), mais aujourd’hui il laissera la place à un billet de circonstance sur « les enfants dans la même chambre »

Car nos deux Bouts dorment ensemble depuis le mois de septembre, hormis une première interruption, courte, du fait de difficultés d'endormissement de la Bébounette en lien avec sa première semaine d’adaptation chez la nounou, et une seconde interruption, un poil plus longue, au début de la saga « Ouf of Lit-à-Barreaux » (soon to come).
Enfin, "dorment".
Soyons plus précis.

Dormaient
Dormirent.
Ont dormi de septembre à fin janvier.

Car ce soir, les Bouts dormiront dans deux chambres séparées, question de survie.

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Pourquoi nous avions opté pour une chambre commune
  • Aspect pratique : notre appartement compte 3 chambres (là où notre ancienne maison en comptait 4, snif), nous avions cherché à garder une chambre libre, disponible pour étendre le linge tranquille, recevoir les amis confortablement (comprendre : éviter que ce soit la java parce que du coup cette nuit-là les enfants dorment ensemble), servir de bureau / stockage de papiers.
  • Aspect stratégique : dans l’hypothèse d’un agrandissement futur de la famille, avoir habitué les enfants à être dans la même chambre éviterait d’avoir le choix entre 1. passer tout de même à ce système mais en devant revoir nos habitudes / celles des enfants, ou 2. déménager promptement pour abriter le N°3
  • Complicité : plusieurs de nos amis avaient souligné la complicité remarquée chez leurs enfants du fait des moments passés à chahuter et s’interpeler de leurs lits respectifs. Même si le chahut en lui-même ne nous attirait pas plus que ça, la complicité, si. Et nous trouvions cela adapté à leur âge (contrairement à l’adolescence où la complicité pâtit d’une trop grande proximité, car le besoin d’un espace personnel est plus fort – c’est en tous cas mon expérience personnelle)


Comment nous avions procédé
Je me faisais un sang d’encre car je craignais de transformer deux enfants aux nuits paisibles en un duo infernal
J’avais donc commencé par dire « on attendra qu’elle fasse ses nuits ». La coquine ayant été particulièrement rapide sur ce plan, l'argument s’est vite écroulé. 
J’ai ensuite reculé l’échéance avec la complicité de Monsieur Bout (« oooh rien ne presse, elle est mignonne dans son berceau, j'aime bien l'avoir près de nous »).
Puis début septembre (âge de la Bébounette = 3 mois et quelques) lors d’une huitaine de jours en Normandie, nous avions le choix entre la faire dormir à l’étroit avec nous, ou dans la chambre de son frère. Du coup, ruse, prise du taureau par les cornes, toussa : tant qu’à chambouler les habitudes des enfants (voyage, autre lieu où dormir), autant rajouter un autre changement, qui se fondrait dans le lot.
     Coucher du soir, les deux en même temps : impec
         Coucher de la sieste, les deux en même temps : impec
              Coucher du soir, en décalé (la miss tétant plus tard) : impec
                   Coucher de la sieste, les deux en décalé, avec réveil en décalé également : impec
                   Coucher du soir, en décalé, avec réveil en décalé (tétée de la miss avant de lever son frère) : impec, pas de protestations d’un jeune homme attendant tranquillement qu’on vienne le chercher.
Bref, les doigts dans le nez. 


Pourquoi la chambre commune n’est pas une bonne idée.
Alors, tout de suite : c’est une excellente idée pour des enfants qui dorment bien. Ma crainte qu’une chambre commune transforme des enfants qui dorment bien en enfants qui dorment mal s’est révélée, dans notre cas, parfaitement infondée, et j’aurais tendance à généraliser en m’appuyant sur le fait que, les fois où nous avons du les séparer, la source du problème n’était en soi pas la chambre commune (mais un autre changement : débuts nounou, débuts lit sans barreaux), et que dès que les perturbations liées à ces changements ont été dépassées, la chambre commune a de nouveau pu fonctionner sans anicroche.
C’était donc une excellente idée pour mes enfants tant qu’ils dormaient bien. Mais ça, c’était avant.

Car c’est une idée monstrueuse pour des enfants qui dorment mal. Si ça ne cause pas de problème en soi, ceux qui existent déjà s'en retrouvent amplifiés au-delà du supportable. Et depuis 3 semaines, c’est le cas ; nous enchaînons les « nuits de la loose »: je me lève toutes les nuits, soit c’est la Bébounette qui réclame et réveille son frère, soit c’est le Bébou qui cauchemarde et qui fait réclamer sa sœur. 
Alors je sais, c’est de la gnognotte par rapport à certains parents qui pendant des mois, des années, sont réveillés plusieurs fois par nuit, mais moi, bébés-faisant-leurs-nuits-à-un-âge-ridiculement-précoce-obligent, je n’ai aucun entraînement (aucune envie d'en avoir), aucune endurance, mon sommeil c’est sacré, et j’ai atteint mes limites. 
  • J’ai l’air d’un zombie au boulot. 
  • J’avais passé ma soirée, non pas à profiter de ces quelques maigres heures avec mes gosses, mais à espérer l’heure bénie qui les verrait, eux, couchés, et moi débarrassée tranquille. 
  • Et enfin, croyez-moi, à minuit et demie cette nuit j’étais pas super en capacité d’adopter une attitude bienveillante (ni un vocabulaire châtié, du reste).


Il est donc urgent pour moi de récupérer ma capacité à faire mon taf de mère, et mon taf de salariée.


Donc, dorénavant, et jusqu’à nouvel ordre, exit chambre-d’amis-toujours-prête, je m’arrangerai pour étendre le linge à des heures où la pièce est accessible, la grande chambre restera commune pour les jeux, et les dodos se feront séparément. 

J’ai dit !





(mais parce que nous sommes un peu maso avons la foi, quand même, 
et qu'ils étaient effectivement cro cro crô mignons à rigoler tous les deux dans leurs lits, 
dès que nos Bébés-Qui-Dorment seront durablement de retour, nous rééditerons l'expérience)

lundi 25 janvier 2016

Préparation à l'IEF

La décision de démarrer l'IEF avec F. étant désormais prise (je viendrai prochainement exposer les raisons de ce choix - edit: c'est fait!), me voici à présent en train de rassembler les ressources nécessaires pour alimenter l'année à venir. Quel boulot ! L'IEF ouvre des perspectives grisantes, mais aussi un peu intimidantes car au lieu de se laisser porter et emporter, il s'agit de construire soi-même....
Aussi fourbis-je mes armes, et rassemble-je un arsenal de ressources.

Pour accompagner le développement de F. à la maison, j'ai, au fur et à mesure de mes lectures, collectionné dans ma blogroll de très vastes gisements d’idées.

Quels trésors que ces blogs ! Accaparée comme je le suis en ce moment par le boulot et la vie quotidienne, je n’ai encore que trop peu d’occasions de concrétiser les milliers de chouettes idées et pistes que j'y découvre. Mais j'ai ça en stock, et je sais que l’an prochain je pourrai y piocher tout mon saoul en fonction des besoins du moment.
Cependant, comme en avertit très justement Crapaud Chameau dans son article sur le sujet, je prends garde de ne pas me laisser intimider par la richesse et la diversité des propositions présentées : mon but demeure simplement d'y puiser de l'inspiration et d'"être paresseuse intelligemment" en n'allant pas réinventer l'eau tiède.

Pour "plus tard" (= le début de l'instruction obligatoire ; nous sommes encore loin des 6 ans de F., et même si je pense vouloir poursuivre l'IEF au delà de cet âge fatidique, je ne me mets pas la pression, laissons du temps au temps), là encore j'ai confiance dans les idées que je pourrai glaner, sur ces blogs ou ailleurs. Quelle chance nous avons de vivre à l'heure d'Internet ! Cela facilite tellement les échanges de bonnes pratiques.
Et puis parce que parfois le saut me semble être un peu grand, entre confier l'essentiel de l'instruction et de la réflexion sur l'instruction de son enfant à l’Éducation Nationale, et construire soi-même la progression éducative de ses enfants, je suis rassurée d'avoir déjà en tête, pour le cas-où, des ressources permettant des voies intermédiaires. Je pense aux CPC, mais j'ai aussi été soulagée de découvrir des possibilités de se faire aider dans la construction de son IEF. Avoir l'humilité de se faire aider, c'est aussi se permettre d'éviter de jeter le bébé (la démarche IEF) avec l'eau du bain (des difficultés de structuration de ladite démarche IEF).

Plein d'idées pour la partie "à la maison" donc, avec simplement l'attente d'une plus grande disponibilité pour mettre cela en place de manière plus solide / systématique.

Je  me préoccupe et donc m’occupe davantage ces temps-ci de l'accompagnement « en dehors de la maison » : pour éviter le renfermement, la vie en vase clos, quelles sorties, quelles activités, quelles possibilités de contact pourrai-je offrir au Bébou (et à la Bébounette) ?
Autant les idées d'activités 'in house" proposées un peu partout sont d'importation aisée, facilement transposables à notre cadre de vie, autant les activités extérieures sont bien davantage contextualisées. Ainsi  n'est-ce pas dans notre Bas-Rhin que je vais pouvoir proposer beaucoup de sorties-plage....
Je m'attache donc à repérer, répertorier, ce qui dans notre environnement, va pouvoir venir enrichir notre quotidien IEF: activités ludiques, instructives, permettant de rencontrer du monde (pour sociabiliser le jeune homme, et pour soutenir sa mère).
Voici, à date, mon petit inventaire personnel de ressources...

Nature :
  • Nous disposons de plusieurs parcs dont l'un sous nos fenêtre ; un autre, le plus grand, situé à 15-20 min à pied, abrite notamment un mini zoo / ferme
  • Je voudrais repérer des ballades dans la nature proches de chez nous, et adaptées aux âges des Bébous; dans nos projets pour les weekends à venir figure ainsi la découverte du Champ du Feu : aller y profiter de la neige enfin arrivée!

Lieux à visée ludique et/ou culturelle
  • Jeux à la Maisonnée : un Lieu d'accueil Parents-Enfants situé à quelques stations de tramway de chez nous, et dont la philosophie le rattache au concept de Maison Verte.
  • Découvertes ludiques au Vaisseau, un centre de découvertes dans la lignée de la Cité des Sciences de la Villette; il existe une carte à l'année pour un prix abordable, celle-ci fera probablement l'objet d'un investissement judicieux (je dis "probablement" car nous n'avons pas encore testé, c'est au programme des prochaines semaines - edit : ici!).
  • Sorties bibliothèque et heures du conte : deux bibliothèques sont facilement atteignables de chez nous, nous y allons déjà assez régulièrement, je pense intensifier notre rythme et creuser les possibilités/animations proposées
  • Je voudrais découvrir les ludothèques même si à première vue leur localisation semble un peu moins pratique
  • Aller au musée : l'excellent article d'Adeline m'a permis de réaliser qu'il était inutile d'attendre "un certain âge" pour commencer. 
    • Or nous disposons d'une myriade de chouettes musées facilement atteignables à pied ou en tramway. Pour profiter du temps libre lié au chômage de Monsieur, nous avions investi dans des cartes nous donnant un an d'accès gratuits à ces musées ainsi que des centaines d'autres monuments dans un rayon de 2h de route autour de nous, nous en avons bien profité tous les deux, je pourrais reprendre cela à mon compte avec les enfants. 
    • Pour commencer, j'hésite entre le Musée des Beaux-Arts et le Musée Historique de Strasbourg, je ne sais ce qui sera le mieux adapté à notre Bébou... (un avis ?)

Nous entourer : (les enfants, et leur mère)
  • Inscription sur le groupe Yahoo de notre secteur : done
  • Inscription sur le groupe Facebook de notre secteur : done aussi
  • J'aimerais bien envisager une activité, sportive peut-être, pour le Bébou, mais peut-être sera-ce encore un peu tôt l'an prochain ? Sur un autre plan j'aimerais bien l'emmener enfin à la piscine, mais je ne me vois pas gérer seule les deux enfants donc il faudrait profiter des weekends pour y aller avec leur père, lequel n'est cependant pas super chaud pour ça....

Voici donc pour le moment les pistes que j'explore....

Les Bas-Rhinoises, avez-vous des idées / tuyaux à me conseiller ?
Les non strasbourgeoises, auriez vous des orientations, idées à creuser ? (type « souvent y a ça d’organisé par tel type d’organisation, regarde »)

dimanche 24 janvier 2016

C'est chouette aussi - la star du square

Je voudrais rendre hommage à un héros que nous connaissons tous.

Une activité unique en son genre
La star
L'indétrônable championne

Celle pour laquelle tout jeune parent est tellement heureux d'avoir bravé l'habillage, chaussage, trimballage de sa progéniture vers cet échantillon-produit de Nature qu'est le square le plus proche. 
Alors que se profilent à l'horizon les quelques dizaines de mètres carrés qui, à ce stade, dans son esprit embrumé, ont revêtu le statut de Terre Promise, le jeune parent se projette déjà.
  • Enfin, ladite progéniture va pouvoir s'ébattre, profiter d'équipements adaptés à son âge, incassables et que le parent n'aura pas à nettoyer / ranger lui-même généreusement mis à disposition et entretenus avec soin par la municipalité. 
  • Elle aura de l'espace pour courir partout, de l'espace pour crier fort sans risque pour notre acuité auditive ou pour le maintien de rapports de voisinage cordiaux. 
  • Et surtout, cette sortie lui permettra de s'épanouir au contact d'autres marmots, et de progresser ainsi sur la voie ardue mais sacrée de la 
                    la
                                  la 

                                                     la ?

                                                                       (allez, un petit effort, vous l'avez forcément entendu ce mot-là)


                                                                                            la sociabilisation, voyons !

                                                                                                                (vous voyez ? Je vous l'avais dit que vous l'aviez déjà entendu....)

Toboggan, balançoires, tape-fesses,  petite maison, bac à sable ? Araignée même ?
Que de possibilités offertes au jeune enfant pour développer sa motricité. 
Et au fond, le jeune parent est open, il est disposé à adopter une position d'accompagnement, et à permettre à son enfant de choisir librement l'activité qui l'attirera davantage.

Et puis voilà.
  • Pas un regard pour le bac à sable, 
  • pas une fesse sur le toboggan, 
  • pas un mot aux petits camarades (qui au demeurant s'en fichent bien, mais là n'est pas la question).
La progéniture a choisi son activité : ouvrir et fermer le portillon du square ! Et n'en démordra pas. La sortie-au-square se mue en sortie-portillon.

A qui n'est-ce jamais arrivé ?
Personnellement, je me revois à notre première sortie square suivant notre emménagement en Alsace (avant notre déménagement, je n'avais jamais rencontré de portillon de square : l'aire de jeux à laquelle j'emmenais F. sur mes vendredis libres était dépourvue de clôture, donc de portillon. Un manque terrible, finalement !). Très enceinte, épuisée par le déménagement, frigorifiée par des températures auxquelles la douceur de notre Normandie ne m'avait pas habituée.... mais déterminée à faire l'effort nécessaire pour compenser auprès du Bébou la perte cruelle de notre maison-avec-jardin. Et paf, coup de foudre du Bébou pour le premier portillon de square de sa courte vie.
Qui n'a jamais observé avec compassion la détresse, puis les trésors de diversion alors déployés par les parents concernés, pour enfin attirer l'attention de leur enfant sur quelque chose qui vaille le coup ?

Le portillon du square n'a pas été conçu pour les enfants, n'a pas été bourré de trucs fichtrement bien pensés pour les éveiller, et ce n'est clairement pas pour lui qu'on a pris la peine de sortir son gosse. 
Mais le portillon de square...

c'est chouette aussi.

Car le portillon du square, c'est le symbole même de la capacité de l'enfant à trouver dans son environnement ce dont il a besoin, et du fait qu'en tant que parent, accepter le choix d'activité de notre enfant demande un certain détachement : tout ça pour ça !


Ca ?
Si je regarde ce portillon avec les yeux d'un enfant de 12 à 36 mois, qu'il est riche en expériences diverses et variées, ce portillon... quel objet sensoriel !

  • grincements des gonds, claquement du loquet, frottements de la porte sur le sable...
  • pousser la porte, la tirer, se confronter à son poids et à son inertie...
  • vérifier qu'elle va toujours au même endroit, première notion d'un objet mobile autour d'un axe....
  • loquet et/ou poignée à actionner, en dosant et maintenant l'effort nécessaire pour cela
  • froid du métal, contact de pièces lisses ou rapeuses...
  • interactions pour laisser rentrer et sortir enfants et parents


Lorsque je me retrouve confrontée à un Bébou qui se passionne pour quelque chose "qui n'a aucun intérêt", ou même qui, affront suprême, délaisse pour cette chose la supeeeer proposition élaborée avec soin par son honorable maman, je repense aux longs moments qu'il a passés à ouvrir, passer d'un côté (alerte des autres parents solidaires  "votre fils se fait la malle !" réaction de mère indigne "oh non, il ne risque pas de s'éloigner" - puisqu'il est VISSE au portillon), fermer, réouvrir, rerentrer, etc.
Alors je me cale dans mon banc, et murmure en mon for intérieur  "Profite, c'est chouette aussi".


Chez vous, qu'est-ce qui est "chouette aussi" ?



mercredi 20 janvier 2016

Bébés à 3 repas/tétées par jour

Quelques échanges récents sur la toile ont rappelé à ma mémoire défaillante ma propre incertitude quand je me suis retrouvée avec un bébé pour qui une 4ème tétée semblait superflue. 

3 tétées par jour - espacer les tétées

Le bouquin qui aura a été notre Bible durant la première année du Bébou: "Transmettre l'amour", du docteur P. LEMOINE, mentionnait le fait que, parfois, un enfant pouvait avoir besoin d'un rythme à 3 tétées.  
Mais j'avais eu beau surfer sur la toile, pas un mot sur ce rythme à 3 repas pour venir nous rassurer...

Du coup, il avait fallu beaucoup de courage (et que ledit Bébou insiste lourdement plusieurs jours de suite pour faire comprendre à ses pauv'crétins de parents que oui, c'était bien CA qu'il voulait) pour oser sauter le pas.

Voici donc en exclusivité 
le feedback d'une mère de non pas un, mais deux enfants "à 3 repas"
(la Bébounette ayant visiblement été fabriquée sur le même moule que son frère, elle a adopté ce rythme dès l'âge de 2 mois).

Je passerai en revue à la fois les principes théoriques & l'expérience que nous en avons fait.


A. Un enfant ne se laisse jamais mourir de faim 

Elsa en parle joliment ici, et c'est un point que P. Lemoine développe amplement. 
Sauf cas pathologique vraiment (vraiment vraiment vraiment - une gastro n'en fait donc pas partie....) grave, un enfant ne se laisse pas mourir de faim. 
  • Sa faim peut varier selon les jours, 
  • sa faim peut être très en deça de nos attentes (facilement excessives) d'adultes, 
  • sa faim peut être en deça des quantités moyennes (il y a écrit "moyennes" !) conseillées, 
  • sa faim peut être en deça de "ce-que-mangeait-Bidule-au-même-âge", 
mais
  • sa faim lui est personnelle et c'est elle que nous devons écouter, condition sine qua none à ce que lui sache l'écouter aussi plus tard.

Une remarque ici : ceci ne s'applique qu'à un enfant capable de manifester sa faim
Et notre expérience avec le Bébou en constitue un bon exemple : F. étant né prématuré et avec un retard de croissance, le petit monsieur était au départ trop fatigué pour demander, et pour manger tout court d'ailleurs. 
Durant ses seize jours de néonat, il a donc droit au rythme à 8 repas espacés de pile-poil 3h préconisé par l'hopital (et vérifié scrupuleusement.... hummm, souvenirs émus du personnel médical déboulant dans notre chambre à 1h, 4h, 7h du matin pour s'assurer que nous - Monsieur Bout étant de la partie - étions bien à pied d'oeuvre...). Repas que nous faisons laborieusement rentrer dans le fiston par tous les moyens (chatouilles, change en cours de tétée, trimballage, chansons,....). Cela lui convient-il ? Aucune idée, notre mini-bébé est de toute manière trop épuisé pour pleurer pour quelque raison que ce soit. 

Pour que ce que je développe ci-après soit valable, il faut donc s'être assuré au préalable que

  • son enfant sait demander quand il a faim. Compétence dont l'acquisition prit plusieurs semaines pour F., et à peine 48h pour E.. Une fois que c'est acquis, c'est comme le vélo, ça ne se perd pas (sauf cas pathologique vraiment vraiment etc)
  • le bébé a bien à disposition de quoi assouvir sa faim : 
    • qu'un bébé demande plus souvent que toutes les 3h avant la montée de lait est parfaitement normal (les quantités disponibles ne suffisent pas encore à durer bien longtemps) et ô combien nécessaire (puisque ce sont ces demandes fréquentes qui stimulent la montée de lait). 
    • La fameuse règle des 3h ne peut donc être appliquée qu'une fois la montée de lait bien amorcée. Et je vous confirme qu'alors elle ne la stoppe pas: la vigueur/ longueur de la stimulation exercée par l'enfant durant les tétées suffit à maintenir la dynamique



B. L'estomac humain a besoin d'avoir droit à un cycle complet de digestion terminé par un temps de repos avant le repas suivant. 

Ce besoin est valable aussi pour le nourrisson, et faute de le respecter, ledit estomac commence à faire souffrir son tout petit propriétaire, lequel pleure alors, non de faim, mais de douleur.
Proposer une tétée à ce moment-là apporte alors bien un un soulagement, mais très provisoire (lié au plaisir de la tétée). En revanche cela expose le bébé à ressentir à nouveau les mêmes douleurs peu de temps plus tard, quand l'estomac, déjà bien occupé avec du lait partiellement digéré, se reprend une cargaison de lait frais à gérer en plus. 
P. Lemoine souligne aussi l'importance de tétées suffisamment longues pour permettre au bébé d'accéder au lait gras de fin de sein, qui est le plus nourrissant et permet donc à l'enfant de ne pas avoir faim trop vite. 
Il recommande donc de soulager les pleurs du nourrisson de toutes les manières possibles SAUF la tétée si la dernière remonte à moins de 3h : bref, respecter un écart minimum de 3h entre les tétées.

En résumé, des recommandations assez à l'encontre des principes de l'allaitement à la demande tels qu'ils sont largement diffusés aujourd'hui. 

Ayant lus ces derniers dans "l'Art de l'Allaitement Maternel" de la Leche League, ce sont eux que nous commençons par appliquer une fois de retour chez nous. 


Moralité, au bout de quinze jours d'un rythme plutôt proche de celui préconisé par la Leche League, le bilan que nous dressons n'est pas brillant : tous les symptômes évoqués par P. Lemoine comme caractéristiques de repas trop rapprochés sont présents 

  • pleurs systématiques dès 1h - 1h30 après les repas, 
  • tétées courtes et hachées, 
  • régurgitations. 
  • Autre point symptomatique, ces inconforts, encore légers en début de journée, empirent ensuite et culminent en fin de soirée / nuit. 
La joie.

Estimant la réussite des préceptes de LLL comme n'étant pas tout à fait indiscutable dans notre cas, nous décidons de mettre ceux de P. Lemoine à l'essai, au moins provisoirement. 
Première journée difficile, à essayer de calmer un enfant visiblement furieux, sans avoir recours au sein si on était encore trop proche du repas précédent.
Mais dès les premières 24h, les premiers résultats se font sentir. Et au bout de 48h, nous avons un F. tout souriant, à l'aise.


C. Une fois passés les premiers jours/semaines, l'enfant est très vite capable de prendre de grosses quantités qui lui permettent d'espacer encore davantage ses repas.

Selon P. Lemoine toujours, ce rythme est préférable pour l'estomac pour qui il est moins fatigant de gérer de longs et gros cycles de digestion, mais peu nombreux, que d'en enchainer davantage à "charge partielle". 
En conséquence un enfant peut donc se retrouver très rapidement à 4 repas (autour de l'âge de 2 mois).

Là encore, notre expérience nous a donné l'impression que P. Lemoine avait en fait rédigé le mode d'emploi de notre fils. Peut-être pas valable pour tout le monde, mais sans cela, nous aurions été bien démunis, nous!

Effectivement, dans les 3 jours qui suivirent le début de l'application de la règle des "3h mini", F. espaça de lui-même les tétées de 4h au minimum, puis davantage, instituant à l'âge de 4 semaines un rythme à 5 tétées, dont une seule de nuit (se calant sur un rythme - approximatif - 7h / 12h / 17h / 22 h / 3h)
A six semaines, il oublia de réclamer cette fameuse tétée de nuit.
Le lendemain aussi, le surlendemain, encore.
Au bout de 10 jours, il fallut nous rendre à l'évidence : nous étions détenteurs du Saint Graal, nous avions surmonté l'épreuve ultime, nous étions parents d'un

  qui fait ses nuits  (!!!!!!!!). 

Stressée à l'idée que mon bébé prématuré de 6 semaines (dont l'âge corrigé équivalait donc à 2 semaines), pesant à peine 3,2kg à l'époque, se contente des 4 repas que la disparition de la cinquième tétée lui laissait, j'avais tout de même commencé par re-rapprocher les tétées de jour afin d'en squizzer 5 dans le temps qui m'était imparti. 
Résultat rapide et clair : 
  • F. mangeait mal, 
  • crachait plus (entretemps un joli reflux avait aussi été diagnostiqué), 
  • pleurait davantage, 
  • et n'avait jamais le temps d'avoir faim / j'étais souvent obligée de le réveiller moi-même pour le coller au sein. 
Retour au rythme à 4 tétées de jour : retour du bébé plein d'appétit aux heures de repas, et plein de vie en dehors.

Bref, à 8 semaines, F. était à 4 tétées espacées de 5h, et la néonat commença par m'engueuler quand ils apprirent qu'il faisait ses nuits (j'avais prudemment omis de mentionner le nombre de tétées, me contentant d'évoquer "une diminution de leur fréquence" sans aller davantage dans les détails)
- "mais il est trop jeune et trop léger pour faire ses nuits, ah non ah non". 
Jusqu'à ce qu'ils le posent sur la balance et enregistrent ainsi la plus belle prise de poids des dernières semaines. 
- "bon ok, il a le droit de faire des nuits" (ben tiens). 

En effet, espacer les tétées, pour les bébés dont c'est le besoin, favorise souvent une meilleure prise de poids puisque 
  1. ils mangent avec plus d'appétit 
  2. même si les quantités prises sur 24h sont au total inférieures à ce qu'elles seraient avec un nombre supérieur de repas, l'assimilation des aliments est meilleure (et accessoirement, si moins de régurgitations, davantage de nourriture reste dans le bébé).


D. Certains estomacs sont plus lents / sensibles que d'autres et peuvent, durablement ou pour un temps, requérir un rythme à 3 repas

Les symptômes sont alors les mêmes que ceux déjà évoqués : 
  • peu d'appétit, 
  • l'heure "théorique" des repas arrive sans que l'enfant ne manifeste de faim, 
  • tétées perturbées voire raccourcies (ou rallongées parce qu'on insiste, on arrête, on y revient), 
  • régurgitations y compris proches de la tétée suivante.

En ce qui concerne le Bébou, tous ces symptômes réapparurent en effet au bout de quelques semaines de rythme à 4 tétées.
Je n'osais cependant sauter le pas des 3 tétées, quand le Bébou prit lui-même son sort en mains en s'endormant un soir dès 19h, sans se réveiller pour la tétée de 22h. En allant nous coucher, j'étais persuadée que je serais réveillée dans le courant de la nuit pour lui donner ce qui lui aurait manqué. Bernique.
C'est à 9h que le Bébou daigna réclamer un petit déjeuner. N'ayant plus le temps de caler ses 4 tétées espacées de 5h avec un petit déjeuner pris aussi tardivement, je pris le pari d'attendre que F. réclame pour lui proposer sa tétée de "midi". Chouinements à 13h.... aaaah ? Les 5 minutes que je mis à me décider pour dégainer le sein suffirent à me montrer que ce n'était pas nécessaire : dans cet intervalle le Bébou s'était tout simplement endormi, les chouinements étaient l'expression de sa fatigue. Le réveil le vit frais, dispos, et affamé : à 15h. 
Et voilà comment le Bébou passa à un rythme à 3 tétées espacées de 6h : petit déj vers 8 ou 9h selon les jours, puis déj autour de 14h30, et diner vers 20h. Et là encore, ce changement fut salué par un rebond dans sa courbe de poids.


E. Considérations variées / La variante à 3 repas : l'opportunité d'un allaitement à la demande... revisité.

Pour chacun de mes deux enfants, être ouverte à la possibilité des 3 tétées m'a permis d'allaiter véritablement "à la demande", ou en tous cas "selon le besoin" de mon enfant, en m'empêchant de répondre par le sein à un besoin autre (câlin, dodo, ennui, décharge émotionnelle).

La Bébounette a bénéficié de l'expérience que nous avions faite avec son frère dans le sens où elle n'a pas eu besoin de passer par l'inconfort d'un estomac stressé puisque nous avons pris garde de lui permettre ces 3h de repos sitôt la montée de lait amorcée (à l'exception de certaines nuits, où nous ne sentions pas toujours assez en forme pour faire diversion longtemps et réduisions cet écart à 2h si la miss insistait).
Dès une semaine de vie, elle espaçait déjà spontanément ses tétées de 4h voire plus, faisait une nuit sur deux dès l'âge de 15 jours, quasi toutes ses nuits vers un mois, et s'est calée sur un rythme à 4 repas dès 5 ou 6 semaines.

Je ne pars pas du principe que le rythme à 3 tétées concerne la majorité des bébés, mais qu'il constitue une possibilité supplémentaire, une souplesse qu'il est bon d'avoir en tête.
J'ai été un peu désarçonnée de voir la Bébounette emprunter le même chemin que le Bébou vers la fin de son 2ème mois. Mais à sa manière, elle aussi a su être aussi claire que son frère : après une journée passée à hésiter entre les deux solutions, je l'ai couchée le soir en lui disant "si tu veux me faire comprendre clairement que tu n'as besoin que de 3 repas, réveille toi après 9h demain". Réveil : 10h30. Message reçu, merci Bébounette;-).

Par ailleurs, notre expérience nous a montré que le besoin de l'enfant peut varier dans le temps. Le rythme à 3 tétées peut bien correspondre au besoin de l'enfant à un moment donné, moins à un autre.
Ainsi, au moment de la diversification, le Bébou a clairement manifesté le besoin de repas plus fréquents, ce que j'attribue aux bouleversements opérés au niveau de l'équilibre digestif. Et la Bébounette fit de même. 
Le Bébou a souhaité revenir à son rythme à 3 repas 2 ou 3 mois plus tard, pour la Bébounette la parenthèse 4 repas n'aura duré qu'une dizaine de jours.

De mon expérience de maman et de maman-ayant-partagé-avec-d'autres mamans, les bébés à reflux sont particulièrement susceptibles de tirer avantage d'un tel rythme (même si, en tous cas pour les miens, cela ne suffit pas à l'éradiquer, et donc n'a pas permis d'éviter le recours au Gaviscon, mais à tout le moins de l'alléger). 

Enfin, dans tous les cas, si vous pensez que ce rythme pourrait aider votre bébé,je vous conseillerais de tester ce rythme discrétos, sans en parler autour de vous, et de ne faire votre coming-out qu'une fois que vous serez confiante dans le fait que c'est bien ce qui convient à votre enfant. Un peu comme l'IEF, les réactions peuvent être assez déroutantes et insécuriser un peu la maman qui se hasarde à sortir des sentiers battus... (non je ne fais pas ça pour "économiser du lait sur le dos de mon bébé" - sic)

Si vous avez des questions, allez-y, et si vous avez connu une expérience analogue, idem !

mardi 19 janvier 2016

Périodes sensibles de l'enfant - périodes sensibles de ses parents!

Parce que décidément il ne faut "jamais dire jamais", un petit billet sur un constat que je trouve à la fois comique et touchant, concernant les fameuses périodes sensibles de l'enfant.

Je ne vais pas revenir sur le concept en lui-même, mais pour mémoire, il s'agit de ces périodes, identifiées par Maria Montessori, pendant lesquelles un enfant se passionne pour quelque chose, se montre capable de grande concentration et intègre avec beaucoup de facilité tout ce qui s'y rapporte si son environnement met à disposition le nécessaire. 


Effet collatéral intéressant desdites périodes sensibles
les périodes sensibles du Bébou déclenchent leur équivalent.... 
chez moi.

La preuve par deux exemples particulièrement frappants.


Période sensible de l'ordre (De la naissance à 6 ans en temps normal - 28 ans à ? chez la Gwen)

La notion de période sensible est, rétrospectivement, celle qui m’aura permis d’« entrer » dans la pédagogie Montessori. La manière dont le tag « Montessori » était utilisé et dévoyé au quotidien aurait en effet plutôt eu tendance à me détourner de cette pédagogie, si l’observation du Bébou n’était pas venue confirmer les premières bribes de véritable information que j’avais sur le sujet (notamment le billet de Clotilde).

Car vers les 18 mois de F. sa période sensible de l’ordre s’est manifestée, démontrant par A+B à mes yeux jusque là sceptiques l’existence de cette fameuse période sensible. En effet, une chose était sûre, ce n’était pas de moi, sa bordélique de mère, qu’il pouvait tenir ce soudain souci de l’ordre! Ooooh non, aucun risque, j'étais allergique au rangement. Aucun risque non plus de faire de moi quelqu'un d'ordonné.

Aucun risque ? 
  • Observer ainsi un F. tout soucieux de repérer quelle était la place de ses chaussures dans l'entrée m'incita à lui permettre ce repérage en prenant garde, moi aussi, de toujours replacer lesdites chaussures à la même place. (énorme effort de discipline pour moi !) 
  • Il en fut de même pour le manteau (exploit!).
  • Puis, une fois arrivée dans notre nouvel appartement, réaliser qu'il était intéressé par le fait de ranger ses jouets m'incita à lui faciliter la tâche et à transformer le gros bazar dans lequel étaient ses jouets en un ensemble restreint et appréhendable, par le biais d'un premier système de rotation des jouets (du jamais vu !). 
  • Et quelques semaines plus tard, je me mettais enfin à la méthode Flylady, alors que je la connaissais depuis 10 ans sans l'avoir appliquée (d'autres facteurs se conjuguèrent à la période sensible de l'ordre de F. pour me faire enfin sauter le pas, j'y reviendrai bientôt dans un billet spécifique [edit: ici! puis !], mais tout de même, ce fut bien elle qui constitua le premier coup de pouce dans ce sens).

Ainsi la période sensible de l'ordre de F. déclencha-t-elle une étape dont on pouvait même douter qu'elle eût jamais eu lieu dans ma propre enfance : la période sensible de l'ordre... de la Gwen. (presque une année complète après les faits, ma propre mère n'en revient toujours pas).


Période sensible du langage (2 mois - 6 ans en temps normal -  chez la Gwen : 29 ans à.... pas de limite, je crois que je ne suis pas prête d'en sortir)

Depuis des mois maintenant, F. est en pleine période sensible du langage. 
  • s'intéressant aux mots nouveaux, 
  • soucieux de nommer précisément les choses, 
  • s'attachant à produire des phrases correctement construites.
Et... nous aussi.
Il y a 
  • les efforts louables pour éviter les exclamations inélégantes (ouh que c'est compliqué!)
  • l'attention portée à privilégier, autant que possible, l'emploi du nous face à ce "on" si généralisé, 
  • et l'intérêt subit pour la dénomination exacte d'une foule de petites choses. 
Ainsi la conscience, acquise, grâce à la lecture de l'Enfant, de la capacité et de l'intérêt du petit l'enfant à apprendre le mot juste me pousse à enrichir, moi, mon vocabulaire et ma connaissance du monde, pour ne pas le cantonner, lui, à des termes approximatifs.


Ainsi repousse-je, pour le moment, la sortie du puzzle sur les arbres, acheté il y a quelques mois chez Absorbent Minds : avant de le lui présenter, il me faut d'abord apprendre le nom des arbres  représentés...




Ou comment je me retrouve dans la phrase si juste de Clotilde :

on ne peut pas élever ses enfants sans s'élever soi-même !



lundi 18 janvier 2016

Ma biblio : "Le quotidien avec mon enfant" - Jeannette TOULEMONDE

Cela faisait un bout de temps qu'incitée par la recommandation de Clotilde, je cherchais à me procurer "Le quotidien avec mon enfant" de Jeannette TOULEMONDE.
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Ledit volume étant perpétuellement sorti à la bibliothèque, cela a pris du temps mais j'ai fini par réussir à mettre la main dessus! Voici donc ce que je retiens de ce livre clair et pédagogique.

Sur le plan pratique, tous les détails et astuces que l'auteur donne sur les aménagements (meubles notamment) sont très précieux et concrets
Ainsi ai-je trouvé intéressante la suggestion d'investir dans un valet pour permettre à l'enfant d’accrocher ses vêtements "entamés", par ailleurs les idées apportées m'ont permis de choisir enfin l'endroit le mieux approprié au stockage du matériel de nettoyage de F.
Mais surtout, la précision des explications données m'a permis de réaliser avec horreur que les petites chaises achetées chez Ikea présentent en fait une assise trop haute pour les jambes de F. . J'aurais pourtant juré du contraire, mais en observant de plus près j'ai réalisé que si il s'asseyait bien correctement ses pieds ne touchaient en effet pas le sol. Enfer et damnation.

Moralité, quelques petits tours sur la toile plus tard (et notamment ici), je projette l'achat d'une max-in-the-box pour remédier à cela. Pile à temps pour que la Bébounette en profite bientôt, elle aussi!

Au départ c'était censé être pour Noël, mais j'attends d'avoir terminé de boucler notre budget avant de sortir la CB... puisqu'en fait de cadeau de Noël le nouveau boulot de Monsieur nous impose quand même quelque chose que nous avions jusque là réussi à éviter : une deuxième bagnole. Argh. Curieusement cela rend notre budget un peu plus serré.  
Bizarre, vous avez dit bizarre ?


En général, j'ai beaucoup apprécié la manière très pratique, et très ouverte, qu'a J. Toulemonde de présenter les choses : on est loin du dogmatisme, et des conseils sentencieux énoncés, assenés, du haut d'une chaire. Au contraire, très souvent plusieurs avis ou solutions sont présentés et permettent donc à chacun(e) de sélectionner ce qui lui parle / convient le mieux.

Le passage consacré à l'usage du parc constitue un excellent exemple de cette philosophie, et m'a ainsi permis de reconsidérer en douceur ma propre pratique. En effet, pour moi qui avais beaucoup usé du parc pour le Bébou, j'ai apprécié que les paragraphes consacrés à cet outil soient exempt d'une condamnation "en bloc" telle que j'avais pu en lire par ailleurs. Je suis susceptible, je profite davantage des suggestions quand on ne me prend pas à rebrousse-poil... Parmi les idées mises à disposition du lecteur :
  • si on a prévu d'utiliser un parc, commencer très tôt à y placer régulièrement l'enfant : cela afin de lui donner l'habitude et éviter ainsi que cette privation soudaine de liberté ne soit ressentie trop vivement au moment où il voudra en faire usage. C'est quelque chose que j'avais fait sans y réfléchir trop, et maintenant que j'y pense je trouve cela en effet beaucoup plus doux pour l'enfant qu'une limite soudainement apportée à des talents tout neufs d'explorateur. La Bébounette y a même été dès ses premiers jours, mais pour le coup cela visait surtout à la mettre à l'abri de son grand frère dans les moments où mes occupations variées (aller aux toilettes, par exemple) m'empêchaient de garder à l’œil ce duo tout neuf
  • limiter le temps passé dans le parc, afin de permettre un maximum de découvertes au bébé: c'est précisément sur ce point que j'étais moins attentive (notamment parce que la justification, laisser l'enfant se confronter au réel, découvrir son environnement, m'échappait), et je me réjouis d'admirer la Bébounette en train de ramper à travers le salon, ce pour quoi j'avais moins laissé d'espace au Bébou
  • y caser le grand / ses jeux quand celui-ci a besoin de mettre une construction élaborée à l'abri des petites mains maladroites du bébé

La lecture de ce livre m'a aussi permis de voir la notion d'erreur sous un angle nouveau (ou plutôt, de mettre des mots sur quelque chose que d'autres lectures, assorties de mes réflexions et observations, commençaient à me faire pressentir).
Ainsi, page 41:
"c'est plus intéressant pour un petit enfant de laver le sol que de balayer, car il voit en lavant où il est passé. [...]un travail est beaucoup plus intéressant pour lui si il peut le vérifier et constater ses erreurs. L'erreur est constructive. Ainsi, laver une vitre avec une éponge mouillée présente beaucoup moins d'intérêt que d'enlever avec un chiffon le blanc d'Espagne qu'on y a étalé. S'il en reste dans les coins, ça se voit. On peut l'aider à le découvrir, mais sans reproche : pourquoi lui reprocher d'avoir fait une erreur, puisqu'elle fait partie de son apprentissage ?"


Enfin, un gros "VOUI", du fond du cœur, à la lecture de cette remarque faite au détour d'un paragraphe consacré aux couches lavables, mais qui à mes yeux constitue une maxime essentielle dans la vie de tout parent en général, et s'applique aussi particulièrement aux choix qu'une maman peut être amenée à faire notamment sur le plan professionnel :
"il faut savoir lâcher l'idéal pour accueillir la réalité de notre vie. Cela nous amène parfois à faire des choix qui nous respectent plus que de faire ce dont on a rêvé et qui nous fait plus de tort que de bien car au-dessus de nos forces. Cela nous demande une grande liberté de pensée."

Quelle justesse ! Quelle belle invitation à écouter ses propres besoins, ses propres capacités, sans chercher à tout prix à se conformer à un schéma (quand bien même celui-ci, ironie, serait un schéma anticonformiste)...


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