Comme je vous l'ai expliqué, ce que j'appellerai élégamment la "psychologie du bordel" détaillée par Flylady s'appliquait parfaitement à mon cas, et à bien d'autres si j'en juge par les conversations que j'ai pu avoir avec d’autres "fellow bordéliques".
La méthode Flylady est-elle pour autant valable pour tous/tes ?
Je n'en sais rien.
Déjà, comme je l'ai évoqué la dernière fois, elle ne peut venir se substituer au désir profond de travailler sur cet aspect. Si le désir ne vient pas de soi, c'est peine perdue.
Au-delà de ce point capital, il existe encore 1000 raisons de ne pas se mettre à Flylady.
Examinons-en quelques unes...
1. Pour commencer, il faut bien reconnaître que la méthodo Flylady peut avoir
un effet répulsif au premier abord, effet notamment lié au fait qu'elle
été développée par une Américaine, pour d'autres Américaines.
Comprendre:
Comprendre:
- le site internet est très très fouillis,
- on voit que jamais Marla Cilley (la personne qui, face au chaos qui régnait dans sa vie, a créé ce programme pour elle-même au départ) n'a eu à faire de dissertation en 3 parties - 3 sous-parties.
- De ce fait, distinguer les informations utiles du reste est assez sportif, et moi-même il y a des réponses aux questions que je me posais dont je n'ai réalisé que par hasard, en empruntant des chemins de traverses, qu'elles existaient tout du long, soigneusement cachées dans des recoins obscurs.
- la communication est américaine :
- mi adjudant-chef, mi pom-pom girl, on n'accroche pas forcément avec son discours mêlant encouragements dégoulinants en mode guimauve & bottage de fesses en règle
- le design du site peut vacciner durablement contre l'usage de toute teinte de violet
- l'inscription à la newsletter se traduit par l'explosion de la boite mail (facilement 10 mails par jour) sous les exhortations, rappels à l'ordre, témoignages (et placements de produits....)
Ceci dit, à en juger par la pléthore de pays dans lesquels des femmes (principalement) découvrent et appliquent ladite méthodo Flylady, on peut penser que la transplantation hors d'un foyer arborant le Stars'nStripes n'est pas fatalement vouée à l'échec. Y a de l'espoir!
2. La méthodo Flylady peut sembler très complexe
- il existe tout un vocabulaire propre, qui peut sembler hermétique : Hot Spot, Room Rescue, S&S, Shine Your Sink (à ne pas confondre avec le précédent, ce que j'ai longtemps fait), Super Fling Boggie,...
- ça vous parle direct non ? Non seulement on se tape à devoir se repérer dans un site en anglais, mais en plus du dictionnaire français-anglais, il faudrait un dico anglais normal-flyladish ?!
- Oui, ça fait un peu secte... rentrez donc "dans un nouvel âge réminiscent" !
- elle propose une multitude d'outils, on peut s'y perdre, et surtout être intimidé(e) en ayant l'impression que mis bout à bout ce programme va nous dévorer nos journées.
- Crainte renforcée par le fait qu'au départ ce programme semble développé uniquement pour les femmes au foyer. Or pour une bordélique, qu'elle soit au foyer ou non, on peut imaginer plus attirant que la perspective de consacrer désormais plusieurs heures par jour à l'entretien de sa maison...
- Je vous rassure tout de suite : outre le fait qu'en fait beaucoup des outils sont uniquement des variantes d'un même concept (variantes visant à permettre à chacune de trouver celle qui lui correspond), et donc, non cumulatives, il ne s'agit pas forcément de vouloir mettre tout l'outillage en question en place:
- 1. d'abord, c'est le principe des Babysteps, on y va d'abord très très progressivement (et donc sans douleur),
- 2. personnellement, je n'ai mis en place que les Babysteps (donc pas du tout la totalité des outils à dispo; et certainement pas de quoi m'occuper des heures - nanméoh ça va pas ???) et cela a suffi pour transformer ma maison.
- Le mieux est l'ennemi du bien (ça aussi c'est un précepte flyladisant, du reste), il ne s'agit donc pas nécessairement de mettre TOUT Flylady en œuvre, on peut aussi s'arrêter au niveau qui nous suffit (contrairement à une secte, finalement. Ça vous rassure ?)
3. Et le programme des Babysteps, sembler vraiment très très bête.
Il s'agit d'un programme rigide, qui propose les mêmes étapes à tout le monde.
En effet, même si Flylady dit qu'on est libre de remplacer une tâche inadaptée à nous par une autre, dans les faits ce n'est vraiment pas la philosophie des Babysteps. Ceux-ci ont leur dynamique, très bien pensée, et - mais ce n'est que mon avis, à la lumière de ma petite expérience et des discussions que j'ai pu lire ou avoir avec d'autres - s'amuser à faire à sa sauce peut faire perdre tout le bénéfice de ladite dynamique.
(en tous cas dans un premier temps ! à mon sens, une fois qu'on est bien dans le truc, là, on peut s'amuser à opérer les changements qui nous semblent opportuns)
Cette rigidité représente un frein indiscutable pour s'y mettre.
Nan mais franchement : mettre comme PREMIER Babystep le nettoyage à fond, quotidien, de son évier?
Quand on voit l'état global de ma maison, c'est du f*** de g***.
Si vous saviez à quel point ce premier point m'a longtemps, fort fort longtemps, retenue de me lancer...
Cette apparente "rigidité" / inadaptation constitue également un frein pour persévérer.
Je l'avoue sans honte : aussi bien à l'époque où je l'avais découvert il y a 10 ans, qu'à tous les moments où j'étais de nouveau allée tourner autour, j'étais systématiquement d'avis que telle étape était superflue, telle autre était sûrement très adaptée à d'autres mais pas à moi, etc.
Pensées d'autant plus sournoises que, les jours où l'on accuse une petite chute de motivation, il est tentant de justifier l'abandon du parcours par un confortable "moi j'étais super motivée mais franchement quand j'ai réalisé à quel point ce programme était mal conçu / complètement fumeux, j'ai stoppé les frais, je n'ai pas de temps à perdre moâh"...
Je l'avoue sans honte : aussi bien à l'époque où je l'avais découvert il y a 10 ans, qu'à tous les moments où j'étais de nouveau allée tourner autour, j'étais systématiquement d'avis que telle étape était superflue, telle autre était sûrement très adaptée à d'autres mais pas à moi, etc.
Pensées d'autant plus sournoises que, les jours où l'on accuse une petite chute de motivation, il est tentant de justifier l'abandon du parcours par un confortable "moi j'étais super motivée mais franchement quand j'ai réalisé à quel point ce programme était mal conçu / complètement fumeux, j'ai stoppé les frais, je n'ai pas de temps à perdre moâh"...
Une "supériorité" qui m'a d'ailleurs accompagnée tout au long de ces Babysteps :
nombreux furent ceux qui, vus de loin (ils n'étaient au programme que 4,8, ou 15 jours plus tard), me laissaient dubitative.
Et puis le temps que j'y arrive, déjà, je les trouvais moins stupides.
Pour finir par en être totalement conquise au bout de quelques jours d'application!
A mon sens donc, au-delà d'avoir le désir que ça change, il faut être arrivé à un certain niveau de désespoir:
Attendre d'être assez désespérée permet de mettre son orgueil dans sa poche avec son mouchoir par-dessus.
On arrête de penser qu'on va changer seule, comme ça, "un jour", qu'on peut s'en sortir-toute-seule-comme-une-grande, et on suit bêtement, sans poser de question.
Attendre d'être assez désespérée permet de mettre son orgueil dans sa poche avec son mouchoir par-dessus.
On arrête de penser qu'on va changer seule, comme ça, "un jour", qu'on peut s'en sortir-toute-seule-comme-une-grande, et on suit bêtement, sans poser de question.
Parce que se poser des questions, ça aussi c'est énergivore, or le but est d'employer cette énergie à autre chose....
[je suis la méthode (plus ou moins, mais elle fait partie de mon chemin spirituel :-p )] c'est le fameux et expéditif "si tu veux changer le monde, commence par faire ton lit"... plein de jugeotte. j'ai bien ri sur certains points d'achoppement qui, je le constate aujourd'hui, ne sont donc pas que personnels !... : par exemple : c'te fouillis sur le site !!! même dans la version forum francophone (saintes martyres qui supportez les babies, ayez pitié de moi si vous me lisez ; il y a toujours de l'impatience à gravir un col quand on se trouve en bas. on attrape la sagesse comme un rhume au fur et à mesure qu'on surmonte les obstacles) - et je conçois donc que Sa Sainteté Marla ait adoubé ces chevaleresques inconscientes parties à l'assaut du bordel francophone. il se murmure même que c'est depuis cette date fatidique qu'Emmaüs croule sous les dons… je crois que la méthode est arrivée au moment où la société française en avait besoin. un léger décalage avec les USA dans le mode de consommation. mais ensuite, un gros besoin des mêmes outils… les mêmes causes entraînant les mêmes conséquences ! merci pour l'article.
RépondreSupprimerHahaha ! Je suppose que ranger un site c'est tout aussi compliqué que ranger une maison, je suggère donc qu'elle s'applique 5 minutes de Room Rescue ou même un bon gros Crisis Cleaning pour commencer…
SupprimerEt je me bidonne avec ton histoire d'Emmaus… Hasard, coïncidence ? Je ne pense pas ;-)
En tous cas je me retrouve dans ton "chemin spirituel" : ici aussi, je suis plus ou moins la lettre, mais l'esprit a transformé ma manière de voir beaucoup de choses.